Découvrez les Seychelles : Religions

Les Seychelles sont un très bel exemple du vivre ensemble. Les religions n’échappent pas à la règle, toutes cohabitant sans heurts. Bien que succombant volontiers à la tentation du péché de chair et ne jugeant souvent pas nécessaire de passer devant Dieu avant de vivre en couple (comme on l’a vu précédemment), les Seychellois n’en demeurent pas moins très croyants. Des croyances en très grande majorité chrétiennes (87 % environ). Malgré – ou à cause de l’obstination des pasteurs anglicans (présents pendant un siècle et demi !) –, ils sont restés en majorité catholiques (à 87 %), rappelant en cela la courte période de colonisation française de l’archipel. Les protestants (10 %) et les hindous (2,5 %) complètent le tableau. La religion musulmane, en progression ces dernières années, reste très anecdotique (1,6 % environ). Enfin, héritage africain oblige, l’animisme est aussi répandu et fait bon ménage avec la chrétienté.

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Un bel exemple du vivre ensemble

Si protestants et anglicans sont donc présents dans l’archipel, que quelques familles émiraties, et donc musulmanes, se sont installées ces dernières années, les Seychellois sont avant tout chrétiens et se rendent très régulièrement à l’église. Le dimanche, tous les commerces, en dehors de quelques enseignes (notamment les épiceries tenues par les hindous) sont fermés. Avant d’investir les plages de l’archipel en famille pour un pique-nique en musique, on se rend donc à la messe, toujours joyeuse et colorée. Le dimanche, on ne plaisante pas avec sa tenue ! La messe dominicale est pour beaucoup l’occasion d’exhiber ses plus belles toilettes ou une jolie chemise, puis de papoter longtemps devant l’église après l’office. Les cérémonies de communion ou de baptême, pleines de dentelles et de chapeaux, demeurent ainsi un moment fort de la vie sociale seychelloise, comme les grandes fêtes religieuses chrétiennes (Noël, Pâques, Ascension, etc.), toutes évidemment chômées et fêtées comme il se doit.

Mais ces pratiques n’en excluent pas d’autres… La foi chrétienne fait en effet bon ménage avec un syncrétisme religieux qui comporte des éléments disparates de foi animiste ou de culte des ancêtres d’origine africaine. On croit à l’existence des êtres surnaturels mal identifiés (comme les Malfaisants ou mauvais esprits, ou les Dondosias ou zombis), à des gestes et objets plus ou moins néfastes, ainsi qu’à des sorciers ou sorcières nommés donneurs ou donneuses de bois, ou encore bonshommes et bonnes femmes de bois, dont les prétendus pouvoirs magiques sont doublés de la connaissance de plantes médicinales, ou raspail (ce terme étant dérivé du nom de François Raspail, chimiste français qui a écrit un Manuel de médecine et pharmacie domestique très prisé aux Seychelles). Bien que le gouvernement ait promulgué en 1958 une loi visant à extirper la sorcellerie, « bonhommes di bois » et « bonnes femmes di bois » n’en continuent pas moins d’être consultés par certains anciens, qu’il s’agisse d’évoquer une déception amoureuse ou une haine farouche, d’expliquer un rêve étrange ou de pratiquer un avortement. Les sorciers vendent en effet des charmes (décoctions de feuilles et racines, fioles avec cheveux, aiguilles ficelées en croix avec du fil bleu, etc.) et prononcent des incantations. Mais, signe de la modernité en marche, la nouvelle génération semble beaucoup plus distante vis-à-vis de ces superstitions. Il n’est pas question pour autant de balayer la cour après six heures du soir, car on risquerait du même coup de balayer toutes ses richesses… Deux siècles d’occultisme ne s’effacent pas du jour au lendemain !

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