Histoire Histoire

Éloignées de tout rivage continental, ces îles, noyées dans l’immensité (78 millions de kilomètres carrés) de l’océan Indien, ne furent sûrement pas découvertes par les Phéniciens. Ce sont les navigateurs arabes qui, s’aventurant plus au sud pour des raisons commerciales et religieuses, auraient découvert ces terres oubliées. Des manuscrits retrouvés au XVIIIe siècle semblent indiquer qu’elles furent reconnues vers 851 par des marchands. L’histoire se fait plus précise à partir de l’époque des grandes découvertes, quand les caravelles portugaises font irruption dans l’océan Indien au XVIe siècle. Mais snobées par les navigateurs lusophones, ces îles, hors de la route normale de l’Inde et ne recélant pas de matières précieuses, vont finalement intéresser les Britanniques au début du XVIIe siècle. Le début d’une histoire marquée par les colonisations françaises, puis britanniques, avant l’Indépendance de 1976.

Vers 851

Selon certains manuscrits (retrouvés au XVIIIe siècle), c'est vers 851 qu'elles auraient été repérées par des marchands. S'étant établis sur la côte orientale de l'Afrique du VIIe siècle au IXe siècle, aux Comores notamment, les Arabes croisèrent forcément cet archipel situé sur la route du golfe Persique. Ainsi, un certain Al Mas'Udi, voyageur et historien qui visita Madagascar en 916, mentionne les Maldives et des hautes îles au-delà. D'autres cartes et textes postérieurs font aussi référence à la présence arabe dans l'océan Indien. Ces îles sont alors souvent nommées Zarin (c'est-à-dire « sœurs »). Le nom d'Aldabra viendrait d'« Al-Khadra » qui, en arabe, signifie « la verte », ou d'Al-Dabaran, l'étoile la plus brillante de la constellation du Taureau.

1501

A partir de l'époque des grandes découvertes, quelques éléments se font plus précis, alors que les caravelles portugaises, après avoir longé les côtes africaines de l'Atlantique, débarquent dans l'océan Indien. En 1501, João de Nova découvre d'ailleurs plusieurs îlots des Seychelles, auxquels il donne son nom (rebaptisés Farquhar).

1502 - 1506

Vasco de Gama, alors amiral, croisant par là, désigne comme îles de l'Amiral les futures Amirantes, les cartographes portugais ayant pour la première fois mentionné sur leurs portulans une grande île, Ilha Ganaa, à l'emplacement de l'actuelle Mahé. D'autres îles y figureront à partir de 1506, les cartes les référençant sous le nom d'As Sete Irmas (Les Sept Sœurs) ou d'Os Irmãos (Les Frères). Se bornant à y faire escale pour se ravitailler en eau douce, les navigateurs portugais ne s'intéressent pas à cet archipel situé hors de la route normale de l'Inde, d'autant moins qu'il ne recèle pas de matières précieuses.

1609

Les Britanniques entrent en scène, bien décidés à commercer dans les ports du sous-continent indien. Pour eux aussi, ces îles constituent un bon mouillage sur la route des Indes. Dès lors, les voyageurs, tant anglais que néerlandais, vont se succéder sur cet archipel.

1650-1730

Chassés des Indes occidentales (nos actuelles Caraïbes), les pirates vont, eux aussi, voir en ce nouvel espace maritime un paradis terrestre. Qu’ils battent pavillon britannique, néerlandais ou français, les navires marchands sont nombreux à croiser dans ces eaux-là : une aubaine pour forbans et flibustiers. Ils sont américains (Burgess, Halsey, Tew, North, Captain Kid), français (Mission, Levasseur, dit La Buse) et surtout anglais (Taylor, William, Howard, Bowen, Avery, dit Long Ben). À partir de 1685, la piraterie s’étend aux côtes africaines. Consternés par ces forfaits, Anglais et Français entendent déployer de grands moyens pour débarrasser l’océan des audacieux terroristes. Bon nombre d’entre eux, profitant d’une amnistie, se retireront non sans avoir mis leur butin à l’abri. Les Seychelles, encore inhabitées, constituent un lieu idéal pour dissimuler un trésor. Aux Seychelles, quand quelqu’un est devenu soudainement prospère, on dit qu’il a découvert un butin dans son jardin.

1742

Après les colonisations de l’île Bourbon (la Réunion) et l’île de France (Maurice), pourquoi ne pas en coloniser d’autres ? Le 19 novembre 1742, les Français Lazare Picault et Jean Grossin arrivent devant une île. S’étant révélée parfaite pour une escale sur la nouvelle route des Indes, les rapports flatteurs de Picault et de Grossin amenèrent Mahé de La Bourdonnais, l’amiral qui a gouverné l’île Bourbon et l’île de France, à projeter une implantation.

1744

Le 30 mai, Picault mouille à un nouvel emplacement baptisé Port-Royal (actuelle Victoria). Ayant constaté que la construction de 300 habitations est possible et que la nature du sol se révèle favorable, il visite aussi l’une des îles voisines, qu’il nomme l’île de Palme (actuelle Praslin), parce qu’elle porte beaucoup de palmistes et de lataniers portant coton. L’enchantement est tel que l’explorateur décide de baptiser îles de La Bourdonnais cet archipel si avenant, l’île d’Abondance devenant l’île Mahé. Le gouverneur, bien que disgracié deux ans plus tard, allait laisser son nom au territoire.

1770-1775

Il restait à s’installer… Un dénommé Brayer du Barré, affairiste nouvellement arrivé, obtient le premier l’autorisation de créer une petite exploitation. Le 27 août, vingt-six hommes et femmes débarquent et huit mois plus tard, l’affairiste est ravi. C’est un tel succès que l’intendant des îles de France et Bourbon, Pierre Poivre, depuis longtemps désireux de faire aux Seychelles des essais de plantes à épices, décide d’y envoyer un ancien militaire, Antoine Gillot, et une quarantaine d’ouvriers pour la création d’un jardin du roy. Gillot l’établira sur Mahé, à Anse Royale. Mais les relations entre les deux groupes allaient être si désastreuses que l’enthousiasme des débuts retomba vite. Les colons déchantent vite, nombre d’entre eux y commettent tous les excès. Ainsi, les tortues furent massacrées par milliers.

1778

Les si prometteuses îles se révélaient bien décevantes. Il était temps que le gouverneur général de l’île de France reprenne en main la colonie. Place à Romainville ! Amenés par la corvette du roi, le lieutenant et ses quinze hommes de régiment débarquent en octobre : fusiliers, grenadiers et caporaux sont aussi charpentier, forgeron, menuisier, tonnelier, boulanger, tailleur ou jardinier. Une caserne, une prison, un magasin, un hôpital et un pavillon pour les hôtes de passage sont rapidement construits à l’emplacement de l’actuelle Victoria. Charles de Romainville a reçu des pouvoirs de police pour faire régner la paix. On lui a aussi demandé de protéger les forêts et les tortues.

1788-1790

Les habitants ne sont qu’une trentaine, les esclaves, plus de deux cents. L’esclavage bat son plein et, même si, à quelque 13 000 km de là, on s’apprêtait à clamer que « les hommes sont libres et égaux en droits », il n’était pas question de libérer la population servile…

Le 19 juin 1790, Jorre de Saint-Jorre et Nageon de l’Étang sont désignés secrétaires de la réunion présidée par Quienet. Les rares habitants ayant droit d’y assister souhaitent surtout une administration autonome, c’est-à-dire ne plus recevoir d’ordres venus de Port-Louis. L’indépendance, les Seychellois finiront par l’obtenir… cent quatre-vingt-six ans plus tard, les administrateurs ayant réussi à laisser Port-Louis l’autorité de tutelle.

1791

Le 1er août, est hissé solennellement le nouveau pavillon national et, deux ans plus tard, l’arrivée de Quéau de Quinssy va marquer la fin de la période révolutionnaire. Durant un tiers de siècle, celui qui peut être considéré comme le père des Seychelles et qu’on surnomme le Talleyrand de l’océan Indien sera intimement lié à l’histoire de l’archipel. Pour ce gentilhomme tranquille appelé à devenir un homme de guerre pour le moins conciliant, l’époque est marquée par le début d’une guerre franco-britannique due aux attaques répétées des corsaires français sur les navires anglais. Quéau de Quinssy, après avoir connu quelques ennuis avec les premiers représentants britanniques qui l’accusaient d’être un voleur et un négrier, se rend à Maurice, d’où il revient innocenté.

1794

Fréquentant assidûment la nouvelle route des Indes, et ne supportant plus les agressions dont ils sont victimes, le 16 mai, les Britanniques envoient quatre vaisseaux à la conquête de Mahé. Ne disposant pour répliquer que d’une poignée d’hommes, Quéau de Quinssy choisit de se soumettre. Cette capitulation sera suivie d’une quinzaine d’autres, le malin Quéau de Quinssy baissant le pavillon anglais dès que les vaisseaux quittaient Mahé ! Ainsi, durant quinze ans, Mahé fut, selon les jours, anglaise ou française.

Gravure ancienne de Mahé © ilbusca - iStockphoto.com.jpg

1811-1815

Le 21 avril 1811, les Anglais s’installent pour de bon et débarque Barthelemy Sullivan. Il est le premier d’une longue série de fonctionnaires britanniques qui vont administrer l’archipel jusqu’à son indépendance, cent soixante-cinq ans plus tard. Le 30 mai 1814, le traité de Paris entérine cette allégeance, l’île Maurice et les Séchelles ayant été attribuées à l’Angleterre. Le congrès de Vienne ratifiera cette cession l’année suivante. Les Séchelles allaient dès lors prendre un « y ».

1818-1826

À partir de cette date, les productions seychelloises doivent transiter par Maurice. Mais ce sera surtout la chute des cours du coton qui entraînera la décadence économique des Seychelles. Certains commencèrent à développer des cocoteraies, d’autres plantaient tabac, girofle et canne à sucre. L’argent en circulation se raréfia d’autant plus qu’en 1826 le système monétaire dut obéir aux comptes effectués en livres sterlings.

1839

Le 11 février, finie l’époque de la servilité forcée ! En cette date historique, c’est la fin de l’esclavage.

1862

Le 12 octobre, une épouvantable tempête s’abat sur Mahé et Praslin. Vents violents, pluies intenses, trombes d’eau : des hauts de Victoria, boue et arbres déracinés engloutissent tout sur leur passage. Cette avalanche va marquer les mémoires : une cinquantaine de morts et autant de disparus, des goélettes écrasées et coulées, trente mille cocotiers arrachés…

1880 à 1900

Pendant que l’économie se redresse, Londres devient joignable par le télégraphe. Les autorités ont aussi créé un petit hôpital. La population a doublé : 10 000 âmes en 1880, près de 20 000 en 1900. Officiellement reconnues comme seychelloises par une ordonnance de 1881, les îles dites éloignées ne sont plus ignorées. Le gouvernement loue désormais certaines d’entre elles à des exploitants. Mais la nouvelle prospérité ne doit pas cacher la disparité de classes sociales et la santé constitue l’autre zone d’ombre.

1906-1911

L’effondrement des cours de la vanille sur les marchés européens ruine nombre de petits propriétaires. Du coup, les grands planteurs, qui ont opté pour le cocotier, reprennent la première place dans les exportations. En revanche, les huiles essentielles, de cannelle surtout, s’installent sur le marché. Le business prend un nouvel essor !

Plantation de cocotiers, Union Estate Park © Shandarov Arkadii - Shutterstock.com .jpg

1914-1918

La Première Guerre mondiale va affecter la lointaine colonie. Londres oublie quelque peu ses îles et chômage et pauvreté font leur apparition. Les vols de fruits deviennent monnaie courante. En 1916, 791 volontaires sont partis pour le continent africain. La Seychelles Labour Force allait connaître des jours difficiles : 327 des 791 hommes ne reviendront pas. Un monument est élevé à leur mémoire, au cimetière de Mont-Fleuri.

Les années 1920

Les Seychelles vont renouer avec la prospérité d’avant-guerre, le coprah assurant l’essentiel des exportations. Le modernisme commence à s’imposer. L’électricité apparaît en 1926, suivie du téléphone sortant Praslin et La Digue de leur isolement. Un autre signe de progrès apparaît : les automobiles remplacent les pousse-pousse. En 1924, un hôpital est inauguré. Mais l’essor économique est stoppé en raison de la crise planétaire de 1929.

1936

L’économie, aidée par le Fonds de développement colonial, se relève lentement. L’année suivante, une banque agricole, longtemps attendue, ouvre. Les fêtes somptueuses – qui ont lieu à l’occasion du couronnement du roi George V – témoignent de la prospérité retrouvée.

1939-1945

À l’heure du second conflit mondial, quelque 900 engagés embarquent en 1941 pour l’Afrique. Ils vont se battre à el-Alamein, contre les troupes de Rommel, mais aussi à Tobrouk, en Libye, en Tunisie et même en Italie. Une soixantaine de soldats tombera au champ d’honneur.

1947

Un programme de développement décennal est lancé, en matière de travaux publics (routes, port…), d’éducation (écoles primaires, collège…) et de protection sanitaire et sociale. La pêche aussi donne satisfaction, le poisson salé et séché étant devenu un créneau porteur. Mais les subventions masquent des difficultés persistantes et les Seychellois vont bientôt manifester leur mécontentement.

1949

Le suffrage universel est instauré pour l’élection des conseils de district, mais le gouverneur britannique n’en demeure pas moins le seul maître de l’archipel.

1964

Les Seychellois ressentent le besoin de se rebeller. C’est l’époque de l’émancipation de l’Afrique. Le Parti uni du peuple seychellois (SPUP) et le Parti démocratique seychellois (SDP) sont formés en 1964. Fondé en Angleterre par un expatrié seychellois, France-Albert René, le SPUP base son programme électoral sur une demande d’autonomie. Quant au SDP de James Mancham, il entend dans un premier temps conserver le statut colonial des Seychelles et concentrer sa campagne sur l’amélioration du niveau de vie.

1964-1976

Douze ans seront nécessaires pour que le processus de libération aboutisse. C’est un cheminement jalonné d’étapes, notamment celle de novembre et décembre 1967, qui instaure le suffrage universel pour l’élection des huit membres élus du conseil législatif. La nouvelle Constitution, plus libérale, qui en découle précède celle à laquelle aboutit la conférence constitutionnelle qui se tient à Londres en 1970 : quatre ministres doivent encadrer le gouverneur. En novembre de cette même année, après les élections de l’Assemblée législative, James Mancham devient ministre principal. Ses fonctions seront prorogées en avril 1974. L’année précédente, plusieurs milliers de Seychellois avaient défilé pour réaffirmer leur volonté de se libérer de la mère patrie. Le protecteur britannique allait donc lâcher sa colonie et restituer du même coup, au moment de l’indépendance, une partie du territoire national. Comprenant que les Seychelles se libéreraient un jour ou l’autre de leur tutelle, les Anglais avaient en effet décidé, en 1965, de s’attribuer Aldabra, Farquhar, Desroches et les Chagos (ces dernières dépendant jusqu’alors de Maurice), afin de garder un pied-à-terre en plein océan Indien. En échange de ces îles éloignées de Mahé, Londres s’engageait à construire à ses frais un aéroport international permettant enfin au tourisme de prendre son envol. Cette promesse fut tenue en 1971. L’année suivante, la reine Élisabeth s’y posait à l’occasion de son voyage officiel dans l’archipel. Il était temps qu’un souverain britannique foule le sol de cette lointaine possession ! En 1974, les Seychelles devenaient colonie autonome. Un grand pas venait d’être fait, d’autant que les deux partis s’étaient réconciliés pour l’exercice du pouvoir : James Mancham devenait Premier ministre, France-Albert René, ministre des Travaux publics et du Développement rural. La nouvelle Constitution préparée à Londres, la République des Seychelles pouvait enfin naître, le 29 juin 1976, à minuit. James Mancham devint alors le premier président des Seychelles.

La Liberté, monument symbole de l'indépendance des Seychelles © 22Images Studio - Shutterstock.com.jpg

1977

Dans la nuit du 4 au 5 juin, une poignée de jeunes intellectuels gauchistes vont s'emparer du pouvoir avec une étonnante facilité. II leur aura suffi de prendre d'assaut un dépôt d'armes, l'aéroport et les studios de Radio-Seychelles pour que les Seychelles entrevoient un nouvel avenir. La révolution était en marche, conduite par son guide charismatique France-Albert René, alors âgé de 40 ans.

1977 à 1991

Au grand désespoir des gros propriétaires, dont bon nombre décidèrent de s'expatrier, révolution a évidemment rimé avec expropriation. S'étant attelé à construire une économie d’État, le président René a commencé par mettre en pratique une social-démocratie radicale, s'attaquant aux inégalités. Dans la fonction publique, la disparité des salaires fut ainsi resserrée, passant de 1 à 21 en 1976 à 1 à 9 en 1981. Un programme de plein-emploi allait bientôt garantir du travail à tous au niveau du salaire minimal, tandis qu'un système de sécurité sociale était mis en place. En matière d'éducation, de logement et de santé, la revolisyon fit aussi merveille, le taux de mortalité infantile étant tombé au niveau des pays européens les plus avancés. « Les Seychelles, archipel du communisme heureux ? », titrait un reporter du Nouvel Observateur en mars 1992, trois mois après que René eut annoncé l’avènement du multipartisme et des élections en juillet.

1992-1998

Après quatorze ans de socialisme autoritaire, l’archipel allait se convertir au multipartisme, quiconque pouvant créer un parti, pourvu d’un minimum de 100 adhérents. Les exilés étaient invités à rentrer au pays, ce que fit l’ex-président Mancham, en avril 1992, trois mois avant la rédaction d’une nouvelle Constitution. Le président René n’en fut pas moins réélu président en juillet avec 59 % des voix. Le prêtre anglican Wavel Ramkalawan (qui fit sa prêtrise en Grande-Bretagne), très bon orateur, s’est vite imposé comme le leader de cette opposition, le SNP ayant d’ailleurs opté pour un nouveau nom, United Opposition (Opposition unie), pour les deux scrutins de 1998. La présidentielle de mars 1998 allait, certes, confirmer la durable assise du président René, réélu avec 66,67 % des suffrages, mais aussi le déclin du SDP de Mancham (13,80 %) au profit de l’Opposition unie de Ramkalawan (19,53 %).

2001-2002

France-Albert René a conservé le pouvoir, non sans prendre les devants, puisqu’il décida en 2001 d’anticiper le scrutin présidentiel de deux ans, le fin stratège ayant été réélu dès le premier tour, sous l’étiquette du SPPF, avec 54,19 % des suffrages exprimés, selon les résultats officiels, contre 44,95 % pour son principal rival, Wavel Ramlalawan. Un guide à nouveau confirmé par les élections à l’Assemblée de septembre 2002, elles aussi anticipées afin de couper l’herbe sous le pied de l’opposition. Devenu l’un des gouvernants les plus anciens du monde, René allait mettre en selle son successeur désigné, James Michel.

2004

Le 24 février, l’indétrônable prezidan annonçait son intention de céder sa place à son vice-président, après vingt-sept ans de pouvoir. Âgé de 59 ans, inspiré par la philosophie de Rousseau et Voltaire, et admiratif de Baudelaire, le nouveau président prêta serment le 14 avril.

Aujourd’hui

Après la crise de 2008 et le ralentissement économique de l'archipel, James Michel fut réélu en 2011 puis en décembre 2015 pour un troisième et dernier mandat. Un mandat qui fut finalement de (très) courte durée, puisque le parti présidentiel Lepep sera battu lors des élections législatives qui se sont déroulées en septembre suivant. C'est son vice-président Danny Faure qui l'a remplacé à la tête de l'État le 27 septembre 2016. Pour la première fois de leur histoire, les Seychelles ont vécu sous la cohabitation. Nouvelle révolution politique en octobre 2020, puisque c'est l'opposant Wavel Ramkalawan qui a pris en main la destinée de l'archipel. Une première depuis l'Indépendance du pays en 1976. Un changement politique majeur survenu en pleine crise du Covid-19. Charge désormais à lui de relancer le pays après une crise sanitaire qui a mis à mal le si important secteur touristique et qui a conduit à une hausse des prix du quotidien comme il l'a reconnu lui-même à mi-mandat au printemps 2023. La prochaine élection présidentielle aura lieu en 2025.

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