Découvrez l'Inde : Les enjeux actuels

Plus grand Etat de l'Inde, le Rajasthan contribue à hauteur de 5,15 % au PIB du pays. Son économie repose essentiellement sur le secteur des services (45 % du PIB) et notamment une industrie touristique florissante. Ce sont plus de 50 millions de visiteurs annuels qui sillonnent le Rajasthan, contribuant à hauteur de 15 % de la balance économique locale. Historiquement, l'agriculture assure des revenus à près de 70 % de la population et contribue à 30 % du PIB. Le secteur est en crise depuis de nombreuses années, les fermiers étant soumis à des moussons aléatoires et devant faire face à un endettement insoutenable. L'industrie est essentiellement tournée vers le textile qui assure une grande part des exportations et l'exploitation minière, avec de nombreuses ressources contenues dans les sols. Malgré une croissance insolente de plus de 11% en 2021, les revenus moyens plafonnent à 135 000 Rs par an et par habitant.

Les ressources du Rajasthan

Le Rajasthan a toujours été une région agricole. L'agriculture fait vivre près des deux tiers de la population et représente 30 % du PIB de l'Etat. Les céréales, les graines oléagineuses, les légumineuses et le coton font partie des semences privilégiées. Le produit des récoltes est très dépendant de la mousson estivale, qui s'étale de juin à septembre, et la production peut considérablement varier d'une année sur l'autre. Ainsi, avec une pluviométrie de 458 mm enregistrée en 2021, la production de coton a augmenté de 100 % par rapport à l'année précédente. L'industrie représente 25 % de l'économie du Rajasthan. Elle repose essentiellement sur l'exploitation de ressources minières. Plus grand Etat de l'Inde, le Rajasthan est aussi le mieux pourvu en ressources naturelles. 82 types de minéraux ont été identifiés et 57 sont exploités. Plomb, zinc et sélénite proviennent exclusivement de la région. Le Rajasthan est aussi l'un des plus gros producteurs nationaux d'argent, de calcite et de gypse. 20 % du pétrole brut indien provient d'un gisement exploité dans le désert du Thar, dans les environs de Barmer. Conscient de la nécessité de varier les sources d'énergie, le gouvernement local a considérablement investi dans l'éolien ces dernières années. Il a mis en place des partenariats public-privé pour développer un immense parc éolien dans les environs de Jaisalmer, en faisant le deuxième plus grand parc éolien du pays. Cimenteries et extraction d'argiles et d'ocre occupent également une place importante dans l'industrie du Rajasthan. L'industrie textile et artisanale sont les fers de lance des produits d'export. Le secteur industriel est surtout porté par de petites structures familiales et quelques grandes entreprises publiques.
Le secteur des services participe à hauteur de 45 % au PIB du Rajasthan. Il est soutenu par un secteur bancaire et financier dense, des plus grandes banques nationales à des organismes de micro-crédit dédiés à des projets de développement rural. Mais au Rajasthan, le secteur des services est surtout porté par le tourisme. Le gouvernement local porte un intérêt tout particulier à ce secteur très porteur en termes d'emploi.

La place du tourisme

Le tourisme en Inde a longtemps été réservé à un cercle fermé, celui des élites britanniques et de la haute société indienne. Ce n'est qu'à partir des années 1960 que le pays s'ouvre véritablement au monde, porté par les mouvements orientaliste et hippie. Dans les années 80, un tournant s'opère avec la mise en place de partenariats public-privé pour diversifier l'offre. Les Etats s'organisent en créant des Office de tourisme régionaux. Le Rajasthan intègre le mouvement en développant une offre hôtelière dense et en renforçant ses transports. Les maharajas qui ont perdu leurs privilèges à l'aube des années 70 transforment leur palais et forteresses en résidences hôtelières. Ils concèdent des terrains pour la construction de routes ou de lignes ferroviaires. Le tourisme est devenu essentiel à l'économie du Rajasthan, en faisant un moteur de croissance. L'Etat est le cinquième plus visité en Inde par les touristes étrangers et il a accueilli 1 600 000 visiteurs en 2019. Très sensibles aux vieilles pierres et aux traditions culturelles, les Français font partie des tous premiers contingents de touristes à se rendre au Rajasthan avec 200 000 visiteurs annuels. Le tourisme au Rajasthan pèse près de 15 % dans la balance économique de l'Etat. Le gouvernement local multiplie les partenariats et les initiatives pour proposer de nouvelles activités comme les croisières sur la rivière Chambal, le buggy dans le désert de Thar ou l'illumination de monuments historiques dans les villes. L'Etat mène aussi des plans d'action très concrets pour le développement de l'écotourisme et de l'agrotourisme afin de permettre aux régions délaissées de profiter de la manne. Le tourisme est perçu comme un atout considérable pour améliorer la connectivité entre les villes, entretenir le patrimoine culturel et faire perdurer les traditions. C'est également une ressource économique qui permet aux citoyens de bénéficier directement de la modernisation. Une étude a démontré qu'une roupie dépensée par un touriste change en moyenne 13 fois de main et que chaque chambre d'hôtel génère en moyenne 3 emplois directs et 8 emplois indirects. Si le tourisme étranger revêt une importance particulière permettant d'engranger des devises, le Rajasthan mène également des campagnes de séduction massives à l'égard des touristes domestiques. Ce sont ainsi plus de 52 millions d'Indiens qui ont visité le Rajasthan en 2019.

Les enjeux actuels

Beaucoup des enjeux socio-économiques du Rajasthan recoupent ceux de l'Inde, à commencer par le surendettement des fermiers. Faibles revenus, récoltes incertaines, difficulté à obtenir des emprunts, taux d'intérêts élevés sont autant de facteurs qui pèsent sur le secteur. Au Rajasthan, 70 % de la population dépend d'une activité agricole, mais seule 20 % de la surface cultivée est irriguée. L'accès à l'eau dans cette région semi-désertique constitue un défi majeur, d'autant que le dérèglement climatique influe sur les moussons, de moins en moins abondantes ou, au contraire, dévastatrices. Dans ces conditions, une meilleure gestion des nappes phréatiques et des programmes d'irrigation s'avèrent indispensables. Le gouvernement du Rajasthan investit des centaines de millions de roupies dans des projets de micro-irrigation et de récolte des eaux de pluie, afin de limiter la dépendance à la mousson. La pénibilité des conditions de travail influe sur le taux d'alphabétisation des habitants. Vivant souvent dans des villages isolés, loin des écoles, les enfants peinent à accéder à l'éducation. Même lorsqu'ils y ont accès, certains parents préfèrent les envoyer garder les troupeaux ou chercher de l'eau au puits, tous les bras étant nécessaires pour faire vivre la famille. Le Rajasthan obtient ainsi l'un des plus mauvais taux d'alphabétisation du pays avec seulement 66 % de personnes sachant lire et écrire en 2021. L'absence d'éducation diminue les chances de ces enfants d'accéder un jour à une profession permettant d'améliorer les conditions de vie de la famille..
Après des années de croissance exponentielle, le nombre d'arrivées de visiteurs étrangers stagne depuis 2007. Le Rajasthan a réagi en se tournant vers le tourisme domestique. Le nombre des visiteurs indiens a été multiplié par 4 en seulement 10 ans, pour se situer autour de 50 millions de visiteurs annuels. Cette stratégie a permis de limiter les effets dévastateurs du Covid, alors que l'Inde a fermé ses portes aux visiteurs étrangers pendant près de 2 ans. Depuis les années 2000, l'Inde et le Rajasthan ont investi conjointement et massivement dans la construction de nouvelles autoroutes, dans l'ouverture d'aéroports et de liaisons aériennes, permettant de faire venir toujours plus de touristes et de maintenir un taux de fréquentation élevé. L'ouverture de l'aéroport militaire de Jaisalmer aux vols domestiques en 2017 en est un exemple saisissant. Désormais, il devient parfois difficile de trouver une chambre dans la citadelle, les tarifs explosent et les rues sont investies par les touristes.
L'inefficacité bureaucratique et la corruption endémique constituent un frein sérieux au développement économique du Rajasthan. Les résultats éclatants du BJP en 2014 ont montré que les Indiens aspiraient à un réel changement dans le mode de gouvernance. Narendra Modi avait ponctué sa première campagne de nombreux slogans anti-corruption. Une fois en place, son action la plus éclatante a été de retirer subitement les coupures de 500 Rs et de 1 000 Rs. L'idée était de lutter contre l'économie souterraine et la fraude en remplaçant ces billets par de nouvelles coupures. Beaucoup d'Indiens se sont retrouvés du jour au lendemain avec un matelas d'économies impossibles à écouler. En réalité, cette opération a fait grand mal à l'économie, encore peu structurée. En revanche, le gouvernement s'est abstenu d'agir sur les mauvaises pratiques de l'administration (absentéisme, horaires variables, démotivation, copinage, dessous de table...). Le gouvernement Modi s'attache plus au volet nationaliste de son programme qu'à lutter contre la corruption.
L'hygiène est également un enjeu de préoccupation majeur qui ne peut que donner une meilleure image du pays, au-delà des effets directs sur la santé des Indiens. Modi a lancé une grande campagne de propreté, "Swachh Bharat", renouvelée tous les ans. De grandes affiches sont collées à travers les 4 coins du pays incitant les Indiens à nettoyer au-delà de leur pas-de-porte et à ne pas jeter leurs déchets n'importe où. Si la campagne semble quelque peu porter ses fruits sur les mentalités, elle ne s'accompagne pas d'un vaste programme de gestion des déchets. Ramassage, recyclage, traitement et stockage nécessitent des investissements importants qui ne sont toujours pas prévus. En conséquence, nombre d'Indiens brûlent leurs déchets devant leur maison ou dans leur arrière-cour, ajoutant à la pollution ambiante. L'opération "Inde propre" s'accompagne d'un ambitieux programme de construction de toilettes publiques. En 2014, seulement 23 % de la population vivant en zone rurale avait accès à des sanitaires. Les gens avaient pour habitude de déféquer dans les champs ou aux abords des rivières, en plein air, facilitant la transmission de maladies et souillant eaux et sols. En 2019, le gouvernement indien a annoncé à grand bruit que le pays était débarrassé du problème de la défécation en plein air. Mais une étude menée par l'Unicef en 2021 vient quelque peu tempérer cet enthousiasme. Il semble que 15 % de la population continue de se soulager en plein air. Si 110 millions de toilettes ont été construites en 5 ans, ne laissant plus que 0,8% de la population rurale sans accès à des toilettes, aucune campagne de changement des pratiques n'a été menée auprès des populations.

Organisez votre voyage avec nos partenaires en Inde
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place
Envoyer une réponse