Découvrez l'Inde : A l'écran (Cinéma / TV)

Le cinéma indien est l’un des plus riches et les plus variés du monde. Parler de cinéma indien, c’est se plonger dans de grandes fresques épiques, dans des romances sulfureuses ou dans des thrillers captivants. Et le tout, entrecoupés ou non de chorégraphies époustouflantes. L’État du Kerala est un des poumons de ce cinéma aux mille visages, car c’est de celui-ci qu’émanent les films dits de «Mollywood». Des productions tournées en malayalam (langue parlée dans le Kerala) puis doublées et diffusées dans le pays tout entier, voire à l’international. Depuis plus d’un siècle, cet État qui n’est pourtant pas le plus prolifique, comparé au géant Bollywood, livre des monuments du cinéma indien, dont les plus connus comme Destinée (1994), Grandmaster (2012) ou encore Pulimurugan (2016) ont su trouver leur public et gravir les marches des festivals. Et parallèlement, les décors du Kerala ont accueilli certaines des plus grandes stars de Bollywood et du cinéma international.

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Du muet à Mollywood

C’est par le biais du cinéphile Jose Kattookkaran que le septième art a fait son apparition dans l'État de Kerala, et plus précisément à Thrissur en 1913. C’est dans cette ville que l’homme établit la première salle de cinéma fixe de l’État, encore exploitée aujourd’hui sous le nom de Jos Theatre. Il faut cependant attendre 1928 pour que le premier film tourné en malayalam soit projeté sur ces écrans. Vigathakumaran ou l’Enfant perdu raconte l’histoire d’un jeune garçon enlevé à ses parents par un bandit et envoyé à Ceylan. Celui-ci y travaille dans une plantation, mais gravit les échelons sociaux pour finalement être reconnu par ses pairs, et réussir à retrouver sa famille, dans un final grandiose dont seuls les films muets de cette époque ont le secret. Tourné par J.C. Daniel, néophyte du cinéma devenu homme-orchestre, acteur principal de son propre film et considéré comme père du cinéma de Mollywood, Vigathakumaran a malheureusement disparu, et il n’en subsiste plus de copies aujourd’hui.

Après cette étincelle, le cinéma du Kerala se développe petit à petit, grâce aux producteurs indiens venus de Tollywood et de Bollywood, mais aussi grâce aux studios qui se construisent dans la région. Le cinéma en malayalam, orienté autour de thématiques sociales dès la seconde moitié du XXe siècle, se distingue des autres par une relative absence de chansons, et une influence accrue de la Nouvelle Vague française dans les années 1970. De ce fait, ce cinéma d’auteur, par opposition à un cinéma plus commercial orienté vers les drames romantiques et les fresques sociales épiques, s’exportera plus facilement à l’international. En 1994, le film Destinée est en compétition au Festival de Cannes, et cinq ans plus tard le cinéaste Murali Nair remporte la Caméra d’Or avec Le Trône de la mort, un récit coup de poing traitant de la première exécution par chaise électrique de l’histoire de l’Inde. Aujourd’hui, et après une période de disette au début des années 2000, le cinéma de Mollywood a repris du poil de la bête. Il s’exporte à nouveau dans l’Inde et au Sri Lanka voisin, où il est fort apprécié, mais aussi à l’international sur Netflix ou d’autres plateformes, ainsi que dans les communautés indiennes du monde entier.

Avec un parti pris plus réaliste, les films de Mollywood se distinguent donc de leurs homologues du nord du pays, et ont été maintes fois reconnus pour leurs qualités cinématographiques. Le cinéma malayalam a représenté l’Inde aux Oscars à plusieurs reprises.

Récits marquants du cinéma mollywoodien

S’il fallait trouver un seul film pour résumer le cinéma indien, ce serait peut-être Devdas. Narrant la romance impossible entre deux personnages issus de milieux opposés, mais dont l’amour outrepasse les différences, ce Roméo et Juliette revisité par l’écrivain Sarat Chandra Chatterjee en 1917 est un récit extrêmement populaire qui a depuis sa sortie a fait l’objet de seize adaptations sur les grands écrans, autant par Bollywood que par les autres pôles de cinéma indien. Si la première version en malayalam date de 1989, la plus connue de ces adaptations est celle de Sanjay Leela Bhansali, réalisée en 2002, avec les superstars Shah Rukh Khan et Aishwarya Rai au casting. L’un des films les plus rentables de la décennie, il a fortement contribué à la diffusion de la culture Bollywood en France, où il a comptabilisé plus de 100 000 entrées.

Plus récemment, Drishyam (2013) et sa suite ont été l’un des plus gros succès du cinéma de Mollywood, premier film en malayalam à dépasser les 500 millions de roupies au box-office national. Réalisé par Jeethu Joseph, le film raconte l'histoire de George Kutty, un propriétaire de cinéma dans un petit village, dont la vie paisible est perturbée lorsque sa fille tue accidentellement le fils d'un inspecteur de police. Pour protéger sa famille, George Kutty et sa famille dissimulent le crime et détruisent les preuves. Thriller captivant qui explore les thèmes de la famille, de la loyauté et de l'éthique, Drishyam présente une bonne dose de rebondissements inattendus. Le film a été salué par la critique pour son scénario bien écrit, les performances de Mohanlal dans le rôle principal et la réalisation précise de Jeethu Joseph. Et comme beaucoup des succès commerciaux du cinéma national, il a ensuite été adapté dans plusieurs langues indiennes pour en faciliter la diffusion.

Lieux de tournages de la région

Si la majorité des films tournés au Kerala vous sont peut-être inconnus, quelques grandes productions internationales ont utilisé les décors de l’État et ses paysages pour représenter l’Inde dans toute sa splendeur. Dans L’Odyssée de Pi, vous pourrez ainsi voyager entre les mosquées et temples de Munar, aux côtés du jeune Suraj Sharma et de son compagnon d’infortune, un tigre aussi terrifiant qu’attendrissant. Plus récemment, c’est le film tollywoodien La Légende de Baahubali, fresque historico-épique en deux parties qui a fait halte au pied des chutes d’Athirappilly, non loin de Chalakudy sur la rivière du même nom. Là, le héros et aventurier Baahubali affronte sa destinée grâce à une force surhumaine et un charme à toute épreuve. Si vous n’avez pas encore eu vent de cette duologie grandiose à faire pâlir les péplums hollywoodiens les plus grandiloquents, foncez la découvrir dès maintenant. C’est l’un des plus gros budgets du cinéma indien de ces dernières années, et vous n’en serez pas déçu. Et pourquoi ne pas poursuivre cette découverte avec le dernier film en date du cinéaste, RRR, tout aussi épique ? Le cinéma indien n’a pas fini de vous surprendre.

Voir du cinéma au Kerala

Depuis plus de 25 ans, le Festival international du film de Kerala rassemble les cinéphiles de la région à Thiruvananthapuram, et représente l’un des événements majeurs de l’agenda du septième art en Inde. C’est également dans cette ville que vous trouverez les plus grandes salles de cinéma de la région et que vous pourrez découvrir les derniers blockbusters nationaux et internationaux. Rendez-vous au PVR Lulu Trivandum pour vous délecter de la technologie IMAX, ou bien au Aries Plex pour profiter des salles les plus confortables. À Kochi, c’est le Sridar Theatre qui vous accueillera pour des films en malayalam ou en anglais, pour le plus grand bonheur des cinéphiles.

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