Les dzong : monastères-forteresses
Le bâtiment qui représente le mieux l’architecture locale est le dzong : le pays en compterait 1 300. Érigées à partir du XIIe siècle pour protéger les points stratégiques du royaume, ces gigantesques forteresses étaient à l’origine la propriété de puissantes familles. C’est à partir du XVIIe siècle et l’unification du Bhoutan que la grande majorité des dzongs ont été édifiés. Le rôle de ces immenses bâtisses change alors pour devenir les relais de l’administration centrale et l’abri de monastères – c’est toujours le cas aujourd’hui. Du point de vue de leur conception, ils se présentent comme des structures défensives, de forme carrée ou oblongue. Leurs épais murs ne sont pas à angle droit et convergent vers la toiture. L’aspect général d’un dzong est parfois dicté par la configuration du terrain sur lequel il est érigé, le rendant unique. Le bâtiment s’articule autour d’une tour, utse, bâtie au milieu d’une cour entourée par d’imposants murs abritant cellules des moines, cuisines et bureaux administratifs. Les bâtiments qui l'encerclent offrent de superbes balcons et arcades sculptés. Alors que les étages supérieurs, inaccessibles aux ennemis, arborent d’imposantes fenêtres richement décorées, les premiers étages ne sont percés que d’étroites meurtrières. Les dzongs de Punakha, de Jakar et de Trongsa sont parmi les plus beaux et impressionnants du pays.
Les chörten et les monastères
Connu sous le nom de stupa en Inde, le chörten se distingue de ce dernier par sa forme de bulbe. La circulation autour d’un chörten s’effectue toujours dans le sens des aiguilles d’une montre : le sens cosmique. Le chörten est bâti autour d’une pièce de bois décorée et recouverte d’inscriptions sacrées, symbolisant l’arbre de vie. Sa forme représente l’univers. Bien que le pays en compte plusieurs milliers, le chörten commémoratif de Thimphou est peut-être l’un des plus beaux.
On dénombre 2 000 monastères répartis sur l’ensemble du territoire. Leurs portes sont ornées de motifs métalliques incrustés, ou de peintures religieuses et les murs intérieurs sont couverts de fresques. Ils se distinguent par la bande marron qui orne le haut du bâtiment.L’habitat traditionnel
L’architecture séculière se distingue elle aussi, en raison de la configuration géographique du pays. À l’exception de Thimphu, la capitale, qui compte 70 000 habitants, la plupart des villages comptent une dizaine d’habitations, disposées de manière à assurer une protection contre le vent et le froid. Tandis que dans l’ouest du pays, l’emploi de la terre battue est chose courante, les villageois des régions centrales utilisent la pierre et le bois pour construire leurs maisons de deux à trois étages. Vous noterez certainement les phallus peints sur les façades des maisons. Ces fresques extérieures sont en fait destinées à conjurer les esprits démoniaques et les énergies négatives. Ils sont inspirés de la vie de Drukpa Kunley, le fou divin.