Découvrez le Népal : Musiques et Scènes (Danse / Théâtre)

Bien qu’elle ait fatalement circulé avec la diaspora, on connaît mal la richesse de la musique népalaise. Longtemps liée à la musique indienne avec laquelle elle partage un socle musical commun liée à la culture hindouiste, la musique népalaise s’est beaucoup singularisée au cours du siècle précédent. Même si elles ont récemment favorisé la standardisation de la musique locale en popularisant des genres occidentaux – rock, metal, rap, rnb – l’apparition des radios FM dans les années 1950 ont largement contribué au développement de la musique népalaise. Qu’elle soit moderne ou folklorique, la musique locale a pu supplanter les chansons hindi issues des productions bollywoodiennes et, désormais, aux rythmes hindouistes répondent les musiques bouddhistes, largement influencées par les sons tibétains.

Les musique et danse traditionnelles

Avec plus d’une cinquantaine de groupes ethniques sur son territoire, la musique traditionnelle népalaise est avant tout celles de ses différentes communautés. Bien que son origine soit impossible à dater, la musique maithili est sans aucun doute l’une des plus anciennes du Népal (voire d'Asie du Sud). Originaire de la région de Mithila – aujourd'hui partagée entre l'Inde et le Népal – elle s’est beaucoup modernisée et aborde des thèmes très communs de la vie. Du côté de la communauté tamang, la musique consacre le damphu, une percussion traditionnelle proche du tambourin. C’est ce dernier ainsi que le tungna – un petit instrument à cordes pincées – qui accompagnent le Tamang Selo, la musique très vivante de la communauté. Le genre est porté par deux stars, Hira Devi Waiba (194-2011), la pionnière, ainsi que sa fille Nanveet Aditya Waiba qui continue à faire vivre l’héritage familial. Au Népal, on trouve également la musique newa, tradition tout en percussions et instruments à vent de la communauté des Newars, dont les racines remontent à la musique classique hindoue et bouddhiste. Une grande voix du genre a été Narayan Gopal (1939-1990), un des musiciens les plus influents du Népal. Les célébrations de Gaï Jatra, tous les ans au mois d’août, sont une bonne occasion d’entendre la musique newa et ses danses. Chez les Gurungs, ethnie himalayenne, résiste l’ancienne tradition du rodhi, sorte de club de célibataires où les jeunes se rencontrent en chantant et dansant sur des chansons folkloriques. C’est ici aussi que l’on trouve des danses comme le ghantu, vieille de plusieurs siècles et réalisée par de jeunes filles vierges dans l’espoir de bonnes récoltes. Également originaires de l’Himalaya, les Limbu (aussi appelés Yakthung) pratiquent eux aussi un panel de danses particulièrement variées comme le dhan naach (« danse du paddy ») ou le dhol nach (« danse du tambour ») accompagnée du chyabrung, une percussion typique. La région est aussi réputée pour la Sakela, son plus grand festival où l’on pratique une danse rituelle du même nom, exécutée par de grands groupes et relatant la relation de l’Homme et la nature. Citons aussi le folklore des Magars, comprenant des musiques et danses singulières telles que le salaijo ou la célèbre danse maruni, rituelle, très codifiée et accompagnée d’instruments tels que le madal une percussion typique et les macheta, des cymbales en cuivre.

Dans le pays, quelques adresses programment des spectacles – surtout à destination des touristes – offrant de beaux panoramas sur les musiques et danses népalaises. Parmi elles, les « soirées découverte » du Thamel House Restaurant de Katmandu se distinguent par la constance de leur qualité.

La musique populaire

Genre népalais par excellence, le dohori voit généralement un duo homme et femme chanter sous la forme de questions et de réponses (le terme dohori signifie d’ailleurs « aller-retour ») et offre une grande part à l’improvisation (ce qui fait que les morceaux peuvent parfois s’étirer énormément). S’il est originaire des zones rurales du Népal, on l’entend désormais partout dans le pays et dans la diaspora népalaise.

Signifiant « chanson moderne », l’adhunik geet est, comme son nom l’indique, un genre plus récent, qui a pris forme dans les années 1950. Mélange de musique folklorique, de ghazals (poésie orientale) et d’influences occidentales, l’adhunik geet est très diffusé sur la radio d’État à partir des années 1960 car instrumentalisé par l’État dans sa politique de promotion du népalais comme langue nationale. Le genre a été immortalisé par Aruna Lama, surnommée le « rossignol des collines » et qui reste considérée comme l’une des meilleures chanteuses de la musique népalaise.
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