Atoll inhabité © graphixel - iStockphoto.com.jpg
iStock-476011725.jpg

La perle de l’océan Indien

Les Maldives forment un vaste archipel de 26 atolls noyés dans l’océan Indien. La plupart des 1 190 îles ne sont que des confettis de sable blanc coiffés de cocotiers. L’État insulaire compte à peine 200 îles habitées et près de 130 îles-hôtels. Les atolls sont répartis en deux rangées qui s’étirent sur 822 kilomètres sur un axe nord-sud. 130 kilomètres séparent les îles les plus éloignées sur un axe est-ouest. Les atolls des Maldives forment une barrière naturelle séparant la mer d’Arabie à l’ouest et la mer des Lacquedives à l’est. Perdu dans l’immensité bleue, le pays se positionne à 612 kilomètres au sud-ouest des côtes indiennes et 755 kilomètres à l’ouest-sud-ouest du Sri Lanka. L’archipel des Maldives est traversé par l’équateur au sud. Seuls l’île Fuvammulah et l’atoll d’Addu se trouvent au-dessous de la ligne imaginaire. L’addition des terres émergées s’élève à 298 km², faisant des Maldives l’un des plus petits États au monde. Les côtes maldiviennes forment un ruban d’à peine 650 kilomètres. En revanche, si l’on tient compte des zones maritimes, l’archipel esquisse une superficie de 90 000 km², l’équivalent de la Jordanie.

L’étonnante formation des Maldives

Il a fallu pas moins de 30 millions d’années pour permettre aux Maldives de se former. Chacun des 26 atolls de forme ovoïde repose sur une crête abrupte du plancher océanique. Il y a des millions d’années, le corail a colonisé les pourtours de volcans marins, dont seul le cône dépassait des eaux. Parallèlement, la croûte océanique a refroidi, provoquant l’affaissement du plancher marin. Les sommets des volcans se sont enfoncés progressivement jusqu’à s’effondrer complètement. Il ne subsiste alors que de vastes atolls où la frange de corail affleure à la surface de l’océan. De profondes entailles dans les pentes du volcan provoquées par de puissants courants ouvrent des passes assurant un échange entre les tranquilles eaux intérieures et celles plus tumultueuses de l’océan. Ces passes, appelées kandu en dihiveli, sont traversées de courants qui attirent les poissons, requins et raies manta. Le plancton y abonde souvent ainsi que les poissons de toutes tailles, assurant de délicieux repas aux grands prédateurs. À l’intérieur des atolls, et sous la surface, les pics rocheux tapissés de corail et d’algues sont appelés thila lorsqu’ils se situent entre 5 et 15 mètres de profondeur ou giri lorsqu’ils affleurent à la surface, à moins de 2 mètres. L’atoll est désormais dessiné, avec des tombants abrupts à l’extérieur, et des eaux peu profondes à l’intérieur soutenues par un plancher volcanique cabossé. Manquent encore les îles. Les coraux, qui sont des organismes vivants, naissent, grandissent et meurent. Ces polypes mous développent un squelette dur, en calcaire, au cours de leur croissance. Les courants vont agglutiner à la surface du récif corallien une couche de coraux morts et de sédiments. L’érosion polit le corail mort de surface pour le transformer en sable. Les poissons-perroquets participent également à la formation du sable extra-fin des Maldives. Ils se nourrissent de micro-algues qui poussent aux côtés des coraux. En croquant l’algue, ils absorbent les matières nutritives et recrachent les fines particules de calcaire des coraux. Il faut compter 30 000 ans pour que le cycle de dégradation du corail en sable soit complet. Les îles maldiviennes sont donc des bancs de sable formés par les courants et les vents, reposant au-dessus d’un récif corallien, ce qui explique leur grande fragilité. Les Maldives culminent en moyenne à seulement 2 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce qui en fait le pays le plus bas au monde. Son point culminant s’élève à 2,30 mètres et est situé sur l’île de Wilingili dans l’atoll d’Addu. Les mauvaises langues attribuent le plus haut sommet de l’archipel à l’île de Thilafushi. Située en face de la capitale Malé, elle recueille tous les déchets du pays et est surnommée l’île-poubelle.

Les atolls des Maldives

Les Maldives sont constituées de 26 atolls et trois îles isolées divisées en 20 régions administratives. La capitale, Malé, se trouve au centre du pays. L’île de seulement 8,3 km² est la plus petite capitale du monde, mais aussi l’une des villes les plus densément peuplées. Elle comptait 227 486 habitants en 2020 contre seulement 20 000 en 1987. Elle abrite un tiers de la population du pays. La forte croissance démographique de l’île-capitale témoigne de l’intense développement du pays sur une très courte période. Malé était autrefois l’île royale, abritant le palais et un fort. Lors de la transition politique du pays en 1968, l’île est devenue la capitale de la république des Maldives. Nombre des bâtiments historiques ont été rasés, pour laisser la place à des immeubles modernes sans grand charme. L’aéroport international de Velana est situé juste en face de Malé, sur l’île de Hulhulé. Les deux îles sont aujourd’hui reliées par un pont. Les atolls du nord du pays forment un long collier qui part de l’atoll de Thavandhippolhu et descend jusqu’à l’atoll de Laamu. La partie septentrionale, bordée par la mer des Lacquedives est constituée des atolls de Thavandhippolhu, Haa Alifu et Haa Dhaalu, Shaviyani, Noonu, Lhaviyani, Kaafu, Malé Sud, Vaavu, Meemu, Laamu. La partie occidentale, bordée par la mer d’Arabie comprend les atolls de Maamakundhoo, Raa, Baa, Goidhoo, Rasdhoo, Ari, Nilandhoo nord et Nilandhoo sud et Thaa. La partie méridionale des Maldives, coupée par la ligne de l’équateur comprend quatre atolls : Gaafu Alifu et Gaafu Dhaal, Gnaviyani et Addu. Les atolls sont désignés par leur nom géographique ou leur division administrative, indifféremment, ce qui complique parfois la compréhension. Les trois îles isolées sont Kaashidhoo (au nord de Kaafu), Thodhoo (au nord de Rasdhoo) et Fuvammulah (entre les atolls de Gnaviyani et Addu). Les îles habitées sont réparties dans tous les atolls. Dans ces îles, les villages se développent selon un plan à damier autour du port. Une partie de l’île est toujours préservée pour la culture maraîchère et fruitière. Rares sont les îles assez grandes pour posséder un aéroport ou une route goudronnée. C’est le cas des îles de Gan, Feydhoo, Maradhoo et Hithadhoo reliées entre elles par une route de 17 kilomètres, un record aux Maldives !