Les littératures anciennes
Poser le premier jalon d'une littérature n'est jamais chose aisée, et s'avère particulièrement complexe avec celle venue d'Indonésie. Difficile en effet de la faire naître l'année de l'indépendance en occultant les siècles précédents, de la réduire à une langue en oubliant que celle-ci découle d'une autre sans que la cassure ne soit nette, de faire fi des ascendances étrangères, plus ou moins imposées, qui la modelèrent, voire même d'évincer la tradition orale toujours portée aujourd'hui par le théâtre d'ombres (wayang) encore très populaire. C'est donc bien pour tenter de relier la tradition à la modernité qu'il est d'usage de faire débuter la littérature indonésienne lors de la période classique, dite « Pujangga Lama » (poètes anciens), qui s'étendit du Ve au XVe siècles, lorsque Java prospérait, que l'archipel était déjà au carrefour des échanges commerciaux, que l'influence de l'Inde était grandissante et que la langue littéraire était le vieux-javanais dit aussi « kawi » – ce surnom faisant référence au « kavya », style poétique indien des premiers siècles de notre ère – et dont l'alphabet-même avouait cette origine continentale. Le vieux-javanais s'inclinera au XVIe devant le moyen-javanais avant de disparaître définitivement trois siècles plus tard. Pourtant, à l'époque qui nous intéresse, il était fondamental puisqu'il permit de figer à l'écrit des « kakawin », récits prisés dans les cours royales de Java et de Bali. Parmi ces textes se comptent évidemment des traductions des épopées indiennes fondatrices que sont le Ramayana (traduit vers 870) et le Mahabharata dont un épisode est repris dans le Bharatayuddha (Keridi, vers 1157). Pourtant, certains manuscrits sont d'ores et déjà marqués par une inspiration locale, tels que l'Arjunawiwaha, composé à Java au début du XIe siècle, ou le Nagarakertagama, éloge au roi de Majapahit (1365). Sans que l'on sache toujours si elles tenaient de la pure divagation ou se basaient, au contraire, sur de véritables épisodes historiques, les chroniques royales étaient en effet nombreuses, à l'instar du Paraton (Livre des rois) dont les experts débattent encore, ou du Calon Arang dont la seule version connue est une traduction certainement bien plus récente que l'original, qui n'est pour l'heure pas réapparu. Citons aussi La Galico, du nom du personnage principal de cette incroyable épopée de plus de 300 000 vers reconstituée grâce à plusieurs documents fragmentaires. Outre sa valeur mythologique, cet ouvrage offre un aperçu de la vie des Bugis, peuple de l'île de Célèbes qui possède sa propre langue et son propre alphabet. Enfin, parmi ces manuscrits inestimables, celui de Tanjung Tanah se distingue particulièrement car il serait le plus ancien en langue malaise. Daté du XIVe siècle et originaire de Sumatra, il portait en lui le germe des changements à venir.
Le déclin de la Route de la Soie, conséquence de la chute de Constantinople en 1453, rabat effectivement les cartes : le commerce se recentre autour du détroit de Malacca au profit de Sumatra du côté indonésien, les échanges s'intensifient avec les marchands musulmans dont la religion séduit les souverains locaux – le roi de l'ancien royaume de Pasai s'étant converti le premier, plus d'un siècle auparavant (vers 1290), ce que rappelle le Hikayat Raja-raja Pasai (Histoire des rois de Pasai, fin XIVe/début XVe) – , enfin le malais devient lingua franca et commence à s'écrire avec des caractères arabes (jawi) et non plus indiens. De cette époque, la littérature a retenu le nom d'Hamzah Fansouri, écrivain du XVIe siècle peut-être originaire de Barus, qui embrassa le soufisme et composa des « syair », poèmes à la versification rigoureuse, inspirés par sa foi. La transition n'était pourtant pas terminée : le XVIe siècle devient celui des Grandes découvertes, les Portugais débarquent à Malacca en 1511, ce que stipulent les précieuses Annales Malaises (Sejarah Melayu) dont une partie est encore conservée en Indonésie. À peine cent ans plus tard, les Néerlandais les délogent puis s'emparent de Java, ce ne sera que la première victoire de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales qui bientôt dominera l'archipel. La longue période coloniale ne sera pas exempte de conflits sociaux et politiques qui, paradoxalement, irrigueront la littérature.
Les influences européennes
À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la littérature en Indonésie bénéficie d'influences nouvelles, la première étant celle des colons. À leur titre, nous pourrions mentionner Louis Couperus, né à La Haye en 1863 mais élevé à Batavia, aujourd'hui Jakarta, qui situe dans ce qui était alors les Indes orientales néerlandaises certaines de ses intrigues, notamment De Stille Kracht (La Force des ténèbres, 1900), d'inspiration fantastique, et Van oude menschen, de dingen, die voorbij gaan (Vieilles gens et choses qui passent, 1906), plus classique. Edgar du Perron a également laissé sa marque. Né en Indonésie en 1899, il quittera l'archipel avec ses parents à la vingtaine, mais décidera d'y retourner après avoir vécu à Paris où il aura eu l'occasion de se lier d'amitié avec André Malraux, qui lui dédiera La Condition humaine. Dans le roman au fort accent autobiographique Le Pays d'origine, malheureusement épuisé chez Gallimard, il exprimera par le biais d'un double littéraire, Arthur Ducroo, sa difficile quête d'identité entre deux mondes, deux cultures. Un autre titre est par contre disponible aux éditions Cambourakis qui l'ont réédité sous le nom d'Eddy du Perron, Manuscrit trouvé dans une poche. Preuve s'il en faut que cette période n'a pas fini de hanter les écrivains des Pays-Bas, Adriaan van Dis, pourtant né en 1946 mais fils d'un ancien sous-officier de l'armée coloniale, l'a choisie comme décor de certains de ses romans, dont Dunes coloniales et Quand je n'aurai plus d'ombre (Actes Sud). Mais, pour en revenir au XIXe siècle, un auteur néerlandais en particulier s'inscrivit véritablement dans l'histoire, et pas seulement littéraire : Eduard Douwes Dekker, mieux connu sous le pseudonyme de Multatuli. Il faut dire que son ouvrage, désormais un classique toujours au catalogue des éditions Actes Sud sous le titre Max Havelaar ou Les Ventes de café de la compagnie commerciale des Pays-Bas, provoqua un scandale sans précédent. Sous couvert de fiction, il y racontait sa propre expérience en tant que fonctionnaire au sein de la colonie, et s'étendait surtout sur ce qui le poussa à démissionner : le sort réservé aux travailleurs javanais, et le système économique bien rôdé, qui perdurait par intérêt, lâcheté ou paresse, mais toujours en leur défaveur. Ce livre, paru en 1860, eut deux conséquences visibles – la mise en place d'une « politique éthique », et la renommée d'un écrivain qui, pour certains, est considéré comme le plus grand des Pays-Bas. Une troisième conséquence est peut-être moins évidente mais pourtant primordiale : l'introduction du réalisme dans la littérature indonésienne.
En fait, celle-ci se nourrit de plus en plus des courants européens, grâce à de nombreuses traductions qui, étonnamment, se multiplient tout d'abord au cœur de la communauté d'origine chinoise. Cela est le fait de Lie Kim Hok, né sur l'île de Java en 1853, qui eut la chance d'apprendre plusieurs langues mais ignorait celle de ses aïeuls. Il commença par traduire du néerlandais au malais des documents administratifs, un travail alimentaire qui prit bientôt une tournure pédagogique : en se lançant dans la traduction littéraire (Le Comte de Monte-Cristo, Rocambole, etc.), c'est avant tout à sa communauté qu'il pensait. En effet, les Chinois et leurs descendants étaient considérés comme des citoyens de seconde classe, et seule une éducation accomplie pouvait les mener vers la revendication de leurs droits. Lie Kim Hok cofondera par la suite l'organisation sociale Tiong Hoa Hwee Koan qui notamment diffusera la doctrine de Confucius, auprès de ceux qui, comme lui, n'avaient pas hérité de la langue chinoise. Il se fera également imprimeur, linguiste – il rédigera une grammaire malaise fort réputée – et surtout auteur : Tjhit Liap Seng (1886) est considéré comme le premier roman sino-malais et fait montre d'une indubitable inventivité. Ce fut la première œuvre d'un corpus qui ne cessa de s'étoffer. Bien qu'il fût jugé médiocre par ses détracteurs au vu de sa langue populaire, il prit une tournure réaliste – pour ne pas dire politique – séduisante pour les lecteurs, grâce à des faits divers et à des textes qui auraient presque valeur de témoignage, à l'image de Cerita Nyai Dasima (1896), l'histoire d'une Sundanaise devenue la concubine d'un Anglais. Précisons enfin que Lie Kim Hok, malgré sa courte existence, aura été journaliste à une époque où la presse commençait tout juste à se développer, et cela en partie grâce à Tirto Adhi Soerjo (1880-1918). Celui-ci créa en 1907 le Medan Prijaji, premier journal indépendant du pays, qui bien vite se montra critique à l'encontre des colons. Cela valut à son fondateur un exil forcé en 1912… et le statut de héros national indonésien en 2006.
Le souffle de l'indépendance
Le gouvernement colonial ne pouvait effectivement pas ignorer qu'avec le nouveau siècle se levait le vent de la contestation. C'est pour l'enrayer – tout en arguant lutter contre la littérature amorale ou argotique (en « bas malais ») – qu'il décida en 1908 de créer la maison d'édition Balai Pustaka gérée par la Commission pour l'Éducation et la Lecture populaire. Au final, ce choix de donner d'une main ce qui était repris de l'autre, c'est-à-dire de favoriser l'éducation populaire pour mieux contrôler l'information, s'avéra surtout payant pour la littérature qui – malgré la censure – entra dans la modernité. Balai Pustaka édita d'abord des traductions (Les Aventures de Tom Sawyer, Le Dernier des Mohicans, etc.), mais accueillit bientôt des romans plus originaux dont Azab dan Sengsara (Douleur et souffrance), considéré comme le premier roman indonésien. Son auteur, Merari Siregar (1896-1941), avait dû revoir sa copie pour se conformer aux exigences éditoriales : son histoire dénonçant les affres des mariages forcés – et entrecoupée d'encarts moralistes à l'attention du lecteur – ne parut finalement qu'en 1920. Furent aussi publiés la militante féministe Raden Adjeng Kartini (1879-1904) qui lutta pour l'éducation des jeunes filles et dont la correspondance (expurgée) parut après sa mort, en malais, en anglais et désormais dans notre langue aux éditions de l'École française d'Extrême-Orient, Marah Roesli encensé pour Sitti Nurbaya, Abdul Muis qui évoqua la discrimination raciale dans Salah Asuhan (1928), le très prolixe Nur Sutan Iskandar… et tant d'autres.
Pour autant, cette large production satisfaisait de moins en moins la jeunesse, celle-là même qui fit en 1928 le serment de l'indonésien comme langue nationale, unificatrice à défaut d'être commune puisque, et c'est toujours le cas, il n'a jamais été question d'en faire la langue maternelle de tous les habitants de l'archipel : ils ne l'apprennent qu'à leur entrée à l'école primaire. Cette génération avait soif de renouveau, elle rejetait les intrigues jugées trop conventionnelles et le langage châtié, une attente comblée en 1933 par la création d'un magazine d'avant-garde : Pujangga Baru (Nouveaux lettrés). À sa tête, trois écrivains : Sutan Takdir Alisjahbana (1908-1994), Armijn Pane (1908-1970) et Amir Hamzah (1911-1946). Le premier avait publié chez Balai Pustaka le roman Layar Terkembang qui insistait sur la nécessité, pour l'Indonésie, d'adopter les valeurs occidentales pour entrer dans la modernité. Le second fit paraître en feuilletons Belenggoe, l'histoire d'un triangle amoureux qui passe pour la première intrigue psychologique du pays. Enfin, le troisième se consacra plutôt à la poésie (Nyanyi sunyi en 1937, Buah Rindu en 1941) et entra ainsi dans la postérité, malgré son décès précoce. Bouleversant tous les codes, Pujangga Baru resta cependant et sans nul doute confidentiel, il continua pourtant à paraître sans désemparer, 90 numéros, neuf années qui ne furent interrompues que par l'occupation japonaise. Et puis la Seconde Guerre mondiale s'acheva, le Japon capitula, l'Indonésie proclama son indépendance, les Pays-Bas la refusèrent durant plusieurs années. En littérature, une nouvelle génération était prête à émerger, celle « de 45 ».
De l'indépendance à la libération
L'idéalisme et le romantisme auxquels avaient pu se vouer la Génération Pujangga Baru n'étaient plus de mise, les conflits avaient ouvert la voie au réalisme le plus cru, à la volonté d'indépendance dans sa forme la plus politique. La littérature s'empara de ces thèmes, en continuant de tracer le sillon entre tradition et modernité, avec une verve inédite et un succès immédiat à en croire l'accueil réservé au roman Atheis (1949), réimprimé plus de trente fois, adapté au cinéma et désormais inscrit au patrimoine de l'Unesco. La narration polyphonique innervait un personnage en prise au doute, ses retrouvailles avec un ami marxiste l'ayant amené à abandonner sa foi en l'islam. Il sera renié par sa famille, quitté par sa compagne puis assassiné par une patrouille japonaise. L'auteur, Achdiat Karta Mihardja (1911-2010), journaliste de profession, avait rejoint au sein du Parti Socialiste d'Indonésie Chairil Anwar, un poète (Deru Campur Debu) reconnu comme une figure marquante de la Génération de 45, au même titre que Idrus (1921-1979) dans le genre romanesque. Fin connaisseur de la littérature américaine, ce dernier délaissera tout sentimentalisme pour une écriture « à l'os ». Ayant par ailleurs assisté à la bataille de Surabaya, il s'en inspirera pour son texte Surabaja remarqué pour son sarcasme lapidaire.
L'époque était décidément aux dissensions et cela perdura au-delà de l'indépendance, Pramoedya Ananta Toer (1925-2006) en fera les frais puisqu'il sera incarcéré à deux reprises, de 1947 à 1949 puis dans les années 60, sous le gouvernement de Soekarno. Il mit ce temps à profit pour établir une œuvre conséquente, réaliste et politique, dont une partie est traduite en français (Buru quartet chez Zulma, Corruption chez Picquier, La vie n'est pas une foire nocturne chez Gallimard…) Les polémiques, idéologiques et culturelles, influenceront les générations suivantes qui ne renonceront pourtant pas à s'exprimer, quels que soient les risques encourus. Mochtar Lubis (1922-2004) usa de l'allégorie dans Tigre ! Tigre ! (éditions du Sonneur) et ne cessa d'œuvrer pour maintenir une vie intellectuelle dans son pays, notamment en cofondant en 1966 le magazine littéraire Horison. Sitor Situmorang (1923-2014) se montra critique et engagé, quitte, lui aussi, à connaître la prison. Bien que sa poésie ne fût pas disponible en français, quand bien même il ait vécu à Paris et écrit sur la ville, il jouit toujours d'une grande renommée. Dans ce même registre poétique, nous pourrions également citer Ali Akbar Navis, Subagio Sastrowardoyo et Toto Sudarto Bachriar. La littérature se développera plutôt dans le genre spécifique de la nouvelle, auquel s'adonneront par exemple Trisnojuwono ou Nugroho Notosusanto, tandis que le théâtre sera le domaine de prédilection de Willibrordus S. Rendra qui y excellera tant qu'il sera à plusieurs reprises pressenti pour le Nobel. Enfin, Nh Dini (1936-2018) initia la littérature féminine avec succès : elle fut en 2003 récipiendaire du Prix des écrivains de l'Asie du Sud-Est. Son roman Le Départ, qui se déroule au lendemain de la déclaration d'indépendance, est au catalogue des éditions L'Harmattan.
Les purges de la fin des années 60 poussèrent certains écrivains à se plier à l'exil – Agam Wispi, Kuslan Budiman, Utuy Tatang Sontani… –, d'autres restèrent en Indonésie et tentèrent d'en préserver la richesse culturelle et linguistique, à l'instar d'Ajip Rosidi. Encouragée par la création du magazine Horison au sein duquel elle trouva tribune pour s'exprimer, la génération 66 sonna comme une renaissance à défaut d'un véritable renouveau. Les revues et éditeurs certes se multiplièrent mais les auteurs étaient, pour la plupart, déjà bien établis. Quelques plumes novatrices creusèrent toutefois des voies inexplorées : le réalisme magique avec Danarto, la poésie existentialiste ou symboliste avec Sapardi Djoko Damono et Taufiq Ismaïl… Pour autant, le genre romanesque est resté le favori, il n'a même cessé de se démocratiser grâce à des auteurs aussi prolixes que Mottinggo Busye ou Putu Wijaya, ou avec la mode des histoires d'amour qui irrigue le marché du livre depuis les années 80. Le roman régionaliste a bénéficié d'un regain d'intérêt, en partie grâce à Ahmed Tohari qui se fit un ardent défenseur du folklore.
La littérature contemporaine
Vie politique et vie littéraire restent liées, la démission du président en 1998 engendre d'ailleurs la génération dite « post-Soeharto », ou encore « de la réforme ». L'évolution la plus notable est la place désormais dévolue aux femmes écrivaines. Leila Chudori, née à Jakarta en 1962, a délaissé l'écriture de séries télévisées pour celle de romans historiques qui campent des événements récents, l'ère anticommuniste dans Pulang (2012), la lutte des étudiants pour destituer Soeharto dans Laut Bercerita (2017, Prix des écrivains de l'Asie du Sud-Est). Andrea Hirata a commencé sa carrière d'auteur avec Les Guerriers de l'arc-en-ciel (Mercure de France, 2014), dans lequel, sous couvert d'autobiographie, il a surtout dénoncé les manquements, culturels et éducatifs, que subirent les familles modestes de Sumatra. Ayu Utami est enfin considérée comme la cheffe de file de la « littérature de la libération » selon ses admirateurs, du mouvement « Sastra wangi » (« littérature parfumée ») d'après ses détracteurs (principalement masculins) qui lui reprochent d'aborder des sujets controversés tels que la politique, la religion ou la sexualité. Dans Saman (Flammarion, 2008), elle dressait quoi qu'il en soit une grande fresque de l'Indonésie contemporaine. De dix ans son aîné, Seno Gumira Ajidarma, né en 1958, fait aussi figure de révolutionnaire littéraire avec une œuvre indomptable qui oscille entre réalisme, fantastique, non-fiction et surréalisme. La nouvelle génération laisse à espérer et à penser que la parole s'est totalement affranchie, de toute censure et de toute restriction stylistique. Elle est talentueusement représentée par Laksmi Pamuntjak, Fira Basuki, Djenar Maesa Ayu, Intan Paramaditha qualifiée de « féministe gothique », Dewi Lestari dont plusieurs romans ont été portés à l'écran, ou Herlinatiens et Okky Madasari, toutes deux nées à l'aube des années 80. Bien qu'ils soient encore trop peu nombreux, certains écrivains bénéficient d'une traduction dans notre langue, à l'image d'Eka Kurniawan à découvrir sans attendre aux belles éditions Sabine Wespieser avec Cash, L'Homme-tigre et Les Belles de Halimunda, trois histoires puissantes et sans fard.