Découvrez le Kirghizistan : Géographie

À quoi le Kirghizistan peut-il bien devoir son surnom de « Suisse de l’Asie centrale » ? Question incongrue pour un néophyte, évidence pour le connaisseur du pays. Glaciers, montagnes sauvages et encore bien moins domestiquées que le Jura européen, l’altitude et les décors de rêve sont bien la matière commune aux deux pays distants de plus de 5 000 km. On trouvera pourtant des différences, et de taille. La petite république d’Asie centrale couvre cinq fois la superficie de la Suisse. Ses sommets sont également bien plus élevés. Que sont les 4 634 m de la pointe Dufour comparés aux 7 439 m du pic Pobedy, aux 7 134 m du pic Lénine, aux 6 995 m du Khan Tengri ? Mais finalement, les montagnes escarpées, les verts pâturages envahissant leurs flancs dès le printemps, les rivières enchanteresses, les lacs d’altitude sont bien le trait commun de deux pays semblant avoir été façonnés pour plaire aux amateurs d’oxygène raréfié.

Un pays d’altitude

Le Kirghizistan est recouvert à 95 % de montagnes, et le tiers de la superficie du pays se trouve au-delà de 3 000 m. Ce qui fait du Kirghizistan, avec le Tadjikistan voisin, le véritable château d'eau de la région, avec près de 7 500 km² de glaciers dont l’un des plus grands du monde, le glacier Inylchek, long de 54 km, et situé à plus de 4 000 m, autour du Khan Tengri. Rien de lassant pourtant dans les hauteurs : les décors varient d’une vallée à l’autre et franchir un col suffit parfois à passer d’un haut plateau désertique à une forêt verdoyante, une toundra gelée ou un glacier. Sans parler des lacs !

Des chaînes de montagnes dans tous les sens

Les chaînes de montagnes du Kirghizistan se divisent en deux grands massifs : le Pamir et le Tian Shan. Le Tian Shan s’étend du Xinjiang chinois jusqu’au nord de la chaîne du Pamir en suivant grosso modo la frontière kazakho-kirghize, alors que le Pamir occupe plus le sud du pays et s’étend au Tadjikistan, en Chine et en Afghanistan. Ces deux massifs sont striés de plusieurs autres chaînes secondaires. Les Terskeï Ala-Tau s’étendent sur 300 kilomètres, longeant la rive sud du lac Issyk Kul. Ils sont coupés de plusieurs vallées et canyons orientés nord-sud : Djhuuku, Kichi-Kizilsou, Chon-Kizilsou, Djeti-Ogouz, Karakol et Ak-Sou, qui sont devenus autant de points de rendez-vous très prisés des randonneurs. La proximité du lac et une altitude modérée amènent dans cette chaîne un climat plus doux que celui du Tian Shan central. En juillet et en août, les orages et les chutes de neige y sont fréquents. Les Kungeï Ala-Tau s’étendent pour leur part au nord du lac Issyk Kul, formant la frontière naturelle entre le Kazakhstan et le Kirghizistan. Dans le Pamir, les chaînes Zaalaïski au sud du Kirghizistan sont très connues des alpinistes du monde entier. Le pic Lénine (7 134 m) est le plus accessible des sommets dépassant 7 000 m.

Entre pics et glaciers

On divise habituellement les glaciers des Tian Shan du centre en deux zones : les glaciers nord et sud de l’Inilchek, et le glacier Kaindi. La zone des glaciers de l’Inilchek inclut les deux plus hauts sommets des Tian Shan, le Jengish Chokusu (anciennement pic Pobedy, à 7 439 m) et le pic Khan Tengri (7 010 m). Elle comprend au total 23 sommets de plus de 6 000 m, et environ 80 sommets entre 5 000 et 6 000 m. Nombre d’entre eux n’ont jamais été gravis. Le glacier sud de l’Inilchek, avec ses 54 km, est l’un des plus longs de la planète. Sa largeur maximum et de 3,5 km et sa profondeur de 200 m. C’est aussi le plus difficile des Tian-Shan : la météo y est très changeante, des tempêtes de neige peuvent y survenir brusquement. La période la plus sereine s’étend d’août à mi-septembre. La température moyenne en juillet est de 5 °C ; en août, de 7 °C ; en septembre, de 3 °C. Le glacier de Kaindi est situé au sud-ouest du glacier Inilchek ; il comprend aussi le glacier Tereki. Les expéditions y sont beaucoup plus rares – la première eut lieu en 1995 – et de nombreux sommets avoisinants sont encore vierges. Le climat y est semblable à celui de l’Inilchek.

Les sommets du Kirghizistan

L’ex-URSS comptait sur son territoire cinq sommets de plus de 7 000 mètres, dont trois se trouvent au Kirghizistan. Le pic Lénine, situé dans le nord du massif du Pamir, à la frontière entre le Kirghizistan et le Tadjikistan, culmine à 7 134 m d’altitude. Il fut conquis pour la première fois par une expédition menée par l’Allemand Karl Wien en 1928, à l’époque où il était encore baptisé « mont Kaufmann ». En 2006, le pic Lénine a été rebaptisé « pic de l’Indépendance », mais l’usage courant a conservé le nom donné en l’honneur du leader révolutionnaire russe. Le pic Pobedy, ou  pic « de la victoire », rebaptisé « Jengish Chokusu » après l’indépendance, est le plus haut sommet des Tian Shan, à 7 439 m d’altitude. Il est situé à la frontière entre le Kirghizistan et la Chine. Son ascension est en grande partie motivée par le désir d’aller fouler du pied l’un des plus grands glaciers du monde, l’Inylchek, où sont organisés de nombreux treks dans des décors d’une splendeur insoupçonnable.

Enfin, à 7 010 m d’altitude, le Khan Tengri, à la frontière du Kazakhstan et du Kirghizistan, est le troisième sommet le plus élevé du Kirghizistan et le second de la chaîne des Tian Shan. Son élégante forme pyramidale lui a valu la réputation d’être l’un des plus beaux pics de 7 000 m. La première ascension du sommet par le côté kirghize fut réalisée en 1931 par l’Ukrainien Mikhail Pogrebetsky alors que la face nord, côté kazakh, ne sera conquise qu’en 1964.

Fleuves et lacs : les perles kirghizes

Le Kirghizistan est parcouru d’une multitude de rivières nées dans les glaciers d’altitude et donnant naissance aux deux plus grands fleuves d’Asie centrale, le Syr-Daria et l’Amou-Daria, coulant au Kazakhstan, en Ouzbékistan et au Turkménistan. Le Naryn, « l’ensoleillée », est la plus longue rivière du Kirghizistan qu’elle traverse sur plus de 500 km entre les monts Ak-Shyrak et la vallée de Ferghana, où elle se mêle au Kara-Daria pour donner naissance au Syr-Daria. Si chaque ville ou village semble baigné par l’une des innombrables rivières du pays, ce sont surtout ses lacs qui font le succès du Kirghizistan. Cette petite république d’Asie centrale abrite le second plus grand lac alpin du monde après le lac Titicaca, en Bolivie. Au nord-est du pays, l’Issyk Kul étire des 180 km de long sur 60 km de large à 1 620 m d’altitude, sans jamais geler, en raison d’une légère salinité de ses eaux, ce qui lui a valu son surnom de lac « chaud » (issyk). Rendez-vous balnéaire en été pour les familles fortunées du pays et des républiques voisines qui fréquentent surtout la rive nord, celle du sud, plus sauvage, n’abritant encore que peu d’infrastructures touristiques. À la pointe est, le petit port de Pristan héberge encore quelques pêcheurs dans un cadre semblant surgi de l’époque des grandes explorations. Mais le Kirghizistan possède également d’autres joyaux naturels. À 3 000 m d’altitude, le lac Song Kul, niché dans son écrin de verdure et encerclé de montagnes est sans conteste l’une des perles touristiques du pays. Il s’étend sur 25 km et n’est accessible que deux ou trois mois de l’année, plus courte encore étant la période pendant laquelle il n’est pas gelé.

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