Climat au Kirghizistan

Parc national de Ala-Archa © tupikov - iStockphoto.com.jpg
Lac de montagne en été © Savusia Konstantin - iStockphoto.com.jpg

La situation du Kirghizistan, extrêmement continentale, et son relief particulièrement élevé jouent un rôle déterminant dans le climat du pays. Un climat continental et sec, et dont l’altitude ne fait qu’accentuer le caractère. Il fait très chaud en été, très froid en hiver, et les intersaisons sont très peu marquées. Si lors de la saison estivale la présence des montagnes et des glaciers permet de modérer la chaleur en altitude, les écarts entre les températures diurnes et nocturnes restent très importants, l’amplitude thermique pouvant fréquemment dépasser les 30 °C. Tout en étant très rude, le climat est également très capricieux. Le temps peut changer d’une vallée à l’autre, ou d’un jour à l’autre. Et il n’est pas rare de voir la neige tomber en altitude en plein mois d’août. Vous l’aurez compris, un voyage au Kirghizistan se fait dans une courte fenêtre, et reste sujet à des aléas climatiques qui pourront remettre en cause un trajet ou une randonnée.

Les dangers de la météo

Compte tenu de ce climat hostile, les caprices de la météo ne sont pas à prendre à la légère. Ni dans l’organisation de votre circuit ni dans la composition de votre bagage. Les chutes de neige peuvent commencer dès le mois d’octobre et continuer jusqu’en mars. Mais les hivers précoces et les printemps tardifs ne sont pas rares. Si vous faites de l’alpinisme autour du pic Lénine ou d’un des nombreux sommets du pays, prévenez l’ambassade de vos dates de départ et de retour et ne négligez pas votre encadrement : de nombreux voyagistes sur place se sont spécialisés dans les sports extrêmes et peuvent vous fournir équipement et assistance qui sécuriseront votre expédition. Au dégel, les cours d’eau même les plus insignifiants peuvent soudainement monter en crue et emporter avec eux ponts improvisés, rives et… promeneurs à pied ou à cheval. Soyez toujours aux aguets et conscient que la nature au Kirghizistan demeure sauvage et indomptée. Ces caprices de la météo ont également une influence sur l’état des routes bien sûr, et donc sur la sécurité lors de vos déplacements. Un glissement de terrain, un éboulement, une route bloquée par la neige… Autant d’aléas avec lesquels il faudra compter et savoir composer sans perdre patience.

Une saison touristique réduite

La météo dicte la vie des Kirghizes, mais aussi celle des touristes ! Vous l’aurez compris, la saison touristique est extrêmement courte au Kirghizistan. Pour un tour classique du pays, le printemps et l’automne restent praticables, mais pour les randonnées à pied ou à cheval en haute montagne, l’été reste la seule période praticable à moins d’être solidement équipé et décidé à passer du temps à effectuer le moindre déplacement. Du 15 juillet au 15 août, vous souffrirez de la chaleur dans la capitale et en vallée de Ferghana, mais vous serez assuré de pouvoir accéder à toutes les richesses du pays. En dehors de cette période, certains lacs ne seront pas dégelés, ou tout bonnement inaccessibles. Néanmoins, avec l’essor touristique de la destination et l’intérêt croissant des Chinois pour l’ensemble de la région, les routes sont devenues une priorité pour le gouvernement. Ainsi, la seule route réellement praticable toute l’année était jusqu’à récemment celle reliant Osh à Bichkek ; une route à fort intérêt politique, puisqu’elle relie le sud au nord, deux régions toujours rivales. Mais c’est désormais la route jusqu’au lac Issy Kul qui est également praticable même en hiver. Et au moment où nous écrivons ces lignes, l’axe Djalalabad-Naryn via Kazarman est également modernisé, désenclavant le Ferghana kirghize et le reliant à la Chine via les passes de Torugart et Irkhestam. Le climat kirghize ne se domptera pas de sitôt, mais peu à peu les Kirghizes arrivent à s’y adapter et à entrer dans la modernité.

Le printemps kirghize

Au printemps, le Kirghizistan revit. Les flancs des montagnes verdissent et s’installent les premiers jailoo, les pâturages où les nomades kirghizes resteront tout l’été pour surveiller leurs troupeaux. Les températures sont encore fraîches, particulièrement en altitude et à la tombée du jour. En mai et juin, il faut encore prévoir des vêtements bien chauds pour le soir ou pour les bivouacs en montagne. La neige néanmoins continue de bloquer de nombreux cols et la circulation reste difficile au-delà de 2 000 m. Dans les villes et en vallée de Ferghana, les bazars s’animent déjà alors que les habitants commencent, en journée, à rechercher la fraîcheur près des cours d’eau qui grossissent sous l’effet du dégel. La nature fleurit et les arbres retrouvent leurs feuillages. Le climat est bien plus clément ici que dans les montagnes, et les intersaisons sont plus marquées que dans le reste du pays.

Des étés étouffants

En été, la chaleur est étouffante à Bichkek et en vallée de Ferghana. Les températures peuvent atteindre 40 °C et le manque d’air est oppressant. Mais passé ces moments difficiles, la saison est idéale pour se lancer à la découverte des montagnes et des lacs d’altitude comme Song Kul. Les routes sont bien dégagées, les températures en altitude sont plus clémentes en journée, bien moins étouffantes, et le froid la nuit est plus supportable. Seul hic, c’est aussi la saison où les pluies se font plus fréquentes. Mais au Kirghizistan, la pluie n’est jamais trop embarrassante et ne dure jamais très longtemps. Néanmoins, mieux vaut prévoir une veste et un pantalon imperméables légers au cas où, pour les jours de randonnée.

Un automne fugace

Encore plus que le printemps, l’automne kirghize est une saison très fugace, compressée entre été et hiver, au point de ne même pas se faire remarquer certaines années. Les mois d’octobre et novembre sont pourtant marqués par quelques signes révélateurs de sa présence : les brouillards sont plus fréquents, particulièrement à Bichkek. Les températures commencent à décliner rapidement, mais peuvent connaître des paliers qui tout à coup les rendent agréables, entre l’étuve estivale et le gel hivernal. Si l’hiver est en avance, il se peut que certains cols soient difficiles à franchir. Les couleurs en montagne restent séduisantes lorsque les arbres se couvrent de couleurs chatoyantes, mais, là encore, les températures baissent de manière hallucinante et en un claquement de doigts, c’est déjà l’hiver !

Des hivers rudes

En hiver, la neige tombe sur tout le pays sans exception, recouvrant arbres, maisons, voitures… À Bichkek, les trottoirs se métamorphosent en patinoires et dans le pays la plupart des cols sont fermés ou à tout le moins doivent subir de longues heures de travaux avant de redevenir franchissables. Il reste en général possible de faire le tour du lac Issyk Kul, mais l’intérieur du pays, hormis la route Osh-Bichkek, est difficile d’accès et chaque étape sera une entreprise ardue et longue. Ne rêvez pas de découvrir les joyaux du pays que sont Song Kul ou Tash Rabat : les routes d’accès sont le plus souvent fermées et il faut parfois des semaines pour les dégager. Vers la Chine, seul le col de Torugart demeure ouvert, mais peut être fermé sans préavis en cas de fortes chutes de neige. Côté température, les -30 °C sont un lieu commun… Autant dire que, même si vous allez profiter d’une vision très authentique du pays puisque c’est ce à quoi il ressemble 6 à 9 mois de l’année, vous n’aurez que peu de chances de découvrir les merveilles offertes par la nature…