Climat en Ouzbékistan

Les montagnes du Tian Shan à l'automne © Sergey Dyonin - Shutterstock.com.jpg

L’Ouzbékistan a une position bien particulière en termes géographiques : il est l’un des deux seuls pays au monde à être doublement enclavé. C’est-à-dire qu’il faut franchir deux frontières avant d’avoir d’accès à la mer libre. L’autre pays étant le Lichtenstein, on se rend bien compte que la mer libre la plus proche de l’Ouzbékistan se situe bien plus loin, par-delà la Chine, la Russie ou l’Inde, et que mis à part feu la mer d’Aral et la petite mer Caspienne, aucune étendue d’eau ne peut venir adoucir la continentalité extrême du climat ouzbek. Continentalité accentuée par les montagnes à l’est du pays, et surtout par les grandes étendues désertiques. À cette extrême continentalité structurelle s’ajoutent des aléas conjoncturels qui accentuent encore la rudesse du climat : le manque d’eau dans les fleuves et la disparition de la mer d’Aral. Un bon nombre de raisons qui vous feront éviter de visiter le pays entre la mi-juin et la fin juillet !

Un climat continental

Le climat est de type continental, voire excessivement continental : très sec et froid en hiver, très chaud en été. Les écarts de températures diurnes et nocturnes sont souvent très importants dans le désert. Durant les mois les plus chauds, de mi-juin à début août, le mercure dépasse allègrement les 40 °C à l’ouest et dans le Sud du pays. Dans le peloton de tête, Termez et Khiva, où l’air devient positivement étouffant. Ces 40 jours de grande chaleur, du 25 juin au 4 août, ont même un nom : les lietnie tchili. En hiver, pendant les quarante jours les plus froids, ou zimnie tchili, du 25 décembre au 5 février, la température descend à -10 °C et le vent est parfois glacial. Elle peut même atteindre -40 °C en janvier au Karakalpakstan ainsi que dans les régions montagneuses des Tian Shan et des Fan où les cols sont fréquemment fermés.

Les effets de la disparition de la mer d’Aral

Jusqu’au début des années 1960, la mer d’Aral, l’une des plus grandes mers fermées au monde, créait en permanence une bulle d’évaporation gonflée d’air chaud et protectrice des vents froids venus du nord, de Sibérie. Avec la disparition de la mer d’Aral, cette protection a disparu et les terribles vents sibériens s’engouffrent désormais sans aucun obstacle pour les arrêter. Des froids sibériens ont d’abord été ressentis dans le Karakalpakstan mais aussi dans le Khorezm, et c’est désormais à Tachkent qu’il n’est pas rare de voir la température chuter en plein hiver au-delà de -30 °C.

Autre effet dramatique de la disparition de la mer, l’ensablement frappe une grande partie du pays, sans que le gouvernement ou les populations aient les moyens de lutter efficacement contre la progression du désert. Ainsi, en traversant le désert du Kyzyl Kum de Boukhara à Khiva, il est fréquent de voir les dunes de sable prendre pied sur le bitume, alors que, dérisoires, quelques barrières plantées sur des dizaines de kilomètres tentent de limiter les dégâts. À Tourtkoul, en Karakalpakie, chaque maison a un tas de sable mélangé à du sel à l’entrée. C’est celui que balayent régulièrement les habitants, lorsqu’ils en ont le temps. Car ils essayent tout d’abord de sauver leurs cultures, mission quasi impossible. Cette désertification accélérée a bien évidemment des retombées climatiques importantes, en augmentant l’albédo et en modifiant la composition du sol, les rendant impropres aux cultures.

Des étés brûlants

En été, l’ensemble du pays est écrasé de chaleur. Le désert du Kyzyl Kum est brûlant, le sud du pays fonctionne au ralenti, et même si la vallée de Ferghana affiche quelques degrés de moins, le climat y est étouffant en été. Juin et juillet sont les pires mois de ce point de vue, les choses redevenant vivable à partir du mois d’août. Le pays n’est pas pour autant infréquentable en cette période. Bien sûr vous aurez très chaud dès que vous suivrez les principales étapes de la route de la Soie, mais si votre but principal est de faire quelques randonnées dans les monts Nurata ou les Fansky, la saison estivale est particulièrement recommandée. La relative fraîcheur en altitude permet de randonner dans de bonnes conditions et de supporter plus aisément les mois les plus chauds. Néanmoins on ne saura que trop vous conseiller de prendre toutes les précautions nécessaires pour voyager en Ouzbékistan à cette période : prenez un chapeau à larges bords, préférable à une simple casquette, pour vous ménager un espace d’ombre suffisant courant la tête et les épaules. Pensez à vous hydrater le plus souvent possible. Boire en journée ne sert pas à grand chose, car on transpire beaucoup et les effets bénéfiques se dissipent rapidement, mais buvez beaucoup soir et matin. Évitez les boissons déshydratantes comme l’alcool, les boissons sucrées et le café. On trouve des bouteilles d’eau plate ou gazeuse partout dans le pays, tâchez d’en avoir toujours une sur vous. Dans les transports, ayez avec vous un gant de toilette que vous pourrez imbiber d’eau et poser sur votre front pour vous rafraîchir.

La beauté automnale

C’est l’une des plus belles saisons pour visiter le pays. La pluviométrie est relativement faible même si chaque jour ou presque apporte sa petite ondée. Septembre et octobre sont des mois où les températures reviennent à des niveaux plus cléments et où les forêts se parent de leurs plus belles couleurs feu. Les cultures de la vallée de Ferghana tournent à plein régime et les étals des bazars se couvrent de fruits et légumes frais : grenades, pommes, fraises, raisins, melons et pastèques… La fraîcheur est assurée ! Dans le désert, fin octobre, les températures commencent à baisser à la nuit tombée et les journées sont de plus en plus courtes.

Un hiver plutôt clément

Voyager en Ouzbékistan en hiver demeure possible, mais il faudra vous attendre à affronter des températures négatives, en particulier en janvier et février. Ce sont les mois les plus frais et la neige n’est pas rare même dans le désert. Même si, en tant qu’Occidentaux, vous pourrez profiter du confortable chauffage de votre hôtel, pensez à prendre des vêtements chauds. Les coupures de gaz sont fréquentes en hiver et le chauffage peut tomber en panne. Les transports en commun, hormis les nouveaux TGV et l’avion bien sûr, ne sont pas franchement chauffés non plus et un trajet en bus dans le Karakalpakstan en décembre peut être glaçant. Depuis la disparition de la mer d’Aral, les températures chutent jusqu’à -40 °C dans certains endroits.

Le printemps, saison idéale

Les mois d’avril et mai sont les mois idéaux pour visiter l’Ouzbékistan. Les températures sont clémentes, ni trop chaudes ni trop froides, le temps est le plus souvent ensoleillé, marqué par quelques rares ondées toujours de courte durée. Que l’on se trouve dans le désert, dans les villes ou en montagnes, c’est la meilleure période. Celle à laquelle le désert fleurit, et les bazars commencent à se gorger de melons ! On célèbre Navruz, la fête du printemps à partir du 21 mars et Kovum Saili, la fête du melon, à partir du 15 avril. Outre la nature qui revit, selon les rites et traditions héritées du zoroastrisme, c’est également toute la société ouzbèke qui est en fête et célèbre le retour des beaux jours. C’est donc une période propice non seulement pour la météo, mais également pour ceux qui voudraient s’immerger un peu plus dans la culture locale.