Découvrez le Kazakhstan : Les enjeux actuels

Le Kazakhstan est une nation jeune sur la scène des pays indépendants. Sous la houlette russe depuis 1891, alors même qu'une bonne partie du pays subissait déjà fortement l'influence de Moscou dès le début du XVIIIe siècle, elle déclare son indépendance à la faveur de l'effondrement de l'URSS, le 16 décembre 1991. Fait marquant : le Kazakhstan est la dernière des anciennes républiques socialistes soviétiques à se lancer dans l'aventure de la liberté. Le motif : une forte dépendance économique envers Moscou et une moitié de population russe occupant la partie nord du pays et faisant craindre une possible scission du territoire. Mais le pays dispose d'un homme fort : Noursoultan NazarBaev, suffisamment proche de Gorbatchev pour s'être vu proposer le poste de vice-président de l'Union soviétique, et soutien infaillible de Boris Eltsine lors de la dislocation de l'URSS. En 30 ans de pouvoir sans partage, il va piloter la transformation du pays.

Des défis tous azimuts

Mutations sociales, transition économique, catastrophe environnementale, positionnement politique, ouverture à l'international… Les enjeux ne manquent pas lorsque le Kazakhstan déclare son indépendance. Mais le pays dispose d'un atout de taille : ses réserves en hydrocarbures et en uranium, qui vont lui conférer une puissance économique exceptionnelle dans la région. Le sous-sol du Kazakhstan abriterait 2 % des réserves mondiales, notamment grâce au gisement de Kashagan, découvert dans les années 1990 et entré en production en 2016. Malgré les difficultés techniques, le gisement se situant à 5 000 mètres sous le fond de la Caspienne, près de 500 000 barils sont produits chaque jour, qui viennent s'ajouter au million de barils produits dans le gisement historique de Tengiz. À terme, le Kazakhstan espère produire 1,2 million de barils par jour à Kashagan ! Les pétrodollars ne font pas le bonheur (surtout pas celui de l'environnement), mais grâce à cela, le pays parvient en moins de 20 ans à sortir du modèle d'économie planifiée pour passer à une économie de marché (privatisation des entreprises, libéralisation du commerce et de certains services, attraction d'entreprises étrangères…).

L’impossible transition politique

La manne financière des hydrocarbures ne va malheureusement pas servir au développement équilibré du pays. Une bonne partie des recettes est engouffrée par la construction de la nouvelle capitale, Astana et, d'une manière générale, le niveau de vie, quoique plus enviable que dans le reste de l'Asie centrale, ne suit pas de manière proportionnelle la croissance du pays. Au contraire, les dévaluations successives, liées à la faiblesse du système bancaire, viennent empiéter toujours un peu plus sur le pouvoir d'achat. Et malgré les nombreux pas faits en matière de libéralisation de l'économie, la mainmise de l'État sur l'ensemble de l'appareil productif et le contrôle permanent des prix limitent les véritables progrès sociaux dans le domaine des salaires, de la protection sociale ou de la retraite. Dans ce contexte, Noursoultan Nazarbaev se maintient au pouvoir, essentiellement par manipulation ou réécriture de la Constitution, ce qui lui permet d'aligner cinq mandats successifs, ou encore par la force, comme lorsque Moscou envoie ses troupes pour l'aider à mater les manifestations. Le pouvoir est ultra-centralisé, aux mains de Nazarbaev, qui décide seul des destinées du pays pendant 30 ans, jusqu'à 2019. La nouvelle équipe en place doit encore prouver sa capacité à s'affranchir du « père de la nation ».

La difficile ouverture au tourisme

Au contraire de ses voisins ouzbek ou kirghize, le Kazakhstan n’a pas bénéficié de fortes recettes touristiques, qui atteignaient tout juste 1,5 milliard de dollars avant la pandémie, les touristes étant alors essentiellement constitués de Russes. Le poids occidental dans le tourisme est encore très faible, malgré la publicité offerte par les succès de l’équipe cycliste d’Astana avec Denis Vinokurov dans les années 2010 ou par l’Expo 2017 tenue dans la capitale kazakhe. Cinq ans plus tard, Almaty échoue face à Pékin dans sa course à l’accueil des Jeux Olympiques d’hiver 2022, malgré les grands travaux de rénovation de la station de ski de Shymbulak. Le principal frein au développement du tourisme demeure la faiblesse des infrastructures hors des grandes villes. Une carence sans doute due au manque latent de budget d'un « sous-ministère » : le tourisme dépend toujours du ministère de l'Industrie et des Nouvelles technologies. Le fait qu’il soit plus facile pour les visiteurs de se rendre dans les monts Altaï pourrait changer la donne dans les années à venir, en attirant un public de randonneurs avides de nouveaux horizons.

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