Découvrez le Kazakhstan : Religions

Le Kazakhstan se situe à la croisée des civilisations : la Chine à l'est, la Russie au nord, l'Europe à l'ouest, le monde musulman au sud-ouest, et l'Inde au sud. Difficile de faire plus central. Ajoutez à cela une situation stratégique sur la Route de la soie, qui courait tout le long du sud du pays, et on comprend que le Kazakhstan ait été soumis à toutes les influences religieuses. Point de contact des civilisations, l'Asie centrale a été tour à tour un lieu d'affrontement ou de cohabitation des idées, des croyances et des empires. Aujourd'hui encore, entre une population majoritairement russe et orthodoxe au nord du pays et une population essentiellement kazakhe et musulmane au sud, l'équilibre est permanent entre les deux religions, alors même que les décennies d'occupation soviétique ont laissé des traces profondes : beaucoup de Russes sont athées et beaucoup de Kazakhs suivent encore des traditions chamanistes.

L’islam

C'est la religion majoritaire du pays, bien que le Kazakhstan n'ait été islamisé que tardivement, comme l'ensemble de l'Asie centrale. En outre, la position du pays, à l'extrême limite du monde musulman lors des conquêtes omeyyades, laisse aux tribus locales une certaine dose d'autonomie dans la gestion de leurs rites et de leurs croyances, qui resteront longtemps empreintes, jusqu'à aujourd'hui, de rituels issus des religions païennes (zoroastrisme, manichéisme, chamanisme…). La conversion des khans à l'islam était souvent relativement formelle et répondait surtout à un besoin d'asseoir son pouvoir auprès de l'autorité centrale, mais n'entraînait pas forcément de changement majeur pour la population dans la pratique de ses rites. C'est l'abnégation dans le prosélytisme des soufis qui va peu à peu installer l'islam, au fil des siècles, dans les mœurs et les usages des tribus nomades. Avec, en premier lieu, le maître soufi Ahmed Yasavi (env. 1105-1166), considéré comme le père spirituel de Tamerlan. Il est l'auteur de poésies mystiques, les hikmet, qu'il a rédigées en turc, rendant plus facile leur propagation dans les couches populaires. Très répandu chez les tribus nomades, cet islam était empreint de traditions chamaniques qui pour certaines ont perduré jusqu'à aujourd'hui. Son mausolée, à Turkestan, dans le sud du pays, fait toujours l'objet d'intenses pèlerinages.

Les orthodoxes

Lorsque la capitale migre au nord du pays, à Astana, c'est essentiellement pour la rapprocher géographiquement d'une forte population russe qui pourrait, au moment de l'indépendance, faire sécession et chercher à se rattacher à la Russie. Les choses ont bien changé depuis, et au fil des décennies le Kazakhstan s'est largement « dérussifié », les Russes ne pesant plus que pour moins de 20 % de la population du Kazakhstan, alors qu'ils étaient encore majoritaires, à près de 55 %, au milieu du XXe siècle. Pour autant, le christianisme est encore la seconde religion au Kazakhstan, où l'on estime que 25 % de la population fréquente les bancs des églises, majoritairement orthodoxes (pour moins de 3 % de catholiques).

L'orthodoxie n'est arrivée que tardivement en Asie centrale, au XIXe siècle, avec la conquête russe. Persécutée sous les Soviétiques, la religion orthodoxe est à nouveau pratiquée par les Russes et les Ukrainiens restés en Asie centrale. Alors que la proportion d'orthodoxes ne cesse de se réduire, on observe étrangement une augmentation des constructions d'églises. Il faut dire que les créations ont été rares pendant la période soviétique, et que les plus anciennes églises étaient construites en bois, à l'instar de la cathédrale de Zenkov à Almaty, et que la plupart n'ont pas résisté au temps. En outre, face à la recrudescence de l'islam et à la construction pléthorique de mosquées à travers le pays, les orthodoxes ont besoin d'affirmer leur culte dans le paysage religieux.

Et le chamanisme ?

Les populations nomades ont longtemps conservé leurs rites chamanistes (enterrement, guérison…). L'islam puis le pouvoir central de Moscou ont successivement lutté contre ces pratiques qui se sont peu à peu étiolées dans le temps, en particulier lors de la sédentarisation forcée des Kazakhs. Pour autant, de nombreuses pratiques chamanistes imprègnent les religions apparues plus tardivement dans la région, et notamment l'islam (crainte du mauvais œil, croyance en des esprits, etc.). De même, la célébration du nouvel an oriental, navruz, fait écho à des rites qui remontent au zoroastrisme et au culte du feu : autant de témoignages du melting pot religieux qui compose l'Asie centrale.

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