-200 000 à -100 000

Les premiers hommes

D'après les restes archéologiques – principalement des armes primitives et des pierres taillées – retrouvés dans le Gobi et le Khangaï, les premiers hommes seraient arrivés en Mongolie entre 200 000 et 100 000 ans avant notre ère.

IV-IIIe siècles avant J.-C.

Les premières tribus mongoles

Des écrits de 318 et de 245 avant J.-C. font mention des Xiongnu, un peuple mongol nomade qui vivait dans la région de l'Orkhon et de la Selenge et pratiquait probablement le chamanisme.

II-IIIe siècle

Les Xianbei

Les Xianbei, une tribu proto-turco-mongole, s'établissent en Mongolie orientale. Ils battent les Xiongnu, installés dans le nord.

Jusqu'au Xe siècle

Succession de confédérations turques et mongoles

Les peuplades turques et mongoles s'affrontent et s'établissent les unes après les autres dans les steppes, sur le territoire de la Mongolie actuelle. Après les Xianbei, se succèdent Ruanruan, Köktürks, Ouïghours, Kirghizes et Khitans. Ces derniers fondent la dynastie des Liao et consolident l'empire prémongol, avant d'être envahis par les Jürchen venus de Mandchourie entre 1115 et 1125.

1100-1150

Première confédération mongole connue

Les tribus mongoles, en conflit les unes avec les autres, sont divisées, mais Qabul Khan, père de Yesugaï et grand-père de Chinggis Khan, crée la première confédération mongole en rassemblant des tribus sous son égide. Elle est cependant disloquée à sa mort.

Vers 1155

Naissance de Temujin, futur Chinggis Khan

Fils de Yesugaï, le chef du clan des Kiyat, de la tribu des Borjigin, Chinggis Khan, aussi connu en France en tant que Gengis Khan, naît sous le nom de Temujin. Son père le fiance rapidement à Börte « la Céruléenne », du clan des Onggirats, avant d'être tué par les Tatars. Rejeté par le clan, Temujin finit par s'imposer comme chef des Kiyat vers l'âge de 20 ans.

1196

Temujin prend la tête de la tribu des Borjigin et commence à unifier les tribus mongoles, qui se déchirent par des guerres intestines en Asie centrale.

1206

Unification des tribus mongoles par Chinggis Khan

Temujin est proclamé Chinggis Khaan par le khuriltaï, l'assemblée plénière des chefs des tribus, qui reconnaissent sa souveraineté. Il promulgue la Yassa, son code juridique et moral qui rappelle avant tout sa souveraineté, l'unification des clans mongols et les peines en cas de violation de la loi. Il impose le khalkha comme langue commune aux tribus unifiées.

1209

Les conquêtes de Chinggis Khan

Le grand Khan soumet la dynastie des Xia occidentaux, en Chine, et rallie plusieurs peuples dont les Ouïghours, à qui il emprunte l'alphabet qui deviendra le mongol bitchig. Il conquiert ensuite la Mandchourie, renverse la dynastie Jin et prend Pékin en 1215. La ville est rattachée à l'empire mongol. Chinggis Khan peut partir alors pour l'Asie du Sud-Ouest. En 1226, il a conquis le royaume de Khwarezm et occupe notamment Samarcande. Les Mongols se dirigent vers l'Europe et la Chine, où ils combattent les Tangoustes, les Xia occidentaux et les Jin.

1227

Succession à la mort de Chinggis Khan

Chinggis Khan meurt des suites d'une chute de cheval le 18 août. Il est enterré dans un endroit secret en Mongolie, probablement dans les Monts Khentii. Tolui, le plus jeune fils de Chinggis Khan et de son épouse principale Börte, assure la régence de l'Empire. Celui-ci n'a pas encore atteint son apogée territoriale, les conquêtes étant encore en plein essor.

1229

Le règne d'Ögodei

Ögodei, le troisième fils de Chinggis Khan et de son épouse principale, Börte, devient Khagan (empereur) à la suite d'un nouveau khuriltaï. Il poursuit l'expansion de l'Empire fondé par son père et conquiert la Corée. Il installe la capitale de l'empire mongol à Karakorum en 1235.

1237

Début de la conquête de la Russie dirigée par Batu, petit-fils de Chinggis Khan, et création de la Horde d'Or.

1240-1280

La Horde d'Or établit sa souveraineté sur la Russie.

1241

Ögodei meurt, sa veuve, Töregene, assume la régence. La conquête de l'Europe est arrêtée à Vienne, en Autriche.

1246-1248

Le bref règne de Güyük

Le fils d'Ögodei succède à son père et devient Grand Khan. Il envahit le Tibet mais meurt deux années plus tard.

1251

Möngke, petit-fils de Chinggis Khan, devient Grand Khan à son tour. Il mène la seconde invasion au Tibet et conquiert l'Asie du Sud-Est.

1254

Le moine franciscain Guillaume de Rubrouck séjourne à Karakorum.

1259

Décès de Möngke Khan. C'est le début de la division de l'empire mongol, le Khan étant mort sans avoir désigné de successeur.

1260

Défaite des Mongols contre les Mamelouks d'Égypte.

1260-1264

Guerre civile toluid

Khubilaï et Ariq Boqa, les fils de Tolui et petits-fils de Chinggis Khan, entrent en conflit pour la succession et le statut de Grand Khan après le décès de Möngke, leur frère. Khubilaï est proclamé Khan en 1261 mais ne parvient à vaincre Ariq Boqa qu'en 1264.

1271

Khubilaï installe la capitale de l'empire mongol à Pékin. Marco Polo se met à son service. Il y restera 17 années.

1274

Les Mongols tentent d'envahir le Japon mais leur flotte est détruite par une tempête.

1276

La dislocation de l'Empire mongol

Khubilaï vainc les Chinois et annexe Hangzhou, la capitale des Song. Il devient empereur de Chine et fonde la dynastie des Yuan. L'Empire mongol est fractionné en quatre Khanats distincts : la Horde d'Or en Russie, la dynastie Yuan en Chine, le Khanat de Djaghataï en Asie centrale et l'Ilkhanat en Perse.

1281

La seconde invasion du Japon menée par Khubilaï se solde à nouveau par un échec à l'arrivée d'un typhon. Ces tentatives infructueuses mettent un frein à l'expansion mongole vers l'Océan Pacifique.

1294

Décès de Khubilaï Khan.

1307-1340

Déclin du pouvoir sur la Chine

Alors que les prétendants au titre de Grand Khan se déchirent après le décès de Témur Khan, les paysans chinois, exploités par les seigneurs féodaux, se soulèvent. Les mouvements nationalistes prennent de l'ampleur et annoncent la fin prochaine de la souveraineté des Mongols en Chine.
En 1333, Togoontomor, neuvième et dernier successeur de Khubilaï, monte sur le trône de Chine.
Dans ses dernières années, la dynastie Yuan est affaiblie par la famine, les soulèvements de la population, la peste noire et les conflits internes comme externes. Les successeurs de Khubilaï Khan ont perdu leur influence sur le reste de l'empire mongol.

1368

Fin de la dynastie Yuan

Les Mongols perdent le contrôle de la Chine, de laquelle ils sont chassés. Togoontomor Khan s'enfuit à Shangdu. C'est la fin de la dynastie Yuan, remplacée par la dynastie Ming.

1388

Karakorum est attaquée et détruite par les armées chinoises.

1400-1454

Guerre civile remettant en cause l'unité mongole.

1466

Dayan Khan réussit à unifier les Mongols.

1480-1502

Dislocation de la Horde d’Or

La Horde d'Or, affaiblie, se morcèle puis tombe. C'est la fin du contrôle des Mongols sur les steppes russes.

1578

Début de la prééminence du bouddhisme tibétain

Altan Khan, petit-fils de Dayan Khan, crée le titre de Dalaï-Lama et l'attribue à Sonam Gyatso, chef religieux de l'école bouddhiste tibétaine gelugpa. Il se convertit au bouddhisme.

1586

Le bouddhisme religion d’État

Le bouddhisme devient religion d'État. Erdene Zuu, le plus ancien monastère bouddhiste du pays, est édifié dans la vallée de l'Orkhon.

1641

Zanabazar devient à la fois chef d'État et chef religieux du bouddhisme tibétain en Mongolie. C'est le premier Bogd Gegeen, l'autorité spirituelle suprême de l'école gelugpa dite des bonnets jaunes.

1691

Sous la domination mandchoue

Les Mandchous conquièrent la Mongolie. Après la première guerre Dzoungar-Qing, les Mongols du Khanat Dzoungar acceptent la souveraineté de la dynastie Qing. C'est le début de la domination chinoise.

1750

Les Chinois opèrent une division du territoire en deux parties, la Mongolie-Intérieure et la Mongolie-Extérieure.

XIXe siècle

La Mongolie aux mains des Mandchous

Les seigneurs mongols sont placés sous la souveraineté de l'empereur Qing. Ils ne possèdent plus de pouvoir dans les aïmags. Les nobles mongols reçoivent des titres mandchous. Les anciens khans conservent leur titre, mais ils ont des pouvoirs très limités.

1911

Indépendance de la Mongolie-Extérieure

Le 1er décembre, la Mongolie déclare son indépendance. Le huitième Bogd Gegeen – la plus haute hiérarchie religieuse de l'école gelugpa du bouddhisme tibétain – devient souverain du pays et prend le titre de Bogdo Khan. Le 28 du même mois, il établit un gouvernement théocratique autonome.

1912

La Russie reconnaît l'indépendance de la Mongolie. Les gouvernements russe et mongol signent un accord.

1915

Le traité sino-russe de Kiakhta reconnaît l'indépendance de la Mongolie-Extérieure, mais la Mongolie-Intérieure reste placée sous la souveraineté chinoise. La Mongolie est placée sous la protection de la Russie jusqu'à la révolution d'Octobre.

1919

Nouvelle invasion chinoise

En octobre 1919, les troupes chinoises envahissent la Mongolie, défont les forces armées mongoles et s'installent à Urga. Le Bogdo Khan est placé sous surveillance. Le 22 novembre, un nouveau décret met fin à l'indépendance du pays. Deux mouvements indépendantistes sont créés simultanément : l'un mené par Damdin Sükhbaatar et l'autre par Horloogiyn Choybalsan.

1920-1921

Le Parti populaire mongol

Sükhbaatar et Choybalsan s'installent à Irkoutsk. Leurs deux mouvements indépendantistes fusionnent pour prendre le nom de Parti populaire mongol au début de l'année 1921. Le Parti institue un gouvernement populaire provisoire, et nomme Sükhbaatar ministre de la Guerre. Le baron Ungern Von Sternberg entre en Mongolie et chasse les troupes chinoises avec des Russes blancs. Il s'empare d'Urga en février 1921. Sükhbaatar, à la tête de l'armée mongole, reprend la ville et proclame l'indépendance de la Mongolie le 14 septembre. Le baron Ungern-Sternberg est livré aux Soviétiques, qui le fusillent. Le 5 novembre, les Soviétiques reconnaissent le gouvernement populaire de Mongolie.

1923

Décès prématuré de Damdin Sükhbaatar, considéré comme le héros révolutionnaire de Mongolie.

1924

Début de l’ère communiste

Urga, la capitale, est rebaptisée Oulan-Bator, « héros rouge », en référence à Sükhbaatar. Le Parti du peuple mongol devient le Parti révolutionnaire du peuple mongol (PPRM). C'est le parti unique du pays. Le 25 novembre, les communistes proclament la République populaire de Mongolie et les dirigeants s'alignent sur l'Union soviétique.

1929

Le 24 janvier, Choybalsan devient Président de la Mongolie.

1932-1939

Purges et répression

Avec Choybalsan au pouvoir, les purges les plus sanglantes de l'histoire de la Mongolie sont organisées pour éradiquer le clergé et les moines bouddhistes, mais aussi les dissidents et les minorités ethniques. D'importantes répressions ont lieu pour supprimer les communautés religieuses, et les monastères sont fermés ou détruits. En 1932, la collectivisation des troupeaux et des terres, couplée à l'interdiction de pratiquer le bouddhisme, conduit à une insurrection, réprimée par l'armée.

1946

Le 5 janvier, la Chine reconnaît pour la première fois l'indépendance de la Mongolie. Le commerce est établi entre les deux pays.

1952

Décès de Choybalsan. Tsedenbal lui succède en tant que Premier ministre. Cette même année, un accord économique et culturel est passé avec la Chine.

1961

La Mongolie, soutenue par l'URSS, entre à l'ONU.

1987

Les premières relations diplomatiques sont mises en place avec les États-Unis.

1989

Les premières manifestations pro-démocratiques ont lieu et demandent la fin du système de parti unique. De nouveaux partis, nationalistes et démocrates, sont créés.

1990

En juillet, les premières élections multipartites sont organisées. Elles sont remportées par le PPRM, qui se maintient au pouvoir.

1992

Début de la démocratie

Une nouvelle constitution est adoptée le 3 janvier. C'est le début de la démocratie parlementaire. Le nom de République populaire de Mongolie est abandonné, tout comme l'étoile rouge qui ornait le drapeau. Le PPRM remporte de nouveau les élections législatives au mois de juin. Les dernières troupes de l'ancienne Union soviétique quittent le pays.

1993-2018

Instabilité politique et corruption

La Mongolie est marquée par une forte instabilité politique et les gouvernements qui se succèdent entachés par des scandales de corruption, notamment en 2012, 2017 et 2018. En moyenne, un gouvernement ne reste pas plus d'un an et demi en exercice. Le système politique se structure autour de deux grands partis, le Parti Populaire Mongol (PPM), parti communiste historique, et le Parti Démocrate, qui alternent au pouvoir au gré des élections présidentielles et législatives.

2010

Un züd ravage le pays et tue environ 18 % du bétail, soit 8,5 millions de bêtes. C'est l'un des hivers les plus froids jamais enregistrés en Mongolie, et probablement le plus meurtrier.

2017

Le 1er juillet, la Mongolie entérine l'abolition de la peine de mort.

2020-2021

Crise du COVID-19

Comme partout dans le monde, la Mongolie est impactée par la crise sanitaire. Les autorités mettent en place des mesures très strictes pour faire face à la pandémie. Confinement, fermeture des frontières et des établissements dédiés à l'établissement, port du masque obligatoire, distanciation sociale... La gestion de la crise est saluée, et de fait les transmissions locales sont rares, on ne dénombre que des cas importés.

Janvier 2021

Démission du Premier ministre

Suite à une crise politique et des manifestations liées à la gestion de la crise sanitaire, le Premier ministre Ukhnaagiin Khürelsükh, membre du PPM, présente sa démission au Grand Khoural.

Juin 2021

Élections présidentielles et retour du PPM

L'ancien Premier ministre Ukhnaagiin Khürelsükh est élu président de la République. Le PPM gagne les présidentielles et signe un retour en force au pouvoir.

Novembre 2021

Amendement de la Constitution

Pour assurer plus de stabilité politique, la Constitution est amendée en novembre 2021. Cet amendement, entré en vigueur en mars 2022, renforce les pouvoirs du Premier ministre ainsi que l'indépendance de la justice.