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D’une croissance à une décroissance

A la suite de la guerre, dans les années 1950-1960, la Corée connaît un pic de croissance phénoménal. Cette augmentation frénétique, dans un contexte économique plus que fragile, va obliger les autorités à mettre en place des campagnes de régulation. Dans les années 1970, a été mise en place une politique nommée « Raise two children regardless of their gender » (« élevez deux enfants indépendamment de leur genre »). Cette limitation commença relativement calmement, mais s’empira dans les années 1980. En effet, le pays passa sous le régime de l’enfant unique, soutenu ardemment par le gouvernement. Ce dernier distribuait gratuitement des pilules contraceptives et allait même jusqu’à récompenser les citoyens qui pratiquaient des actes chirurgicaux en vue de ne plus pouvoir procréer. Dans cette même lignée, les aides apportées aux mères furent supprimées. Tout était en place pour comprimer et limiter les naissances. Ce qui devait arriver arriva et de nos jours, la Corée du Sud tient le taux de natalité le plus bas au monde, avec 0,72 enfant par femme en 2022. Si l’on en croit les statistiques, le taux des naissances sera de 0,65 % en 2025. Selon les dernières prévisions de l'institut statistique coréen, la population s'élèvera à 36,2 millions d'habitants en 2072, soit une baisse de 30 % par rapport aux 51,7 millions d'habitants actuels. La population devrait diminuer chaque année à partir de 2025.

Les enfants du baby-boom d’après-guerre sont aujourd’hui sexagénaires. Si l’on additionne à cela le très faible taux de natalité, le résultat inhérent est que la population coréenne se fait vieille.

La répartition de la population

Fin 2022, la population atteignait 51.7 millions d'habitants. Le pays a une taille relativement petite donc la densité, elle au contraire, est très importante. Surtout lorsque sait que seulement 19 % de la population vit en zone rurale. On considère qu’il y a 515,56 habitants par km². Environ la moitié de la nation réside à Séoul et dans ses alentours. Néanmoins, plus les années passent, plus les Coréens vont chercher à quitter la capitale au profit de la région globale du Gyeonggi-do. La vie y est moins stressante, moins polluée, moins chère et bien plus agréable. La seconde aire urbaine d’importance se trouve tout au sud, aux alentours de la ville portuaire de Busan. Dans son ensemble, il est évident que la population va se concentrer dans les plaines, en particulier dans la face ouest du pays qui est la zone la moins montagneuse.

Une population homogène

Comme on a pu le lire auparavant, les Coréens représentent la quasi-totalité des habitants du pays. Petit aparté, il est amusant de savoir que parmi les 270 noms de famille recenses, plus de la moitié de la population possède un des noms suivant : Kim, Lee, Park, Choi ou bien Jeong. Avec plus de 20 % de Coréens portant ce nom, Kim est le plus rependu.

Les présences étrangères ne sont que très anecdotiques. Quelques Chinois, Asiatiques du sud-est et Américains vivent ici mais ils sont noyés dans la masse des Coréens.

A contrario, les mariages internationaux ont depuis quelques années un peu plus le vent en poupe. Ils sont majoritairement entre un homme coréen et une femme de l’Asie du Sud-Est (vietnamienne ou philippine).

La langue coréenne

Le coréen est une langue dont la classification fait beaucoup parler les spécialistes. Certains la classent parmi les langues ouralo-altaïque et d’autres en font une langue unique en son genre. Les 24 lettres qui composent le hangul 한굴, furent inventées en 1443 par le roi Sejong qui souhaitait une langue facile d’apprentissage en comparaison avec les idéogrammes chinois et japonais. Moins d’une heure d’apprentissage suffit pour pouvoir lire le coréen.

Le coréen a fait beaucoup d’emprunts au chinois et à l’anglais. Pour ne donner que quelques, on peut citer le mot « glace », en anglais ice cream et en coréen 아이스크림 (aiseukeulim), ou bien le mot « television », 텔레비전 (tellebijeon).

Le taux d’alphabétisation est plutôt élevé puisqu’il représente 99 % de la population. Grâce à l’instruction transmise à l’école, les Coréens, et en particulier les jeunes générations, vont parler un peu d’anglais. C’est un des points d’honneur de leur système scolaire. Évidemment il est plus difficile de trouver des anglophones dans les campagnes.

Même si la langue officielle, et principale, du pays est le coréen, les dialectes quant à eux vont se révéler être très nombreux. Chaque région a son dialecte qui lui est propre et même entre Coréens, il est quelques fois difficile de se comprendre. Petit exemple pour illustrer ce propos : pour dire « Bonjour, comment allez-vous ? », on dit « 안녕하십니까? an-nyeong-ha-shim-ni-kka? » en coréen standard, mais dans le dialecte de l’île de Jeju, cela donne : « 펜안하우과? pen-an-ha-u-gwa? »

La langue officielle reste tout de même le coréen de Séoul, étant donné que c’est celui diffusé par les médias et enseigné par les ouvrages linguistiques.