Au sud de l'île de Honshū, partons à la découverte de pépites japonaises bordant la mer intérieure de Seto : Okayama, Kurashiki et Onomichi, distantes d'à peine 80 km. Vous allez vous émerveiller d'édifices et de paysages féeriques à découvrir à pied, en barque ou à vélo.
Okayama et son jardin traditionnel
Okayama est la capitale de la préfecture éponyme. On dit d'elle qu'il y fait beau tout le temps, cela est dû à sa situation géographique, nichée derrière la chaîne de montagnes qui sépare les deux parties du Chûgoku. A la croisée des chemins entre Kyoto et Hiroshima, sur la côte Nord de la mer de Seto face à l'île de Shikoku qu'un gigantesque pont relie, elle est un carrefour commercial et économique important du Japon. La ville est connue pour ses nombreux et délicieux izakayas, où l'on mange fort bien. Les stars de la région sont cependant les raisins et les pêches. La pêche qui a d'ailleurs donné naissance à une légende, l'une des plus populaires du Japon, celle de Momotarō, petit garçon qui sortit d'un fruit géant pour la plus grande joie de ses parents adoptifs. Il est aujourd'hui la mascotte de la ville. Okayama est surtout célèbre pour Kōrakuen, son jardin traditionnel, l'un des trois plus beaux du Japon et Okayama jô, son château surnommé le corbeau d'or.
Kōrakuen a été imaginé en 1687 par Nagatada Tsuda, vassal du daimyô Tsunamasa Ikeda, seigneur féodal d'Okayama à l'époque Edo. Ce jardin est de style kaiyu, c'est-à-dire qu'il propose plusieurs thèmes. Situé en face du château et construit sur un banc de sable proche de la rivière Asahi, il était destiné à l'origine à la réception d'invités de marque. Il ne fut réellement ouvert au public que deux siècles plus tard, en 1884, date à laquelle il fut cédé à la ville. Kōrakuen a conservé son caractère authentique et traditionnel. Le jardin peut s'admirer dans sa quasi-totalité de pratiquement partout. A l'intérieur vous parcourrez de petits sentiers qui vous mèneront à la découverte de pavillons et de sanctuaires.
Okayama-jō, le corbeau d'or doit son surnom à ses façades peintes en gris foncé. L'Okayama-jō ne fait pas partie des cinq châteaux classés trésors nationaux, et son donjon a été reconstruit en 1966 après des dégâts commis par des raids aériens durant la Seconde Guerre mondiale. Quelques ornements, comme des gargouilles dorées, ont été rajoutés en 1996 pour célébrer les 400 ans de sa fondation. Okayama-jō reste néanmoins un château remarquable, surtout vu de l'extérieur, majestueux, dominant la rivière Asahi. Erigé durant la période Azuchi-Momoya à la fin du XVIe siècle, il ne fut achevé que deux décennies plus tard par le seigneur féodal Ukita Hideie. A l'intérieur, il a la particularité d'être composé de six étages mais sur trois niveaux et, possède un ascenseur... Un musée avec des armures anciennes, la vue sur le Kōrakuen et un espace où vous pourrez déguster d'appétissantes glaces aux fruits sont ses principaux atouts.
Mais la zone touristique d'Okayama s'étend bien au-delà de la ville. Aussi, nous vous recommandons particulièrement le sanctuaire Kibitsu au sud de la capitale, le temple Saidai-ji Eyo pour son festival des " hommes nus " le troisième dimanche de février, les îles dédiées à l'art contemporain que sont Naoshima, Inujima et Teshima, et bien entendu le quartier historique de Bikan à Kurashiki, baptisé de façon légèrement excessive, la " Venise nipponne ".
Kurashiki et ses vieilles bâtisses
La ville située au sud-ouest de celle d'Okayama constitue une entrée vers la mer intérieure de Seto. Epargnée pendant la Seconde Guerre mondiale, Kurashiki a conservé intact son vieux quartier Bikan, classé au patrimoine national japonais, ses entrepôts à saké et ses kura (greniers à riz), vestiges d'une époque révolue. L'architecture de ces vieilles bâtisses a donné son nom à la ville, Kurashiki. Ces maisons-entrepôts se caractérisent par leurs aspects, des murs de briques peints en blanc et des toits de tuiles noires. Durant 300 ans, sous le contrôle du gouvernement des Shoguns, le commerce du riz et du saké a enrichi la ville jusqu'à l'ère Meji. Les plus beaux bâtiments de la ville se trouvent naturellement le long du canal, bordé lui-même par des saules pleureurs.
Ces entrepôts restaurés témoignent encore aujourd'hui de la prospérité d'autrefois. L'ancienne résidence de la famille Ôhara que l'on peut aujourd'hui visiter, la villa Yûrin-sô ou le musée d'Art populaire Mingei-kan en sont de parfaits exemples. Mais ce ne sont pas les seuls. D'autres édifices, construits au XIXe siècle, participent également à la beauté de la ville. Le remarquable musée d'Art occidental, avec son architecture de style grec, fut très audacieux pour son époque. Fondé en 1930, il devint le premier musée consacré à l'art occidental au Japon. Dans le bâtiment principal sont exposées des sculptures de Rodin, des oeuvres de Modigliani, Utrillo, El Greco, Renoir... et d'autres plus contemporaines de Picasso, Jackson Pollock, Andy Warhol. Plusieurs autres musées et galeries sont établis le long des berges ; le Musée archéologique de Kôko-kan, le musée du Jouet japonais, le mémorial Kojima Torajirô... Les bords du canal sont le théâtre de scènes charmantes pour le plus grand bonheur des photographes amateurs. En fin de journée, quand il fait moins chaud et que le soleil décline, nous vous conseillons de faire un petit tour en barque dans les canaux de Bikan. Une balade hors du temps.
Onomichi, l'âme du Japon
La ville se trouve au sud d'Hiroshima à 80 km d'Okayama. Cette cité portuaire de 140 000 âmes bénéficie d'une vraie notoriété, notamment auprès des poètes japonais qui déclarent qu'une nuit de pleine lune à Onomichi reste inoubliable. Plusieurs sanctuaires bouddhiques et shintô sont accrochés aux flancs de la colline Senkôji, un téléphérique permet même d'éviter le labyrinthe d'escaliers de pierres abruptes pour arriver à son sommet. On dit aussi d'elle qu'elle est à l'image d'un jardin miniature, où toute l'âme du Japon serait concentrée. Elle a enfin été choisie parmi les 100 lieux où les cerisiers fleuris au Japon sont les plus émouvants. Ainsi chaque année en octobre, 34 000 lampions éclairent la ville et ses 16 temples dont le Senkô-ji, le Jôshô-ji ou la pagode à deux étages, tahôtô, du temple Jôdo-ji. Un autre festival est reconnu patrimoine japonais, celui de Betcha, qui a lieu chaque année le 3 novembre. Trois démons " Beta ", " Shôki " et " Soba " viennent terroriser les jeunes enfants jusqu'à les faire pleurer. Pour cela, ils utilisent des bâtons de bambou appelés Sasara. Selon une croyance populaire, si des larmes apparaissent, l'enfant sera protégé de la maladie pour une année. La ville est séparée de l'île de Mukaishima par un chenal et les autres îles qui composent ce tableau ont servi de décor à l'oeuvre de Yasujirô Ozu : Voyage à Tokyo. L'histoire d'Onomichi est ancienne, sa fondation date de 1169, mais sa renommée internationale, elle la doit aujourd'hui à une piste de cyclotourisme consacrée par CNN News parmi les plus belles du monde. La Shimanami Kaido, dont le point de départ se trouve à Onomichi, est longue de 70 km. L'itinéraire relie six îles et enjambe la mer intérieure de Seto jusqu'à Imabari. Les amateurs qui parcourent cette route qui peut se faire en deux jours pour les plus contemplatifs, la surnomment la terre sainte du cycliste. Vous aurez tout loisir durant cette excursion pour goûter les spécialités locales à base de fruits de mer ou d'agrumes et pourquoi pas explorer ces fameuses îles plus en profondeur.
Infos futées
Quand ? Les trois villes peuvent se visiter toute l'année. Les périodes printanière, celle des cerisiers en fleurs, et automnale sont particulièrement prisées. L'hiver n'est pas particulièrement froid, mais il peut neiger sur les hauteurs d'Onomichi. L'été peut être très chaud.
S'y rendre. Il n'y a pas de vol direct. Il faudra vous rendre à Tokyo ou à Ōsaka, puis prendre un vol intérieur, un train (avec le Japan Rail Pass) ou un bus.
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Utile. Pour préparer au mieux son voyage.
PREFECTURE D'OKAYAMA - Plus d'informations sur le site
BUREAU DE TOURISME D'HIROSHIMA - Plus d'informations sur le site
VILLE D'ONOMICHI - Plus d'informations sur le site
SHIMANAMI KAIDO - Plus d'informations sur le site
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