Découvrez Taïwan : Géographie

Si la Corse est l'île de beauté méditerranéenne, Taïwan est sans conteste le joyau de la mer de Chine. Son ancien nom, Formose, vient d'ailleurs du portugais ilha formosa, qui signifie littéralement « la belle île ». La diversité de ses paysages et de son écosystème constitue l'une des principales raisons d'un séjour à Taïwan. Des hautes montagnes du centre, en passant par les plages du sud, les falaises abruptes de l'est ou encore les vastes plaines agricoles de l'ouest, la géographie de Taïwan est unique. De quoi ravir tous les voyageurs qui prennent le temps de découvrir cette île de contrastes. Si Taipei et la côte ouest sont très urbanisées, au point de ressembler à une véritable fourmilière, les chaînes de montagnes au centre du pays coupent le pays en deux : l'est du pays est faiblement peuplé, ce qui a pu permettre de préserver les incroyables richesses naturelles de Formose.

Un archipel complexe

Taïwan est avant tout un archipel dont l'île principale se trouve dans l'océan Pacifique, au large de la côte sud-est du continent asiatique, au carrefour des routes maritimes entre le Japon, du Fujian chinois et des Philippines. Longue de 394 km et large de 144 km, l'île principale occupe une superficie de 36 000 km² (95 % du territoire), soit un peu plus de quatre fois la Corse. Taïwan englobe aussi l'archipel des Penghu (Pescadores), les îles de Kinmen (Quemoy) et de Matsu, ainsi que quelques dizaines d'îlots, dont l'île Verte et l'île des Orchidées. L'archipel de Penghu comprend 64 îlots, à mi-distance entre la Chine et Taïwan, couvrant une superficie de 126 km². Quemoy (Kinmen) désigne 12 îlots situés, pour le plus proche, à seulement 2 310 mètres de la province chinoise du Fujian. Ces possessions taïwanaises sont revendiquées par la République Populaire de Chine, qui, pendant la guerre froide, avait tenté un débarquement pour s'en emparer. Sur la même ligne que Kinmen se trouve l'archipel de Matsu, le point le plus au nord du pays. Certaines de ces îles ne sont en réalité que de petites bandes de terre ou de simples atolls inhabités, mais qui permettent à Taïwan d'étendre la superficie de sa zone économique exclusive (ZEE) – un espace maritime sur lequel un État côtier exerce des droits souverains en matière d'exploration et d'usage des ressources. Une situation géopolitique délicate puisque de nombreux conflits entre les différents acteurs de la région portent sur la délimitation de leurs ZEE.

Une île de reliefs

Si jusqu'au XVIe siècle, les liens avec son voisin chinois n'étaient pas très développés, Taïwan n'est séparée de l'Empire du Milieu que par un détroit large de 160 km, que les marins occidentaux ont judicieusement nommé le détroit de Formose. Comme les seules véritables plaines agricoles se trouvent à l'ouest de l'île, c'est dans cette mince bande côtière que le peuplement chinois de Taïwan a pu s'implanter. Le reste de Taïwan se compose à 65 % de hautes montagnes recouvertes de jungle, qui ont longtemps été le territoire exclusif des aborigènes qui habitent l'archipel depuis le Néolithique. Ce sont des pressions tectoniques constantes qui ont donné à Taïwan sa plus grande spécificité : une chaîne de montagnes de 270 km dont plus de 100 sommets s'élèvent au-dessus de 3 000 mètres. Parmi ces géants, Yushan (le mont de Jade) culminant à 3 952 mètres, reste le pic le plus haut de l'île, ainsi que l'un des plus élevés de toute l'Asie du Sud-Est. Des contreforts mènent jusqu'aux plateaux et plaines côtières à l'ouest et au sud, tandis que la côte est demeure escarpée, avec des falaises abruptes qui semblent se jeter dans l'océan Pacifique.

Une nature violente

La plupart des paysages de Taïwan sont liés à l'activité sismo-volcanique de l'île. Au nord, bien que les volcans ne soient plus actifs depuis longtemps, de nombreux phénomènes volcaniques se laissent observer dans le parc national de Yangmingshan où des sources d'eaux thermales et des fumerolles chargées de soufre s'échappent de la roche. Ce signe d'activités volcaniques se retrouve dans de nombreux endroits grâce aux sources d'eau chaude que l'on retrouve disséminées dans tout le pays, parfois aménagées en station thermale, mais le plus souvent à l'état naturel. Taïwan compte également de rares sources froides riches en gaz carbonique, en soufre ou en silice. L'ancienne activité volcanique doublée d'un dense réseau de canaux souterrains favorise le développement de ce phénomène naturel. Si l'activité volcanique semble donc être réduite à ces phénomènes mineurs et que de nouvelles éruptions ne sont pas à prévoir, l'activité sismique très importante de l'île façonne toujours aujourd'hui le relief. Taïwan est en effet à cheval entre deux plaques tectoniques : celle des Philippines et celle du Yangtze (sud-est de la Chine). Résultat, des séismes se déclenchent régulièrement. Le plus violent fut sans doute celui du 21 avril 1935 : plus de 3 200 personnes y trouvèrent la mort et près de 55 000 maisons furent détruites. Mais de mémoire récente, on retiendra le séisme du 21 septembre 1999. D'une magnitude de 7,3 sur l'échelle de Richter, l'épicentre était en plein cœur des Montagnes centrales. Après de nombreuses répliques, le total des victimes fut de 2104 morts, auxquelles il faut rajouter les centaines de disparus, les milliers de blessés et plus de 100 000 sans-abris. Taichung et Nantou ont été les régions les plus touchées par ce séisme. Aujourd'hui, des normes antisismiques inspirées du modèle japonais sont obligatoires pour toute nouvelle construction. Mais en avril 2024, plusieurs séismes ont sévèrement touché la côte est de Taïwan, notamment à Hualien provoquant de nombreux dégâts et des centaines de morts et de blessés dans la région.

Une terre de contrastes

Si à Taïwan, la nature peut s'avérer violente et destructrice, elle offre aussi des paysages d'une beauté et d'une complexité sans pareille. Ainsi, la vallée orientale du Rift est née de la poussée des plaques tectoniques ; elle se trouve en effet sur la plus grande ligne de faille de Taïwan, au point de rencontre des plaques chinoises et des Philippines. Au nord-est de l'île, ancien bastion industriel de Taïwan, même les anciennes mines d'or et de charbon, à l'abandon depuis plusieurs décennies, ont laissé la place à des sentiers de randonnée. Le site des gorges de Taroko, érigé en parc national, à l'est et unique en son genre, en est la plus parfaite illustration, avec ses falaises de marbre atteignant parfois les 1 000 mètres. La vallée est enserrée de sommets, des plaines alluviales et de deltas de rivières charriant bon nombre de sédiments qui ont donné à cette vallée le surnom de « terre de lait et de miel ». Découvrir le Parc national de Taroko sera à coup sûr un des moments les plus inoubliables d'un séjour à Taïwan et il faudra compter au moins plusieurs jours pour l'explorer. Autre phénomène qui sort de l'ordinaire : le monde lunaire de Tianliao, au sud-ouest de l'île, dans le district de Kaohsiung, un paysage qui jure avec la végétation luxuriante du reste de l'île. Il s'agit d'un schiste argileux ciselé par la pluie dont le mouvement a creusé des rigoles dans la pierre empêchant toute forme de végétation.

Les montagnes du centre

Impossible d'aborder la géographie de Taïwan sans évoquer les majestueuses montagnes du centre du pays. Avec plus de 100 sommets qui dépassent les 3 000 mètres, le relief alpin de Taïwan est l'une des caractéristiques les plus importantes de l'île. Outre le Yushan (3 952 mètres), érigé en Parc national de Yushan et aussi appelé le mont de jade, plus haut pic d'Asie du Sud-Est, d'autres montagnes valent également le détour. Le Xueshan, autrefois appelé le mont Sylvia, se trouve dans le Parc national de Shei-pa et atteint 3 886 mètres. La montagne de Nanhu (3 742 mètres) est le lieu de résidence d'une espèce endémique, la salamandre de Nanhu, aussi appelée salamandre des glaces, qui ne vit qu'à plus de 3 000 mètres d'altitude. Une espèce surprenante puisque le climat qui y règne est hostile à presque toutes les autres formes de vie. À partir de 2 500 mètres, la végétation de conifères laisse la place à des versants arides, recouverts de neige en hiver. L'importance des montagnes dans la vie quotidienne des Taïwanais n'est plus à prouver : la randonnée est l'un des loisirs préférés. Le défi que représente l'ascension des 100 plus hauts sommets du pays est d'ailleurs considéré comme un véritable exploit !

Les plages côtières

À la pointe sud de l'île, alors que les derniers contreforts des montagnes centrales s'affaissent progressivement, le paysage change radicalement : au sud-est, les forts vents du Pacifique associés aux falaises rocheuses dénuées de végétation et aux criques qui abritent de jolies plages désertes rappellent les panoramas de la côte sauvage bretonne. Au sud-ouest, la région du Parc national de Kenting étant relativement protégée des tempêtes océaniques, les collines environnantes sont recouvertes de forêts célèbres pour leurs daims. C'est également à la pointe sud de l'île que se trouvent les plages les plus propices au farniente. Il faut en revanche choisir les plages les plus abritées pour deux raisons. D'abord parce que les rafales de vent sont parfois si puissantes qu'on n'entend plus le bruit de la mer. Et ensuite, car les courants marins y déversent un nombre incalculable de déchets plastiques. Comme la plupart ne sont pas entretenues, de véritables couches de plastique se superposent et les autorités locales n'accordent malheureusement que peu d'importance à ce véritable désastre écologique.

Les grands centres urbains

Puis, si l'on remonte vers le nord en longeant la côte ouest, des mangroves laissent progressivement la place aux grandes plaines agricoles de l'ouest, cœur démographique et économique de Taïwan. La majorité des équipements industriels sont installés en périphérie des grandes villes comme Kaohsiung, Tainan, Taichung, et au nord-ouest de la gigantesque mégalopole composée de Taipei et Taoyuan. La densité y dépasse souvent les 1 000 habitants par km², alors que celle des centres urbains à l'est du pays comme Taitung ou Hualien n'est que de 80 habitants par km². Comme la croissance de toutes ces mégalopoles date des dernières décennies, leur construction a obéi à des normes urbaines inspirées du modèle américain. Comparées aux autres villes d'Asie du Sud-Est, les villes taïwanaises ont donc connu un développement bien moins chaotique. Mais les gratte-ciels à perte de vue rappellent que Taïwan est avant tout un monde urbain. Si la côte ouest s'apparente à un cauchemar pour les personnes souffrant d'agoraphobie, il faut garder en mémoire qu'une nature sauvage et presque intouchée ne se trouve jamais très loin. À moins d'une heure de Taipei, il est possible de se retrouver seul en pleine nature. Dans la capitale même, il suffit de se rendre sur la montagne de l'éléphant pour échapper à la cohue urbaine, grâce à un chemin de randonnée perdu dans la végétation, qui serpente sur plusieurs dizaines de kilomètres dans les collines environnantes. Taïwan se révèle donc comme un territoire aux contrastes extrêmes, qui mériteraient des semaines de voyage pour en découvrir tous les trésors !

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