Découvrez Taïwan : Que rapporter ? (artisanat...)

Si le made in Taïwan est surtout connu pour son électronique à bas prix, qu'on peut se procurer facilement à Taipei (au centre commercial Guanghua Digital Plaza par exemple), l'île est aussi réputée pour la qualité de ses artisans, héritiers de la culture de l'Empire du Milieu. Porcelaines, laques de Chine, bijoux en jade, le choix est vaste. Grâce aux politiques de réhabilitation des cultures autochtones et à la participation active des aborigènes à l'industrie touristique, il est également possible de découvrir leur artisanat, vieux de plusieurs siècles. Enfin, Taïwan produit l'un des meilleurs thés au monde, principalement dans les montagnes du sud du pays, comme à Alishan. Les Taïwanais y produisent de nombreuses variétés recherchées dans le monde entier, mais la plus célèbre reste sans doute le thé Oolong.

La céramique

Au VIIe siècle, les Chinois découvrent la porcelaine. La plus belle apparaît sûrement sous les Song (960-1276), les techniques de cuisson vont évoluer durant toute cette période connaissant des empereurs artistes qui vont faire progresser les recherches vers la beauté et la perfection. En jouant avec l'ouverture des portes des fours pendant la cuisson des pièces, on maîtrise aussi le craquelage idéal, créant ainsi un nouveau style artistique. Puis on ajoute des motifs peints sur couverte, et dans les années 1300 c'est l'éclosion des « bleu et blanc » (Qinghua) aux décors peints au bleu de cobalt tout droit venu de Perse. Au début, on a du mal à dompter ce bleu qui apparaît souvent diffus et sombre, avant d'être utilisé pour de superbes motifs de fleurs ou de paysages. À partir de 1730, une forte demande étrangère déferle sur la Chine, et elle va influencer les décors. Si tout au long de son évolution la qualité de la porcelaine chinoise n'a cessé de s'améliorer faisant face à l'exigence de perfection imposée (on cassait toutes les pièces impériales qui n'étaient pas parfaites même si elles ne présentaient qu'un tout petit défaut), elle ne peut plus aujourd'hui revendiquer sa qualité à l'heure des productions massives.

Le jade

Ce fut la pierre la plus précieuse aux yeux des Chinois. Soigneusement travaillée, polie et sculptée, on aime aussi sa douceur et sa fraîcheur au toucher. Il faut savoir qu'à force de travailler le jade et de l'aimer, les Chinois en sont arrivés à épuiser les mines de la Chine. Si l'on vous propose un objet en jade, sachez qu'il s'agit de jadéite ou de néphrite. Ce qui n'enlève rien à la beauté de l'objet. La jadéite a plus de valeur que la néphrite. Elle est plus translucide, et sa couleur varie d'un camaïeu de vert presque blanc jusqu'à un vert plus franc. Il se peut aussi qu'elle adopte des teintes bleues ou lavande. La néphrite, tout droit venue d'Asie centrale, est souvent d'un joli vert plus terne, elle peut aussi être blanche, jaune ou même noire. Les premiers jades que l'on a retrouvés datent d'environ 5 000 ans av. J.-C., et ils étaient alors utilisés comme offrandes au Ciel et à la Terre au cours de sacrifices rituels, et surtout lors des cérémonies funéraires puisqu'on accordait au jade le pouvoir de prolonger la vie terrestre. C'est pour cela qu'on en recouvrait partiellement le corps du défunt et qu'on a ainsi pu retrouver des plaquettes qui devaient être des amulettes et des parures. C'est à partir du XVIIIe siècle que le travail du jade devient plus courant et apparaît dans les objets d'arts et de décoration.

Les laques

Tout le monde a éprouvé une agréable sensation en caressant de la main une porte d'armoire laquée. Il s'en dégage une immense douceur contrastant avec la nature par essence rustique du bois. La laque a été découverte en Chine sous les Shang.

Elle est issue de la sève résineuse du sumac qui non seulement est imperméable, mais se durcit au contact de l'air en adoptant une jolie nuance de brun et donne une résistance et une protection extraordinaires aux bois qu'elle recouvre. Le procédé est assez long. Tout d'abord, il faut bien poncer la surface ou l'objet que l'on souhaite laquer. Ensuite, on l'enduit d'un mélange d'argile et de laque sur une fine épaisseur. Après douze heures au moins de séchage à l'abri de la poussière, on pose une couche de laque, on laisse à nouveau sécher une douzaine d'heures et on ponce soigneusement. Et ainsi de suite une vingtaine de fois. On peut ensuite peindre une décoration au pinceau si on le souhaite.

Le bambou

Taïwan propose d'impressionnantes variétés d'objets en bambou, qui vont des ustensiles de la vie quotidienne aux œuvres d'art. Le bambou (jhu en chinois) fait partie du patrimoine culturel. Dans la tradition chinoise, la rectitude et le vide qui caractérisent le bambou en font un symbole de noblesse et d'intégrité. Les Chinois n'ont cependant pas le monopole du bambou à Taïwan. Avant que les Han ne viennent peupler l'île à partir du XVIIe siècle, les aborigènes, implantés de longue date, avaient déjà maîtrisé l'usage du bambou pour la construction des sanctuaires, des maisons, des greniers ou des tours de gué. Ils fabriquaient également de multiples objets à l'aide de ce matériau, comme des nasses à poissons, des garde-manger, des hottes, des tamis ou même des vêtements pour se protéger de la pluie. On retrouve ainsi, dans toutes les cultures de Taïwan, une tendance très marquée à l'utilisation du bambou. De nos jours, le bambou reste très largement employé pour produire des articles variés et utilisés dans la vie de tous les jours : instruments de musique traditionnels, matériel de bureau, jouets, articles de toilette (comme les fameux gratte-dos), articles de loisirs (comme les plaques utilisées pour le mah-jong), ustensiles agricoles, articles de pêche (en particulier les cannes), articles de la maison, articles rituels, ou des meubles. Toujours très apprécié, l'artisanat en bambou est même aujourd'hui l'objet de nombreuses publications. Les Taïwanais se montrent par ailleurs très attachés au bambou, et dans des villes cernées par le béton et l'acier, le rêve se caractérise souvent par une maison entourée de bambous.

Le thé

À Taïwan, le thé est partout : dans la rue, des petites échoppes proposent des bubble tea à emporter (en général un thé au lait servi froid avec des billes de tapioca). Il est littéralement impossible de passer à côté de ce véritable phénomène de société, tant les Taïwanais en sont friands. Mais si le thé de Taïwan est réputé dans le monde entier, c'est surtout pour sa variété de Oolong, dont les plantations les plus célèbres se trouvent à Alishan (sud de Taïwan) ou Lishan (au centre du pays). Le Oolong, aussi appelé thé bleu, est un type de thé à oxydation incomplète (le thé vert n'est pas oxydé, le thé noir complètement oxydé). Son goût est très particulier et doit se déguster selon les règles de la cérémonie du thé Gongfu. Ce rituel, dont le mot chinois signifie « l'art de boire le thé », est originaire du Fujian. Codifié dans tous ses aspects, le Gongfu est pourtant très différent de la cérémonie du thé japonaise, qui relève du sacré. À Taïwan, le Gongfu est avant tout une technique pour préparer le meilleur thé possible.

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