Histoire Histoire

Les premières traces de peuplement remontent à la fin du Pléistocène supérieur, la dernière grande période glaciaire.

Au Néolithique, apparition de la culture Dapenkeng, un groupe de chasseurs-cueilleurs. Ils seraient les ancêtres des aborigènes actuels. Taïwan serait le berceau des langues austronésiennes, parlées depuis Madagascar jusqu'à Hawaï et l'île de Pâques.

Pendant le conflit des Trois Royaumes en Chine, une expédition militaire est menée par le royaume de Wu sur l'île de Taïwan. C'est le premier contact de la Chine avec Taïwan.

Premières traces archéologiques d'échanges commerciaux avec la Chine continentale.

Début de la dynastie Ming en Chine continentale.

Une caravelle portugaise en route vers le Japon navigue au large de Taïwan. Les marins la surnomment « Ilha formosa », « la belle île ». De ce premier contact, le nom Formose est resté en usage jusqu'au XX^e siècle.

Dans le contexte de la guerre d'indépendance des Provinces-Unies (les Pays-Bas actuels), la compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) est créée afin de contourner le monopole des épices imposé par les Portugais.

Défaite des Hollandais face aux Portugais lors de la bataille de Macau. La VOC décide de se replier à Taïwan.

Colonisation de Taïwan par les Hollandais avec la construction du fort de Zee­landia par la VOC au sud de l'île. Début de la colonisation néerlandaise de Taïwan.

Colonisation de Taïwan par les Hollandais avec la construction du fort de Zee­landia par la VOC au sud de l'île. Début de la colonisation néerlandaise de Taïwan.

À cause d'une révolte aux Philippines, les Espagnols abandonnent l'île au profit des Hollandais.

Les Mandchous de la dynastie Qing capturent Pékin et renversent la dynastie Ming.

Les paysans chinois de Taïwan se révoltent contre les Hollandais. La répression fait environ 6 000 morts.

Un loyaliste Ming, Zheng Chenggong, tente d'envahir Nankin, mais subit une défaite face aux troupes mandchoues. Il se replie vers Taïwan.

Après plusieurs mois de siège, Zheng Chenggong s'empare du fort de Zeelandia. Les Hollandais sont définitivement chassés de Taïwan. Zheng Chenggong installe sa capitale à Tainan.

Zheng Chenggong est en quelque sorte le symbole de la spécificité taïwanaise. Surnommé Koxinga par les Occidentaux, il a mené pendant plus de quinze ans une guérilla contre les troupes mandchoues. Membre de la triade, il est l'un des principaux adversaires des Mandchous au Fujian. Après avoir chassé les Hollandais, il fonde une véritable cour à Anping (actuelle Tainan), sa nouvelle capitale. Sous le royaume de Tungning, Taïwan prospère : il favorise l'instruction, développe l'agriculture et le commerce et construit de nombreuses infrastructures, aujourd'hui encore visibles à Tainan, comme le temple de Confucius. Il meurt en 1662, quelques mois après la capture du fort Zeelandia. Vénéré comme un dieu, son fils et successeur érige un temple pour honorer sa mémoire.

Les Qing envahissent l'île et anéantissent les derniers loyalistes Ming.

Reprise de l'immigration des Han vers Taïwan. Les migrants chinois sont nombreux à venir s'y installer. Les aborigènes sont de plus en plus repoussés vers l'est du pays, tandis que les Han s'emparent des meilleures terres agricoles à l'ouest du pays. De nombreuses émeutes éclatent, à tel point qu'un proverbe est devenu célèbre : « Tous les trois ans, une révolte mineure ; tous les cinq ans, une révolte majeure. »

Première guerre de l'opium. Les ports de Taïwan sont bombardés par la marine britannique.

Seconde guerre de l'opium, la Chine vaincue doit ouvrir les ports de Taïwan au commerce occidental.

La France est en guerre au Tonkin et la Chine décide d'aider les Vietnamiens. En représailles, la marine française bombarde les ports taïwanais et occupe Keelung pendant quelques mois.

Victorieux de la première guerre sino-japonaise, le Japon obtient après le traité de Shimonoseki la possession de Taïwan en guise de compensation. La bourgeoisie locale résiste à l'armée nipponne et proclame la toute première république d'Asie. Un an plus tard, la résistance est écrasée. Bien que les Japonais modernisent leur nouvelle colonie, de nombreuses révoltes éclatent régulièrement.

La dynastie Qing, considérablement affaiblie, abdique. Sun Yat Sen, considéré comme « le père de la Chine moderne », crée le Kouo-Min-Tang (KMT) et est nommé dans la foulée président de la toute nouvelle République de Chine en 1912.

Début de l'Expédition du nord menée par Tchang Kaï-chek contre les « Seigneurs de la guerre » et les derniers loyalistes Qing. Tchang Kaï-chek devient le nouvel homme fort de la Chine.

Massacre des communistes à Shanghai.

Invasion de la Mandchourie par l'armée impériale japonaise.

Les communistes sont encerclés par le KMT. Mao et ses hommes arrivent à s'enfuir : c'est le début de la « Longue marche », une retraite forcée qui dure 370 jours, sur plus de 12 000 km.

Fin de la Seconde Guerre mondiale avec la capitulation du Japon. Taïwan est rétrocédée à la Chine.

Création des Nations-Unies, la République de Chine obtient un siège au conseil de sécurité, ainsi qu'un droit de veto.

Reprise de la guerre civile entre le KMT et le PCC.

Nouvelle constitution qui fonde la République de Chine (ROC), un an plus tard, Tchang Kaï-chek est élu président après un simulacre d'élection. Il établit une dictature militaire.

Sous l'impulsion des démocrates et des communistes, des émeutes éclatent à Taïwan. La répression ordonnée au mois de mars fait plus de 10 000 morts. Un événement fondateur pour la vie politique de Taïwan, dont les victimes sont honorées au Parc de la Paix (2-28 Memorial Peace Park) de Taipei.

Après plusieurs succès militaires, le PCC s'empare de Pékin le 1er octobre et proclame la République populaire de Chine (RPC). Le KMT doit se replier à Taïwan. Les œuvres d'art de la Cité interdite sont au passage sauvées et visibles aujourd'hui au Musée national du Palais, à Taipei.

Les États-Unis ne reconnaissant pas la République Populaire de Chine (RPC), Taïwan représente aux yeux du monde capitaliste la seule Chine légitime. Sur l'île, Tchang Kaï-chek et son état-major sont considérés comme des émigrés par les Taïwanais de souche. Pour les institutions, le KMT transpose les rouages du gouvernement nationaliste : la mémoire de Sun Yat-sen est révérée (un monument en son honneur est érigé à Taipei), la loi martiale dicte tous les aspects de la vie politique, les partis politiques sont interdits.

La guerre de Corée éclate, ce qui donne aux États-Unis le prétexte pour défendre militairement Taïwan.

Rupture sino-soviétique.

La France reconnaît l'existence de la RPC.

La RPC intègre les Nations Unies et récupère le siège de Taïwan au conseil de sécurité.

Tchang Kaï-chek meurt, son fils Tchang Ching-kuo lui succède.

Décollage économique de Taïwan. Le PNB passe de 1 500 US$ à 5 000 US$ en moins de dix ans ; Taïwan devient le premier exportateur mondial par habitant.

Tchang Ching-kuo annonce la fin de la loi martiale et du KMT comme parti unique. Création du Parti démocrate progressiste (PDD).

Reprise des relations avec la Chine continentale, l'interdiction d'y voyager est levée.

Tchang Ching-kuo meurt. La liberté de la presse est adoptée.

Accord entre l'opposition et le KMT pour une démocratisation de Taïwan. Lee Teng-hui, membre du KMT, est élu à la présidence de l'Assemblée nationale.

La RPC et la ROC signent le « consensus de 1992 » : chaque partie reconnaît l'unicité de la Chine, en admettant que l'interprétation de cette unité diffère des deux côtés du détroit.

Première élection au suffrage universel, Lee Teng-hui devient président. D'importantes réformes sociales sont lancées.

Nouvelle élection présidentielle qui voit la victoire du candidat du PDD, Chen Shui-bian, qui affirme l'existence d'« un pays de chaque côté du détroit ». Il s'agit de la première alternance depuis 1945. Son second mandat en 2004 sera entaché d'accusations de corruption.

Ma Ying-jeou, candidat du KMT, remporte l'élection présidentielle. Ma se concentre sur les relations entre la Chine et Taïwan, dont l'économie est de plus en plus dépendante de la croissance chinoise.

Manifestations étudiantes contre la tendance autoritaire du KMT.

Élection de la candidate du PDD Tsai Ing-wen au poste de président. Tsai réaffirme l'indépendance de Taïwan.

Le mariage gay devient légal.

Aux élections présidentielles, Tsai Ing-wen (Parti démocrate progressiste, DPP) est réélue présidente avec 57 % des voix, battant Han Kuo-yu du Parti nationaliste (KMT). Aux législatives, le DPP remporte la majorité des sièges au Yuan législatif, consolidant sa position. Taïwan met en place des mesures strictes de contrôle et de prévention du COVID-19, devenant un modèle international dans la gestion de la pandémie. Visite de Nancy Pelosi : La présidente de la Chambre des représentants des États-Unis visite Taïwan, ce qui conduit à des tensions accrues avec la Chine.

Taïwan renforce ses relations avec plusieurs pays occidentaux, en particulier dans le domaine de la coopération économique et de la sécurité. La Chine intensifie ses incursions aériennes près de Taïwan, augmentant les tensions dans la région.

En juin, Taïwan adopte de nouvelles lois concernant la cybersécurité et la protection des données en réponse à l'augmentation des cyberattaques. En août, Taïwan dénonce les actions militaires de la Chine et appelle à une résolution pacifique des tensions.

La visite du ministre américain de la Défense en mars renforce les liens militaires entre les États-Unis et Taïwan, entraînant une réaction négative de Pékin et une escalade des tensions. La Chine mène des exercices militaires autour de Taïwan en novembre en réponse aux visites diplomatiques internationales. Au congrès du Parti communiste chinois, Pékin réaffirme ses ambitions concernant Taïwan.

Élections présidentielle et législatives : Lai Ching-te du DPP est élu président, et le DPP perd sa majorité absolue au Yuan législatif. Le KMT devient le premier parti représenté au Parlement.

En février, le nouveau Yuan législatif se réunit et Han Kuo-yu du KMT est élu Président du Yuan législatif. Prise de fonction de Lai Ching-te en mai : Il entre en fonction comme président de Taïwan. Nouvelles incursions militaires chinoises en mai : l'intensification des incursions chinoises en mer de Taïwan et dans l'espace aérien contribue à maintenir un climat de tension.