Découvrez la Polynésie : Population

Métissée et multiculturelle, la population de Polynésie française compose un beau patchwork ethnique dont la répartition est essentiellement urbaine ; près de 70 % vit en effet sur Tahiti, capitale économique du territoire, tandis que les 30 % restant se partagent le reste des îles, plus calmes, plus authentiques, plus sauvages aussi. Sur la totalité du territoire, la densité de population atteint péniblement les 66 habitants au kilomètre carré ; c'est deux fois moins qu'en France métropolitaine. Malgré une baisse de la natalité et de la fécondité depuis une vingtaine d'années, la population augmente et reste plutôt jeune. Tantôt polynésienne, tantôt chinoise ou européenne, le plus souvent tout à la fois d'ailleurs, elle est à l'image de son environnement : vivante, colorée, chaleureuse et bienveillante. L'accueil au Fenua fait indéniablement partie de la découverte du pays, il ne laissera personne indifférent…

Une population dispersée

La Polynésie française accueille plus de 282 078 habitants sur un territoire étendu comme celui de l'Europe. La population se montre donc aussi dispersée que ses îles.

D'un côté, Tahiti rassemble près de 70 % de la population – autrement dit, les Polynésiens habitent majoritairement en ville, dans une agglomération que l'on sait déjà surpeuplée – ; de l'autre, les cinq archipels de la Société, des Tuamotu, des Gambier, des Marquises et des Australes se partagent le reste des habitants, même si la plupart vivent aujourd'hui dans l'archipel de la Société. Après leur grande sœur Tahiti, les îles de Moorea et Raiatea sont en effet les plus peuplées ; viennent ensuite Huahine, Bora Bora, et Tahaa. Ces dernières jouissent de bonnes dessertes maritimes et aériennes, et l'on y trouve toutes les commodités : médecins, pharmacies, collèges, etc.

Les Tuamotu-Gambier ne comptabilisent quant à eux que 16 730 habitants sur une surface comparable à celle de l'Europe occidentale, tandis que les Marquises et les Australes sont encore moins peuplées. Dans ces archipels, la majorité des habitants se concentrent dans les îles principales.

Comme partout toutefois, les habitants des villes rêvent souvent des îles, et ceux des îles, de la ville. Ces derniers sont en effet influencés par la puissante attraction de Tahiti, et que ce soit pour trouver un emploi ou pour scolariser leurs enfants, les Polynésiens tendent à migrer vers les centres urbains, et surtout vers Papeete, posant le problème du dépeuplement des archipels.

Si le temps vous le permet, nous vous invitons chaudement à partir à la découverte de la Polynésie traditionnelle, celle qui se cache dans les îles isolées, sans aéroport. Ces îles qui ne figurent quasiment pas dans les guides touristiques, ou n'y comptabilisent que quelques pages. Celles sur lesquelles hôtels et pensions sont absents du paysage – il vous faudra alors compter sur l'hospitalité des gens. Celles qui, coupées du monde, vivent en quasi-autarcie, attendant le cargo qui viendra les ravitailler. Cette Polynésie du bout du monde en somme… La vraie !

Grand melting-pot ethnique

Les ancêtres polynésiens « pure souche » ont peu de ressemblance avec leurs descendants, qui se sont métissés au fil des siècles. Le véritable Maohi n’existe plus : tout le monde a un grand-père américain ou une arrière-grand-mère chinoise. Un melting-pot absolu d’ethnies et de cultures !

On appelle aujourd’hui « Polynésiens » les natifs du pays. Ancêtres des premiers colons arrivés il y a plusieurs siècles, ils habitent le territoire depuis plus de 3 000 ans. Cette population représente environ 65 % de la population totale, mais le métissage est tel depuis plusieurs siècles que tout le monde est plus ou moins métissé, et donc demi. De fait, on considère plus généralement qu'environ 80 % de la population est polynésienne ou assimilée.

La communauté chinoise quant à elle, est arrivée une première fois en 1868 pour travailler sur la plantation de coton d’Atimaono à Tahiti, puis une seconde de façon spontanée avant la Première Guerre mondiale. Essentiellement composée de Hakka ou Puntis du Kuandong, elle s’installe dans le commerce et dans l’agriculture, en marge de la population polynésienne, mais exerce des activités complémentaires. Les derniers Chinois arrivés travaillent à Makatea dans les années 1960. Amenés ici par manque de main-d’œuvre, ils ont fait souche à Tahiti principalement, où ils se sont occidentalisés, et dans les îles, où ils se sont davantage « tahitianisés ». En 1973, l’État leur accorde la nationalité française ; ils sont aujourd’hui estimés à environ 7 % de la population totale, et forment une communauté très dynamique. Ce sont généralement eux qui tiennent les épiceries et les bric-à-brac où l’on trouve de tout, et peuvent aussi être à la tête de grandes entreprises, voire de très grandes fortunes.

En grande majorité Français, les Européens représentent de leur côté quelque 12 % de la population. Concentrés surtout à Tahiti, ils sont arrivés en masse dans les années 1960 pour travailler sur le CEP ou dans l’administration. Peu d’entre eux sont nés à Tahiti. Les farani (prononcer « frani ») sont le plus généralement en charge de l’économie, de l’administration et du pouvoir. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux sont fonctionnaires et militaires, et s’installent ici quelques années pour profiter notamment des énormes avantages de leur statut : un salaire plus que doublé, pas d’impôts, le tout sous le beau soleil de Polynésie ; qui ne rêve pas d’une mutation ? Avec la tendance actuelle de désengagement de L’État et d’alignement des salaires des fonctionnaires des territoires, départements ou pays d'outre-mer, ce phénomène s’estompera sans doute progressivement. Cela dit, les Français sont de plus en plus nombreux à venir pour le pays, sans forcément en attendre des avantages financiers. Ils s’attachent à découvrir la culture locale, et aident parfois à la préserver, voire à l’enrichir. Le terme de « mariage franco-tahitien » est d’ailleurs relativement récent.

Les « demis », enfin, sont le nom local des métisses. On peut être demi-Polynésien ou demi-Chinois, sans forcément que l’un des deux parents soit d’origine ou de couleur différente de l’autre : un quart ou un huitième de telle ou telle origine suffisent à l’appellation « demi ». Le métissage de la population polynésienne a commencé dès l’arrivée des Européens au XVIIIe siècle, s’est poursuivi avec les Chinois au XIXe siècle, et s’est perpétué jusqu’à nos jours. Depuis les années 1950, soit environ trois générations, il se fait surtout entre Français, Chinois et Polynésiens. Les demis aujourd’hui sont vus comme une catégorie privilégiée. Riches d’une double ou multiple culture, ils sont à la fois attachés au Fenua et à la réussite. Ils sont présents dans tous les domaines, surtout dans l’administration et le commerce, et représentent environ 16 % de la population totale.

Résident aussi en Polynésie française des Japonais, spécialistes des greffes d’huîtres perlières, des Néo-Zélandais et Hawaiiens, des Néo-Calédoniens, et plus rarement des Wallisiens, des Futuniens, et quelques personnes originaires des DOM-TOM, comme les Antilles ou la Réunion.

Démographie en hausse

La population en Polynésie française est en hausse constante depuis la fin des années 1990 : 219 521 habitants en 1996, 245 516 en 2002, puis 283 147 au dernier recensement général de 2022… Nous sommes heureusement loin des 81 000 dans les années 1960 ! La courbe s'est bien redressée depuis l'époque la plus noire, où Tahiti et Moorea ne comptaient que 9 000 habitants, mais elle n'a toutefois pas rattrapé les 400 000 habitants d'avant l'arrivée des Européens.

La population est jeune, mais vieillissante. L'accroissement de la population demeure toujours tiré par la natalité et la fécondité – toutefois en baisse continue depuis deux décennies –, mais est ralenti par un déficit migratoire historiquement élevé : chaque année, plus de 1 500 départs nets sont comptabilisés. L'accroissement de la population est aujourd'hui beaucoup plus faible qu'au cours des années 1990 où la croissance atteignait 1,9 % par an en moyenne.

Le tahitien, officiellement reconnu

Si l’unique langue officielle du Fenua demeure aujourd’hui le français, le tahitien est officiellement reconnu depuis 1980, c’est-à-dire depuis que la France l’a reconnu après l’avoir interdit pendant 150 ans. Aujourd’hui, les informations publiques sont diffusées en français et en tahitien, et les chaînes télévisées RFO1 et RFO2 programment de nombreuses émissions commentées en tahitien. La chaîne généraliste locale bilingue TNTV (Tahiti Nui Télévision) présente quant à elle des émissions, journaux et reportages en tahitien depuis juin 2000.

La loi organique nº 2004-192 du 27 février 2004 précise dans son article 57 que si le français reste la langue officielle de la Polynésie française, « la langue tahitienne est un élément fondamental de l'identité culturelle : ciment de cohésion sociale, moyen de communication quotidien, elle est reconnue et doit être préservée, de même que les autres langues polynésiennes [...] afin de garantir la diversité culturelle qui fait la richesse de la Polynésie française ». Ainsi, « le français, le tahitien, le marquisien, le paumotu et le mangarevien sont les langues de la Polynésie française » et « les personnes physiques et morales de droit privé en usent librement dans leurs actes et conventions ». Par ailleurs, « la langue tahitienne est une matière enseignée dans le cadre de l'horaire normal des écoles maternelles et primaires, dans les établissements du second degré et dans les établissements d'enseignement supérieur ».

Roulant les « r », arrondissant les « u » en « ou », le tahitien est une merveilleuse langue, douce et suave à l’oreille, très sensuelle de prononciation. Si elle paraît simple d’un premier abord, elle reste toutefois très riche et comporte bon nombre de nuances. Elle fait en outre preuve d’une formidable faculté d’assimilation.

Avec les autres langues de Polynésie, qui furent longtemps interdites au profit du français, elles ont perdu beaucoup de leur vocabulaire depuis l’arrivée des explorateurs au XVIIIe siècle. Pour Cook et vous-même, une banane reste une banane ; les Polynésiens eux, disposaient d’un vocabulaire immense pour désigner les subtiles nuances des différentes sortes de bananes, et autant pour les autres fruits et légumes, l’état de la mer et ses différents bleus, le vent et ses origines, sans compter tous les mots ayant trait aux coutumes et cérémonies.

Aujourd’hui, le tahitien commence presque à se « mélanger » avec le français. Bien sûr, les mots les plus employés demeurent les noms de fruits ou de plantes, mais d’autres sont de plus en plus utilisés dans le langage quotidien. On dit un uru et pas un fruit de l’arbre à pain, un motu pour un îlot, un poti marara pour un bonitier, un popaa pour un Européen… À noter enfin l’intraduisible mais extrêmement communicatif fiu : « Je suis fiu de faire ça ! » ; « C’est vraiment fiu ! », pour exprimer un ras-le-bol ou un coup de fatigue.

Premières bases

Un guide ne permet pas à lui seul d’intégrer toutes les notions de la langue, notamment celles de la prononciation, mais tentons... Comme toutes les langues polynésiennes, le tahitien a toujours été une langue parlée. Jusqu’au XVIIIe siècle, les Polynésiens n’avaient jamais entendu parler de l’écriture, et tout se transmettait oralement depuis la nuit des temps. Ainsi, l’alphabet qui codifie la langue n’est qu’une approximation de la prononciation véritable : 14 lettres, 5 voyelles et 9 consonnes. Les 9 consonnes ne posent pas trop de problèmes : f , m , n, t et v se prononcent comme chez nous ; le « r » se roule et le « h » est aspiré. Le « b » n’existe pas, ou plus exactement, le « p » se prononce entre le « b » et le « p ». Quant aux 5 voyelles : a, i et o se prononcent comme en français, le « e » se dit « é » ou « è », le « u » se dit « ou ».

Ce qui pose problème, c’est quand deux voyelles se suivent (ça n’arrive jamais pour les consonnes), comme « ae » qui se prononce « è » ou « ai », comme « eille », « ou » comme « ow » dit en anglais, « ao » comme si on mélangeait le « a » et le « o ». Plus compliquée encore : l’occlusion glottale. Les linguistes la symbolisent par une apostrophe (‘) et elle se prononce en bloquant l’air avec sa glotte avant de dire la deuxième voyelle… Tendez l’oreille et allez-y : c’est à vous !

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Vous ne savez pas encore où vos congés vous mèneront ? De notre côté, nous avons possiblement une idée sur votre future destination. La Polynésie !

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