Éducation
L'éducation est l'une des premières priorités du gouvernement. Près de 50 000 élèves suivent chaque jour le chemin de l'école, où enseignent près de 5 300 professeurs. Comme le prévoit la loi française, la scolarisation est obligatoire jusqu'à 16 ans.
Les écoliers ont généralement tous à disposition une école maternelle ainsi qu'une école primaire, y compris dans les petites îles, mais le cap du collège est déjà un passage difficile pour certains insulaires. En effet, si l'enseignement à Tahiti est aisément dispensé de l'école maternelle à l'université, une île de 200 habitants ne peut malheureusement pas en faire autant. Les élèves de sixième des Tuamotu commencent donc à venir en pension pour les collèges de Rangiroa ou de Hao, ceux des Australes vers Rurutu ou Tubuai.
Les lycées ne sont installés que dans les plus grosses îles, comme les îles Sous-le-Vent ou Nuku-Hiva. Quant aux études supérieures, l'université française du Pacifique à Tahiti, fondée en 1987 et autonome depuis 1999, réunit environ 3 000 étudiants de tout le Territoire. Ne proposant toutefois que des filières générales (droit-économie-gestion, lettres, langues et sciences humaines, sciences, sciences médicales, technologies...), les étudiants, considérés comme une catégorie privilégiée de la population, doivent migrer jusqu'en France ou aux États-Unis pour poursuivre des études plus approfondies.
Se pose donc la problématique des moyens, mais aussi celle de l'école comme institution dans la culture locale. Longtemps refusée pour son impérialisme et son absence d'implication pratique, obligeant par ailleurs les enfants à quitter leurs parents pour apprendre, l'école entre désormais dans les mœurs. Les nouvelles compétences acquises par le Territoire permettent dorénavant de proposer des programmes plus adaptés à la Polynésie, l'État ne conservant plus que l'enseignement supérieur.
Des écoles orientées vers les métiers de la pêche, de l'artisanat, de la perliculture, du tourisme ou encore de l'hôtellerie ont ouvert leurs portes pour subvenir aux besoins de ces secteurs en croissance.
Famille
La structure sociale est solide et la famille constitue le pôle le plus important dans le cœur des Polynésiens. En fait, ces derniers ne forment qu’une seule et unique grande famille, et l’on rencontre à chaque bout de plage une arrière-grande-tante ou un petit cousin. Tous les habitants des îles ont au moins un fetii sur Papeete – un membre de la famille élargie –, capable de l’accueillir et de l’aider dans cette si grande ville.
Il arrive en outre que les familles vivent à une dizaine de personnes sous le même toit, partageant leurs ressources afin de vivre ensemble une vraie vie familiale, sans réelle intimité toutefois. Problème d’argent ? Pas seulement. La Polynésie française est déjà vaste comme l’Europe, et les grands pays et les continents y sont si éloignés… Vous vous trouverez certainement surpris du nombre de personnes qui ne réalisent pas la taille d’une ville : question fréquente, on vous demandera si vous connaissez untel, qui habite Paris. Vous ne le connaissez pas ? Pourtant, vous habitez Paris !
Mariage
Le mariage polynésien traditionnel est très renommé. Colliers de fleurs, champagne, spectacles de danse, balade en pirogue au coucher du soleil et nuit de noces romantique dans un bungalow sur pilotis : rien ne manquera à la magie de cet engagement pour la vie. De nombreux grands hôtels (Intercontinental et Méridien notamment) ainsi que le Tiki Village de Moorea, organisent ces cérémonies pour les jeunes mariés. La Polynésie est en effet l’une des premières destinations « lune de miel », notamment pour les Japonais.
Côté formalités, sachez que ce mariage n’a aucune valeur légale. Vous pouvez cependant vous marier sous la loi française, lors d’un passage à la mairie quelques heures avant la cérémonie. Attention toutefois, vous devez être résident du territoire depuis au moins un mois.
Habitat
La situation du logement est globalement bonne. Les farés miséreux de tôle et de bric-à-brac se font de moins en moins nombreux, et même si c’est toujours trop, on ne compte qu’une dizaine de sans-abri à Papeete. La solidarité familiale est encore forte et le système social bien développé. Le gouvernement refuse le passage à une société d’assistanat, en ayant par exemple refusé le RMI puis le RSA, mais les Polynésiens peuvent encore cultiver la terre et profiter de la nature pour subsister à leurs besoins. Les habitants des îles construisent leurs farés avec des matériaux naturels, mais le gouvernement multiplie les aides pour les fabriquer en dur. Le logement social se matérialise souvent par les farés MTR, en matériaux légers mais néanmoins aux normes anticycloniques.
C’est à Tahiti, dans les vallées défavorisées de Faa’a, de Punaauia, ou d’Arue, que la situation reste toutefois préoccupante. Des efforts sont faits par le gouvernement pour assurer une situation plus vivable au niveau social, mais des implications politiques s’y mêlent, les quartiers défavorisés étant plus portés sur l’indépendance que les habitants des hauteurs et des villas luxueuses. Partout en Polynésie, la population a accès à l’eau courante, à l’électricité, à l’évacuation des eaux usées, à l’installation du téléphone et de plus en plus à Internet, mais force est de constater que Papeete a été entièrement reconstruite ces dernières années, et que rien n’a été fait pour les quartiers défavorisés.
Travail
Plusieurs secteurs offrent des débouchés aux Polynésiens. Ceux qui ne travaillent pas à Papeete se dirigent vers la perliculture, la pêche, la récolte du coprah, mais aussi le tourisme. Le secteur hôtelier accueille aujourd'hui bon nombre de locaux afin d'offrir un accueil polynésien à ses visiteurs, notamment par des sourires francs et chaleureux. Depuis 2018, La Polynésie connaît une baisse significative du taux de chômage puisqu'il est tombé à 8,5 % (2023), cependant il manque encore cruellement de personnel qualifié. Tous les métropolitains qui ont pour rêve de venir travailler en Polynésie auront ainsi leur chance s'ils répondent à cette caractéristique, mais doivent également savoir que le coût de la vie est très cher, aussi bien en termes d'alimentation que de logement. Un salaire doublé en Polynésie ne signifie pas pour autant un meilleur mode de vie, si ce n'est d'évoluer le long de paysages enchanteurs.