Découvrez Saint-Martin : Musiques et Scènes (Danse / Théâtre)

La réputation de Saint-Martin fait d’elle une île toujours en fête. À chaque coin de rue, la musique est présente, invitant sans cesse au chant et à la danse mais elle sert aussi à raconter Saint-Martin. Par exemple, la popularité du zouk et des danses comme la mazurka ou la biguine rappelle son histoire et sa culture, liées à celles des Antilles françaises. Aussi, certains genres témoignent du cosmopolitisme de l’île. Sur les quelque 40 000 habitants de la partie française de l’île, un tiers ont immigré d’Haïti ou de Jamaïque durant le boom immobilier des années 1980. Naturellement, leur culture et musique ont voyagé avec eux et on entend beaucoup sur l’île le Kompa (musique des bals et des fêtes haïtiens), le merengue (d’origine dominicaine et portoricaine), le reggae et ses variantes (dub ou ragga, issus de Jamaïque) ainsi que la soca, née du carnaval de Trinidad. Tout un monde musical et une belle carte postale sonore des Antilles.

Le bel-air (ou bèlè)

Traditionnellement martiniquaise, mais présente à Saint Martin, le bel-air est une musique agricole, baignée de sonorités africaines, héritage des esclaves de la Traite négrière. C’est une musique très codifiée, rythmée par des tambours (eux aussi nommés bèlè) et dont les paroles abordent aussi bien la vie d’esclave que l’amour et de joie. Le bèlè désigne également le nom de la danse, mixte, qui s’exécute en groupe ou en couple. Deux grands représentants de cette musique traditionnelle sont les artistes martiniquais Eugène Mona et surtout Edmond Mondésir.

Le zouk

Grand divertissement des Antillais, le zouk peut parfois paraître l’apanage d’un monde fermé, inconnu, vivant selon des règles non écrites où le collé-serré se pratique à l’instinct, au feeling. Le zouk est sans doute l’export le plus connu des Français des Petites Antilles. Le mot désignait à l’origine un espace de danse populaire ou peu conventionnel, ou pourrait provenir de mazouk, la mazurka créole. Quoi qu’il en soit, il revient à Kassav de populariser le genre fin 1970-début 1980. Le succès est immédiat dans toutes les Antilles (Saint-Martin y compris), le genre sert même à l’époque – comme la langue créole – d’outil de défense de l’identité antillaise. Les groupes et tubes vont pleuvoir tout au long de la décennie comme Zouk Machine en 1989 avec Maldon, chanson dont le succès va l’imposer en emblème du genre. Le zouk fait des émules, comme le zouk-love, une variante plus lente, douce et sensuelle. Patrick Saint-Éloi est incontestablement un des précurseurs dans les Antilles françaises. S’ensuit une perte de vitesse lors des années 1990, puis l’émergence d’une nouvelle génération dans les années 2000, fondatrice du zouk R’n’B. Le zouk est de plus en plus influencé par la musique américaine. Aujourd’hui, la tendance semble osciller entre spicy zouk ou électro-zouk qui partage la scène des musiques de danse avec le très sexy raggaeton de Porto Rico.

Indéniablement, un bon moment pour entendre du zouk à Saint Martin est durant le Carnaval. C’est l’événement le plus populaire de la partie française et tout le monde sort maquillé ou déguisé, chante et danse aux rythmes des musiques antillaises, souvent jouées par de très bons groupes locaux. Un inratable.

Le kompa

Si le kompa est populaire dans toutes les Antilles, il témoigne à Saint-Martin de l’immigration haïtienne des années 80. Originaire d’Haïti, il est à sa création dans les années 50, un genre trempé de jazz, de calypso et de merengue. Il est d’ailleurs fortement conseillé d’écouter quelques grands noms de l’époque comme Nemours Jean-Baptiste, l'Orchestre Tropicana ou l'Orchestre Septentrional, un vrai délice de langueur. À partir des années 80, le kompa conserve peu ou prou le même rythme chaloupé, mais devient « digital » en accueillant boîtes à rythmes et synthétiseurs à la place de l’orchestre traditionnel. C’est souvent ce kompa-ci que l’on entend à Saint-Martin (et partout ailleurs), avec bien entendu, la version contemporaine rafraîchie au rap, R’n’B, reggae ou ragga. Pour se faire une idée du genre, on peut écouter des stars haïtiennes comme Carimi ou Sweet Micky. Fait amusant, ce dernier est si populaire qu’il a été président d’Haïti entre 2011 et 2016.

Le steel band

Bien qu’il soit indissociable de son île d’origine, Trinidad, et de son genre de prédilection, le calypso, le steel drum est hyper populaire à Saint-Martin (et dans toutes les Caraïbes). Ce tambour d’acier aux sons très aériens et gracieux est la percussion la plus typique des îles. Le steel drum se joue souvent en orchestre – en compagnie d’autres steel drum – le fameux steel band, très courant à Saint-Martin, surtout durant les carnavals des deux parties de l’île. Saint-Martin a même son groupe star : The Gunslingers. Véritable figure locale, ce steel band officie depuis les années 1950 et forme, génération après génération, de nouvelles recrues pour assurer la relève et maintenir cette pratique vivante.

Les musiques jamaïcaines

Plus importante du côté hollandais de l’île, la communauté jamaïcaine demeure particulièrement bien implantée à Saint-Martin. Le niveau de vie qui fut, un temps, proche de celui européen attirait de nombreux habitants des îles alentour. La musique jamaïcaine, mondialement connue, est donc très présente sur place. On entend beaucoup de reggae, de ragga ou de dub dans les rues ou sur les plages et les groupes locaux en jouent énormément. Parmi eux, les Red Eye Crew sont des stars du dancehall (souvent mélangé à la soca de Trinidad) dans toutes les Caraïbes et Percy Rankin, chanteur de reggae, est sans doute l’artiste le plus connu de l’île. On peut voir ce dernier se produire régulièrement au Blue Martini, bar-restaurant à la mode de Grand-Case, très décontracté et doté d’une programmation alléchante. Côté hollandais, Pineapple Pete
 propose aussi régulièrement des lives de reggae.

La danse

Le « panamn » est la danse traditionnelle de l’île, mais, malheureusement, elle est peu connue et pratiquée à présent. Autrement, aujourd’hui à Saint-Martin, on danse de la même manière que dans le reste des Antilles françaises. Côté folklore, la mazurka est toujours présente à Saint-Martin, mais n’apparaît plus que durant les célébrations ou les bals. Cette danse martiniquaise débarque de Pologne au début du XXe siècle pour devenir une valse créole, beaucoup plus rythmée que l’originale et se décomposant en deux figures : « le piqué » et « la nuit ». Tout aussi traditionnelle, la biguine mélange le bèlè et la polka pour un résultat se déclinant en trois styles : la biguine de salon, la biguine de bal et la biguine de rue. Le groupe Malavoi a beaucoup œuvré avec sa musique pour maintenir vivantes mazurka et biguine. Notons aussi le laghia, une « danse-lutte » réalisée par deux hommes simulant un affrontement au corps à corps ou la calenda, danse lascive et solitaire. Tout aussi sensuel, le zouk love « collé-serré » est la danse la plus répandue sur l’île.

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