La vie palpitante et la richesse d’une societé multi-ethnique !
Les îles de Saint-Barthélémy et Saint-Martin sont de véritables sociétés multi-ethniques. Si on part du principe que les Saint-Martinois de « pure souche » (sont considérés comme tels ceux, qu'importe la couleur de leur peau, habitant sur l'île avant l'installation de la première sous-préfecture en 1963) ne dépassent pas les 15 %, le reste est composé de groupes issus de pays très variés (de l'Hexagone, d'Haïti, de la Dominique, de la République dominicaine, d'Inde, de Jamaïque, etc.). Sur les 40 000 habitants en partie français, on estime à un gros tiers le ratio d’immigrés venus de toutes les Caraïbes durant le boom immobilier des années 1980. Chacun ayant rapporté avec lui ses coutumes et traditions qui se sont enchevêtrées avec celles existantes.
Une palette colorée d’atmosphères
Ainsi, au gré de vos balades, votre voyage sera une perpétuelle mise en abyme, un voyage dans le voyage. Vous passerez d'une ambiance à l'autre, avec l'impression d'être transporté dans différents lieux et strates sociales : de l'apéritif à la marseillaise à la Marina Port Royale à Marigot, au lunch bohème-chic les pieds dans le sable à Orient Bay. De l'ambiance créole de Grand Case au côté Miami Beach de la Front Street de Philipsburg. Du marché caribéen coloré de Marigot à l'ambiance Las Vegas de Maho. Des gospels émanant des temples et églises aux panneaux lumineux indiquant les clubs de strip-tease. Des villas luxueuses des Terres Basses aux maisons délabrées de Sandy Ground. Saint-Martin, c'est un peu tout et son contraire. Un véritable melting-pot dispersé dans une urbanisation en patchwork.
La musique dans le cœur : ADN saint-martinois
Votre découverte de Saint-Martin sera musicale ! Que vous soyez d’un côté ou l’autre de l’île, la musique est omniprésente. Elle fait partie de l’ADN des habitants. Que ce soit dans la rue, dans les lolos comme à Grand Case, lors des barbecues du dimanche sur la plage comme à Mullet Bay, dans les cours d'école lors de la récréation, ou dans les beach bars comme au Karacter à Simpson Bay, la vie est rythmée en musique.
Vous passez devant des bars ou restaurants où l’on entend de la kompa (c’est la musique des bals et des fêtes des Haïtiens), le merengue (d’origine dominicaine et portoricaine), le reggae et ses variantes (le roots, le dub, etc.) ou encore la ragga (lancée par le célèbre U-Roy), la soca, le R'n'B. Les vieux airs de bel-air, du laghia (danse de combat) ou de la calenda (danse lascive), la biguine (probablement une danse congolaise venue aux Antilles par la voie espagnole), la valse, la mazurka piquée. Touffé yin-yin hier, zouk aujourd’hui sont là pour prouver que l’on se laisse vite emporter par le caractère très typé, et groovy des sons antillais. Le ragga et le zouk love grondent contre le nostalgique parfum musical du passé. En fin de semaine, la ferveur du gospel entraîne la communion des âmes et provoque l’intérêt curieux et respectueux du visiteur étranger. Le steel band est très célèbre à Saint-Martin. Sa base est cet instrument à percussion typique des îles, qui ressemble à une sorte de batterie en acier. Ils ont d'ailleurs leurs propres groupes, tels que The Gunslingers Steel Band qui se produit lors de manifestations festives.
L’éducation et la protection sociale
Côté français, les écoles publiques sont présentes de l'école maternelle au collège. En parallèle, il existe pléthore d'établissements privés de tous niveaux que les Français de métropole et les expatriés étrangers préfèrent généralement au public. La difficulté du service public étant de faire face à des élèves de différentes nationalités parlant peu ou prou le français. L’uniforme est de mise côté hollandais. La seule université est située en partie hollandaise. Sur la partie française, la loi française s'applique en termes de santé, de retraite, de cotisations sociales. Ainsi, toutes les institutions sont présentes (écoles, hôpitaux, professionnels de santé...).
Contrastes des lieux pour adultes
L'envers des Caraïbes se traduit par l'existence de lieux de contrastes. Les divertissements pour adultes sont autorisés du côté hollandais et ont même pignon sur rue, avec des clubs de danses érotiques où la prostitution est réglementée et même carrément des maisons closes, en revanche interdits côté français. À Simpson Bay, il n’est pas rare de voir un château gonflable et des enfants jouer en journée devant un établissement de nuit. Les nombreux casinos, comme le Sonesta dans la partie hollandaise, acceptent les touristes toute la journée, même en short !
Une précarité visible
En faisant le tour de l'île et en passant d'un quartier à l'autre, il est difficile d'ignorer les inégalités sociales qui caractérisent sa sociologie. Côté français, les quartiers populaires comme Quartier d’Orléans ou encore Sandy Ground ont mauvaise réputation. Ce ne sont pas non plus des coupe-gorge et il est inutile d'avoir des préjugés, la grande majorité des personnes qui y vivent sont charmantes et accueillantes. Seulement, comme dans beaucoup d'endroits du monde, il faut éviter de faire étalage de ses objets de valeur et de s'y promener la nuit. En somme, faire preuve de bon sens. Surtout, faire attention aux conducteurs de deux-roues qui s'amusent à doubler et cabrer sur leur roue arrière. Le wheeling est d'ailleurs le sport national !