Une culture pluriethnique bien tournée vers le christianisme
Les Antillais sont à 99 % descendants d’esclaves venus d’Afrique. Ces esclaves appartenaient à des ethnies différentes, ayant des organisations sociales diverses, et pratiquaient des religions bien distinctes les unes des autres (polythéisme, animisme, adoration des ancêtres de lignage, islam…). Les esclaves africains se trouvèrent soumis à l’influence de la religion catholique représentée par les colons. Cette influence a modifié un certain nombre de valeurs culturelles et de représentations religieuses. Contrairement à la France hexagonale, où l’on constate la désertification des églises depuis plus de vingt ans, la religion occupe une place importante dans le quotidien des habitants de Saint-Martin.
De nombreuses influences religieuses : une richesse à Saint-martin
Afin d’y voir plus clair, il convient de distinguer les principales obédiences dites traditionnelles : catholiques, anglicans, adventistes du 7e jour, protestants, méthodistes, musulmans (qui ont une mosquée à Philipsburg).
D’autres courants minoritaires, mais en expansion et souvent associés aux sectes, sont présents. Le Vaudou par exemple, principalement pratiqué par les populations d’origines haïtiennes. Selon des statistiques, sur les principales composantes de la population à Saint-Martin, on dénombrerait quelque 7 500 Haïtiens sur l’île, ce qui représente la plus forte communauté. En outre, 85 % des Haïtiens pratiquent le vaudou, souvent assimilé aux sectes, et qui pourtant rend un culte aux esprits. Cet éclatement du christianisme est la conséquence de la tendance religieuse des États-Unis des années 1970 qui, via une sur-médiatisation, a multiplié le nombre de ses branches.
L’époque des quimboiseurs non révolue ?
La sorcellerie est-elle encore pratiquée sur l’île ? Eh bien, tout porte à le croire… La sorcellerie est le résultat d'un brassage culturel mêlant influences amérindiennes, européennes, africaines et indiennes, donc pas étonnant que Saint-Martin soit sous cette influence. Certes, elle semble très minime et pratiquée dans un contexte très spécial. La religion occupe une place importante dans la vie des Saint-Martinois donc ne soyons pas surpris de rencontrer encore des quimboiseurs. Les grandes catastrophes et tout dernièrement le cyclone Irma ont réveillé ces croyances. Toute l’île était en prière avant et après le passage du monstre. Aurait-on jeté un sort à l’île en guise de mise en garde ? Vu les dégâts occasionnés par le cyclone et la vulnérabilité de l’île à faire face, c’est bien plus qu’une mise en garde… Dans le roman de Valérie Lieko, La Dame de Pique, les croyances amérindiennes des Tainos à Saint-Martin sont réhabilitées.
Les lieux de cultes et musique
Une spiritualité est souvent accompagnée de musique ! La culture pluriethnique et la grande immigration rendent les cultes plus vivants. Églises ou encore temples accueillent les fidèles au son des chants gospel. La musique dans la religion est bien marquée dans la tradition saint-martinoise. Ainsi, les airs de gospel s’échappent des églises les dimanches matin comme celle Marigot, ou encore l’église Marie-Étoile-de-la-Mer de Grand-Case et la charmante église de Cole Bay en partie hollandaise. Assister à une messe est une expérience en soi.