TASH KHAULI
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En face de l’entrée du caravansérail, se trouve celle du harem de Tash Khauli, le « palais de pierre », qui, jusqu’à récemment, servait aussi d’entrée au palais. Après quelques travaux, celui-ci est de nouveau accessible par son entrée habituelle, dans une ruelle à gauche juste après la madrasa Koutloug Mourad Inak. Citadelle au cœur de la ville intérieure, Tash Khauli, a été construit de 1831 à 1841. Derrière de hautes murailles, le khan se fit bâtir ce nouveau palais comprenant une salle d’audience, des bâtiments administratifs, les appartements royaux et un harem. Nurmuhamad Tadjikhan, le malheureux architecte qui signa ce superbe ouvrage, connut un sort peu enviable mais fréquent dans sa profession. Il eut l’insolence de dire au khan qu’il était impossible de terminer le palais en deux ans ; en représailles, le khan décida de le faire empaler. Son successeur promit sans doute d’être plus rapide, mais il mit tout de même huit ans à achever l’ouvrage. Les artisans du Khorezm étaient réputés pour la qualité de leurs décorations en majolique et leur travail du bois ; les iwan du harem, aussi bien que ceux de la salle des jugements et de la salle des audiences, sont la meilleure illustration de leur parfaite maîtrise. A partir de 1841, le « palais de pierre » devint la résidence principale du khan de Khiva.
Le harem. Ses cinq hauts iwan à simple colonne donnent sur une longue cour intérieure bordée d’une enfilade d’appartements d’été et d’hiver. Cinq iwan, un pour le khan et les quatre autres pour chacune de ses femmes… Le chiffre a fait rêver plusieurs générations de touristes, mais il est très classique et ne prend pas en considération les captives qui logeaient en vrac dans les pièces entourant la cour, ni les occasionnels droits de cuissage dont abusait le dernier khan, Asfandiar Khan. Les appartements du khan et de ses femmes présentent tous la même architecture : un haut iwan ouvert en direction du nord-est, pour éviter les cuisants rayons de soleil des mois d’été, et une petite pièce attenante censée garder une température supportable pendant les mois d’hiver. Les esclaves et les membres de la famille des femmes du khan vivaient dans les pièces et les petits iwan bordant la cour intérieure. L’ensemble fut décoré par les meilleurs artisans de l’époque, au talent desquels nulle partie de la construction ne semble avoir échappé : ni les fenêtres ajourées des pièces d’hiver, ni les colonnes de bois finement ciselé, ni les caissons de bois des plafonds peints de motifs géométriques. Les parois des iwan, entièrement décorés de majolique bleue et blanche, sont dus au maître artisan Abdoullah Djinn qui réalisa aussi la mosquée de l’Ark. La ressemblance de style est évidemment frappante, mais les proportions sont ici plus importantes. Là encore, les murs des iwan sont peints de couleurs froides alors que les plafonds présentent des couleurs chaudes. Les motifs de majolique des cinq iwan sont tous différents. Au fond du harem s’ouvre une salle au plafond soutenu par dix colonnes de bois ; elle abrite le musée de l’Artisanat. Pour accéder à la partie publique du palais où se trouvent la salle d’audience, la salle du trône et le tribunal, il faut ressortir et pénétrer dans la ruelle qui passe entre le harem et la madrasa Koutloug Mourad Inak. La porte se trouve un peu plus loin sur la droite.
La salle d’audience et le tribunal. A droite en entrant dans le palais, un corridor mène vers la salle d’audience, ou ishrat khauli. Le carrosse noir exposé au fond du couloir est un présent de Nicolas II à son vassal oriental, le dernier khan de Khiva, Asfandiar Khan. Celui-ci souffrait d’une maladie honteuse et son médecin, qui devait tenir à sa tête, lui aurait dit que la seule façon de se soigner était de consommer de la pucelle… Il avait l’habitude de circuler en ville dans ce carrosse, que les habitants avaient surnommé « la mort noire ». La salle d’audience est une cour carrée flanquée au sud d’un iwan à une colonne aux décorations tout aussi admirables que ceux du harem, toujours l’œuvre d’Abdullah Djinn, le génie qui réalisa également la décoration du mausolée Pakhlavan Makhmoud. Deux emplacements pour des yourtes permettaient de recevoir les invités en hiver. En traversant un dédale de corridors on débouche dans la salle du tribunal, ou arz khauli. Et pour ceux qui n’ont pas admiré les majoliques des iwan du harem ou de la salle de réception, celles de l’arz khauli offrent une époustouflante séance de rattrapage. La cour possédait deux sorties, l’une pour les acquittés, l’autre pour les condamnés. Le khan recevait parfois dans une yourte placée sur une élévation en brique au milieu de la cour. Au fond de la cour, une petite porte mène vers des galeries sombres où sont exposées portes et colonnes récupérées dans plusieurs monuments de Khiva.
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Avis des membres sur TASH KHAULI
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