LA MADRASA ET LE MINARET ISLAM KHODJA

Le plus haut minaret de Khiva (44,50 m) fut construit en 1910 par le vizir d’Isfandiar Khan, Islam Khodja. Il s’agit d’une des dernières réalisations architecturales islamiques en Asie centrale. Le minaret avait un triple rôle : religieux (le muezzin y appelle à la prière), militaire (comme le minaret Kalon de Boukhara, il constitue un poste d’observation idéal pour prévenir les fréquentes attaques) et celui d’être un point de repère idéal pour qu’on ne se perde pas dans le désert ni… dans une ville pleine de méandres. Sa forme élancée et ses anneaux colorés rétrécissant vers le sommet le feraient presque paraître plus grand que le minaret Kalon, alors qu’il lui cède encore près de 4 m. Pour avoir Khiva à vos pieds et une vue sur le désert environnant, prenez votre souffle, le minaret compte 120 marches. La madrasa Islam Khodja, bâtie en 1908, est de petite taille, seule la façade présente deux niveaux afin de s’harmoniser avec le puissant minaret. Le vizir Islam Khodja était un réformateur mais il avait le malheur de servir Isfandiar Khan à la réputation sulfureuse. Il réussit tout de même à construire un hôpital, à faire installer le télégraphe à Khiva, mais fut assassiné quand il tenta de réformer le système d’éducation. La madrasa abrite aujourd’hui le musée des Arts appliqués où sont exposés boiseries, tapis, tentures… On fait le tour de la madrasa par l’intérieur, en passant d’une cellule à l’autre. Avant de sortir, ne manquez pas, à gauche, la petite expo-vente de "bijoux anciens".

En tournant à droite après le minaret, on débouche dans une rue parallèle à la rue principale, elle aussi bordée de chaque côté de madrasas et menant au mausolée Pakhlavan Makhmoud. A droite, au commencement de la rue, la madrasa Atajanbay (1884) abrite un petit atelier de boiserie. Elle est flanquée de la madrasa Mazar-i-Sharif (1882), à laquelle elle est reliée par un passage intérieur. La madrasa Mazar-i-Sharif abrite également un atelier de boiserie et de sculpture sur bois. L’une comme l’autre sont très peu décorées, à l’exception de quelques jeux de briques vernissées vertes sur les portails.