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LE GOUR EMIR

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Autrefois perdu dans un quartier de petites ruelles, le Gour Emir (ou tombeau du souverain), mausolée de Tamerlan, fait aujourd’hui face à la rue du Registan. Une grande esplanade a été dégagée, recréant le plan originel et la « voie royale » pavée de dalles blanches qui, au XIVe siècle, reliait le Gour Emir au mausolée du Cheik Burhanaddin, dit Rukhobod. La dislocation de l’URSS a fait entrer la jeune république d’Ouzbékistan dans une nouvelle ère, mais l’a privée de ses idéaux et de son « héros » officiel, Lénine, un héros qui lui était culturellement et historiquement étranger mais qui était omniprésent. Ce vide idéologique permit la « renaissance » de Tamerlan, dont l’existence avait été soigneusement voilée d’ombre pendant soixante-dix ans. Une reconnaissance à la fois historique, culturelle et politique, qui donne à ce guerrier victorieux et insatiable sanguinaire la toute première place dans le panthéon du nouvel Ouzbékistan. Son mausolée est ainsi devenu l’un des points névralgiques du pays, le symbole de la grandeur et de la puissance de la nation ouzbek. A l’image d’un autre grand conquérant, Gengis Khan, Tamerlan voulait être enterré sobrement : « Juste une pierre et mon nom dessus », avait-il dit, et son tombeau avait été préparé dans une crypte à Shahrisabz, sa ville natale. Mais l’histoire en décida autrement. En 1401, Muhamad Sultan, petit-fils préféré de Tamerlan et son successeur désigné, fit construire un ensemble architectural à quatre minarets composé d’une cour intérieure bordée de quatre iwan et sur laquelle donnaient une madrasa à l’est et une khanaka à l’ouest. La madrasa était consacrée à l’éducation des fils de familles nobles destinés à travailler dans l’administration, une version timouride de l’ENA. Dans la khanaka, résidence des derviches, se trouvait aussi une mosquée à coupole. Aujourd’hui, seules les traces des fondations témoignent de ces constructions, mais on peut admirer le portail encore richement décoré sur lequel est inscrit en persan : « Construit par le faible esclave Mohamed, fils de Mahmoud, d’Ispahan », et, lui faisant face, une partie du mur de l’iwan fermant la cour intérieure du coté sud et derrière lequel se dresse le Gour Emir. Lorsque, en 1403, Muhamad Sultan, encore jeune, périt lors d’une campagne en Perse, Tamerlan fit construire ce mausolée, le plus beau qui soit, pour celui en qui il avait vu son successeur. Lorsque le premier dôme fut achevé, Tamerlan le jugea trop petit, le fit détruire et ordonna la construction d’un nouveau dôme, plus grand, qui fut terminé en moins de deux semaines. Ruy Gonzales de Clavijo raconte comment les ouvriers y travaillaient jour et nuit, et décrit Tamerlan, malade et en litière, venant en personne par deux fois surveiller les travaux. En février 1405, Tamerlan mourut à son tour et son corps, embaumé de musc et de camphre, fut temporairement et secrètement enterré dans la khanaka à côté de son petit- fils. Ce n’est que quatre années plus tard, quand les luttes de succession furent réglées, que les dépouilles royales rejoignirent leur résidence actuelle dans la crypte du mausolée. A cette occasion, on enterra aussi le maître spirituel de Tamerlan, le cheik Mir-Said-Bereke. Tamerlan y repose à ses pieds comme il l’avait souhaité. La légende prétend que, pendant les premières années, suivant son enterrement, on entendit toutes les nuits le souverain crier de l’intérieur de son tombeau royal, et ce jusqu’à ce que tous les savants, astronomes, architectes et artisans, qu’il avait amenés de force à Samarkand au gré de ses conquêtes, soient rentrés chez eux. Quand tous ces prisonniers ont été libérés, l’empereur trouva enfin le repos. Par la suite, d’autres Timourides vinrent le rejoindre, dont deux fils de Tamerlan, Shakhrukh et Miranshakh, ainsi que son petit-fils Oulough Begh. Ce dernier apporta aussi des modifications à l’ensemble architectural. Il fit rajouter une galerie par laquelle on accède aujourd’hui au mausolée et entama l’édification d’un autre mausolée, dont il ne reste que des ruines, et une crypte que l’on peut voir derrière le Gour Emir. C’est aussi Oulough Begh qui rapporta de Mongolie le bloc de néphrite qui recouvre la tombe de Tamerlan, et qui fit entourer les dalles mortuaires d’une barrière en marbre ajouré. Comme toutes les constructions de Tamerlan, le Gour Emir est grandiose. Les volumes, simples, sont de taille imposante. Le dôme extérieur est haut de 32 m et une inscription soufie haute de 3 m entoure sa base : on y lit : « Allah est le seul Dieu et Mahomet est son prophète ». Sur ce tambour repose une coupole étirée, de 12,50 m de haut et de 15 m de diamètre, entièrement couverte de briques glacées de couleur bleue que soixante-quatre nervures parsemées de losanges jaunes et bleu nuit semblent étirer vers le ciel. L’intérieur du mausolée est encore plus somptueux : d’abord le vert translucide des parois en onyx, autrefois rehaussé de décorations en or et lazurite, plus haut des inscriptions coraniques bleu et or qui enserrent la salle, enfin la coupole que les décorations géométriques d’or sur fond bleu tendre rendent « pareille au firmament », selon les mots de l’historien Cheref-ad Din. Au centre, sept dalles funéraires, dont celle de Mir-Said-Bereke, le maître spirituel de Tamerlan, d’où s’élève une perche à laquelle est accrochée une queue de cheval, indiquant la tombe d’un saint. A ses pieds, la dalle funéraire de Tamerlan, en néphrite, est couverte de nombreuses inscriptions énumérant les ancêtres de « l’Emir de fer ». Cette généalogie détaillée souligne sa parenté avec Gengis Khan et remonte à un certain Bouzanjir, fils de la vertueuse Alavanka et d’un rayon de lumière. La pierre tombale est fendue en son milieu : c’est, dit-on, Nadir Shah qui, lors de ses campagnes au XVIIIe siècle, voulut l’emporter en Perse et la brisa croyant qu’elle recelait les richesses de Tamerlan. Les autres tombes sont celles de Muhamad Sultan, le petit-fils de Tamerlan, Oulough Begh, son fils, Shah Rukh et Miranshah, deux autres fils de Tamerlan. Les véritables tombes sont dans une crypte fermée aux touristes. S’il n’y a pas trop de monde au moment de la visite, il est possible de demander au gardien, moyennant un léger pourboire, d’ouvrir la porte qui y mène. Dans la crypte, la dalle funéraire de Tamerlan est elle aussi brisée.

Dans la cour à droite de l’entrée, le Kok Tash est un bloc de marbre d’environ 3 m de long et de 1,50 m de large sur lequel reposait le trône de Timour. La coutume voulait que ce soit sur cette pierre, aux pouvoirs magiques, que soient couronnés les khans de Boukhara. « Tombée du ciel, elle n’aurait pas laissé un faux khan ou un khan sans ascendance authentique s’approcher d’elle », nous dit Eugène Schuyler.

La ville de Samarkand serait sillonnée de souterrains. L’un d’eux partirait du Gour Emir et mènerait au Registan. Lors du Ramadan ou peu avant Navrouz, quelques mollahs vont en procession à travers les souterrains de la ville. Vêtus de blanc et en sandales, ils s’éclairent aux bougies et, bien sûr, refusent que les touristes les accompagnent.

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