Porto Rico ou Puerto Rico ?
Il ne s’agit que d’une question de français. Les deux appellations sont tolérées dans la langue de Molière, bien que l’orthographe Porto Rico ait la préférence de l’Académie française. C’est donc celle que nous avons retenu dans ce guide, excepté dans les expressions espagnoles bien sûr. Le nom officiel de ce territoire des Caraïbes est le Commonwealth of Puerto Rico, souvent abrégé en Puerto Rico. La langue française emploie (à tort) le mot Porto, qui vient en fait du portugais et qui signifie port. Difficile de trouver une explication à cette incohérence : Porto Rico n’a jamais connu d’administration portugaise, et ce sont les Espagnols qui l’ont bien baptisée Puerto Rico, puerto signifiant port en espagnol. Difficile de savoir également pourquoi dans certains cas, les noms de ville ou de pays sont traduits ou pas. Pourquoi la langue française n’a-t-elle jamais traduit New York, Los Angeles, Brasilia alors qu’elle le fait pour London, Roma, Perugia et pour Puerto Rico, devenus donc dans l’ordre Londres, Rome, Pérouse et Porto Rico ? Bref, vous ne serez pas surpris si un Portoricain s’étonne de voir écrit « Porto Rico » sur la couverture de votre guide.
Côté terre
Comme beaucoup d’îles de la région, Porto Rico n’est en rien une terre plate. Elle présente des paysages essentiellement montagneux et vallonnés. Et comme la plupart de ses voisines, elle est née de l’activité volcanique, il y a plusieurs millions d’années. Vous pouvez donc distinguer 3 types de terrain : d’étroites plaines côtières, les montagnes du centre, la Cordillera central (la plus haute chaîne de l'île qui s’étend d’est en ouest), et la région du karst, ce paysage façonné dans des roches solubles carbonatées appartenant aux formations rocheuses.
En plein cœur de l’île, domine le Cerro de Punta à 1 338 m, le pic le plus haut du pays. Près de la pointe orientale de l'île, la sierra de Luquillo s'élève à 1 065 mètres (pic d'El Yunque). Le Karst Country (pays du Karst), comme l’appellent ses habitants, se trouve le long de la côte nord, au nord-est de Mayagüez, dans les collines situées entre Manatí et Quebradillas. Le bassin de Caguas, dans la vallée du Grande de Loíza, au sud de San Juan, est densément peuplé et cultivé. Au sud d’Arecibo, vous pouvez visiter de nombreuses caves et apercevoir pléthore de mogotes, des collines résultant de l’érosion d’un mont, d’un ancien fond marin suite à des mouvements de la croûte terrestre.
Côté végétation, le nord de l'île est en partie couvert de forêts tropicales, tandis que les épineux et les broussailles prédominent dans le sud, beaucoup plus sec. La végétation originelle a globalement disparu avec l'exploitation agricole au XXe siècle. Certaines zones dans les montagnes ont été reboisées à partir des années 1950 et transformées en réserves forestières.
Côté mer
Porto Rico comporte une cinquantaine de rivières qui descendent dans l’océan Atlantique ou la mer des Caraïbes. Aucune d’entre elles n’est navigable, mais certaines, aménagées, permettent de produire de l’électricité, d’approvisionner les villes en eau et d’irriguer les cultures. La grande majorité trouve sa source dans les montagnes. En raison de la forme très particulière de l’île, elles sont courtes. La plus longue des rivières permanentes, Río Grande de Loíza, mesure tout de même 64 km. Avec Grande de Arecibo, Grande de Añasco et La Plata, ces cours d’eau s’écoulent de l'intérieur vers les côtes nord et ouest. Au Sud, les rivières sont à sec quasiment toute l'année, mais le sol reste relativement fertile grâce à des réserves alluvionnaires.Il existe de plus quelques rivières souterraines, qui constituent de vastes réservoirs d’eau fraîche. Les précipitations sont plus importantes sur le versant nord des reliefs montagneux. Le relief accidenté donne naissance à de superbes cascades, en particulier dans le parc national El Yunque ou encore dans celui de Toro Negro. Du côté du relief purement marin, les vents, les courants, les marées et les mouvements sismiques ont créé autour de Porto Rico quelques points particulièrement remarquables, dont ne manqueront pas de profiter les amateurs chevronnés de plongée. Autour de l’île de Culebra notamment, il existe une formation parfaite de cavernes souterraines. Les abords de Porto Rico plongent très vite en eau profonde. L’île se trouve en effet à moins de 160 kilomètres au sud d'une profonde dépression : située au nord-est de la République dominicaine, la fosse de Porto Rico, qui longe plus ou moins parallèlement l’ensemble de la côte nord, plonge à 9 218 mètres et constitue le point le plus profond de l'Atlantique. Au sud, les profondeurs marines atteignent 5 100 m.
Les petites îles et les plages
Outre l’île principale, Porto Rico regroupe également des petites îles : à l’est Isla Mona, et à l’ouest, les îles de Vieques et Culebra. De ces sœurs, Mona est à l’écart des autres, située à 66 km des côtes ouest et à seulement 41 km de la République dominicaine. Rattachée à la ville de Mayagüez, on ne lui compte pas d’habitants permanents, c’est pourquoi elle demeure l’île la plus sauvage du pays. Vieques et Culebra, situées toutes deux à une vingtaine de kilomètres de l’île principale, sont les plus visitées. Vieques, tout en longueur, est la plus grande étendue de terre de ce qui formait, autrefois, les îles Vierges espagnoles. Ces trois petites îles rattachées à Porto Rico, sont vallonnées, verdoyantes, et entourées d'étroites plaines côtières, avec des plages toutes aussi idylliques les unes que les autres. Porto Rico s’enorgueillit d’ailleurs de pouvoir offrir à ses visiteurs plus de 300 plages à découvrir ! Avec 430 km de côtes, et un relief diversifié, il est vrai que le choix est vaste : Flamenco Beach à Culebra, Playa Sucia à Cabo Rojo, Luquillo Beach, Playa de Boquerón, Playa de Isla Verde, El Escambrón à San Juan, La Chiva et Bahia Mosquito, Playa Higüero, La Esperanza, Playa Azul… pour n’en citer que quelques unes, parmi les plus réputées. Entre falaises et longues plages sauvages accessibles par des sentiers sablonneux, mangroves, récifs coralliens et une multitude de criques loin de la foule, de superbes piscines naturelles aux eaux cristallines, des plages au sable doré, noir ou blanc, bordées de cocotiers, des plages à vagues ou aux eaux tranquilles, les déclinaisons peuvent varier à l’infini.