Découvrez les Açores : Géographie

Avant même d’évoquer la géographie des Açores, il est important de situer ces 9 îles sur le globe ! Même si on entend régulièrement parler de son anticyclone, il n’est pas si facile de localiser ce petit bout de terre. L’archipel se trouve en plein milieu de l’océan Atlantique nord, à 1 600 km à l’ouest du Portugal et à 2 400 km à l’est du continent nord-américain. D’origine volcanique, les Açores font partie de la Macaronésie, un ensemble d’îles comprenant également les Canaries, le Cap-Vert et Madère. On y observe donc des similitudes géologiques, mais aussi au niveau de la faune et de la flore. L’archipel s’étend sur près de 600 km et sa superficie totale est de 2 333 km². Trois groupes géographiques se distinguent : le groupe oriental (São Miguel et Santa Maria), le groupe central (Terceira, Graciosa, São Jorge, Pico et Faial) et le groupe occidental (Flores et Corvo). Partons maintenant à la découverte de leurs spécificités géographiques.

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Terres de contrastes

Tout au bout de l’Europe, les Açores sont bercées dans le tumulte de l’Atlantique. D’origine volcanique, ces 9 îles offrent un caractère singulier et des paysages magnifiques. Partout le bleu de l’océan et des hortensias, le blanc de l’écume et des façades et les nuances de vert des prairies. Un havre de paix, bucolique et écologique. Un mélange de plaines paisibles, de panoramas lunaires, de volcans embrumés, de ravins abyssaux, de lacs et de cascades. C’est la localisation de l’archipel sur la dorsale médio-atlantique qui explique cette diversité de décors et son caractère volcanique. Proche du point de jonction de trois zones tectoniques : la plaque nord-américaine, la plaque eurasienne et la plaque africaine, coulées de lave, cônes de scories, caldeira, pics culminant à plus de 1 000 mètres caractérisent les Açores. Les paysages sont spectaculaires, de la caldeira de Sete Cidades aux 2 351 m du mont Pico, plus haut sommet du Portugal, sans oublier les côtes de basalte déchiquetées et les lacs majestueux au pied des volcans aux couleurs fabuleuses.

Un peu d’histoire…

La Macaronésie fait référence à la mythologie grecque et signifie « îles fortunées » ou « île des Bienheureux ». Ce terme était utilisé par les géographes grecs pour désigner des îles mythiques où était situé le séjour des morts au-delà des Colonnes d'Hercule, que l'on assimile au détroit de Gibraltar. La Macaronésie est née d’une dynamique volcanique dite du Hotspot (selon des géologues allemands de l’université de Kiel). Au cœur de l’histoire de la péninsule ibérique, cette région océanique et insulaire, charnière entre l’Europe et l’Afrique, l’Atlantique et la Méditerranée, est un terrain de recherche qui excite les géographes depuis des siècles. Mélange d’éléments botaniques, fréquence des tremblements de terre… ces éléments fascinent. Les îles des Açores, situées plus à l'ouest et au nord ont (sauf Santa Maria, où la découverte de couches sédimentaires accrédite sa formation pendant le miocène) émergé en conséquence après les Canaries, après Porto Santo, après Madère, vers le tertiaire moyen. Tout cela remonte à environ 4 millions d’années pour São Miguel, 3,7 millions pour Terceira, 2,5 millions pour Graciosa, 0,6 environ São Jorge et Faial, et guère plus de 270 000 ans pour Pico, la cadette.

Des îles explosives

Sauf dans le groupe occidental, la sismicité a toujours été importante, principalement à Pico et à Faial. En effet, ces îles sont situées dans la région très délicate évoquée précédemment où trois zones tectoniques se rencontrent, en forme de T : la plaque nord-américaine (Flores et Corvo, dont le relief indique une orientation nord-sud), la plaque eurasienne (Graciosa, São Jorge, Terceira et São Miguel) et la plaque africaine (Faial, Pico, Santa Maria et les Formigas). Ainsi, les deux îles occidentales, attirées vers l’ouest, se séparent du reste de l’archipel à raison d’environ 2,50 cm par année.

L’exemple de São Miguel permet de mieux comprendre la spectaculaire géologie de l’archipel ; l'île est composée de sept complexes volcaniques bien définis, même si les chiffres sont contestés par divers spécialistes : Nordeste (basaltique), actif entre 4,2 et 1 million d’années ; Povoação (basaltique puis trachytique), entre 3,2 millions d’années et 650 000 ans ; Sete Cidades (basaltique puis trachytique), depuis 250 000 ans ; Fogo (idem), depuis 200 000 ans, toujours en évolution ; Furnas (trachytique), actif depuis environ 200 000 ans ; et Dos Picos (basaltique), depuis 50 000 ans environ. Il faut savoir que Sete Cidades était auparavant séparé par un canal du reste de l’île, à laquelle il s’unit par accumulation de basalte, il y a environ 50 000 ans.

Deux types d’activités volcaniques

La première, de type explosif, a formé les caldeiras, comme à Faial par exemple ou à São Miguel ; le volcan s’est en fait effondré sur lui-même, formant un cratère évasé où reposent souvent aujourd’hui quelques lacs en apparence paisibles. Les caldeiras sont constituées de trachytes, à part Corvo, basaltique, et Graciosa, trachytique mais composée aussi d’épisodes basaltiques (effusifs).

La seconde, de type effusif, a entraîné des coulées de lave et a formé les mistérios (mystères) au nombre de quatre à Pico (deux au sud : Mistérios de São João et de Silveira, et deux au nord : Mistérios de Santa Luzia et de Prainha) notamment ; les biscoitos (biscuits), paysages déchiquetés de basaltes noirs qui se dressent au bord de la mer (on y a généralement aménagé des piscines « naturelles ») ; et les fajãs, au nombre de 54 à São Jorge, sortes d’avancées relativement planes, nées de l’effondrement des falaises. Ces conditions géographiques, en apparence peu avantageuses, et causes de grandes catastrophes dans l’histoire de l’archipel, ont néanmoins permis aux hommes de survivre : les premiers habitants s’installèrent par exemple sur les fajãs pour cultiver café, banane ou pomme de terre, grâce à un climat plus doux et moins soumis aux vents violents. La terre volcanique est très fertile : à Pico, à Graciosa ou à Terceira, on a pu cultiver du café ou du vin, notamment. Et puis, surtout, l’abondance du basalte a encouragé l’émergence d’une architecture bien spécifique, tant religieuse que civile, jusque dans les adegas, ces caves en pierres traditionnelles qu’on peut voir au nord de Pico.

Une région ultrapériphérique

Les Açores font partie des régions ultrapériphériques (RUP) de l’Union européenne. Parce qu’elles se trouvent éloignées du continent européen, ces zones bénéficient d’un statut particulier. Évoquées dès 1992 dans le traité de Maastricht, c’est en 2009 qu’elles ont réellement été définies avec l'article 349 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne. Les régions ultrapériphériques doivent faire face à un certain nombre de difficultés compte tenu de leurs caractéristiques géographiques. Par exemple, leur éloignement, leur insularité, leur faible superficie, leur relief et leur climat difficiles sont autant d’éléments qui en font des entités particulières. Ces éléments limitent les potentialités de leur développement. Le statut de RUP permet par exemple aux Açores de jouir de certains avantages concernant la TVA intracommunautaire, de bénéficier d'aides d'État pour le développement…

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