Découvrez les Açores : Environnement

L'archipel des Açores possède une situation biogéographique qui lui confère une extrême diversité, au carrefour de trois plaques tectoniques (africaine, américaine et eurasiatique). Si le volcanisme a façonné les paysages, l'Homme a également transformé les milieux. Les forêts primaires de lauriers ont largement régressé suite à des coupes, l'introduction d'espèces exogènes ou encore les pâturages. La prévention des pollutions agricoles et la gestion des déchets sont des sujets d'importance. L'archipel a été distingué comme l'une des meilleures destinations en matière de tourisme durable (certification par Earthcheck en 2017). De fait, le visiteur pourra découvrir la biodiversité exceptionnelle des îles, au sein des espaces protégés, ouverts à l'écotourisme. Les Açores font également partie de ces territoires insulaires qui ont décidé de transformer leurs contraintes en opportunités. L'archipel a ainsi engagé une transition énergétique fondée sur les énergies renouvelables et l'innovation.

Eoliennes au Açores © Yulia-B - iStockphoto.com.jpg

Une biodiversité fragile et des espaces protégés

L'archipel possède une exceptionnelle biodiversité, terrestre et marine, associée à des paysages contrastés, marqués par l'insularité et le volcanisme. La laurisylve, forêt primaire peuplée d’espèces endémiques, subsiste dans certaines parties des îles Pico, Terceira, et São Miguel. Elle a subi depuis le XVe siècle une série de coupes liées aux constructions, à l'agriculture et l'élevage, mais aussi à l'introduction d'espèces allochtones. Les navigations marchandes ont favorisé l'introduction de plantes exotiques, qui se sont acclimatées et que l'on retrouve dans les jardins et les milieux naturels. Ainsi en est-il de l’hortensia, originaire d'Asie, utilisé pour borner les parcelles agricoles et devenu le symbole de l'archipel. Les plantations de cryptomeria japonica ou cèdre du Japon sont un exemple emblématique de ces introductions qui fragilisent les espèces endémiques. Le territoire présente également une grande variété de monts sous-marins, dont des volcans actifs, qui abritent une biodiversité remarquable. Les îles constituent un sanctuaire pour de nombreuses espèces de cétacés (cachalots, baleines à bec, dauphins) qu'il est possible d'observer en mer avec des organismes d’écotourisme. Chacune des neuf îles possède un parc naturel, qui regroupe différentes zones de protection (dont réserve naturelle, zone forestière de loisir, zone Natura 2000, monuments naturels). Le territoire comprend également un Géoparc composé de 121 sites géologiques (lacs de cratère, caldeiras sèches, fumerolles, sources géothermales). Il a pour vocation la protection de ce patrimoine, mais aussi la sensibilisation à l'environnement. Les Açores possèdent une vingtaine de centres d'interprétation. Vous trouverez ci-après quelques-uns des trésors naturels de l'archipel :

La réserve naturelle Lagoa do Fogo (São Miguel), zone Natura 2000, protège un lac de cratère, entouré d'une végétation endémique (genévrier, laurier des Açores)

La cascade de Caldeira Velha (São Miguel) : située à la périphérie de la réserve Lagoa do Fogo, abrite des espèces floristiques endémiques, une magnifique cascade et des piscines naturelles d'eau chaude

La réserve naturelle de l'îlot de Vila Franca do Campo (São Miguel) permet la découverte d'une biodiversité marine exceptionnelle et l'observation d'oiseaux (puffin cendré). Elle abrite aussi des forêts de bruyères et de saules.

La réserve naturelle Caldeira de Faial (Faial) abrite un vaste cratère entouré d'hortensias et d'espèces endémiques.

La réserve forestière de Pinhal da Paz (São Miguel) permet de découvrir toute une flore exotique.

Le cratère de Sete Cidades (São Miguel) abrite une grande diversité floristique, parmi laquelle des espèces endémiques (genévrier, angélique ligneuse, houx des Açores)

La zone de protection spéciale du Pico da Vara (Sao Miguel) ravira les passionnés d'ornithologie. Elle abrite plusieurs espèces endémiques dont le Bouvreuil des Açores, inféodé aux espèces végétales indigènes de São Miguel.

Pâturage et labourage

Les Açores sont réputées pour leur production laitière et fromagère. Terceira est connue pour ses verts pâturages où vivent les ruminantes (elle est d'ailleurs dénommée « l'île aux vaches »). Pas d'étable pour ces dames qui restent toute l'année dans les prés, les éleveurs se déplaçant jusqu'à elles avec une trayeuse mobile. Cette forme d'élevage n'est cependant pas dénuée d'impacts environnementaux : consommation d'eau, déforestation et occupation du sol pour le pâturage et les cultures fourragères, émissions de méthane, rejet d'azote et de phosphore dans les milieux naturels. Ainsi le lac de Furnas connaît-il – comme d'autres – des problèmes d'eutrophisation. Le Furnas Research and Monitoring Center met en lumière les problématiques liées aux pollutions agricoles et les solutions mises en place (acquisition de terre, traitements biochimiques et mécaniques des eaux). L'archipel a su cependant faire perdurer depuis le XIXe siècle une culture ancestrale de la vigne, classée en 2004 au patrimoine mondial de l’UNESCO (île de Pico). Les vignes sont plantées dans les champs de lave, au niveau de fissures, et protégées par des murets de pierre volcanique. São Miguel abrite quant à elle des plantations de thé, cultivées depuis le XVIIe siècle, sans pesticides ni produit chimique.

Quand l'incinération des déchets nuit au recyclage

La gestion des déchets a longtemps reposé sur la mise en décharge et l’envoi de déchets vers le continent pour recyclage. Le choix a été fait par la suite d'installer un centre d'incinération à Terceira afin d'éviter l'enfouissement des déchets. Or cela a freiné la démarche de réduction à la source et de recyclage (notamment des biodéchets). En effet, pour fonctionner efficacement, un incinérateur doit traiter une quantité constante de déchets, ce qui n'incite pas à développer l'économie circulaire. C'est précisément ce que montre une étude publiée en 2019 par l'ONG Zero Waste. À Terceira, le taux de recyclage des déchets municipaux n'a augmenté que de 1 % entre 2016 et 2017, atteignant 24 %, encore loin de la cible de 55 % visée pour 2025. Le projet d'un nouvel incinérateur, sur l'île de São Miguel, n'apparaît pas non plus pertinent et suscite des protestations locales.

Une transition énergétique fondée sur les énergies renouvelables

L'archipel, isolé, est dépendant des importations d'énergies fossiles, émettrices de gaz à effet de serre. Les Açores font partie des 26 territoires insulaires européens à s'être lancés en 2019 dans la transition énergétique. Un engagement qui va de pair avec l'objectif du Portugal d'atteindre la neutralité carbone en 2050, en vertu des Accords de Paris. L'archipel fonde ses actions sur le développement des énergies renouvelables (hydroélectricité, solaire, géothermie). Pour cela, il s'appuie notamment sur une innovation en matière de stockage d'énergie (batteries lithium-ion titanate). Cette technologie, appelée Wärtsilä, a été initiée en février 2020 sur l'île de Graciosa. Elle devrait permettre de stocker la production d'énergie éolienne et solaire et contribuer à atteindre une part d'énergie renouvelable de 65 % dans l'île, et ce, au détriment des énergies fossiles (diesel).

Depuis 2022, la part des énergies renouvelables dans la production d'énergie ne cesse d'augmenter aux Açores : elle atteignait déjà les 40 % de la production d'énergie en 2023, et devrait atteindre les 50 % dans tout l'archipel d'ici 2025. Cette croissance significative s'explique par l'ouverture de nouvelles centrales géothermiques, notamment sur les îles de Sao Miguel et Terceira, et le développement des énergies éolienne et solaire. L'objectif du gouvernement est de parvenir à 100 % d'énergies renouvelables d'ici 2040.

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