Tupilak
Littéralement « esprit » ou « âme d'un ancêtre », les tupilaks représentent un fort symbole de la culture ancienne des Inuits du Groenland. Autrefois les tupilaks faisaient référence à une force spirituelle néfaste et étaient utilisés comme des outils de vengeance contre des ennemis. Au cours d’un rituel secret, le chaman (angakoq) lui insufflait alors la vie grâce à des incantations. Mais ne soyez pas effrayé, les tupilaks d’aujourd’hui sont inoffensifs ! L'esprit peut prendre des formes très variées, car il s'inspire souvent de différentes parties d'animaux : ainsi, il peut avoir une tête d'ours, un corps de phoque, des pattes de renard... Devenus objets d'art et objets souvenirs, ils sont fabriqués aujourd'hui à partir de divers matériaux tels que le bois de renne, la pierre ou l'ivoire. Vous en trouverez dans toutes les boutiques-ateliers du pays avec la possibilité aussi de visiter les ateliers. Prenez garde toutefois, il est interdit d'exporter ceux en ivoire. Les tupilaks sont également très appréciés par les amateurs d’art du monde entier, en particulier ceux en provenance de l’est, réputés pour leur finesse. Certains pensent même qu’ils ont inspiré des artistes tels que Picasso. Pensez à faire un tour dans les ateliers artisanaux qui se trouvent dans la plupart des villes et des villages : une formidable occasion pour voir les sculpteurs en plein travail, mais aussi d’acheter directement ses pièces à l’artisan.
Ulu
Très courant, vous trouverez un peu partout le traditionnel ulu (prononcez « oulou »). Il s'agit d'un couteau ancestral en forme de demi-lune réservé aux femmes afin d'enlever et de nettoyer la peau des animaux, mais aussi pour cuisiner. Sa forme permet des gestes, une force et une précision impossibles avec la lame droite d'un couteau européen. Traditionnellement, le ulu était fait de bois de renne pour le manche et d'une lame coupante en silex ou ardoise (dû au manque de métal dans l'Arctique), mais le manche pouvait aussi être fait en os ou en bois. Aujourd'hui, le manche est toujours fait en bois ou en ivoire, mais la lame est en acier. Le ulu est un joli objet à rapporter en souvenir. Toutefois, prenez garde encore une fois aux conditions d’exportation.
Masques, bouche-plaies et poupées
Pourquoi ne pas y associer un masque en bois (souvent originaire de la région de Tasiilaq) porté lors de danses communautaires ou de pièces de théâtre ? Ils sont de véritables créations en bois, parfois rehaussés d’incrustations de fourrure ou en cuir orné de dents d’animaux et de plumes d’oiseaux. S'ils expriment souvent une grimace, une angoisse ou une douleur, ils ne sont parfois que pure abstraction. Plus rares, les bouche-plaies qui sont des bouchons à tête d’homme, de femme ou d’esprit, fabriqués dans du bois flotté, et qui étaient utilisées afin d’obstruer une cicatrice sur un animal marin blessé par un harpon ou une balle. Le sang était donc conservé, la chair non contaminée par l’eau salée et la dépouille ne coulait pas. Les poupées et les figurines anciennes, quasi introuvables de nos jours, étaient sculptées dans le bois et enrobées de peau de phoque et de plumes d’oiseaux. Fragiles, peu ont résisté au temps et vous pourrez surtout en observer dans certains musées.
Vêtements et accessoires
Si le souvenir le plus prisé reste le tupilak, fabriqué à la main et réputé pour ses pouvoirs magiques, les vêtements chauds des Inuits sont une valeur sûre. Aujourd’hui encore ils surpassent en qualité nombre d’équipements sophistiqués. Les Groenlandais s’habillent à la mode européenne sauf en hiver où certains continuent par exemple à porter des bottes traditionnelles (kamik) en peau de phoque, imperméables et solides, dans lesquelles on glisse du lichen entre les semelles. Les accessoires à base de peau de phoque sont réputés de très bonne qualité à la boutique The Great Tannery à Qaqortoq où vous trouverez un large choix de vêtements ou d’accessoires. Les hommes portent fréquemment la tenue traditionnelle pour la chasse, dont le fameux pantalon en ours polaire et l’anorak en peau de renne qui empêchent la transpiration, dangereuse dans les régions polaires. Les sous-vêtements étaient autrefois en peau d’oiseau, dont un string visible au Musée national de Nuuk ! Les femmes continuent quant à elles, lors des jours de fête, à porter le costume traditionnel constitué de cuissardes, short en peau de phoque, collier de perles, le tout minutieusement brodé et décoré. Le costume de l’est diffère de celui de l’ouest, avec une signification particulière attribuée à chaque couleur. L’anorak blanc et le pantalon noir restent le costume de fête des hommes, il est possible d’en commander un sur mesure à la boutique Mersortarfik à Ilulissat. Toutes ces pièces sont visibles dans les musées, dont le Musée national de Nuuk, mais surtout au Kittat Economusée de Nuuk consacré à cette tradition et où il est également possible de commander ou de louer son propre costume. En raison de son prix et de son travail d’une finesse exceptionnelle, il est plus rare d’opter pour le costume traditionnel en cadeau souvenir.
Les peaux de bœuf musqué et autres accessoires en laine du même animal (gants, bonnets, écharpes, plaids, pelotes, etc.) connaissent aussi leur petit succès, sans oublier non plus ses magnifiques cornes.
Pierres et autres idées
Les bijoux réalisés à partir d'os ou de pierres précieuses (stéatite, or, tugtupite…) directement inspirés des symboles inuits demeurent aussi des inconditionnels. Certaines boutiques comme celle de Glacier Shop à Ilulissat vendent de magnifiques semi-pierres précieuses, et même une à Paris dans le 11e arrondissement du nom de La Roche Mère (Pierres du Groenland). Pourquoi ne pas sinon ramasser vous-même des pierres géologiques dans le sud du pays ?
Parmi les autres idées d'objets à rapporter lors de votre voyage : du thé ou de la confiture à partir de fleurs groenlandaises, des épices, des statues et figurines sculptées dans du bois de renne ou en stéatite, du saucisson de renne sous vide, un CD de musique groenlandaise, un beau-livre photo…
Pour les amateurs d'art, la galerie Glas & Ramme à Nuuk peut se révéler une formidable opportunité pour commencer à collectionner de l'art inuit. Vous y trouverez des peintures, des lithographies, des gravures, des affiches, des aquarelles, des gravures sur bois, des cartes, des encadrements, des photos et bien d'autres choses !
CITES et le droit à l’exportation
La Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d'Extinction, connue par son sigle CITES (Convention on International Trade in Endangered Species) ou encore comme la Convention de Washington, est un accord international entre États. Elle a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent. Le tableau CITES ci-joint vous aidera à comprendre de manière synthétique ce que vous avez le droit ou non d’exporter. Rappelez-vous que l'exportation illégale ou l'impossibilité d'obtenir un permis peut entraîner la confiscation des biens et une amende. Les espèces non couvertes par la CITES dans le tableau indiquent qu’elles ne sont pas menacées. Toutefois, il est à noter que l'autorisation d'exportation de certains produits par la CITES n'implique pas forcément l'autorisation d'en rapporter dans votre pays qui ne possède pas toujours la même législation. Renseignez-vous.