Découvrez l'Espagne : Population

Avec une densité de 93,14 habitants au km², l’Espagne présente l’une des plus faibles densités de population au niveau européen. Mais le pays est surtout marqué par une urbanisation croissante (70 % de la population) quand dans le même temps, de nombreuses régions comme les provinces de Soria et Teruel se sont vues vidées de leurs habitants. Déséquilibrée dans la répartition géographique de ses habitants, l’Espagne voit aussi sa population vieillir en affichant un indice de fécondité de 1,1 par femme, le plus faible avant Malte (contre un indice de 3 en moyenne en 1975). Un vieillissement qui devrait s’accentuer dans les années à venir puisque l’on estime qu’en 2050, les plus de 65 ans devraient représenter plus de 30 % de la population, contre 17 % à l’heure actuelle. Longtemps terre d’émigration, l’Espagne est devenue un pays d’immigration à partir des années 90. Et ces derniers représentent aujourd’hui un peu plus de 11 % de la population. 

Urbanisation croissante...

Les spécialistes estiment que l’Espagne du XVIIe siècle était peuplée d’environ 7 millions d’habitants. La croissance de sa population a d’abord été lente, avec 10,5 millions d’habitants en 1800 puis s’est accélérée au XXe siècle pour atteindre 23,5 millions en 1930 et plus de 30,5 millions en 1960. En janvier 2020, l’Espagne comptait désormais plus de 47,65 millions d’habitants, selon une étude de l’INE (Instituto Nacional de Estadística) qui estimait que le pays devrait gagner un million d’habitants supplémentaires dans les quinze prochaines années et plus de trois millions d’ici les années 2070. Avec une densité de 93,14 habitants au km², c’est l’un des pays qui présente la plus faible densité de population si l’on se réfère à la majorité des autres pays de l’Europe occidentale. Mais plus que cette faible densité, ce qui la caractérise au premier chef, c’est une distribution très déséquilibrée de cette population sur l’ensemble de son territoire. Quelques grandes zones concentrent l’essentiel de la population : les côtes, la vallée du Guadalquivir et dans une moindre mesure, celle de l’Ebre et la zone métropolitaine de Madrid. Côté « autonomías », régions espagnoles, c’est l’Andalousie qui est la région la plus peuplée, avec 8,48 millions d’habitants, suivie par la Catalogne (7,65) et la Communauté de Madrid (6,75) – Chiffres 2020. Ces trois régions rassemblant à elles seules près de 47 % de la population. A contrario, la Navarre, La Cantabrie et la Rioja figurent au rang des régions les moins peuplées.

… et « España vacía »

Cette distribution accompagne une urbanisation croissante. Débuté au milieu du XXe siècle, l’exode rural s’est poursuivi au XXIe siècle, faisant de l’Espagne un pays désormais urbain où les villes concentrent 70 % de la population quand de nombreuses terres de l’intérieur se heurtent à une désertification de plus en plus grande et à la perte de services publics et d’aménagements (ferroviaires, routiers, bancaires...) qui va avec. A la différence de la France, ce ne sont pas des géographes ou des statisticiens qui ont relevé en premier ces déséquilibres entre les territoires mais un écrivain, Sergio de Molino, qui dans un livre publié en 2016, España vacía, a analysé ce phénomène. Un constat relayé depuis par de nombreuses analyses soulignant qu’il existe non seulement une Espagne vide mais que cette Espagne continue à se vider. Dans ces régions les plus dépeuplées, les spécialistes estiment qu’elles perdent cinq habitants toutes les heures. Une perte due au vieillissement de la population et à l’exil des jeunes vers les grandes villes. Quelques grandes régions sont particulièrement affectées par ce phénomène : les provinces de Soria et de Teruel (les plus touchées) ou encore le nord de la Castille-et-León ou l’est de l’Estrémadure. En 2019, de nombreuses marches ont contribué à donner de la visibilité à ce problème et une coordination citoyenne « Teruel existe » a souhaité porter la voix des revendications de ces régions oubliées et s’est présentée aux élections générales de novembre 2019 et a obtenu un siège de député.

Une population vieillissante

En 2020, l’indice de fécondité espagnol de 1,1 enfant par femme a atteint sa valeur minimale depuis l’année 2000 et c’est l’un des plus faibles d’Europe, juste avant Malte. Quand en 1975, ce chiffre était alors en moyenne de 3 par femme. Jointe à cette baisse de la fécondité, l’augmentation de l’espérance de vie (85 ans pour les femmes en 2020 contre 71 en 1960 et respectivement 79 et 66 pour les hommes) a contribué à faire de l’Espagne un pays vieillissant. Si en 2000, l’Espagne comptait encore plus de personnes de moins de 16 ans que de personnes de plus de 64 ans, la tendance s’est inversée et on compte aujourd’hui en moyenne 129 personnes de + de 64 ans pour 100 personnes de moins de 16 ans (indice de 129 %, soit + 3,4 % par rapport à l’année précédente). Côté communautés, ce sont les Asturies qui arrivent en tête en ce qui concerne le vieillissement, suivies de la Galice et de Castille-et-León. A elles seules, ces 3 régions comptent plus du double de population de + de 64 ans que de moins de 16 ans. Cette tendance devrait se pérenniser à l’avenir. On estime qu’en 2050, les plus de 65 ans représenteront plus de 30 % de la population espagnole (17 % à l’heure actuelle) et que le chiffre des plus de 80 ans devrait dépasser les 4 millions. Une situation qui n’est pas sans poser des difficultés pour la rémunération des retraites. Elle a d’ores et déjà été à l’origine de manifestations régulières de pensionistas réclamant des régularisations de leurs retraites. Mais le problème devrait croître en 2050, lors de l’arrivée à l’âge de la retraite des boomers espagnols. En décalage par rapport à ses voisins européens qui ont connu un baby-boom après la Seconde Guerre mondiale, l’Espagne a connu son baby-boom dans les années 70 et 79. Le gros des troupes espagnoles qui a en ce moment entre 40 et 49 ans n’arrivera donc à la retraite que dans 15 à 20 ans.

Emigration et immigration

Au cours des XIXe et XXe siècles, l’Espagne a été un pays d’émigrants qui partirent d’abord, pour l’essentiel, vers l’Amérique, notamment du sud. On estime que de 1881 à 1959, ils ont été environ 5 millions à s’embarquer pour le Nouveau Monde dans l’espoir de faire fortune, un pourcentage colossal si l’on sait qu’à l’époque, l’Espagne ne comptait environ que 20 millions d’habitants. A partir de la moitié du XXe siècle, les flux migratoires se sont dirigés vers différents pays voisins, et ce jusqu’à la fin des années soixante-dix. Les phénomènes migratoires ont commencé à s’inverser dans les années quatre-vingt-dix, en raison du décollage économique de l’Espagne, pour atteindre leur apogée dans les années 2000. A cette date, les étrangers ont représenté 12,2 % de la population, contre moins de 1 % en 1990. Ce phénomène s’est quelque peu tari lors de la crise de 2008 et le pays a même enregistré un solde migratoire négatif de 2011 à 2014. Même si les différents chiffrages sur le sujet ne coïncident pas toujours, on estime que la population étrangère représente aujourd’hui 11,35 % de la population du territoire. Réalisée en 2021, une étude de l’INE a analysé les origines de ces populations. Avec 775 936 personnes, le groupe le plus important provient du Maroc, suivi par la Roumanie (658 773), le Royaume-Uni (313 948), la Colombie (297 934) et l’Italie (280 152). En moindre nombre que les précédents groupes, l’immigration a aussi concerné des populations venant du Venezuela, de Chine et d’Allemagne. En termes de continent, ce sont bien sûr les populations issues des pays hispano-américains qui sont les plus nombreux (36,21 % des étrangers domiciliés). Fort logiquement, ce sont les régions les plus dynamiques économiquement qui attirent le plus de migrants : Madrid, l’arc méditerranéen et les îles. Les résidents européens, souvent retraités, se concentrent quant à eux sur les côtes du Levant, de l’Andalousie, de la Catalogne et dans les îles des Baléares et des Canaries.

Langues officielle et co-officielles

Dans toute l’Espagne, la langue officielle c’est l’espagnol, parfois appelé le castillan, et parlée par pratiquement toute la population espagnole. Native de la région de Cantabrie, la langue espagnole a subi une influence du basque ancien, au niveau morphologique, voire lexical. Diffusée dans tout le royaume de Castille, pour le commerce et la gouvernance, elle se développa aux quatre coins du monde lors de l’expansion de l’empire espagnol entre le XVe et le XIXe siècle. Deuxième langue au niveau mondial (en nombre de locuteurs natifs), elle est structurellement voisine de la langue française, en raison de son origine latine. L'espagnol, plus proche du latin classique et de l'italien moderne, fait partie de la sous-branche ibéro-romane comme le portugais, langue cousine à l’écrit, beaucoup moins à l’oral. C’est l’article 3 de la constitution espagnole de 1978 qui a présenté de manière générale le statut des langues d’Espagne mais une grande partie des questions relatives aux questions de langues (normes, enseignement...) a été définie par les statuts d’autonomie dont dispose chacune des 17 communautés espagnoles. Diverses langues bénéficient d’un statut de langue co-officielle : le catalan ou valencien, qui se parle en Catalogne, dans les îles Baléares, la Communauté valencienne (où il s’appelle le valencien) et dans la partie orientale de l’Aragon ; le galicien ; le basque, parlé au Pays Basque et dans certaines zones de la Navarre ; et l’aranais, une variété de la langue occitane parlée dans la vallée d’Aran (Nord-Ouest de la Catalogne).

Organisez votre voyage avec nos partenaires en Espagne
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place
Envoyer une réponse