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Dans le monde catholique, l’Italie conserve sa place dominante historique, principalement grâce à la présence du Vatican au cœur de la capitale. Juridiquement, la séparation de l’Église et de l’État est incompressible. Mais dans la vie sociale et politique, les valeurs du christianisme ont un poids considérable en Italie. La parole du Saint-Siège imprègne toujours le débat public, que ce soit sur le mariage, la famille, l'éducation, le problème de la dénatalité, la lutte contre la pauvreté ou d’autres questions éthiques ou internationales. Grâce à la popularité du pape François, l’autorité morale interfère dans la sphère privée plus ou moins largement. Malgré tout, si l’on célèbre toujours les évènements du calendrier chrétien, les nombreuses fêtes patronales, autant de jours fériés, la sécularisation et la montée des minorités religieuses ne sont pas négligeables.

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Histoire du christianisme

Présent en Italie depuis plus de 2 000 ans, le christianisme est précédé par des formes d'animisme et de polythéisme comparables à ce qui se pratiquait dans la Grèce antique. La République puis l'Empire romain ont toujours assuré au peuple une tolérance religieuse, tant que la divinité de l'Empereur n’était pas contestée. Après la crucifixion de Jésus de Nazareth, ses apôtres voyagent à travers les terres colonisées pour répandre la doctrine chrétienne. En une décennie, malgré les persécutions, le christianisme clandestin réussit à convertir beaucoup de gens, des juifs de Palestine, de nombreux esclaves et des femmes. En 313, l'édit de Milan l’autorise comme pratique religieuse légale puis, en 380, le christianisme est proclamé religion d'État. Au Moyen Âge, les premiers papes romains, qui sont les chefs spirituels de tous les chrétiens, siègent à la tête d’États pontificaux influents.
En 1517, le moine théologien germain, Martin Luther, scandalisé par le commerce des indulgences, rédige 95 thèses de protestations. Ces textes sont à l’origine de la Réforme protestante, qui crée un schisme et change le visage du christianisme. En Europe, où les guerres de religion font rage, l'Italie restera tout au long des siècles le bastion du catholicisme. Enfin, en 1870, les papes abandonnent leurs prérogatives politiques.

Le Vatican, le plus petit État du monde

En 1929, les accords de Latran, signés par Mussolini, reconnaissent la cité du Vatican à Rome comme un État indépendant et souverain. Aujourd’hui, le Saint-Siège « parle » à plus d’un milliard de catholiques dans le monde. En Italie, la communauté chrétienne compte environ 43,2 millions de personnes, avec une Église catholique majoritaire : 79 % de croyants dont environ 25 % se disent pratiquants. Ils étaient 33 % en 2014.
Si la séparation de l'Église et de l’État est actée, le catholicisme conserve une influence politique jusque dans les années 1960. En 1984, un concordat met définitivement fin à cette position prééminente. La constitution italienne garantit dès lors le droit à la liberté religieuse, interdit le blasphème contre les religions ou l’atteinte à la dignité du pape.
L'Église catholique jouit aussi d’avantages sociaux et financiers. D’autres groupes religieux peuvent en bénéficier, en échange d'une surveillance gouvernementale.
En 2013, alors que le clergé est secoué par des scandales d'abus sexuels, la renonciation du pape Benoît XVI est annoncée, officiellement pour des raisons de santé. C’est le pape François, d'origine argentine, qui accède à la papauté. Son homonyme papal est emprunté à saint François d'Assise. Le « pape des pauvres » exprime un souci d’humilité et de bien-être social apprécié par les catholiques. Le pontife porte aussi son intérêt sur les conversations interreligieuses, les valeurs morales et libérales du travail, la féminisation des postes. Mais il n'est pas pour autant réformiste ! Sur de nombreux sujets de société (avortement, contraception, ordination des femmes, mariage homosexuel, etc.), le pape François reste sur la ligne conservatrice. Pour les questions d’éthique, la voix de l’Église peut encore faire autorité en Italie, mais dans la structure familiale, elle perd de son influence, notamment sur les décisions du couple (natalité, séparation, divorce).

Les minorités religieuses

Parmi les chrétiens non catholiques, on compte différentes confessions : orthodoxes, originaires principalement des pays d'Europe de l'Est, protestants, dont un robuste protestantisme baptiste dans les communautés asiatiques et africaines, pentecôtistes, témoins de Jéhovah, mormons.
L'irréligion n'est pas rare, 15 % de la population tout de même, que l’on retrouve sous forme d'athéisme et d'agnosticisme. Ce pourcentage augmente chaque année, et les athées italiens cherchent à promouvoir la laïcité au sein du gouvernement ainsi que dans les écoles publiques, où l'heure hebdomadaire d'enseignement de la religion catholique existe encore, même si elle n’est plus obligatoire.
Les membres de minorités religieuses autres que le christianisme comptent pour environ 10,2 % de la population italienne. Par sa proximité géographique avec le sud de la Botte, l'islam occupe une présence significative dans ce pourcentage (3,7 %). Après leur expulsion au début du XIVe siècle, les musulmans avaient pratiquement disparu d’Italie jusqu'à ce que l'immigration reprenne à partir du XXe siècle. Albanais, Turcs, Maghrébins, Moyen-Orientaux, Africains, ces fidèles sont majoritairement sunnites. Pour exercer leur culte, seule une poignée de mosquées sont agréées par l’État. En conséquence, les lieux de culte non déclarés, dits « l’islam des garages », se comptent par centaines. Dénonçant une « islamisation » de l’Europe, l’extrême-droite au pouvoir ne devrait pas faire évoluer la situation.
En revanche, en 2012, l'hindouisme et le bouddhisme ont officiellement obtenu leur statut de reconnaissance.
Quant à la communauté juive, présente surtout en Italie du Nord, Rome ou Milan, elle compterait plus de 30 000 membres. La Première ministre, Giorgia Meloni, a insisté sur « l'importance essentielle » de cette communauté pour son pays, jugeant nécessaire de lutter contre toute forme d'antisémitisme. De belles synagogues historiques se visitent à Sienne, Trieste ou Casale Monferrato, au nord de Gênes, où un intéressant musée évoque la religion hébraïque.
Les trois grandes fêtes religieuses, Pâques, le 15 août (Ferragosto) et Noël, sont très suivies. Chaque année, en Italie, la mise en scène de la « crèche », scène de naissance du petit Jésus, atteint des sommets. Crèche avec des figures classiques, crèche d’art et traditions populaires, crèche vivante, mécanique ou sculptée dans la glace, le bois, le kaolin, chaque région a sa manière. Puis, le jour de l’Épiphanie, la sorcière Befana est de sortie ! Elle part à la recherche de l’Enfant Jésus. Cette marionnette folklorique s’arrête à chaque maison et donne des cadeaux et friandises aux enfants sages. C’est une tradition toujours bien vivante en milieu rural. En plus des célébrations particulières (baptêmes, communions, confirmations, funérailles, etc.), les fêtes patronales sont importantes. Chaque ville a le droit à un jour férié dédié au « Patrono », le saint local, que l’on met à l’honneur. Par exemple, à Milan, la San Ambrogio (7 décembre), à Bologne, la San Petronio (4 octobre) ou à Vérone, la San Zeno (21 mai). Au programme, messe, processions, repas partagé.

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