Variété de la flore italienne
L’Italie peut se targuer d’être l’un des pays européens les plus riches en biodiversité, notamment grâce au morcellement de son relief et à la variété de ses climats, du nord au sud. On peut distinguer trois types de flore dans le pays, qui correspondent au découpage de son territoire : alpine, continentale et méditerranéenne. Au total, le pays abrite 7 000 espèces végétales différentes et la flore italienne est, à cet effet, la plus riche d’Europe en matière de diversité. Certaines espèces typiquement méditerranéennes ne se trouvent, par exemple, qu'en Italie du Sud, comme la primevère de Palinuro qui pousse essentiellement dans ce village du Cilento (Campanie) dont elle porte le nom mais aussi dans quelques sites isolés de la Calabre – sur les côtes rocheuses de Scalea, par exemple – ou de la Basilicate. Le parc national du Cilento abrite, outre ces primevères endémiques, non moins de 256 espèces d'orchidées sauvages. Il est d'ailleurs classé Réserve de biosphère de l'Unesco, comme 19 autres sites en Italie. Parmi ceux-ci, citons par exemple la réserve de biosphère du Circé dans le Latium, ou celle de la Sila, en Calabre. Ces réserves sont gérées par le ministère de l’Environnement italien.
L’Italie protège aussi ses richesses naturelles dans ses 25 parcs nationaux. Le premier est le parc du Grand Paradis (Gran Paradiso), fondé en 1922 dans la Vallée d’Aoste, aux confins du parc national français de la Vanoise. Il y règne une végétation typique de haute montagne. 1 124 espèces botaniques sont recensées dans ce parc (dont 249 sont classées rares et 24 sont inscrites dans le Libro rosso delle piante d’Italia, qui répertorie les plantes menacées d’extinction de la flore italienne). Le territoire du parc du Grand Paradis, qui s’étend sur plus de 71 000 hectares, est caractérisé par ses vastes prairies, ses glaciers mais aussi ses forêts de sapins.
Soulignons, à cet effet, que la forêt recouvre environ 35 % du territoire italien. Parmi les arbres les plus présents, le hêtre, que l'on retrouve, par exemple, dans les vastes hêtraies de la Foresta Umbra du Gargano, ou bien le pin de Bosnie, espèce endémique du parc national du Pollino, en Calabre. C'est d'ailleurs dans ce parc que se trouve le patriarca del Pollino, un pin vieux de plus de 1 000 ans. Si toute cette richesse florale est naturelle, notons tout de même que la main de l’homme a contribué à la modification du paysage italien au fil des siècles en introduisant des espèces végétales comme le cyprès et l’eucalyptus, mais aussi le figuier de Barbarie, apport de l’Antiquité, et l’oranger, des croisades, qui font aujourd’hui partie intégrante des paysages du sud du pays. Ces introductions ont contribué au développement de la biodiversité, mais l’homme a aussi été à l’origine d’actions moins fructueuses, contribuant à la disparition de la flore locale. C’est le cas dans la plaine du Pô, où la forêt s’est, au fil des siècles, réduite comme peau de chagrin au profit de l’industrialisation et de l’agriculture intensive.
Richesse de la faune locale, des montagnes au littoral
Avec environ 58 000 espèces recensées, l’Italie accueille aussi plus d’un tiers de la faune européenne. Tout comme pour sa flore, elle doit cette grande diversité à sa variété de climat, de reliefs et à sa position géographique, au sud de l’Europe et baignée par la mer. On trouve donc un grand nombre d’habitats sur le territoire. Dans la partie nord de la péninsule, ce sont plusieurs espèces animales sauvages comme les sangliers, les chevreuils, les blaireaux ou les ragondins, omniprésents sur les rives du fleuve Tessin notamment, qui sont recensées. Un grand nombre d’espèces d’oiseaux survolent aussi l’Italie septentrionale, comme le faucon pêcheur et les hérons. Le lieu où les hérons s’établissent en groupe pour construire leur nid et se reproduire est nommé, en italien, garzaia. Ce mot dériverait de sgarzia qui, en dialecte milanais, désigne les hérons. Ces derniers se reproduisent proche des saules et des peupliers et non loin des cours d’eau et des imposantes rizières qui recouvrent la Lomelline (province de Pavie, en Lombardie). Parmi les plus belles réserves de hérons de cette région, citons par exemple la garzaia del lago di Sartirana ou bien celle de Celpenchio. Au centre du pays, la région des Abruzzes, véritable poumon vert, est, quant à elle, bien connue pour sa faune impressionnante composée de loups mais aussi de vipères et d’ours. L’ours brun marsicain est, d’ailleurs, le symbole du parc national des Abruzzes, Latium et Molise. Il s’agit d’une espèce endémique du centre de l’Italie, sous-espèce de l’ours brun, qui vit à l’état naturel. Au sud de l’Italie, ce sont plutôt des oiseaux migrateurs et marins comme des mouettes, des oies et des canards sauvages que vous rencontrerez, richesses du littoral méditerranéen. En Basilicate, une espèce rare de cigogne noire élit chaque année domicile lors de la nidification dans le parc régional de Gallipoli Cognato, dans les petites Dolomites lucaniennes. Il s’agit d’une espèce menacée, et protégée. Enfin, si votre voyage se poursuit jusqu’à la pointe du pays, en Calabre, peut-être aurez-vous aussi la chance d’apercevoir des dauphins au large !
Toute cette biodiversité est protégée, d’une part par l’État qui s’occupe et met en place différents parcs nationaux, et de l’autre par un militantisme écologiste représenté notamment par Legambiente et WWF, qui gèrent en Italie une centaine d’oasi. Ces zones protégées, dont la première a vu le jour il y a une cinquantaine d’années, proposent aux visiteurs de découvrir des beautés naturelles à l’état sauvage tout en les sensibilisant à la protection de l’environnement. Le développement des agriturismi contribue aussi à cette sensibilisation. En effet, véritables emblèmes du tourisme vert en Italie, ces fermes ou habitations situées au cœur de zones agricoles permettent de découvrir les richesses naturelles locales et ce, peu importe la région dans laquelle vous voyagez. Les agriturismi connaissent un grand succès en Italie et témoignent d’un intérêt toujours plus grand pour les thématiques environnementales.