Climat en Italie

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En 2019, Venise a subi une importante inondation lors de l'acque alta © Stefano Mazzola - Shutterstock.com .jpg

En Italie du Nord, le climat est variable selon l’altitude et l’exposition. Il est généralement continental, humide avec des étés chauds. Les différences marquées de températures entre les saisons sont dues aux écarts de latitude, aux influences alpines, méditerranéennes et subtropicales humides (nord et est). La région profite d’un climat plutôt tempéré, avec des saisons contrastées en haute altitude, de -5 °C en hiver à 25-30 °C  en été, et une neige plutôt abondante chaque hiver sur les massifs. Les chaudes périodes estivales s’accompagnent d’une certaine moiteur dans la plaine du Pô, en Vénétie, tandis que les côtes adriatiques, ligures et tyrrhéniennes bénéficient de températures plus douces grâce à la proximité de la mer, de 1 °C en hiver à 30 °C en été, l’air devenant très sec à l’intérieur des terres toscanes, qui sont ensuite marquées par de fortes pluies automnales. Bref, c’est une météo tempérée variable, qui subit par ailleurs les effets du dérèglement climatique global.

Panorama du climat du nord de l’Italie

Le climat des Alpes italiennes se caractérise historiquement par de grands froids et d’abondantes chutes de neige en hiver. Évoquons en règle générale les grandes caractéristiques du climat italien en espérant que les graves perturbations actuelles en montagne et en plaine ne deviennent pas la norme. Dans les régions préalpines italiennes, les températures relativement douces en été sont suivies de pluies parfois diluviennes à la fin septembre-début octobre mais jouissent malgré tout d’un régime méditerranéen favorable, dans un contexte de climat tempéré, semi-continental frais, sans extrêmes de chaleur, de froid ou d'aridité. Ainsi, dans la région des Grands Lacs (Majeur, Garde, Côme…), ces vastes étendues d’eau, pourtant d’origine glaciaire, voient rarement leurs températures descendre sous la barre du zéro.

Typiquement alpin, le climat valdôtain se caractérise lui par des étés frais et des hivers froids. Dans les régions escarpées de la Vallée d'Aoste et du Piémont, dans la vallée centrale de la rivière Doire Baltée, les conditions climatiques sont plus rudes encore, avec de fortes chutes de neige hivernale et peu de précipitations le reste de l'année. De fait, les montagnards ont toujours dû creuser de gros canaux (Rûs) pour amener l’eau des glaciers, une méthode d’irrigation encore utilisée aujourd’hui.

Continental humide à été chaud en ville

A Turin, le climat subit souvent de fortes précipitations en mai (123 mm / 12 jours) et en novembre (118 mm / 8 jours). Cette région du Piémont, à la proximité climatique des Alpes, est soumise aussi à des vents forts, secs et chauds (c’est ce que l’on appelle l’effet de foehn, c’est-à-dire la rencontre de la circulation atmosphérique et du relief quand un vent dominant rencontre une chaîne montagneuse).

Également de type continental, le climat de Milan alterne des étés chauds et humides et des hivers modérément froids (mais moins froids qu’à Turin par exemple) et potentiellement neigeux. Le brouillard (nebbia) est souvent présent en période hivernale, surtout au sud de la ville. L’arrivée du printemps est donc vécue comme une bénédiction ! Grâce à la barrière du massif alpin, véritable mur naturel contre les courants nord-atlantiques, la saison des fleurs revient plus précocement qu'au nord des Alpes. Les précipitations assez abondantes sont réparties tout au long de l'année avec des orages d'été, ainsi que des épisodes pluvieux automnaux. Comme dans toutes les grandes métropoles, le centre de Milan est plus chaud que la campagne lombarde. Un îlot de chaleur urbain l’affecte particulièrement. En cause, plusieurs éléments : la forte densité de population, la faible quantité de lumière solaire réfléchie par la surface terrestre et le manque de ventilation. On a pu constater des écarts de températures de plus de 6 °C entre le centre-ville et la campagne immédiate.

Subtropical humide dans le nord, l'est et la plaine du Pô

La plaine du Pô, au climat continental, vit parfois des hivers très froids. On dit que Plaisance (Piacenza) connaît les mêmes températures hivernales qu’à Berlin ! Pourtant, une particularité climatique marque la Plaine du Pô : l’absence de saison sèche estivale. Durant les mois d’été, il tombe - normalement - le quart des précipitations italiennes annuelles, alors que Naples et la Campanie ne reçoivent en été que 10 % de ces précipitations totales. Grâce aux eaux du Pô et au climat humide, la végétation y est particulièrement verdoyante.

En Vénétie, le même climat continental humide à été chaud se signale avec des hivers froids, comportant du gel, parfois de fines couches neigeuses et toujours cette brume matinale, si romantique sur la lagune. Les étés y sont chauds et humides. Minimales en hiver, les précipitations tombent en été sous forme d’orages parfois violents qui éclatent après une journée chaude et humide, et en automne sous forme de pluie continue.

A Venise, depuis que le système MOSE est actif (octobre 2020), les inondations hivernales, que les locaux nomment l’Aqua Alta, sont moins catastrophiques. Plongée dans les eaux de la lagune, cette énorme machinerie s’active lorsque des marées de plus de 110 cm sont prévues. Les digues métalliques se déploient en mer et empêchent la montée des eaux dans ville. Une partie de la place Saint-Marc peut être submergée mais la circulation n’y est pas entravée comme cela l’était avant la mise en service des digues MOSE.

Côté mer Adriatique ou côté mer Tyrrhénienne, c’est toujours la Méditerranée avec son climat doux et le bon ensoleillement. En remontant la côte adriatique jusqu’au golfe de Trieste, on enregistre des températures moyennes autour de 15 °C. En hiver, celles-ci descendent rarement en dessous de zéro et les intempéries (neige, brouillard, grêle) ne sont pas fréquentes. Avec une humidité moyenne annuelle de 64 %, l’une des plus basses en Italie, la pluviométrie est rare à Trieste et se manifeste le plus souvent par des orages. Pendant la période estivale, les températures grimpent de 25 à 30 °C.

À ce climat triestin, généralement clément, les journées de bora font exception. Et quand souffle la bora, c’est : « Tous aux abris ! » Ce vent froid et violent est d'origine continentale d’est-nord-est. En pénétrant le long des vallées, il se réchauffe de 3 à 4 °C et débouche sur le golfe de Trieste en rafales extrêmement violentes pouvant atteindre les 180-200 km/h, qui laissent sur la peau une sensation de froid hivernal imparable. En été, dans des cas exceptionnels, les coups de bora gagnent une vitesse supplémentaire à l'embouchure de l'Adriatique, atteignant en haute mer plus de 50 nœuds. Bien sûr, les bateaux restent alors à quai… C’est dans cette région italienne que la bora est la plus forte et plus fréquente. Seule la zone côtière, qui va de Miramare à Sistiana, y échappe.

Sur le plateau arrière de Trieste, de 200 à 500 m d’altitude, les villages et les localités du Karst triestin subissent l’influence du relief. Le climat beaucoup plus continental apporte souvent des nuits froides aux températures minimales négatives. À Basovizza, par exemple, proche de la frontière slovène (370 m), la température moyenne annuelle est d'environ 11 °C, avec une moyenne en hiver autour de 1,5 °C et en été autour de 20,6 °C.

De l’autre côté de la Botte, tout le long de la côte ligure, le climat autour de Gênes et des Cinque Terre est agréable avec des hivers doux, de rares chutes de neige, du gel exceptionnel, des étés chauds sans être caniculaires et un taux d’humidité plus élevé qu'ailleurs sur les côtes méditerranéennes : un climat qui convient parfaitement à la végétation luxuriante de la Riviera dei Fiori autour de San Remo.

Dans l’intérieur des terres toscanes, influencé par la mer Tyrrhénienne, le climat est de type méditerranéen, devenant de plus en plus continental sec, voire aride dans le centre de la région. Également marquée par la continentalité des Apennins et des collines toscanes, l'Émilie-Romagne est parcourue de cours d’eau qui se jettent directement dans la mer Adriatique, lui assurant une certaine humidité, même en été. L'hiver y est plus frais que sur la côte.

Risques liés au changement climatique

Ces dernières décennies, les aléas climatiques en Italie du Nord, associés à l’augmentation de la température moyenne et à la modification du régime des précipitations, ont provoqué des phénomènes météorologiques extrêmes. Les pluies diluviennes sont souvent à l’origine de tragédies humaines et matérielles. A Gênes, les inondations éclairs et les coulées de boue de novembre 2011 sont restées dans toutes les mémoires. Idem pour l’effondrement du Pont Morandi après de fortes pluies en août 2018, les inondations historiques avec plus de 60 cm d’eau localement, les glissements de terrain dans le Piémont, le Val d'Aoste et en Ligurie en octobre 2020, le déluge à Senigallia entre Bologne et Ancône en octobre 2022, la liste est longue… L’Italie est considérée, notamment à cause de ces catastrophes, comme l’un des pays européens les plus exposés aux risques liés au changement climatique.

Les vagues de chaleur et la sécheresse sont aussi causes de catastrophes naturelles. La fonte des glaciers est devenue irréversible, comme cela a pu être constaté le 4 juillet 2022, lorsqu’un énorme bloc s’est détaché du glacier de la Marmolada, plus haut sommet des Dolomites, occasionnant la mort de six personnes, et huit blessés. Au lendemain d’un record de température atteint au sommet (10 °C), le glacier s’est décroché de la paroi, près du lieu-dit de Punta Rocca, le long de l’itinéraire normalement emprunté par les alpinistes. Le plus grand glacier des Dolomites n’est plus éternel. Il a déjà perdu 30 % de son manteau neigeux ces dix dernières années. Selon les experts italiens, de nouveaux écroulements de glace sont à craindre et les glaciologues estiment qu’il aura tout simplement disparu avant 2042. Si le climat change au niveau global, la pollution des industries régionales provoque aussi la hausse des températures au cours du temps et accentue l’effet de serre. Des températures supérieures à 20 °C à 2 000 m d’altitude et le baromètre qui ne descend plus en dessous de zéro entraînent inévitablement la formation de poches d’eau sous la glace, qui font glisser ces énormes blocs.

Les ressources en eau sont également impactées par le changement climatique ; elles sont en tension, l’agriculture est directement impactée. La sécheresse guette aussi le nord et le centre de l'Italie. Été 2022 toujours, les régions les plus fertiles de l’Italie ont vécu une sécheresse historique. Dans la plaine du Pô, les agriculteurs ont vu leurs rizières et leurs champs de céréales brûler au soleil alors que le fleuve était à son minimum historique depuis 70 ans. En cause, les pics de chaleur et les orages, qui se transforment en tornades ou en pluies de grêlons abîmant au passage le reste des cultures encore sur pied.

Autre effet dévastateur, l’érosion des côtes, risque majeur de submersion pour Venise et pour d’autres villes côtières du littoral adriatique.