Huile d’olive
La meilleure huile d’olive chypriote est… française. Ingénieur biologiste originaire de la Drôme, Nicolas Netien a obtenu en 2015 le droit de planter 6 000 oliviers dans le no man’s land de la zone tampon, près du village d’Evrychou. Grâce à la culture bio, à un système d’irrigation inédit et à un pressage sans oxygène, il en tire ce qui est considéré comme la meilleure huile d’olive au monde. Commercialisée sous la marque Astas, celle-ci possède le taux de polyphénols le plus élevé jamais constaté : 3 760 mg/kg, contre 253 mg/kg en moyenne pour une huile d’olive extra-vierge conventionnelle. Ce qui fait de l’huile de Nicolas Netien un concentré digne d’un médicament, puisque les polyphénols sont surnommés les « tueurs de cancer ». Et c’est en tant qu’huile médicinale qu’elle est vendue à prix d’or : 100 € le litre, ce qui en fait aussi l’huile d’olive la plus chère au monde. À Chypre, quelques boutiques la proposent, comme Kantina, au 48, rue Sofouli, à Nicosie-Sud. En dehors de ce produit d’exception, on trouvera la bonne huile bio Oleastro du village d’Anogyra (près de Limassol). Dans la partie Nord, privilégiez l’huile de la coopérative du village de Komi Kebir/Büyükkonuk, dans la péninsule de Karpas.
Icônes
La plupart des icônes orthodoxes en vente à Chypre, y compris dans les monastères, proviennent de Grèce ou d’Italie. Si vous souhaitez juste décorer votre salon avec, cela ira. Mais pour un usage religieux, privilégiez un achat dans les rares ateliers spécialisés qui en produisent encore. Car, pour avoir le statut d’image sacrée, une icône doit avoir été réalisée par un moine ou une personne très pieuse. Pour cela, on recommande l’atelier Chrysokondylia de Myrianthi Constantinidou, au 4, rue Ellados, à Paphos. Par ailleurs, si vous comptez transporter votre icône en cabine lors du voyage retour en avion, veillez à bien l’emballer. Car, juste avant l’embarquement, la compagnie se réserve le droit de placer certains bagages à main en soute.
Dentelle de Lefkara
Elle est produite à la main, selon la technique vénitienne du punto tagliato (« point coupé ») et uniquement par les femmes du village de Lefkara, près de Larnaka. La tradition remonte au XIVe siècle, puis fut perfectionnée par la noblesse vénitienne au XVIe siècle. Depuis 2009, elle est classée sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel mondial de l’Unesco. Suivant des motifs géométriques byzantins ou vénitiens, la dentelle tayiada – son nom local, dérivé de l’italien tagliato – combine quatre éléments : le point d’ourlet, le coupé, le remplissage au point de satin et le liseré au point d’aiguille. Le résultat est assez cher : 180 € par exemple pour une pièce carrée de 1 m de côté qui nécessite un an de travail. Mais de plus petites pièces sont proposées à partir de 10-20 €. Si des boutiques en vendent un peu partout à travers l’île, on ne garantit pas l’authenticité. Mieux vaut aller sur place. Et comme Lefkara fait figure de capitale de l’artisanat chypriote, vous pourrez compléter vos emplettes dans les ateliers de vannerie, d’orfèvrerie (filigrane d’argent) ou de poterie.
Loukoums
Appelée lokum en turc, loukoumi en grec et turkish delight en anglais, cette spécialité ottomane du XVe siècle a fait presque tout le tour de la Méditerranée et du Moyen-Orient avant de véritablement s’installer à Chypre en 1895, dans la confiserie Athanasiou du village de Geroskipou, près de Paphos. Celle-ci, aujourd’hui rebaptisée Aphrodite Delights, demeure une référence. Le « loukoum de Geroskipou » fut d’ailleurs la première confiserie au monde à bénéficier d’une IGP (indication géographique protégée). Toutefois, on trouve d’autres bons loukoums artisanaux ailleurs sur l’île comme dans le village de Lefkara, qui, outre ses dentellières, abrite la maison Kramvidou fondée en 1904.
Fruits confits au sirop
Presque tous les fruits et légumes peuvent devenir des « douceurs à la cuillère » (glyka tou koutaliou), une spécialité d’origine byzantine. Cerises, mini-aubergines ou écorces d’orange sont d’abord déshydratées, puis trempées dans de l’eau citronnée (pour conserver les couleurs) et enfin bouillies avec du sucre et des aromates pendant plusieurs jours. On recommande particulièrement les karydaki (ceviz macunu en turc), les noix entières confites. Les noix, ramassées vertes lorsque la coque n’est pas encore formée, donnent au sirop un parfum très délicat. Pour l’achat, on recommande le village de Kakopetria, dans le Troodos, qui organise en septembre le festival des « douceurs à la cuillère ».
Caroube
Surnommé « or noir de Chypre », le fruit du caroubier se décline en quantité de préparations sucrées. Parmi celles que vous pouvez rapporter en bagage en soute, vous avez le choix entre le karoupomelo (sirop de caroube), le pastelli (caramel de caroube) ou encore le pastellaki (noix concassées au sirop de caroube). Vous trouverez ces produits un peu partout dans l’île, mais plus particulièrement dans le village d’Anogyra, la « capitale de la caroube », près d’Akrotiri.
Tapis et kilims
Objets décoratifs onéreux, les tapis sont constitués de nœuds et les kilims sont tissés. Tous deux sont surtout vendus dans la partie Nord, à Kyrenia et à Famagouste. La plupart sont importés de Turquie, d’Iran ou de Chine. Cela ne veut pas dire que ceux-ci sont mauvais, mais le vendeur essayera souvent de vous persuader qu’il s’agit de tapis et kilims chypriotes. Effectivement, il subsiste une petite production dans les villages de la péninsule de Karpas, et c’est au marché hebdomadaire du village de Komi Kebir/Büyükkonuk que l’on a le plus de chance de trouver ces raretés, le dimanche de 11h à 16h. Mais avant de débourser plusieurs centaines ou milliers d’euros, assurez-vous que figure le certificat de la Coopérative des artisans de Chypre Nord (El Sanatlari Kooperatifi). Demandez la provenance et l’année de fabrication. Privilégiez les tapis et kilims colorés par teintes naturelles et réalisés à la main, car ils sont plus résistants. Enfin, l’indice déterminant pour évaluer la qualité d’un tapis est la densité de nœuds. Pour une qualité moyenne, comptez entre 50 et 60 nœuds par cm². La qualité devient vraiment bonne à partir de 150 nœuds par cm². De la même manière, pour un kilim, le tissage doit être très dense.