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Avec un pays politiquement divisé et tendu, le positionnement texan illustre bien la mentalité du parti Républicain. Cependant, il serait incorrect de peindre le Texas uniquement comme un État conservateur de droite. Malgré sa politique antiprogressiste et la croissance du conservatisme, il y a aussi une croissance du progressisme, surtout dans les grandes villes, due à un internationalisme grandissant et à de nouvelles opportunités économiques. La juxtaposition entre les deux est plus extrême que dans le reste du pays, avec des conflits entre les villes et l'État. Un paradoxe s'est créé dans l'idéologie politique qui se dit garante d'un libéralisme anti-régulations, sauf quand il y a des manifestations ou lorsque des couples homosexuels, par exemple, cherchent à se marier. Il est intéressant de traverser le Texas et le Nouveau-Mexique afin d'observer leurs différences qui offrent des perspectives inversées.

Opportunités économiques et boom culturel

Austin est l'une des villes américaines avec la plus grande vitesse de croissance économique et culturelle. Les emplois technologiques sont en constante évolution, le tourisme est à son plus haut niveau et la population des grandes villes augmente. Depuis quelques années maintenant, les villes texanes comme Austin ou Houston commencent à attirer des Américains venus d'ailleurs, des grandes villes comme San Francisco ou New York, grâce à de nouvelles opportunités économiques importantes, notamment autour de l'industrie de la tech. Par exemple, Elon Musk a déplacé le siège social de Tesla à Austin, et le centre médical de Houston est devenu l'un des meilleurs centres de recherches et de soins médicaux dans le monde, soignant même l'Émir du Koweït. Des vagues de touristes d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale viennent rien que pour le shopping, attirés par des centres commerciaux comme la Galleria à Houston. Ces villes connaissent une diversification culturelle grandissante au niveau international.

Tourisme culinaire

Une étude récente a révélé que Houston, parmi trois autres villes du Texas, était l'une des villes avec la plus grande diversité de population du pays. Avec cela vient une richesse culinaire, surtout pour une ville où la restauration est l'un des passe-temps majeurs des habitants. À Houston, il y a plusieurs quartiers avec une concentration de cuisines spécifiques : la cuisine indienne dans le quartier de Mahatma Gandhi, chinoise à Chinatown, coréenne à Spring Branch, les restaurants vietnamiens à Midtown et vénézuéliens à Katy. Cette concentration culinaire très riche attire de nombreux touristes chaque année, avec de plus en plus de visites guidées focalisées sur la cuisine locale.

Le droit au port d’armes

Depuis 2021, les habitants du Texas de 21 ans ou plus ont le droit de porter une arme, tel qu'un pistolet, en lieux publics sans un permis, ouvertement ou avec discrétion. La loi du Texas n'impose pas spécifiquement de restrictions sur qui peut porter une arme d'épaule comme une carabine ou un fusil de chasse. Mais le Texas a souffert d'une dizaine de fusillades depuis 2015, dont la fusillade récente de Uvalde, en 2022, dans une école primaire. En 2019, une fusillade a eu lieu à El Paso dans un Walmart qui a mené à des régulations sur le port d'arme par le gouvernement de la ville, ensuite annulées et neutralisées par l'État. Ce genre de conflit entre la politique de l'État et une politique locale est un phénomène récurrent.

LGBTQ+

L'année 2023 commence mal pour la communauté LGBTQ+, avec des lois mises en place à travers le pays attaquant directement ces communautés. Le Texas bat tous les records de lois anti-LGBTQ+. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a fait face à l'indignation nationale après avoir demandé aux services de protection de l'enfance de l'État d'enquêter sur tous les parents fournissant à leurs enfants des soins d'affirmation de genre, les accusant de "maltraitance". Les lieux les plus accueillants pour les communautés LGBTQ+ sont généralement dans les grandes villes, telles que Austin et Houston, ainsi que des villes plus rurales comme Marfa, car depuis la croissance économique et le boom culturel des grandes villes texanes, celles-ci intègrent de plus en plus la communauté LGBTQ+ au sein de la vie quotidienne. Encore une fois, la différence entre les villes et les politiques d'État est grande.

Lois anti-avortement

La suppression de la loi fédérale Roe v. Wade qui protégeait l'avortement a atteint les nouvelles internationales. Déplacé comme une affaire d'État et non du gouvernement fédéral, l'avortement est devenu illégal dans la moitié des États du pays, dont notamment le Texas. Certains politiciens d'extrême droite vont encore plus loin, voulant même abolir l'accès à la contraception. Pas étonnant que La servante écarlate de Margaret Atwood, exposant un futur dystopique américain, soit classifié comme livre banni dans les écoles au Texas. La société imaginaire créée par Atwood est gouvernée par un régime fondamentaliste qui traite les femmes comme la propriété de l'État, explorant les thèmes de femmes subjuguées dans une société patriarcale, de la perte de l'agence et de l'individualité féminine, et la suppression des droits reproductifs des femmes. Peut-être un futur pas si éloigné, finalement.

La peine de mort

La presse internationale pointe souvent du doigt le Texas quand il est question de la peine de mort, probablement parce qu'il est difficile de penser que dans un pays développé il soit encore possible d'imposer ce genre de punition. L'État des cow-boys est en effet connu pour battre des records en la matière, car c'est au Texas qu'a lieu le plus grand nombre d'exécutions depuis le rétablissement de la peine de mort aux États-Unis par la Cour Suprême en 1976. En moyenne, avant d'être tués, les détenus passent 10 ans dans les couloirs de la mort, appelé death-row. Ces sordides condamnations sont une sorte de tradition, avec la pendaison qui primait entre 1819 et 1923, suivi par la chaise électrique. À partir de 1977, le Texas adopte l'injection létale. Trois produits sont injectés dans les veines du condamné. Le premier l'endort, le second le paralyse, et le troisième provoque un arrêt cardiaque. De nombreuses protestations opposant ce genre d'homicide ont eu lieu à travers l'histoire, comme en 1972 lorsque la Cour Suprême qualifia la peine de mort de « cruelle et inhumaine ». Un fait tout aussi scandalisant est qu'une grande majorité des condamnés à mort (death-row) sont les Afro-Américains, qui représentent jusqu'à 41% de la population emprisonnée.

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