Histoire Histoire

« Si le monde devait élire sa capitale, il me semble que l’isthme de Panamá serait choisi pour cet auguste destin ». C'est ce que déclarait Simón Bolívar en 1824. L'Histoire lui a en partie donné raison. Cette étroite bande de terre située entre deux vastes océans a en effet toujours exercé une attraction particulière pour le reste du monde, grâce à son emplacement stratégique. Sa vocation de terre de transit a façonné son histoire, depuis les premières migrations de peuplades amérindiennes venant du nord et du sud du continent, jusqu’au percement du canal de Panamá au début du siècle dernier, concrétisation d'un vieux rêve. Voici une synthèse de l'histoire fascinante de ce pays dont la devise n'est autre que Pro Mundo Beneficio : « Pour le bénéfice du monde ». Le résultat de mille et une aventures, de conquistadors, pirates, rebelles indiens ou africains, diplomates, généraux ou ingénieurs...

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11000-3000 av. J.-C.

L'âge de pierre

Les premiers groupes humains étaient organisés en chefferies, avec des croyances et modes de vie proches de la civilisation chibcha d’Amérique du Sud. La vie semi-nomade s’organisait autour de la pêche, de la chasse et de la cueillette.

3000-1500 av J.-C.

La domestication du maïs

L'apparition de la culture du maïs, des haricots et du manioc va favoriser le développement de sociétés plus sédentarisées, de type théocratique, avec un cacique, des notables, des religieux, le peuple et des esclaves. La céramique se développe.

Epoque précolombienne

On estime à entre 600 000 et 1 million de personnes vivant dans l’isthme à l’arrivée des Espagnols au début du XVIe siècle. Différents groupes se partageaient le territoire (Guna, dans l'est ; Parita, Natá, Chirú... dans le centre ; Ngäbe, Changena, Burica... dans l'ouest), sans réelle domination d'un groupe sur un autre.

Début du XVIe siècle

Premières explorations

Rodrigo de Bastidas et ses hommes explorent le littoral caraïbe de l'isthme. Les conquistadors sont en quête d’un passage vers les Indes, sans savoir qu'ils sont en présence d’un nouveau continent. Une rencontre maudite pour ceux qu'ils dénomment « Indiens ». Le travail forcé et les maladies importées d'Europe (grippe, variole, rougeole… contre lesquelles les autochtones n’étaient pas immunisés) font des ravages. Le nombre d'indigènes est divisé par 10 en 40 ans.

1502-1503

Les explorations de Christophe Colomb

Lors de son 4e voyage vers les Indes, Christophe Colomb explore la moindre brèche côtière pouvant être un passage vers l’ouest. Il explore l’archipel qu'il nomme Bocas del Toro et longe les côtes du Veraguas, jusqu’à une baie accueillante où échoue la flotte après une tempête, Porto Bello (Portobelo). Les Européens retournent dans le Veraguas pour tenter de s’installer sur ces terres aurifères. Santa María de Belén est fondée mais vite abandonnée devant l'hostilité autochtone.

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1510

L'éphémère Nombre de Dios

Diego de Nicuesa, gouverneur de Castille d’Or fonde Nombre de Dios. La colonie est également abandonnée face aux fléchettes empoisonnées.

1510

Santa María la Antigua del Darién

Une expédition, dont fait partie Vasco Nuñez de Balboa, s’installe plus à l’est, dans le golfe d’Urabá. Après une bataille sanglante contre les hommes du cacique Cémaco, les Espagnols fondent Santa María la Antigua del Darién, la première cité coloniale de l’Amérique continentale.

1513

La découverte du Pacifique

Vasco Nuñez de Balboa apprend l’existence d’un royaume où les habitants utilisent des « vases et ustensiles en or pour boire et manger ». Ce territoire serait situé au-delà des cordillères, sur les côtes d’une autre mer… Une lourde expédition part plein sud à travers l’épaisse jungle du Darién. Les conquistadors aperçoivent la « Mer du Sud » (rebaptisée océan Pacifique par Magellan en 1520). Le 29 septembre, dans la baie de San Miguel, Balboa prend possession au nom de la Couronne « des mers, terres, côtes et îles du sud, des royaumes et des provinces qui y sont attachés ». Une étape majeure dans l’histoire de la Conquête qui va marquer la destinée de l'isthme comme voie de transit entre deux océans, annonciatrice également de grandes catastrophes pour les peuples des Andes.

1514

Pedro Arias de Ávila

Pedro Arias de Ávila (Pedrarias), nouveau gouverneur de Castille d’Or, fait arrêter Balboa accusé de vouloir le destituer. Ce dernier est décapité en 1519 à Aclá.

1519

Nuestra Señora de la Asunción de Panamá

Le 15 août, Pedrarias s’empare de Panamá, village de pêcheurs dont le nom signifie « abondance de poissons ». Il fonde Nuestra Señora de la Asunción de Panamá qui devient la nouvelle capitale de Castille d’Or, remplaçant Santa María la Antigua del Darién, abandonnée à la jungle.

1528

Les premiers transits à travers l'isthme

Après la découverte de l’Empire inca, Panamá voit débarquer des caravelles chargées d’or et d’argent. Ces trésors, destinés à l’Espagne, transitent à travers la jungle par des chemins pavés (Camino Real et Camino de Cruces) jusqu’à Nombre de Dios et plus tard Portobelo.

Années 1520-40

La résistance indigène

La colonisation de l'isthme se fait dans la douleur : les Indiens sont soumis au travail forcé dans les mines, tandis que les maladies importées d'Europe (grippe, variole, rougeole) déciment les populations. Elle se heurte cependant à de fortes résistances, comme celles des caciques Natá, Penonomé, Paris, ou Urracá. ce dernier se liera avec les tribus traditionnellement ennemies pour résister près de dix ans à l'envahisseur.

1548

Esclaves en fuite

Face à la diminution de la main-d’œuvre indigène, les Espagnols importent des milliers d'esclaves d'Afrique. Certains parviennent à s’échapper. Ces Cimarrones s’organisent en communautés libres (palenques) et s’allient parfois avec les Indiens ou avec les pirates. Bayano et Filipillo sont des chefs marrons redoutés.

Fin XVIe siècle-XVIIe s.

Pirates des Caraïbes

Francis Drake s’empare de Nombre de Dios en 1572, puis en 1596. Portobelo devient la nouvelle place forte de l’isthme en 1597. D’immenses foires y sont organisées, où l'on échange esclaves, contre or et argent. Les grandes puissances navales - Angleterre, France et Hollande - remettent des « lettres de marque » à d’intrépides navigateurs, les autorisant à attaquer les navires et comptoirs espagnols. Les corsaires les plus craints sont les Britanniques Joseph Bradley, Edward Vernon et Henry Morgan.

1671

Destruction de Panamá

Sir Henry Morgan qui a pris Portobelo en 1868 revient au Panamá avec 32 navires surarmés. Après avoir détruit le fort de San Lorenzo, il traverse l’isthme pour prendre par surprise la prospère ville de Panamá (aujourd’hui « Panamá la Vieja »), mise à feu et à sang.

1673

Reconstruction de Panamá

La ville de Panamá est reconstruite sur une péninsule située 8 km à l’ouest de l'ancienne cité, au pied du Cerro Ancón. Entourée de solides murailles, elle résistera aux nouvelles attaques de pirates. C’est aujourd’hui ce que l’on connaît comme le Casco Antiguo.

XVIIIe siècle

Après l’ultime destruction de Portobelo par Edward Vernon en 1739, l'Espagne impose la route du Cap Horn pour rallier ses colonies occidentales d’Amérique du Sud. L’isthme perd alors ses principales ressources issues du transit de marchandises. L’agriculture se développe et avec elle, les prémisses d'une oligarchie agraire issue de l'élite urbaine.

1821

Indépendance

Profitant des Guerres napoléoniennes sur le Vieux Continent, le processus d’indépendance gagne l’ensemble de l’Amérique latine à partir de 1810. L'isthme de Panama, peu peuplé, reste longtemps fidèle à la Couronne. Ce n'est que le 10  novembre 1821 que le « Premier cri de l'Indépendance » retentit à La Villa de Los Santos. Il est repris ensuite à Natá, Penonomé, Ocú, Parita, puis à Panamá le 28 novembre, où une junte réunissant civils, militaires et ecclésiastiques proclame solennellement l’indépendance de l'isthme vis-à-vis de l’Espagne. Une indépendance obtenue sans combat. Les provinces de l’isthme rejoignent alors la République de Grande Colombie, constituée du Venezuela, de la Nouvelle-Grenade (Colombie) et de l’Équateur.

1826

Congrès de Panamá

Souhaitant former une grande nation constituée des républiques émancipées, le Libertador Simon Bolivar organise le Congrès de Panamá.

1830

Nouvelle-Grenade

La République de Grande Colombie vole en éclat, mais l’isthme reste attaché à la Nouvelle-Grenade (Colombie actuelle).

1840-42

Estado Libre del Istmo

Le gouverneur Tomás Herrera proclame la séparation du Panamá de la Nouvelle-Grenade le 18 novembre et la création d’un Etat souverain dénommé Estado Libre del Istmo. La séparation ne dure que 13 mois, le Panamá réintègre la République de Nouvelle Grenade en 1842.

1850-55

Chemin de fer interocéanique

La ruée vers l'or en Californie relance l’activité de l'isthme qui devient une voie de passage pour les forty-niners souhaitant éviter les vastes plaines nord-américaines. Après avoir atteint en bateau l’embouchure du río Chagres, il fallait une semaine en pirogue et à pied pour atteindre Panamá, d'où partaient des navires pour San Francisco. Pour faciliter les déplacements, la Panamá Railroad Company entreprend la construction d’une ligne de chemin de fer entre Panamá et Aspinwal (Colón). Les travaux attirent des travailleurs du monde entier, des Jamaïcains et Chinois surtout. 12 000 ouvriers laisseront leur vie sur les traverses, tués par le paludisme, le choléra et des conditions de travail inhumaines. En janvier 1855, les premiers trains circulent.

1878

Le gouvernement colombien concède à la Compagnie universelle du canal interocéanique les droits pour construire un canal entre l’Atlantique et le Pacifique.

1880-90

L'échec du Canal français

Après le Canal de Suez (1869), Ferdinand de Lesseps se lance dans la construction du Canal de Panamá. Ingénieurs et ouvriers débarquent d’Europe et des Antilles pour ce projet titanesque. Les glissements de terrain, le paludisme et la fièvre jaune, dont on ignorait le mode de transmission, tuent 22 000 travailleurs, tandis que les difficultés financières et l'affairisme provoquent la faillite de la compagnie et le plus grave scandale politico-financier de la IIIe République, le fameux « scandale de Panama ».

1899-1902

La guerre des Mille Jours

Une guerre civile opposant conservateurs et libéraux éclate dans toute la Colombie, y compris dans l'isthme qui prend fait et cause pour le parti libéral, proches de la bourgeoisie commerçante et des paysans. Le conflit fait 100 000 morts. Les Etats-Unis qui souhaitent reprendre le chantier du canal, composent avec les deux factions pour provoquer la sécession du Panamá.

1903

Naissance sous tutelle de la République de Panamá

En janvier 1903, le gouverneur du Panamá signe un traité avec les États-Unis de Roosevelt pour une reprise des travaux du canal (traité Herrán-Hay). Le Congrès colombien dénonce une atteinte à sa souveraineté nationale. Les Panaméens craignent alors que la voie d’eau ne soit réalisée au Nicaragua où un projet est en vue. Une junte séparatiste, réunissant conservateurs et libéraux, tout juste sortis de la guerre civile, négocie alors la protection des États-Unis contre la signature d'un nouveau traité dès l'indépendance obtenue. L'indépendance du Panamá est déclarée le 4 novembre. Les troupes colombiennes sont neutralisées à Colón par les navires américains. Manuel Amador Guerrero est nommé président de la nouvelle République de Panamá.

18 novembre 1903

Traité Hay-Bunau-Varilla

L’indépendance est orchestrée par Philippe Bunau-Varilla, directeur français de la Compagnie du Canal. L’objectif était de vendre aux Américains les droits, bâtiments et matériel de la compagnie. Devant la menace du projet nicaraguayen, Bunau-Varilla est envoyé à Washington pour signer un nouveau traité. « Le traité qu’aucun Panaméen n’a signé » accorde aux États-Unis une concession perpétuelle pour la construction et l’exploitation du futur canal et la souveraineté absolue sur une bande de terre de 16 km autour de la voie d’eau. Cette enclave nord-américaine, la Canal Zone, est un véritable État dans l’État.

1904

La constitution panaméenne

La constitution panaméenne reconnaît la Canal Zone et la possibilité pour les États-Unis d’intervenir militairement « en cas de troubles » dans les affaires intérieures du Panamá. Les yankees versent en contrepartie à l’État panaméen une rente dérisoire. Dans l’enclave nord-américaine, on construit logements, églises, écoles… La législation de Louisiane, ségrégationniste, est instituée. Enfin, la monnaie nationale est indexée sur le dollar américain.

1904-1914

Le Canal américain

Les ingénieurs américains optent pour un canal à écluses, au lieu du canal à niveau du projet français. 75 000 ouvriers sont recrutés, de Barbade, de Trinidad, de Martinique... Les travaux commencent par la pose de moustiquaires, la chasse aux eaux stagnantes et la fumigation, après la découverte du vecteur de transmission de la fièvre jaune et du paludisme (le moustique anophèle). Après 10 ans de travaux (et 5 000 nouvelles victimes), le vapeur Ancón effectue la première traversée officielle du raccourci interocéanique le 15 août 1914. Une prouesse technologique avec des millions de tonnes excavées dans la cordillère, des écluses qui sont toujours en activité et l’imposant barrage Gatún qui donna naissance au plus grand lac artificiel du monde de l’époque.

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Années 1920

Montée du fascisme

Les populations immigrées des Antilles, d’Asie et d’Europe vont donner naissance à un mouvement ouvrier scindé entre partis socialiste et communiste. L’Action communale, à tendance fasciste, prend le pouvoir après la crise économique de 1929.

Années 1930

Revendications nationalistes

Protestations massives contre le régime ségrégationniste de la Canal Zone et contre l’exploitation des ouvriers agricoles dans les bananeraies de la puissante United Fruit Company, incarnation de l'impérialisme nord-américain en Amérique latine tout au long du XXe siècle.

1940-45

Seconde Guerre mondiale

Le Panamá se joint aux Alliés en 1941. Son économie prospère avec l’arrivée massive de soldats américains et de grands travaux : bases militaires, infrastructures routières, pont au-dessus du canal...

1945-60

Instabilité politique

Dix présidents se succèdent en quinze ans. Deux seulement terminent leurs mandats.

1960-61

Grèves contre la United Fruit Company

De longues grèves dans les plantations bananières de la United Fruit Company paralysent l’économie.

9 janvier 1964

Le Jour des martyrs

Dans une école de la Canal Zone, les étudiants panaméens tentent de hisser le drapeau national à côté de la bannière étasunienne. La répression par l’armée américaine fait 22 morts et 500 blessés. Le 9 janvier est depuis un jour de deuil national : el día de los Mártires. Les relations diplomatiques sont rompues pendant plusieurs mois.

1969-1981

Le régime autoritaire d'Omar Torrijos

Le président populiste Arnulfo Arias est renversé par de jeunes officiers de la garde nationale, dont le général Omar Torrijos qui va diriger le pays d'une main de fer jusqu'à sa mort. La nouvelle constitution (1972) favorise les communautés rurales et indigènes, avec une réforme agraire. L’analphabétisme et la mortalité infantile sont divisés par deux en 10 ans. Le Panamá se joint à la mouvance anticolonialiste.

7 septembre 1977

Traité Torrijos-Carter

Le traité Torrijos-Carter prévoit la rétrocession progressive du canal d’ici l’an 2000. Dès 1979, le pays récupère plus de 60 % du territoire de la Canal Zone (bases militaires, ports et la ligne ferroviaire). Les États-Unis conservent un droit d’intervention militaire pour le bon fonctionnement du canal « en cas de troubles intérieurs au Panamá ».

Le 31 juillet 1981

Mort de Torrijos

Torrijos meurt dans un mystérieux accident d’avion au-dessus des montagnes de Coclé, que les plus sceptiques attribuent à la CIA.

1984

Arrivée au pouvoir du général Noriega

Le général Manuel Noriega instaure un régime autoritaire qui repose largement sur la corruption, le blanchiment d'argent et les trafics en tout genre.

1986

L'ancien ami devenu infréquentable

Le New York Times révèle les liens étroits entre Noriega et la CIA dans les trafics d'armes et de drogue, à l'origine du scandale de l'Iran-Contra (Irangate). Dégradation des relations avec les États-Unis de Ronald Reagan.

1988

Impuissance des États-Unis

La politique de déstabilisation du Panamá (gel des fonds de la Banque Nationale aux États-Unis, non-versement de la redevance du canal, etc.) ne fonctionne pas. Bien au contraire, à défaut de rentrées d'argent légales, Noriega développe un vaste réseau de blanchiment d'argent.

1989

La tension monte

Guillermo Endara, soutenu par Washington, remporte les élections en mai. Noriega les annule. Les manifestations prodémocratie se multiplient, tandis qu’un nouveau coup d’Etat échoue en octobre.

Décembre 1989

Opération Juste Cause

Sous le prétexte de l’assassinat d’un officier américain, les troupes de Georges Bush envahissent le Panamá le 20 décembre, à 1h du matin. 27 000 soldats, des tanks, bombardiers, hélicoptères… Just Cause est la plus importante opération militaire depuis la guerre du Vietnam. Panamá et Colón sont bombardés, en particulier le quartier du Chorrillo, qui abrite le QG des forces de défenses panaméennes. Au milieu du chaos les pillages sont nombreux. L’invasion américaine fera entre 2 000 et 5 000 morts et disparus, en majorité des civils. Noriega est finalement arrêté le 3 janvier 1990.

1990-98

Néolibéralisme

Guillermo Endara président élu en 1989, hérite d’un pays isolé et rongé par la corruption. Le retour timide de la croissance se fait au prix de lourdes mesures d’austérité. Les réformes néolibérales (privatisations des services publics, de l'énergie, des ports...) s'accélèrent avec son successeur de centre-gauche, Ernesto Pérez Balladares. Corruption et blanchiment d’argent sont toujours omniprésents.

1999

Présidence de Mireya Moscoso

Mireya Moscoso, veuve du président Arnulfo Arias, devient la première femme à diriger le pays. Elle ne va pas se démarquer de ses prédécesseurs, avec un clientélisme politique à son apogée.

31 décembre 1999

Le Canal aux Panaméens

Conformément au traité Torrijos-Carter de 1977, le Canal est rétrocédé au Panamá. Le départ des Nord-américains, générateurs de nombreux emplois, inquiète la population, tout comme le fait que le Canal ne devienne l’otage d'intérêts politiciens. Avec le recul, les spécialistes considèrent que la gestion du Canal est bien meilleure que sous l'ère américaine.

2004

Présidence de Martín Torrijos

Le fils du général Torrijos est élu président. Boom économique sans précédent, mais sans réduction de la pauvreté et des inégalités sociales. L’argent sale est toujours présent et les gratte-ciel poussent comme des champignons.

2007

Elargissement du Canal

Le projet d’élargissement est approuvé par référendum à 78 %. Les travaux s’achèveront avec plusieurs années de retard, en juin 2016.

2009-2014

Ricardo Martinelli

Le président multimilliardaire, du parti conservateur Cambio Democrático, lance une politique de grands travaux : métro, modernisation des aéroports, Cinta Costera III... Croissance à 8 %, plein emploi. Mais le « Berlusconi panaméen » est éclaboussé par des scandales à répétition : écoutes téléphoniques illégales, corruption et favoritisme dans des marchés publics juteux, surfacturation d'un programme alimentaire destiné aux écoliers défavorisés...

2010

D'une prison à l'autre

Après 17 ans de prison en Floride pour trafic de drogue, Noriega est extradé en France où il doit purger une peine de 7 ans de prison pour blanchiment d'argent. Il est incarcéré 2 ans à la prison de la Santé avant une nouvelle extradition vers le Panamá en décembre 2011, où il sera condamné à 60 ans de prison pour disparition d'opposants.

2014-2018

Juan Carlos Varela

Le président conservateur, ancien vice-président de Martinelli, devenu son pire ennemi, est également un entrepreneur de poids dans le pays (dans les alcools notamment, avec l'entreprise Varela Hermanos). Face à l’explosion de la dette publique engagée par son prédécesseur, il bloque tous les projets en cours. Son taux de popularité baisse en conséquence.

2016

Panama Papers

Le Panamá fait la une des journaux du monde entier après les révélations de ce vaste scandale d’évasion fiscale via des sociétés offshores. Peu transparent, le gouvernement panaméen joue les équilibristes entre les pressions du monde des affaires et celles des institutions internationales.

2017

La saga Martinelli

Soupçonné d'espionnage, Ricardo Martinelli prend la fuite aux États-Unis. Il est arrêté à Miami puis extradé au Panamá en 2018 et emprisonné 2 ans à titre préventif. Il est acquitté en 2019 mais d'autres affaires de blanchiment et malversations de fonds publics remontent. Ses deux fils sont également impliqués dans la réception de 28 millions de dollars de pots-de-vin et seront emprisonnés.

Janvier 2019

JMJ

34e édition des Journées mondiales de la jeunesse. Le pape François est accueilli au Panamá avec une grande ferveur.

Mai 2019

Laurentino Cortizo

Le social-démocrate Laurentino « Nito » Cortizo succède à Juan Carlos Varela. A 66 ans, ce chef d'entreprise et éleveur, a promis de lutter contre la corruption qui a entaché l'image du pays ces dernières années.

15 août 2019

Demi-millénaire

Toujours au centre d'enjeux énormes grâce à sa voie interocéanique, le Panamá fête ses 500 ans, au milieu d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, premier et second utilisateurs du Canal.

Juillet 2020

Deux anciens présidents inculpés

Le même jour, Martinelli est inculpé pour l'achat d'un média avec de l'argent public, tandis que Varela est inculpé à son tour pour des financements présumés illégaux de ses campagnes électorales, par le groupe de BTP brésilien Odebrecht.

2020-2021

Pandemia

Les autorités panaméennes réagissent de façon ferme face à la pandémie de Covid 19 : confinement parmi les plus longs au monde, des jours/heures de sortie en fonction du sexe, restrictions de mobilité (couvre-feu, quarantaine), fermeture des écoles pendant plus d'un an, etc. Les conséquences économiques sont désastreuses.

2022

Fin de mandat difficile

Manifestations contre la vie chère et blocages de routes se multiplient durant l'année 2022. La popularité du président est en forte baisse dans la deuxième moitié de son mandat qui doit s'achever le 30 juin 2024.

Top 10 : Personnages historiques

Personnages historiques du Panamá

Explorateurs, conquistadors, rebelles, révolutionnaires, pirates ou dictateurs, voici dix personnages qui ont marqué l’histoire du Panamá depuis cinq siècles. On retrouve leurs noms ou leurs statues sur les places et grandes avenues à travers le pays. La plupart sont morts pour défendre leur cause.

Urracá

Cacique ngäbe mort en 1531, figure héroïque de la résistance amérindienne contre l’envahisseur espagnol.

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Balboa

Vasco Nuñez de Balboa est le premier conquistador à découvrir l’océan Pacifique en 1513.

Pedrarias

Conquistador connu pour sa cruauté. Il fit tuer Balboa et fonda la ville de Panamá en 1519.

Bayano

Esclave noir fugitif devenu roi d’un gouvernement libre cimarrón. Il mena la vie dure aux Espagnols.

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Henry Morgan

Le pirate et corsaire gallois le plus craint des Caraïbes est à l’origine du sac de Panamá en 1671.

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Ferdinand de Lesseps

Après son succès à Suez, le « Grand Français » échoue dans son projet de canal au Panamá.

Victoriano Lorenzo

Leader charismatique du mouvement indigène pour l’indépendance du Panamá de la Colombie, fusillé en 1903.

Manuel Amador G.

Instigateur de l’Indépendance de 1903, ce médecin fut le premier président de la République du Panamá.

Omar Torrijos

Dictateur progressiste (1968-1981), il est à l’origine de la rétrocession du Canal au Panamá (1977).

Manuel Noriega

L’homme fort du pays (1983-1989) et ancien agent de la CIA instaure une véritable narco-dictature.

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