Découvrez la Thaïlande : Société (vie sociale)

La vie sociale des Thaïlandais est rythmée par le Bouddhisme et sa pratique, ce qui entraîne un certain conservatisme. Depuis le règne du roi Chulalongkorn qui a modernisé le pays, la Thaïlande est moins isolée du monde et s'ouvre à d'autres cultures. Les Thaïs sont très tolérants et, grâce au tourisme, ils s'ouvrent sur différents modes de pensée. Gardez à l'idée que ce n'est pas parce qu'ils tolèrent certains comportements douteux de la part de certains touristes qu'ils les acceptent ! Il faut éviter de parler des sujets qui divisent comme la politique, et il est très mal vu et même interdit de critiquer le roi et la famille royale du pays. Le wai, cette forme de salut respectueux les mains jointes, revêt une importance particulière. Tout comme le sourire, il y a plusieurs variations du wai, que tout le monde apprend dès son plus jeune âge. Les Thaïs sont très attachés à leurs traditions, leur folklore et leurs coutumes.

Le système éducatif

Le système éducatif thaïlandais s'organise comme en France : maternelle, primaire, secondaire, réparties selon les mêmes classes d'âges. L'éducation est prise en charge par le ministère de l'Éducation du gouvernement thaïlandais, de la maternelle jusqu'au secondaire. Les élèves doivent obligatoirement porter un uniforme, payé par la famille (tout comme les fournitures), et chantent, en chœur tous les matins, l'hymne national. La Constitution garantit un enseignement gratuit pour tous, pour une durée de douze ans et neuf années d'études sont obligatoires (de 6 à 15 ans). Cependant la faiblesse du système éducatif freine la progression de la Thaïlande dans l'indice mondial de capital humain de la Banque mondiale. Singapour, le Vietnam et la Malaisie sont de meilleurs élèves en Asie du Sud-Est. « Les enfants thaïlandais peuvent espérer terminer 12,4 années d'école d'ici à 18 ans. Toutefois, l'ajustement des années d'enseignement à la qualité de l'apprentissage n'équivaut qu'à 8,6 ans, un déficit d'apprentissage de 3,8 ans », selon le calcul de la Banque mondiale.

Les traditions du mariage

Même si le mariage arrangé n'existe plus, les parents ont encore leur mot à dire. Les parents des futurs mariés se rencontrent et discutent des détails du mariage et de certaines commodités. On se marie généralement vers 22-24 ans en ville, vers 18-20 ans dans les villages et à partir de 14 ans dans certaines tribus du nord. La cérémonie civile consiste en une déclaration. Il est demandé aux jeunes époux patience et bienveillance. Le mariage bouddhiste est béni par le bonze, ce qui est nécessaire pour que le mariage soit reconnu. Pour les autres religions, le couple fait selon sa confession. En cas de mariage mixte, l'un des deux adopte la religion de la famille. Légalement, la polygamie n'existe pas. Mais tout Thaï qui le souhaite peut se rendre dans une autre ville et vivre avec une autre femme. Il suffit qu'il vive quelque temps avec elle pour qu'on la considère comme son épouse. Une seule épouse cependant sera l'épouse légale. Certains hommes ont ainsi une femme et des enfants dans plusieurs villes. Mais la polygamie n'est pratiquée que par les générations autour de 50 ans. Les jeunes préfèrent la monogamie.

Un peuple accueillant et nationaliste

Il peut sembler étrange de parler de nationalisme dans un pays aussi accueillant que la Thaïlande. Pourtant, il faut se méfier des apparences : connaître les habitants du royaume, c'est connaître leur chauvinisme et leur fierté exacerbés. Dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent qu'ils n'ont jamais perdu aucune grande guerre (ce qui n'est pas faux puisqu'ils n'en ont fait aucune). L'histoire a été savamment révisée pour donner le beau rôle à la Thaïlande dans tous les cas de figure. Tous les matins, dans toutes les écoles, les lycées, les universités du pays, on chante l'hymne national en même temps qu'il est diffusé à la radio, à la télévision et dans des haut-parleurs à travers le pays. Arrêtez-vous bien et regardez droit devant vous quand cela se produit ! L'ancien Premier ministre Thaksin avait été élu après une campagne on ne peut plus nationaliste, en expliquant que la crise d'alors était le fait des étrangers, et que lui élu, les Thaïs allaient retrouver leur prédominance et leur fierté. Son ancien parti, le Thai Rak Thai (« les Thaïs aiment les Thaïs ») avait alors largement remporté les élections. Rassurez-vous néanmoins, l'hospitalité est une tradition bien ancrée chez les Thaïlandais, et vous serez bien accueilli partout, et avec le sourire.

La protection sociale

Les services de santé sont assurés par le secteur public à environ 70 %. Il existe de nombreux hôpitaux et centres médicaux dans tout le pays, même dans les régions les moins fréquentées. Plusieurs systèmes d'assurance maladie sont en place : un pour les plus défavorisés, un pour les fonctionnaires et un autre pour les salariés. Selon les données officielles, le Pays comptait 3 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en 2019. Un programme de couverture universelle a été mis en place au début des années 2000 sous l'impulsion de Thaksin, afin de permettre à tous les Thaïlandais de bénéficier de traitements médicaux. De plus, depuis 2008, un régime, qui a été actualisé en 2019, garantit un revenu aux personnes âgées de plus de 60 ans : 600 bahts de 60 à 69 ans, 700 bahts de 70 à 79 ans, 800 bahts de 80 à 89 ans et 1 000 bahts de 90 ans et plus. La Thaïlande compte plus de 12 millions de personnes de plus de 60 ans.

Reproduction et contraception : un grave manque d’information

Selon les dernières données de l'Office National des Statistiques et de l'Unicef, le taux de natalité des adolescentes âgées de 15 à 19 ans en Thaïlande est passé de 23 pour 1 000 en 2019, à 18 pour 1 000 en 2022. Ces jeunes personnes manquent cruellement d'informations sur les questions de reproduction et de contraception, et rencontrent d'ailleurs souvent des difficultés physiques et mentales ainsi que des problèmes liés à l'échec scolaire.

La communauté homosexuelle

Il n'existe pas de discrimination légale contre les homosexuels, et la société thaïe est relativement tolérante vis-à-vis des gays. Tout autant qu'elle l'est vis-à-vis des travestis, qui occupent des emplois courants à Bangkok et dans le reste du pays. L'essentiel est de ne pas être trop démonstratif et de ne pas choquer la pudeur générale, une pudeur qui concerne toutes les manifestations à caractère intime, quelles qu'elles soient et d'où qu'elles viennent. En Thaïlande, le monde de la nuit est partout pareillement organisé, avec les mêmes nuances, les mêmes facilités et les mêmes débordements, quelle que soit la nature des affinités sexuelles de chacun.

La prostitution

Officiellement considérée comme illégale, la prostitution est un secteur florissant en Thaïlande. Il faudrait tout de même tordre le cou à cette légende selon laquelle le tourisme aurait introduit la prostitution au pays du sourire. Pour information, le premier ambassadeur étranger arrivé au royaume de Siam, qui était français puisqu'envoyé par Louis XIV, fut très étonné que la première chose qu'on lui demandât était s'il désirait une femme pour lui tenir compagnie la nuit ! Certes, inévitablement, plus le nombre de touristes est important, plus le nombre de prostituées augmente. Mais, là aussi, il faut savoir que les institutions thaïlandaises estiment que trois prostituées sur quatre ne seront jamais en contact avec des étrangers au cours de leur « carrière », qui dure, selon les statistiques, entre deux et dix ans. Le recours aux services d'une prostituée est donc monnaie courante parmi les Thaïlandais eux-mêmes. Divers établissements, comme des salons de massage, des karaokés, des bars sing song, parfois des clubs, servent de contexte à ces rencontres. La présence des troupes américaines dans certaines bases en Thaïlande a néanmoins « industrialisé » le phénomène et fait du tourisme sexuel une sorte de marché noir indispensable à la santé économique du pays, qui développe une offre adaptée à la demande des étrangers.

Droits de l'Homme : une loi à connaître

L’article 112 du code pénal portant sur le crime de lèse-majesté est l’un des plus sévères du monde, selon Reporters Sans Frontières. Il stipule que personne (Thaïlandais comme étrangers) n’a le droit de critiquer les membres de la famille royale, sous peine d’être passible de trois à quinze ans de prison. Une peine sévère, remise en question au sein du pays et de la communauté internationale, alors que les médias et des sites Internet sont régulièrement censurés. Prenez donc garde…

La société thaïlandaise est d’ailleurs très hiérarchisée, pas autant qu’en Inde certes, même si elle présente quelques similitudes par certains aspects. Ainsi, suivant l’âge, la profession, la situation familiale, la fortune, le statut social ou le rang, la façon de s’adresser à une personne diffère du tout au tout. Une triste anecdote illustre de façon extrême les relations sociales de la société thaïlandaise : en 1880, la reine Sunandha Kumariratana se noya dans le fleuve Chao Phraya sans qu’aucun de ses serviteurs ne lui vienne en aide. Quiconque touchait une reine était condamné à mort.

Prénoms et surnoms, mode d’emploi

Savez-vous qu’un Thaï peut changer de prénom très facilement dans son pays ? S’il souhaite donner une nouvelle direction à sa vie, un Thaï se rendra dans un temple pour y rencontrer un moine et lui demandera de choisir un nouveau prénom pour lui (ou elle). Généralement, le moine propose deux prénoms de meilleurs augures. Le candidat redemande alors à ses parents de choisir et l'affaire est dans le sac. Le certificat de changement de prénom (bai plian chew) sera délivré en quelques jours à peine par l’administration. Il faudra ensuite modifier tous les documents d'identités, mais cela se fait beaucoup plus lentement.

Les Thaïs ont aussi tous des surnoms, d’une syllabe pour la plupart. Parfois même, une personne peut être connue par exemple sous le surnom de Riam dans son village et Oun en ville. Tous les surnoms n’ont pas forcément de signification, à la différence des prénoms qui eux obéissent à des règles. Les prénoms doivent être compatibles avec le jour de naissance, et contenir des lettres dont les caractéristiques s’accordent avec le sexe de l’enfant. Les surnoms sont choisis eux aussi par les parents, parfois au hasard ou simplement parce que le son est joli. Ils peuvent aussi faire référence à un état physique, « Da » pour une personne dont la couleur de peau est foncée, « Tia » ou « Lek » s’il est petit, « Yak » ou « Yao » s’il est grand, « Uan » si c’est un gros bébé… D’autres possèdent des prénoms d’origines anglaises, « Joy », « Pinky », « Love » ou « Max ». Certains malheureusement héritent de surnoms loufoques, « Porn », « Nike », « Frog », « Pepsi », « Ford » …

Un lourd tribut à la modernité

Plus de 32 % de la population thaïlandaise est aujourd'hui en surpoids, voire carrément obèse. La Thaïlande se retrouve sur le podium des pays asiatiques confrontés à ce problème de poids, derrière la Malaisie et les Maldives. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce changement physique de la population. Des millions de Thaïlandais ont quitté les campagnes ces dernières années pour venir travailler en ville, pour des emplois de services plus sédentaires et mieux rémunérés. Cette population, qui s'alimente essentiellement à l'extérieur, dans de petits restaurants, ou dans des chaînes de fast-food qui se sont multipliées comme des petits pains, découvre une autre nourriture, beaucoup moins saine et plus riche que celle consommée à la ferme. Les McDonald's, Burger King, KFC pour ne citer que quelques enseignes sont légion et ont redessiné le paysage urbain. Les étals plus traditionnels se sont eux aussi adaptés à ce nouveau mode de consommation et proposent plus de friture et des plats plus sucrés. En conséquence, on note de façon alarmante une hausse des maladies cardio-vasculaires, de cholestérol, d'hypertension artérielle et de diabètes liées à l'obésité.

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