La Guadeloupe au cinéma
Christian Lara, décédé en 2023, était considéré comme le père fondateur du cinéma antillais, il puisait son inspiration dans la culture locale. En 1978, il réalise Coco la Fleur, candidat, le premier long métrage de fiction produit en Guadeloupe, dans les Antilles et dans la Caraïbe. Il s'attachait à raconter l'histoire des Antilles, tourner sur son île natale et faire jouer des comédiens antillais. Plusieurs acteurs tels que Greg Germain, Jacques Martial ou Pascal Legitimus connaissent un succès au-delà des Caraïbes. Sur l'île, une scène jeune, pleine de vitalité, s'est professionnalisée comme le montrent le Marché international du film et de la télévision caribéens (en janvier) et le Bureau d'accueil des tournages de la région, mis en place par le conseil régional. La relève est en effet assurée, plusieurs jeunes réalisateurs se distinguent ces dernières années sur le marché du film. Avec Anne-Sophie Nanki qui a remporté le prix du meilleur court-métrage de fiction au Festival du film PanAfricain de Cannes 2022 avec Ici s'achève le monde connu. Mais aussi, Julien Silloray sélectionné aux Césars dans la catégorie court-métrage avec Mortenol, tourné dans les rues de Pointe-à-Pitre. Ou encore Nelson Foix et son court-métrage marquant Ti moun Aw.
La Guadeloupe attire des productions variées, tant pour la beauté de ses paysages que pour ses talents et son savoir-faire. Des scènes du film Rien ne va plus (1977) sont tournées en Guadeloupe, mais aussi Emmanuelle 4 (1984), Speed 2 : Cap sur le danger (1997) ou encore Antilles sur Seine (2001) et La Smala s'en mêle (2013). Plus récemment le film de Guillaume Nicloux Dans la peau de Blanche Houellebecq, avec Blanche Gardin et Michel Houellebecq, sorti en mars 2024, est en grande partie tourné dans l'archipel. Quant aux productions typiquement guadeloupéennes, après Nèg Maron de Jean-Claude Barny, Le bonheur d'Elza de Mariette Monpierre (sorti en 2011) décrit les réalités sociales avec justesse. Nèg Maron nous entraîne dans l'univers de jeunes issus d'un quartier populaire en rupture avec le système social. Avec Le bonheur d'Elza, le spectateur suit la quête identitaire d'une jeune fille de 20 ans, fraîchement diplômée et vivant dans l'Hexagone, qui annonce à sa mère et sa sœur qu'elle a pris la décision de se rendre en Guadeloupe, île qu'elle ne connaît pas, pour retrouver la trace de son père qui les a abandonnées.
Événements et petit écran
En termes d'événements, chaque année, la communauté des cinéastes antillais fait connaître ses dernières réalisations au cours du très suivi Festival régional et international du cinéma de Guadeloupe (FEMI). Très attendu, il met à l'honneur la culture créole dans le cinéma international. On note aussi Le Mois du film documentaire de Guadeloupe, qui en 2019, s'installe dans la ville du Gosier, à la médiathèque Raoul Georges Nicolo. Cet événement a pour but de mettre en lumière des œuvres documentaires peu connues du grand public. Côté petit écran, on cite la série à succès Meurtres au paradis, tournée entièrement en Guadeloupe et principalement dans la ville de Deshaies. Cette co-production de la BBC et de France Télévisions relate les aventures d'une équipe de police (dont les acteurs évoluent au fur et à mesure des saisons) dans les Caraïbes sur l'île fictive de Sainte-Marie. La diffusion de la saison 14 est prévue pour 2025.