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Un taux de pauvreté important

En Guadeloupe, il y a six fois plus de personnes qui vivent en situation de grande pauvreté que dans l'Hexagone, un taux proche de celui de la Roumanie (11 %). C'est-à-dire qu'elles subissent à la fois une privation matérielle, monétaire ou encore psychologique (le fait de ne pas pouvoir manger quotidiennement un repas protéiné contenant de la viande, du poison ou un substitut végétal, le fait de ne pas pouvoir s'acheter de vêtements neufs...). Une situation qui touche beaucoup les familles monoparentales, souvent composées de femmes seules à s'occuper des enfants, un modèle de famille très répandu en Guadeloupe. Les seniors ne sont pas épargnés, 11 % des retraités sont concernés. Le chômage et les prix de l'alimentaire (33 % plus élevés en Guadeloupe que dans l'Hexagone) sont autant de facteurs qui favorisent cette situation. 17,6 % des ménages sont dépendants des prestations sociales en Guadeloupe (source INSEE 2022).

Famille, des modèles qui évoluent

La famille monoparentale est une réalité relativement bien présente en Guadeloupe. Certaines femmes guadeloupéennes se débrouillent souvent seules avec un ou plusieurs enfants, parfois issus de différentes paternités. On parle alors de femmes « Potomitan », qui tiennent la famille. Par ailleurs, en Guadeloupe, on trouve encore de nombreux foyers composés de plusieurs générations. Au cours des dix dernières années, la recherche de liens familiaux s'est accentuée pour pallier les effets de la vie citadine et du modèle occidental, grâce aux rencontres familiales qui se développent et aux recherches généalogiques. Mais on constate dans le même temps une augmentation du nombre des personnes âgées vivant seules ou en EPHAD, alors que le modèle guadeloupéen tendait à garder les personnes âgées au sein de la famille.

Hommes et femmes, des caractères marqués

L’habillement et l'élégance sont en général assez importants, notamment le dimanche pour se rendre à la messe ou lors d'événements publics. Si le port de la coiffe a disparu dans l'habillement quotidien, les bijoux traditionnels en or (créoles, mailles grains de café, boucles « tété négresse »...) sont toujours autant arborés. Des atours qui permettent aux femmes de s'exprimer et d'affirmer leur caractère. Malgré un machisme encore présent, de nombreuses femmes ont réussi à imposer leurs ambitions avec talent et efficacité dans la société guadeloupéenne, et sont, pour certaines, parvenues à une véritable notoriété. Citons à titre d'exemple Maryse Condé, Marie-José Alie, Tanya Saint-Val, Jocelyne Béroard, Mounia, Simone Schwartz-Bart.... Les politiques au long cours comme Lucette Michaux-Chevry ancienne ministre décédée en 2021, Gabrielle Louis-Carabin (actuelle maire du Moule qui comptabilise la plus grande longévité de l'archipel), l'ancienne préfète Marcelle Pierrot, ou encore l'ancienne présidente du conseil départemental, Josette Borel-Lincertin. Les hommes, eux, sont souvent galants mais peuvent parfois se montrer pressants à l’égard des femmes.

Sécurité

Si ces dernières années, la délinquance a augmenté comme ailleurs dans le pays, les données concernant les territoires d'Outre-mer sont au-dessus de la moyenne nationale. Sur la période 2020-2022, le taux d'homicide s’élevait à 7 pour 100 000 habitants en Guadeloupe contre 1 homicide pour 100 000 habitants en moyenne sur toute la France. Il s'agit principalement de règlements de comptes et de violences entre gangs. De par son caractère insulaire, la circulation des armes est importante dans l'archipel. Depuis plus de 10 ans, la préfecture a instauré la campagne « déposons les armes » pour endiguer ce fléau. Toute personne qui le souhaite peut se départir d'une arme auprès des forces de l'ordre, sans craindre de poursuites. Plusieurs milliers d'armes et munitions ont ainsi pu être détruites depuis 2013.

Le trafic de drogue est également en augmentation, notamment en raison du renforcement des contrôles en Guyane, principale porte de sortie des stupéfiants de la Caraïbe. Le trafic s'est depuis peu recentré sur les Antilles, avec un phénomène de mules en recrudescence à l'aéroport. Les contrôles à Pôle Caraïbe et au Grand port maritime ont par conséquent été renforcés.

Rapporté à la population, le nombre d'accidents de la route est très élevé en Guadeloupe. Les deux-roues sont particulièrement vulnérables. Depuis plusieurs années la préfecture met en place des campagnes pour lutter contre la vitesse et les incivilités et multiplie les contrôles sur les routes.

La petite délinquance existe, les précautions à prendre pour s'en prémunir relèvent du bon sens (ne pas laisser d'objets apparents dans le véhicule garé, éviter certains quartiers la nuit, ne pas se promener avec des grosses sommes d'argent ou bijoux de grande valeur...).

Santé

La Guadeloupe étant un département français, le système de santé est le même que dans l'Hexagone, alors n’oubliez pas votre carte vitale ! L’archipel dispose d’un centre hospitalier universitaire (CHU, à Pointe-à-Pitre), d'un centre hospitalier régional (CHR, Basse-Terre) et de plusieurs cliniques (Baie-Mahault, Le Gosier, Le Moule, Trois-Rivières, Gourbeyre, Saint-Claude...). Le CHU de Pointe-à-Pitre, infrastructure de santé principale de l’île a été touché par un important incendie en 2017 et tourne depuis au ralenti. Les soins et les urgences y sont tous toujours traités. Un nouveau CHU est en construction. Sa mise en service est prévue pour fin 2024.

La Guadeloupe est un des territoires français les plus touchés par le virus du SIDA. Ces dernières années le nombre de dépistages reste stable (62 personnes diagnostiquées en 2020, 63 en 2021). Malgré de nombreuses campagnes de prévention, l’usage du préservatif n’y est pas toujours systématique, notamment chez les jeunes.

Il y a régulièrement des épidémies de dengue et de chikungunya des virus transmis par le moustique tigre. Pensez à bien vous protéger avec du répulsif et vous couvrir le corps (vêtements clairs, manches longues et pantalon) si nécessaire.

La pandémie de la Covid-19 a suscité de vives inquiétudes avec une quatrième vague particulièrement meurtrière de juillet à octobre 2021. Près de 1 000 décès liés au virus ont été enregistrés dans l'archipel, sur une population de 383 600 habitants, peu vaccinée et présentant de nombreuses comorbidités. Les hôpitaux de Pointe-à-Pitre et de Basse-Terre, débordés, ont tout d'abord reçu l'aide des cliniques privées, puis des renforts de soignants venus de l'Hexagone. Le sujet de la vaccination divise encore la population. Un rejet de la vaccination qui s'explique en partie par le scandale du chlordécone qui a généré une méfiance de la population vis-à-vis des autorités.

Homosexualité

L'homosexualité reste encore un sujet relativement tabou en Guadeloupe. Si les choses évoluent, cela se fait plus lentement que dans l'Hexagone, la libération de la parole est encore difficile. L'archipel est une destination sûre pour les personnes LGBTQ+, mais toute démonstration d'affection au grand jour peut exposer à des remarques ou des réactions désagréables.