Trois ensembles géographiques
On peut distinguer trois types d'ensembles géographiques en Guyane.
Les Terres hautes constituent le domaine de la forêt équatoriale, qui couvre 94 % du territoire. Le sol, latéritique, est pauvre et peu propice à l’agriculture. Pour résoudre partiellement ce problème, les exploitants enrichissent la terre en y faisant brûler certains végétaux et utilisent les résidus de la combustion pour cultiver des petites parcelles suivant le système appelé « abattis ».
Les Terres basses, concentrées sur la frange littorale, représentent quant à elles environ 6 % du territoire. Suivant l’altitude, on y rencontre des marécages, des savanes ou des massifs forestiers. L'utilisation du terme montagne est la plupart du temps exagéré, car seules quelques collines se détachent du paysage.
La mangrove est le troisième ensemble géographique guyanais. Le territoire subit les effets d’un puissant courant marin si bien que les fleuves déposent une quantité colossale d’alluvions à leur embouchure. Résultat : l’océan est trouble sur plusieurs kilomètres depuis la côte, spécificité naturelle qui a pour conséquence de freiner le développement de l’activité balnéaire, quand bien même il est parfaitement possible de goûter aux joies de la baignade en Guyane. En effet, même si l’eau n'a rien du « paradis bleu turquoise » que l’on rencontre dans d’autres départements d’outre-mer, on n’y déplore que peu de traces de pollution. Lorsque l’envasement du littoral est plus important, les palétuviers se développent rapidement, donnant naissance à la mangrove qui s’étend parfois sur plusieurs kilomètres de largeur, et qui prend de plus en plus d’ampleur.
La magie des fleuves
Le réseau hydrographique en Guyane est à la fois très riche et très particulier. Zones de loisirs ici, uniques voies de communication ou sites pour aventuriers par là, les fleuves font partie intégrante de la vie quotidienne guyanaise. Cela est surtout vrai pour les populations de l’intérieur qui vivent le long du Maroni ou de l’Oyapock. L’activité touristique liée au fleuve est multiple. Certaines rivières, appelées « criques », sont les lieux de prédilection pour le tourisme de fin de semaine : l'une des activités très prisées consiste à remonter ou descendre un cours d’eau en canot pour passer la nuit dans un endroit isolé. Vous apercevrez souvent le long des rives de petites structures d’hébergement en bois, appelées « carbets ».
Les fleuves – ponctués de nombreux rapides appelés « sauts », particulièrement véloces surtout pendant la saison sèche – étant bien souvent les seuls moyens d’accéder à certaines communes, les canots (sortes de pirogues) sont les embarcations les mieux adaptées pour naviguer sur les fleuves. Les fleuves, rivières et criques qui sillonnent ce territoire amazonien se comptent par dizaines. Du nord-ouest au sud-est, on découvre les cours d’eau suivants :
Le Maroni. C'est le fleuve roi de la Guyane, qui marque la frontière guyano-surinamienne. À la fois le plus long et le plus habité, il offre sur les 520 km de son cours de superbes paysages et permet de rencontrer les habitants de cette partie du territoire (majoritairement des Bushinengé et des Amérindiens).
L’Iracoubo. Moins important que les autres, il n’a pas encore acquis ses lettres de noblesse. C’est pourtant un petit fleuve tranquille serpentant à travers la forêt où l'on peut pêcher des poissons tels que le piranha noir, partir en expédition aux sources et descendre à la pagaie.
Le Sinnamary. Son cours offre quelques sites splendides où il fait bon séjourner : au départ de dégrad Petit-Saut (barrage de Petit-Saut), on peut découvrir le saut Takari-Tanté (à 3 heures 30 de canot), le saut Lucifer (à 2 heures 30) et la nouvelle gare Tigre (à 1 heure 30 de canot). L'estuaire du Sinnamary, comme celui de l’Iracoubo, est un lieu privilégié pour observer, à l’aube ou au crépuscule, le vol des ibis rouges.
L’Approuague. Tantôt sauvage, tantôt apprivoisé, ce fleuve a ses inconditionnels. Fortement marqué par la ruée vers l’or au siècle dernier, le principal village de l’Approuague est Régina. En aval demeurent les vestiges de l’ancien site de Guisanbourg, perdu au cœur d'une végétation équatoriale, sa sucrerie abandonnée, ses polders et ses anciennes machines à vapeur. Plus en amont, le fleuve recèle quelques-uns des plus beaux sites guyanais tels que saut Athanase, saut Mathias, le saut Grand-Machicou et enfin le Grand-Canori, qui constituent des lieux de séjour privilégiés.
La Mana. C’est le plus sauvage des fleuves guyanais, avec 99 sauts ponctuant les 430 km de son tracé. Hélas, aujourd’hui comme autrefois, il est à nouveau considéré comme l’une des principales zones d’orpaillage : colonisé par les chercheurs d'or clandestins, le fleuve est fortement pollué. Au prix d'une véritable expédition, il est possible en le longeant de rejoindre Saül, le cœur de la Guyane, mais pour le moment la zone est incertaine, et il est fortement conseillé de se renseigner auprès des professionnels avant de s’y rendre. Il est également possible de s'y rendre en quad.
Le Kourou. Son estuaire constitue le port de la ville spatiale. De par l’activité importante liée directement ou indirectement au domaine spatial, on trouve sur le Kourou de nombreux carbets d’entreprise et carbets privés.
La rivière de Cayenne. À quelques kilomètres de l’océan, plusieurs grands cours d’eau se retrouvent pour former un gigantesque estuaire. Large de plus de 2 km, la rivière de Cayenne abrite le port de pêche du Larivot et constitue la limite ouest de l’île de Cayenne. Depuis 1977, un impressionnant ouvrage d’art a remplacé le bac qui permettait autrefois de franchir l’estuaire.
Le Mahury. Il constitue la limite est de l’île de Cayenne et abrite le port de commerce de Dégrad-des-Cannes. Pour permettre l’accostage des navires marchands en provenance de la métropole, un étroit chenal est continuellement dragué. L’embouchure est un site d’observation des ibis rouges.
L’Oyapock. Formant la frontière avec le Brésil et zone d’échanges culturels et économiques par excellence, ce fleuve est peuplé de garimpeiros, des chercheurs d’or brésiliens vivant sur des barges, et de populations amérindiennes, essentiellement des Wayapi et des Émerillon. En amont, le village de Camopi marque la limite d’un territoire d’accès réglementé qui forme une sorte de sanctuaire amérindien.