Art et artisanat
L'artisanat en Guyane est très différent en fonction des communes et des ethnies. Vous aurez le choix entre l'artisanat noir marron, avec ses sculptures en bois et ses broderies, et l'artisanat amérindien, surtout connu pour ses colliers en graines, sa vannerie et ses ciels de case. L'artisanat hmong est quant à lui apprécié pour ses broderies et patchworks bigarrés (rendez-vous à Cacao) tandis que l'artisanat créole se concentre sur le travail du bois et de l'or.
Artisanat noir marron. Dans les petites galeries d'art guyanaises, on trouve autant d'œuvres modernes que traditionnelles. Du côté traditionnel, les Noirs Marrons ont particulièrement développé le travail du bois. Ne connaissant pas la métallurgie et ayant majoritairement abandonné le tissage et la poterie, ils utilisent un certain nombre d’outils (sabre, herminette, rabot) empruntés aux techniques européennes. Les objets sont ornés de motifs gravés ou peints appartenant à un véritable système graphique symbolique. L'association des différents motifs présents sur l’objet constitue un message. La plupart des objets sculptés, destinés à des femmes (peignes, pagaies, portes de maison…), véhiculent des déclarations d’amour. L’art des Boni et des Djuka est proche, les figurines symboliques ayant des structures pratiquement similaires. Les œuvres des Saramaca présentent un graphisme différent, dont l’interprétation nécessite la connaissance précise de leur culture. Citons ici quelques-uns des objets, qu'ils soient à vocation domestique, décorative ou encore rituelle, que l'on pourra emporter dans sa valise en matière de souvenir. Côté mobilier, deux éléments sont à signaler : la porte de maison traditionnelle (do) est soit sculptée (Saramaca), soit peinte (Djuka, Paramaca et Boni), la maison représentant un don matrimonial et la porte symbolisant la déclaration d’amour du constructeur à son épouse ; et le banc (bangi), concept fondamental du mobilier des Noirs Marrons : le banc ou tabouret permet par son faible encombrement d’être transporté à l’intérieur comme à l’extérieur de la maison. Les objets rituels qui retiendront l'attention sont tout d'abord le tambour, il est généralement sculpté et le fond est recouvert de peaux tendues, il assure la médiation entre les hommes et le monde supra-naturel ; le deuxième est la maraca (tchaka), constituée d’une calebasse creuse emmanchée et contenant des graines, elle possède rituellement la même fonction que le tambour. Enfin, parmi les objets décoratifs majeurs, citons la pagaie sculptée (tembé pada), souvent de petite taille, en acajou rouge ou blanc. Elle a perdu sa fonction initiale pour devenir un simple objet décoratif, tout comme la bouteille ou amphore sculptée (tembé bata), en acajou rouge elle aussi, inspirée des amphores que les Hollandais rapportaient de leurs voyages. Quelques animaux sculptés feront office de très bons souvenirs également, tels que la Chouette (hoguifo) ou le Tatou (kapasi). Les objets miniatures (pike tembe) sont quant à eux traditionnellement réalisés par les enfants. Les sculptures font partie de l’initiation des plus jeunes et représentent tantôt un petit banc, une petite pirogue ou une petite pagaie.
Artisanat amérindien. Issu d'un savoir-faire séculaire, l'artisanat amérindien est à la fois ornemental et destiné à la vie de tous les jours. Pendant les fêtes, les Indiens portent de lourds colliers de perles de verre d’une seule couleur, croisés sur la poitrine, enroulés autour des bras, des poignets et des chevilles. En temps normal, les colliers sont plus fantaisistes, de couleurs variées, et agrémentés d’un pendentif représentant un animal ou une étoile. Autrefois, ces colliers et bracelets étaient composés de graines, de dents de singe, de pécari ou de félin. Aujourd’hui, les perles proviennent d’Europe. Introduite par les premiers voyageurs, cette verroterie servait alors de monnaie d’échange. En tissant les perles, les Indiens réalisent des ceintures (panti), des bracelets, des tabliers (weju). Les motifs décoratifs qui les ornent sont analogues à ceux qui décorent les vanneries. Il faut dire qu'une grande partie de l’activité des Amérindiens consiste à fabriquer les ustensiles indispensables à la vie quotidienne de la famille. Quelques-uns de ces objets peuvent faire office de jolis cadeaux. L'éventail wayana (anapami) est par exemple un article indispensable aux femmes qui l’utilisent pour activer le feu et pour diverses activités liées à la cuisine. Cette vannerie plate et rectangulaire est décorée de motifs traditionnels. Les paniers (pïlasi), de forme cylindrique à base carrée, servent à ranger toutes sortes d’objets de ménage, tandis que le tapis (opoto) est une vannerie souple tressée en feuille de comou. Tout comme les noirs-marrons, les Amérindiens produisent une vaste gamme d'objets jadis utiles, aujourd'hui devenus plutôt décoratifs : arcs et flèches (aux innombrables déclinaisons), pagaies, tabourets, plats à coton, flûtes, sonnailles, tambour et bien évidemment le fameux ciel de case. Le ciel de case (maluana), placé juste sous la toiture, au centre du carbet circulaire de réunion, il est destiné à éloigner les insectes et autres animaux indésirables ainsi que les esprits. Découpé dans les contreforts des grands fromagers, des animaux mythiques sont ensuite tracés à la pointe du canif sur la surface de bois, puis peints.
Art contemporain. Côté peinture moderne, John Lie A Fo est un artiste de renom. Né en 1945, ce peintre surinamais d’origine asiatique a émigré en Guyane après ses études, où il réside désormais. L'artiste arrive à retranscrire dans ses œuvres le lien fort qu'ont les peuples amérindiens et noirs marrons avec la nature. Inspiré par Picasso et le cubisme, il utilise souvent les couleurs vives et primaires qu'il mélange avec des couleurs tertiaires. L'univers dans lequel il nous plonge est à la fois enchanteur et mystique, où la nature et la culture occupent une place centrale. Comme son confrère Marcel Pinas, il lui arrive de signer ses œuvres par des sigles Afaka, ode à la culture bushinengué. C'est en Europe qu'il vend la plupart de ses œuvres, incluant des objets peints en bois ainsi que de la poterie.
Musique
On ne saurait parler d'une unique musique en Guyane, carrefour des cultures, croisement des langues et des traditions évoluant de concert. Fertile en sons, à l'image de sa terre rouge et de sa forêt poumon du monde, le pays a de nombreuses facettes. On trouvera assez aisément des compilations de toutes sortes de musique dans les commerces de Cayenne. La musique de carnaval (celles des grands orchestres) a pour principaux représentants Victor Clet, Orlane, les Mécènes et les Blue Stars. Côté musiques traditionnelles, les rythmes créoles typiques sont le kasé-kô et le kamougué, tandis que sur les rives du Maroni, on mélange un parler sranan tongo sur des sonorités plus modernes (rap et techno) : l’aléké, l’awasa, ou le kawina sont issus de ce mélange. Concernant la musique contemporaine, biguine, mazurka, zouk, calypso, soca, soukous et steel band sont autant de sons familiers en Guyane. Il faut dire que la proximité culturelle avec les Antilles françaises et les programmes télévisés communs diffusés par Guyane Première favorisent les échanges. Pour le zouk, citons Fanny J, Warren et Marvin, artistes guyanais très appréciés. Chris Combette mélange quant à lui zouk et influence brésilienne, mais aussi reggae, qui fait partie intégrante de l'identité musicale guyanaise depuis sa création. Ses albums Plein Sud, Salambô, ou La Danse de Flore sont connus de toutes les générations. Une des voix les plus intenses du reggae guyanais contemporain est sûrement celle du chanteur Jornick Joe Lick, chantant à la fois en créole, en français et en anglais. Citons encore Jahyanaï King, artiste dancehall guyanais et son acolyte, la chanteuse Bamby. Jahyanaï King a signé chez Sony/ATV Music Publishing en 2018 et a aussi été le premier artiste guyanais à remporter un YouTube Award cette même année.
Panier gourmand
La Guyane est réputée pour sa cuisine savoureuse et épicée. Les latitudes tropicales permettent en effet la culture de produits que l'on trouvera difficilement en métropole, tout du moins pas à si bon prix. À commencer par les épices et les condiments, notamment les réputés petits pots de piment ou de confiture de la marque Toco. On en trouvera assez facilement dans les grandes surfaces en vente à l'unité, mais aussi sur les étals des marchés de Cayenne ou de Saint-Laurent-du-Maroni où les marchands proposent généralement des offres intéressantes sous forme de paniers cadeaux (Pâte de piment à la prune de Cythère, à la papaye verte ou la mangue, piment cacahuète et moutarde diablesse, confitures banane et miel de Guyane, banane et rhum agricole guyanais ou encore aux cerises de Cayenne, gelée d'ananas ou de fruit de la passion, etc.). Également à considérer, les épices en poudre telles que curcuma, curry, gingembre, poivre de Cayenne, mais aussi le miel et le chocolat de Guyane. Sans oublier, pour les nostalgiques, le couac (semoule de manioc cuisinée aux quatre coins du territoire), vendu en sachet. Tous ces ingrédients constituent les bases de toute recette de cuisine guyanaise qui se respecte, vous en aurez besoin pour vos préparations une fois rentré !
Côté liquide, toutes les confitures que l'on trouve sur les marchés se déclinent en sirop. Citons ici le sirop d'hibiscus, de mombin, de vanille ou encore de gingembre. Bien évidemment, on ne saura parler de panier gourmand sans y ajouter les macérations de rhum en punch (planteur, bois-bandé, gingembre, passion), mais aussi le rhum blanc ou vieux, dont les principales étiquettes sont La Belle Cabresse, Toucan et La Cayennaise. Signalons aussi la collection de bières locales de la marque Jeune Gueule qui se décline en quatre types de brassage. On terminera de remplir sa valise avec quelques mélanges de plantes à prendre en infusion, que ce soit du thé (Té Péyi), de l'atoumou, de la mélisse, du moringa, des feuilles de combava ou de corossol.