Famille et éducation

Quelle que soit l'origine ethnique de laquelle on parle, c'est autour de la famille que s'organise l’essentiel de la vie sociale guyanaise, et bien souvent, la famille est nombreuse ! Les femmes ont tendance à enfanter relativement jeunes et l'institution du mariage demeure socialement centrale. Par ailleurs, nombreuses sont les communautés où les tâches sont sexuées, bien que cet état de fait change peu à peu. Si la structure familiale traditionnelle perdure, elle tend à se moderniser.

Côté éducation, le système scolaire est le même qu'en France métropolitaine, cependant quelques problèmes propres au département surgissent. De nombreux élèves non francophones et de culture orale se heurtent à des difficultés scolaires, les pouvoirs publics prenant peu en compte les spécificités locales. En 2014, les établissements scolaires des premier et second degrés ont accueilli 77 650 élèves et, si les conditions d'accueil et le niveau de qualification se sont améliorés, de nombreux jeunes (9 000 jeunes entre 18 et 24 ans en 2014) continuent de se retrouver hors du système scolaire sans le moindre diplôme. Pour pallier ce mouvement de déscolarisation massive, succédant à l'académie des Antilles et de la Guyane, l'université de Guyane a été créée en 2014. De manière générale, les effectifs de personnels ont fortement augmenté ces dix dernières années, mais cela reste encore insuffisant. L'accord de Guyane signé en 2017 prévoyait la construction de cinq nouveaux lycées et collèges en 5 ans (soit un investissement de 250 millions d'euros) afin de répondre aux besoins de la croissance de la population scolaire.

Un rythme de vie détendu, des conditions difficiles

La Guyane étant à proximité de l’Équateur, le rythme des journées y est constant toute l’année : le soleil se lève et se couche tôt (vers 18h30). Le matin, les enfants commencent dès 7h30 leur journée scolaire et, tant qu’ils ne sont pas au collège, les après-midi sont libres et souvent consacrés aux sports ou à la détente. Les embouteillages – de plus en plus nombreux aux alentours de Cayenne – se font et se défont en fonction des horaires d'école et de marché. Pratiquée sur l’ensemble du territoire, la sieste est une activité sacrée en Guyane : de 14h à 16h, le temps passe calmement, en hamac ou devant le petit écran. Puis la vie reprend son cours : on profite alors de la proximité de la plage ou d’une crique pour marcher, courir, nager ou pêcher. En semaine, la vie est relativement calme en soirée, contrairement au week-end ! De manière générale en Guyane, on apprend très vite à vivre doucement. Ne vous offusquez pas si votre rendez-vous a du retard, il existe pour de bon ce fameux quart d'heure guyanais !

Ce rythme de vie plutôt détendu ne doit toutefois pas occulter les difficultés quotidiennes auxquelles les Guyanais font face. En Guyane la vie est chère, principalement à cause du prix du carburant et des denrées alimentaires largement importées de métropole. Les prix affichés en grandes surfaces sont très élevés et ceux des épiceries, généralement tenues par des Chinois, diffèrent de peu. On privilégiera donc les produits locaux et ceux du marché pour les obtenir à bon prix. Côté emploi, 19 % de la population en Guyane est au chômage et touche particulièrement les moins de 25 ans, qui représentent presque la moitié de la population. Notons également que de par son appartenance à la France, la Guyane est une porte d’entrée dans l’Union européenne pour les pays alentour, attirant une population aux conditions de vie plus difficiles encore. Par ailleurs l'insécurité et le manque d'infrastructures ont mené les Guyanais à la grève générale en mars et avril 2017.