Histoire Histoire

Les peuples amérindiens, originaires d’Asie, franchirent le détroit de Béring il y a entre 12 000 et 30 000 ans et leurs descendants arrivèrent sur le plateau des Guyanes entre 6000 et 1500 av. J.-C. À la fin du IIIe siècle, venus de l’ouest et du sud, les Indiens Arawaks et Palikurs s'emparent du littoral au détriment des premiers habitants. Puis, vers la fin du VIIIe siècle, des Indiens Karibs (les peuplades Kali'na et Wayana) occupent à leur tour la région côtière et l'est de l'actuelle Guyane. Ces populations indigènes possèdent une tradition orale et ont laissé peu d’informations sur leurs modes de vie à l’époque précolombienne. Il ne subsiste pas de vestiges ou de traces archéologiques hormis quelques outils et poteries, ainsi que des roches gravées comme celles de Carapa à Kourou ou celles d’Avanavero au Suriname. Jusqu'au XVIe siècle, de nombreuses populations amérindiennes s'installent en Guyane et sur une partie du Brésil.

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1498

La découverte et l’exploration par les Européens

Lors de son 3e voyage, Christophe Colomb entreprend l'exploration de l’Amérique du Sud. C’est à cette époque qu’il longe pour la première fois les côtes de la Guyane. En 1499, le capitaine espagnol Vicente Yáñez Pinzón, compagnon de Colomb lors de son 1er voyage, arme 4 caravelles à destination de l'Amérique du Sud. Une tempête l'amène au nord du Brésil et en Guyane, en 1500. Il explore ce territoire en empruntant l’Oyapock et remonte l'Amazone sur 50 kilomètres. La population amérindienne dans ce qui est aujourd’hui la Guyane française est alors estimée à 30 000 individus se répartissant essentiellement sur le littoral. Traités comme des êtres inférieurs par les colons, ces autochtones font rapidement preuve d’une féroce hostilité à leur égard. Plusieurs missions de mise en valeur de la Guyane se soldent par de cuisants échecs.

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XVIe siècle

Les Français s'implantent dès 1503 dans la région de la future Cayenne, mais ces occupations restent temporaires et il faudra attendre le siècle suivant pour que ne se mette en place une réelle colonisation.

1604

Daniel de La Touche et l'amiral François de Razilly, à la tête d'une expédition française, découvrent l'actuel état brésilien du Maranhão et y fondent la ville de Saint-Louis, qui sera bientôt prise par les Portugais qui la rebaptiseront São Luis. Les Français poursuivent leur entreprise de colonisation de la région, alors nommée France équinoxiale, plus au nord. En 1626, la colonie guyanaise devient partie de ce projet, puis sera baptisée France équinoxiale.

1643

Les grandes compagnies, comme celles du Cap-Nord ou de la France équinoxiale, doivent revoir leur position et entreprendre des négociations avec le chef indien Cépérou. En 1643, il permet au gouverneur du Cap-Nord, Poncet de Brétigny, de s'installer sur la colline de Cépérou. La ville de Cayenne est ainsi fondée.

1647-1677

Malgré cela, la colonisation de la Guyane est loin d'être une chose acquise. S'ils ont réussi à neutraliser l'hostilité des populations locales, les Européens vont connaître les plus grands déboires avec l'environnement naturel. Par ailleurs, les Anglais s’emparent de la Guyane en 1647 et détruisent Cayenne. Cinq ans plus tard, les premiers esclaves noirs sont débarqués en Guyane. En 1667, grâce au traité de Bréda, les Hollandais deviennent maîtres de la Guyane, qui est bientôt reconquise, en décembre 1676, par l’amiral d’Estrées. La Guyane repasse sous domination française et devient une colonie esclavagiste. Le café, le cacao et d'autres cultures font leur apparition. Les esclaves vivant dans des conditions extrêmes, avec une charge de travail sans limites et des punitions et autres châtiments corporels réguliers, des révoltes plus ou moins organisées ne cessent d'éclater.

1685

Le Code noir, « édit sur la police des esclaves »

Afin d'assurer la prospérité des colonies et pour réduire la fréquence de ces soulèvements, Louis XIV adopte le « Code Noir », établi et promulgué par Colbert en 1685 : 60 articles définissant entre autres le statut d'esclave et les punitions. Ce code civil à l’usage des colons dans les Antilles françaises et en France équinoxiale comporte soixante articles. Le statut – ou plutôt l’absence de statut juridique des esclaves – y est largement détaillé, et donnera lieu à d’autres versions ultérieures. Le fond reste le même : l’utilisation massive des hommes et des femmes pour les plantations de la canne à sucre devait être réglementée pour « le bien de l’ordre public » et ne devait donner lieu à aucune familiarité avec les esclaves. Alors qu’en métropole des voix s’élèvent déjà contre ce système, dans les colonies, tout est permis. Les esclaves doivent être baptisés (article 2). Ils peuvent se marier entre eux, avec l'accord du maître (article 10), qui a sur eux droit de vie ou de mort. Les maîtres doivent les nourrir (article 22), les vêtir (article 25) et s’occuper des esclaves âgés ou malades (article 27). En revanche, les maîtres ont les mains libres pour ce qui est de la répression et font étalage d'un large arsenal de corrections disciplinaires. La « chosification » de l'homme apparaît comme le trait le plus violent du Code noir. Divers châtiments corporels sont codifiés graduellement selon la « faute commise ». On peut enchaîner, battre, mutiler et même tuer un esclave s’il a tenté de fuir, de se rebeller ou de voler. L’article 43 encadre ces actes et veille au contrôle des agissements excessifs des maîtres. Le Code noir ne donne qu'une idée de la situation des esclaves – la réalité était plus dure encore…

1713

Traités d'Utrecht

Ces deux traités mettent fin à la guerre de Succession d’Espagne (le premier, signé le 11 avril entre la France et la Grande-Bretagne, le second, signé le 13 juillet, entre l'Espagne et la Grande-Bretagne) et donnent notamment lieu à une redistribution des possessions territoriales des Royaumes d'Europe occidentale. C'est à ce moment qu'il est décidé que le fleuve Oyapock constituera la frontière entre la Guyane, française, et le Brésil, portugais.

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1763-1765

L’expédition de Kourou

En 1763, Choiseul organise une vaste opération destinée à peupler et à valoriser la Guyane : c'est l'expédition de Kourou. 15 000 Européens vont alors débarquer à Kourou dans des conditions épouvantables. Très vite, la dysenterie, la fièvre jaune, la syphilis et le paludisme auront raison des espoirs de ces colons, emportant 10 000 d'entre eux dans d'atroces conditions. Les survivants s'installent sur les îles du Diable (rebaptisées ensuite îles du Salut) afin de fuir les maladies et les épidémies du continent. Ceux qui recouvrent finalement la santé retournent en France. C'est de leurs récits que naîtra l'image terrible de la Guyane qui, pendant longtemps, lui portera préjudice. Après cet échec retentissant, le pays va connaître une période trouble, sans réelle autorité. Il faudra attendre Napoléon Ier pour que la situation ne se rétablisse.

1777-1791

Jean Samuel Guisan, ingénieur agricole suisse travaillant depuis 1771 au Suriname voisin (néerlandais), est repéré par Pierre-Victor Malouet (envoyé en Guyane par le ministère français des Colonies) qui lui propose une mission d'aménagement du territoire en Guyane française. Pendant 15 ans, l'ingénieur aménage l'embouchure du fleuve Approuague – via la technique de la poldérisation partielle des berges – et construit le canal de Kaw. Toute cette zone deviendra par la suite une région agricole prospère.

4 février 1794

La Révolution française entraîne la première abolition de l’esclavage dans toutes les colonies. Dès 1795, l’île du Diable servira de lieu de déportation politique durant toute la période révolutionnaire. Sous le Directoire, plus de 300 prisonniers seront ainsi exilés, dont une majorité de prêtres.

20 mai 1802

Napoléon Bonaparte restaure officiellement l'esclavage afin de rétablir l'économie coloniale.

1809

Au début du XIXe siècle, la France subit les effets de la défaite de Trafalgar (1805). Les Anglais et les Portugais débarquent à Cayenne en 1809 et occupent le territoire pendant huit ans, sans pour autant perturber la vie quotidienne des habitants.

1817-1848

À la suite d’une convention entre le Portugal et la France, la Guyane est officiellement restituée à la France en 1817. Le programme agricole lancé par Guisan est remis en route, et les projets de développement fondés sur l’utilisation d’esclaves dans les plantations se multiplient. Avec 19 000 habitants, dont 13 000 esclaves, la colonie connaît la période la plus prospère de son histoire.

1848

Abolition de l’esclavage

Suite à la Révolution de 1848, qui se déroule à Paris du 22 au 25 février, l'abolition de l'esclavage est décrétée dans tous les territoires français. Cet événement entraîne la ruine des plantations et la libération de leurs 13 000 esclaves. Peu à peu, un souffle de liberté se répand en Guyane. Le principe d’affranchissement implique que tout esclave touchant le sol français est déclaré libre. Cette décision provoque la fuite massive des esclaves placés sous la coupe des propriétaires brésiliens. Ces derniers réagissent très violemment : en mai 1851, ils se rendent à Mapa pour récupérer 200 esclaves en fuite. Cette affaire soulève le délicat problème des limites du territoire français.

27 mai 1852

Le bagne est officiellement institué

De 1852 à 1938, il accueillera près de 90 000 bagnards et donnera à la colonie une sinistre réputation. Dans un premier temps, les bagnards sont envoyés dans les lieux les plus retirés et les plus insalubres qui soient, notamment sur la montagne d’Argent près de l’Oyapock et de Cacao, et employés à de vastes et très pénibles travaux de mise en valeur des terrains. Mais les pertes enregistrées chez les détenus sont énormes. En mai 1854, une loi donne lieu à la création du camp de la Transportation et quelques années plus tard, en 1858, les autorités fondent le centre de détention de Saint-Laurent-du-Maroni. L’administration pénitentiaire prend une nouvelle dimension et s’organise. Il est alors prévu d’utiliser les prisonniers pour pallier le manque de main-d’œuvre locale.

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1855

Depuis longtemps recherchés (les premières expéditions européennes dans cette région du monde ne tentèrent-elles pas de trouver le fameux eldorado ?), les premiers gisements aurifères sont découverts en Guyane. Très vite, Créoles, Indiens coolies (arrivés en nombre dès 1859 pour pallier le manque de main d'œuvre entraîné par l'abolition de l'esclavage), Africains, et même Amérindiens apprennent à manier barres à mine, pelles et brouettes : c'est le début de la ruée vers l'or. Le terrain forestier dense rend l'exploitation des filons longue et ardue, et surtout difficile à mécaniser.

1894

Alfred Dreyfus est condamné à la déportation en enceinte fortifiée et à la dégradation militaire. Il séjournera pendant quatre ans sur l’île du Diable.

1859-1935

Alfred Dreyfus

Incarcéré pour trahison et à l'origine d'une crise politique majeure en France, Dreyfus est sans doute le bagnard le plus célèbre de Guyane. En 1894, ce capitaine polytechnicien juif d'origine alsacienne est condamné au bagne à perpétuité après un simulacre de justice. On lui reproche d'avoir livré des documents secrets à l'ennemi allemand (la France a perdu l'Alsace et une partie de la Lorraine depuis 1871). La société française est alors minée par la montée du nationalisme et de l'antisémitisme : les Français se divisent entre dreyfusards et antidreyfusards. Débarqué en 1895 sur l'île Royale et incarcéré dans le plus grand secret, Alfred Dreyfus est transféré quelques jours après son arrivée sur l'île du Diable, et des rumeurs de tentatives d'évasion amènent ses gardiens à l'isoler totalement. Pendant ce temps, la famille du capitaine déchu fait tout pour prouver son innocence. C'est finalement, entre autres, la parution le 13 janvier 1898 dans le journal L'Aurore du fameux J'accuse d'Émile Zola, au lendemain de l'acquittement de Walsin Esterhazy (le véritable traître reconnu par le chef du contre-espionnage), qui entraîne enfin une prise de conscience collective. Un nouveau procès condamne le capitaine à dix ans de réclusion en 1899 avant qu'il ne bénéficie de la grâce présidentielle. Il est enfin définitivement lavé de tout soupçon en 1906 et participe à la Première Guerre mondiale.

Alfred Dreyfus. © IstockPhoto.com - ilbusca.jpg

1895

Affrontements franco-brésiliens suite à un différend résultant de l’interprétation des traités d’Utrecht (1713), fixant les frontières entre la Guyane et le Brésil. Le verdict tombe finalement et la Guyane perd 26 000 km².

1902

Après l’éruption de la montagne Pelée (Martinique), la Guyane donne refuge à une partie de la population martiniquaise.

1930

L’échec de l’or

L'organisation de l'exploitation de l'or est un échec. Pour tenter de redresser la situation, le gouverneur Ronmy convainc le ministère de couper en deux le territoire de la Guyane : c’est la création du territoire de l’Inini. Mais le projet s’enlise et les orpailleurs, au fond des bois, continuent à assurer l’essentiel des revenus de la colonie. Au moment où s’engage la Seconde Guerre mondiale, l’industrie aurifère a disparu de la Guyane : les machines ne sont plus utilisées et les grandes sociétés, à de rares exceptions près, ont perdu tout intérêt pour la production d’or. Commence l’époque de la bricole, des maraudeurs et le règne des commerçants : la Guyane, malgré l’or ou peut-être à cause de lui, se voit engagée dans la voie du sous-développement industriel.

4 novembre 1924

Guillaume Seznec, jugé coupable du meurtre de Pierre Quéméneur, conseiller général du Finistère, est condamné aux travaux forcés et envoyé en Guyane. Suite à la fermeture du bagne, il bénéficie d'une réduction de peine en 1947 et regagne la métropole. En 1954, il est renversé par une camionnette à Paris et meurt des suites de ses blessures.

28 octobre 1931

Henri Charrière, accusé de meurtre, est condamné aux travaux à perpétuité au bagne de Guyane. Rendu célèbre pour son témoignage romantique sur les conditions de vie au bagne et pour ses évasions, best-seller publié en 1968 sous le titre de Papillon, l'homme meurt en 1973 à Madrid.

17 mars 1943

La Guyane se rallie à la France libre du général de Gaulle.

1884-1944

Félix Éboué

Né à Cayenne d'une famille issue de « nouveaux libres » (l'abolition de l'esclavage ne remonte qu'à une quarantaine d'années avant sa naissance), Félix Éboué part faire ses études secondaires à Bordeaux en 1898 pour obtenir dix ans plus tard sa licence à la faculté de droit. Il devient administrateur colonial de 1933 à sa mort (Martinique, Soudan, Guadeloupe, Tchad, puis gouverneur général de l'Afrique-Équatoriale française). Humaniste et franc-maçon, alors qu'il est gouverneur du Tchad (alors français), dès l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, il rejoint les rangs de la résistance et décrète le territoire tchadien comme appartenant à celui de la France libre. Bien qu'ayant peu résidé en Guyane, il en demeure une figure historique majeure (l'aéroport de Cayenne porte d'ailleurs son nom). L'homme repose au Panthéon depuis le 20 mai 1949.

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19 mars 1946

Le statut officiel de département d’outre-mer est octroyé à la Guyane, qui accédera au statut de Région en 1975. Seul le littoral connaît alors une relative activité humaine et économique. Tout reste à faire sur ce territoire encore sauvage marqué par une histoire tragique.

1901-1947

René Jadfard

Après des études au collège de Cayenne, René Jadfard entend l’appel de la forêt guyanaise et décide de découvrir le quotidien des sites d’orpaillage. Comme il le confesse dans son livre Nuit de cachiri, il apprend à vivre avec les Saramaca, les Bonis, les Indiens et les Brésiliens. Au lendemain de la guerre de 1914-1918, il s’efforce de parfaire ses études secondaires en métropole, au lycée de Toulouse, puis fréquente l’École des hautes études sociales et l’École des sciences politiques à Paris. Radical-socialiste, militant des droits de l’homme, il mène campagne en 1924 pour le bloc des gauches, puis devient journaliste et parcourt le monde. Mobilisé en septembre 1939, il rejoint la Résistance l'année suivante avant d'être incarcéré par la Gestapo, puis délivré à la Libération. Revenu en Guyane, il y est élu député le 10 novembre 1946. Il meurt dans la nuit du 8 au 9 novembre 1947, près de Sinnamary, dans un accident d’avion.

1949

L’installation du régime communiste à Pékin entraîne l’arrivée de nombreux Chinois en Guyane.

1953

En 1925, le reportage publié par Albert Londres sur le bagne avait déjà mis l'institution en sursis, si bien qu'en 1936, le Front Populaire avait décidé de cesser l'envoi de prisonniers sur le territoire guyanais. Ce n'est qu'en 1953 que les derniers bagnards quittent les camps pénitenciers de Guyane.

1964

La Guyane à l’heure spatiale

Il est décidé que la Guyane deviendra le port spatial de l’Europe : c’est l’installation du centre spatial guyanais (CSG) à Kourou. L’implantation du CSG génère de nombreux emplois et engendre un développement économique considérable pour l’ensemble de la Guyane : on construit des routes, des hôpitaux, des commerces, etc. Le premier lancement réussi de la fusée Ariane a lieu la nuit de Noël 1979.

1975

Lancement du « Plan vert » par le Premier ministre Jacques Chirac, sous le gouvernement de Giscard d’Estaing : un vaste projet de développement agricole pour la Guyane.

1977

À la suite de la guerre qui ravageait la péninsule indochinoise au cours des années 1970, une population hmong, originaire du Laos, s’installe en Guyane et crée deux villages : Cacao puis Javouhey.

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1982

Une collectivité territoriale

Les lois de décentralisation font de la Guyane une collectivité territoriale. Elle se dote alors d’un Conseil régional et d’un Conseil général. Une politique de grands chantiers publics est mise en place. Au même moment, les courants migratoires liés aux crises sociales et économiques des pays voisins (Brésil, Suriname et Haïti) s’accentuent. L’impact de cette politique des grands chantiers ne se fait que peu ressentir et le chômage grimpe en flèche. En 1994, suite au contrat de plan État/région, la Guyane bénéficiera d’une aide de 1,5 milliard de francs sur 4 ans, en plus d’une aide de la Communauté européenne de 1 milliard pour la même période.

Avril 1987

Arrivée de 9 000 réfugiés surinamais après le coup d’État au Suriname.

16 juillet 1989

Awala-Yalimapo, commune créée le 31 décembre 1988, accueille la première conférence des Amérindiens de Guyane. Les 22 associations qui la composent se regroupent en une fédération dont le président est Félix Tiouka. En décembre 1993 se tient le premier congrès de la Fédération des organisations amérindiennes de Guyane (FOAG).

28 mai 2005

Lors du référendum sur la Constitution européenne, la Guyane et les autres départements d’outre-mer sont appelés aux urnes la veille d’un vote national pour contrer le décalage horaire. Contrairement à l’Hexagone, la Guyane plébiscite ce texte, le « oui » obtenant 60,08 % des voix.

2008

Visite du président Nicolas Sarkozy élu l'année précédente pour aborder différents thèmes tels que l’orpaillage clandestin, l’environnement, la politique spatiale, le service public, la coopération militaire avec le Brésil… Cette visite de vingt-neuf heures se solde par une rencontre avec le président brésilien Lula da Silva à Saint-Georges pour discuter, entre autres, de la situation des otages des FARC en Colombie et du pont sur l’Oyapock.

2008-2009

Un vent de révolte souffle sur la Guyane, comme sur les autres départements d’outre-mer : cherté de la vie, bas salaires, taux de chômage en hausse, les DOM vivent une période difficile et revendiquent des changements auprès des élus locaux et de l’État. À la suite de grèves massives de plus de deux semaines, le gouvernement réagit en créant les « états généraux de l'outre-mer » en 2009 afin de rétablir le dialogue entre la métropole et les DOM.

16 mai 2012

Christiane Taubira, née en 1952 à Cayenne, est nommée Garde des Sceaux du gouvernement de François Hollande, fraîchement élu président de la République.

27 juin 2012

Une embuscade tendue par des orpailleurs clandestins fait 2 morts parmi les militaires français. Cet événement pose le problème de la sécurité : les Guyanais demandent au gouvernement de mettre un terme à l'orpaillage illégal, source d'immigration clandestine et de banditisme aux abords des sites.

26 avril 2013

Début des grèves des stations-service sur l'ensemble du territoire guyanais, les gérants réclamant une revalorisation de leur marge. Après 7 semaines de conflit, une « marge de 1,04 centime » est finalement concédée par l’État.

2 décembre 2014

Un accord est trouvé en Europe pour lancer la nouvelle fusée européenne Ariane 6, dont le premier tir doit avoir lieu en 2022 (et n'est finalement pas prévu avant 2024).

Mars 2017

Crise sociale

La Guyane voit démarrer sa plus grosse crise sociale : la population pointe du doigt le manque de sécurité (dénoncé notamment par le charismatique collectif des 500 Frères), d'infrastructures et de personnel dont souffre le territoire. Le 25 mars le collectif Pou Lagwiyann Dékolé déclare la grève générale et établit des barrages sur les principaux axes et lieux de vie du département. Commerces, écoles et aéroport sont fermés, et les fusées ne peuvent pas décoller. Le 28 mars une grande marche rassemble plus de 8 000 personnes dans les rues de Cayenne et 3 000 dans les rues de Saint-Laurent-du-Maroni. Le 31 mars, le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl et celui des Outre-mer Ericka Bareigts se rendent en Guyane, et tentent les premières négociations avec le collectif Pou Lagwiyann Dékolé. Après un mois de conflit, un projet d'accord est signé mettant fin à la grève le 21 avril. L'accord prévoit notamment la mise en place d'un plan d'urgence immédiat de 1,1 milliard d'euros et un examen prioritaire de la demande de financement supplémentaire de 2,1 milliards d'euros réclamée par le collectif Pou Lagwiyann Dékolé. La question de l'évolution du statut de la Guyane vers une plus grande liberté vis-à-vis de la métropole, revendication phare du collectif, reste toutefois ouverte.

2018

Emmanuel Macron soutient le vaste projet aurifère porté par les multinationales russe Nordgold et canadienne Colombus Gold en pleine forêt équatoriale guyanaise, à la frontière du Suriname. Un projet qui pourrait avoir de lourdes conséquences écologiques et auquel s'opposent fermement les organisations amérindiennes.

6 mai 2019

Pour verdir l’image de son parti, lancé en pleine campagne des Européennes, Emmanuel Macron semble changer son fusil d’épaule en annonçant que ce projet Montagne d’Or « n’est pas compatible avec l’ambition » qu’il s’est fixée en matière de protection de l’environnement. Bien qu'officiellement abandonné, pour certaines voix divergentes, le méga-projet minier n'est pour autant pas encore complètement enterré. Pierre Paris, président de la compagnie Montagne d'Or, affirmait en effet mi-juin 2019 que ne pas exploiter cet or revenait à laisser le champ libre aux filières mafieuses de l'orpaillage.

Mai 2020

Coup de théâtre, à 30 km à l'ouest du chantier avorté de Montagne d'Or, un nouveau gigantesque projet de mine à ciel ouvert nommé « Espérance » est à l'étude.

2020-2021

Partageant une frontière commune avec le Brésil, deuxième pays le plus touché par la pandémie de Covid-19, l'aggravation de la situation sanitaire en Guyane semble être venue de son voisin à partir de mai 2020, puis en mars 2021, malgré la fermeture de ses frontières décidée par les autorités nationales.

2 juillet 2021

Gabriel Serville succède à Rodolphe Alexandre à la tête de l'Assemblée de Guyane. Le premier a réussi à former l'union des gauches pour battre le second avec une nette majorité.

Février 2022

Le Conseil constitutionnel rejette la prolongation de la concession minière à la suite d'une saisine du Conseil d’Etat, et cette décision pourrait bien mettre un coup d’arrêt définitif au projet minier de la Montagne d’Or.

5 juillet 2023

Dernier lancement d'Ariane 5...

Dernier lancement d'Ariane 5. Ce 117e lancement a mis un terme à 27 années d'existence, marquées par plus de 80 succès consécutifs. Son successeur, Ariane 6, à l'étude depuis 2010, effectuera son premier lancement l'année suivante.

6 février 2024

Fin du projet de la Montagne d'Or

Depuis 2016, le projet Montagne d'Or agitait la Guyane, mais ce dossier a pris fin dans un arrêt rendu ce 6 février : la cour administrative d'appel du tribunal de Bordeaux a apposé un point final à la prolongation des concessions minières Elysée et Montagne d'or de manière très claire dans son article 1er : "La requête de la société Compagnie minière Montagne d'Or est rejetée."

9 juillet 2024

Et premier lancement d'Ariane 6 !

À 21h, après de nombreuses années d'études, de tests et de construction, Ariane 6 s'est élancée dans le ciel guyanais. Lors de ce vol inaugural de qualification, l'essentiel des objectifs de la mission a pu être rempli, en mettant notamment en orbite plusieurs satellites.

4 septembre 2024

Dernier décollage de la fusée italienne Vega depuis Kourou, après 12 ans d'activité. Elle sera remplacée par Vega C, plus puissante, testée en 2022, mais dont les missions ont été repoussées suite à un accident.

Top 10 : Personnages historiques

Les personnages historiques de Guyane

Ces dix personnalités ont marqué l'histoire de la Guyane chacune à sa manière. Outre Alfred Dreyfus, le plus célèbre des bagnards de France et l'homme de lettres René Jadfard, les personnes sélectionnées ici ont profondément marqué l'histoire de la Guyane française.

Henri Charrière

Surnommé Papillon, cet ancien bagnard s'est rendu célèbre par son autobiographie romancée publiée en 1969.

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Jules Crevaux

Médecin militaire passionné par la Guyane. Il rencontre les indigènes Bonis et Galibis avant de mourir en 1883 en Argentine.

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Félix Éboué

Homme politique français, grand humaniste et résistant de la première heure, cet administrateur colonial est né à Cayenne en 1884.

Jean Galmot

Journaliste qui apporta la preuve de l’innocence d’Alfred Dreyfus. En 1919 il devient député en Guyane.

Léopold Héder

Né en Guyane en 1918, député de la ville de Cayenne de 1965 à 1978, Héder œuvra pour le développement du département.

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Victor Hugues

Né à Marseille en 1762, il récupéra la Guadeloupe des mains des Anglais en 1794 avant de travailler au rétablissement de l’esclavage.

René Jadfard

Journaliste et romancier natif de Cayenne (1901), il devient député guyanais en 1946 et meurt un an plus tard.

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Anne-Marie Javouhey

Religieuse partie de Brest en 1828 pour la Guyane afin d'y ouvrir un orphelinat. C'est elle qui eut l'idée de faire du rhum en Guyane.

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Gaston Monnerville

Député de Guyane de 1932 à 1940, puis président du Conseil de la République de 1947 à 1958 et du Sénat de 1958 à 1968.

Charles Poncet de Brétigny

Explorateur et pirate français, il est le fondateur de la Compagnie de Rouen mais aussi de la colonie de Cayenne, en 1643.

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