Conditions de vie
La Macédoine du Nord est le sixième pays le plus pauvre d’Europe. Le salaire mensuel moyen s’établi à 421 € (environ 500 € à Skopje), contre 2 524 € en France. Mais le coût de la vie est 58 % moins élevé qu’en France. Ce qui veut dire qu’en trois ou quatre jours de vacances sur place à deux (hébergement, restaurants et transports), vous allez dépenser l’équivalent de ce que gagne un salarié local en un mois. Le taux de chômage reste élevé : 15 % de la population active était sans emploi en 2022. Il est néanmoins en forte baisse, puisqu’il était supérieur à 30 % dans les années 2000 et à 20 % dans les années 2010. Le système de santé hérité de la Yougoslavie socialiste est en revanche plutôt bon, puisque presque tout est pris en charge par la sécurité sociale locale. Le souci, c’est le manque de personnel qualifié : nombre de médecins et d’infirmiers ont quitté le pays pour des salaires étrangers plus attractifs. La Macédoine est par ailleurs un pays relativement sûr : les vols, arnaques et violences envers les touristes sont très rares.
Démographie
C’est l’un des sujets les plus préoccupants. La population est en déclin. Elle est passée sous la barre des 2 millions de personnes lors du recensement de 2021 (1 836 713). Mais ce chiffre est trompeur dans la mesure où une partie de la diaspora a été comptabilisée. Certains démographes estiment ainsi que la population serait davantage aux alentours de 1,5 million d’habitants. Deux facteurs expliquent cette baisse : l’émigration (environ 1 million d’habitants sont partis depuis l’indépendance en 1991) et le faible taux de natalité (1,3 enfant par femme en 2020, contre 1,5 de moyenne au sein de l’UE). Cela entraîne de nombreux problèmes : désertification des campagnes, manque de personnel qualifié, personnes âgées isolées, etc.
Inégalités hommes-femmes
Elles sont très fortes. Par exemple, le chômage touche 37 % des femmes. Le maintien du système patriarcal et le poids des religions font que les femmes sont victimes de discriminations à l’emploi, d’un manque d’accès à la propriété ou encore de violences conjugales. Toutefois, le pays a adopté toute une série de lois et mesures contre les discriminations et les violences envers les femmes, dont un vaste plan pour l’égalité entre les sexes en 2022. Les femmes demeurent très peu présentes aux postes décisionnels. Ainsi, en 2021, seules deux femmes ont été élues maires parmi les 79 municipalités du pays, Danela Arsovska à Skopje et Žaklina Jovanovska à Staro Nagoričane. Elles restent également faiblement représentées au sein des gouvernements (4 postes sur 21 dans celui formé en 2022). Mais les choses changent avec l’arrivée de jeunes femmes dans la vie politique et la mise en place de quotas. En 2022, le parlement comptait 42 % de femmes : 50 élues sur 120 sièges à l’unique assemblée du pays. C’est un des plus forts taux en Europe.
Minorités sexuelles
En 2023, selon le classement « Europe Rainbow Index » de la branche européenne de l’Association internationale lesbienne et gay (IGLA-Europe), la Macédoine du Nord se classe à la 32e place sur les 49 pays d’Europe pour les touristes non hétérosexuels. Ce n’est pas terrible. Mais c’est toutefois mieux qu’en 2019. La Macédoine du Nord figurait alors parmi les « dix pires destinations d’Europe pour les touristes LGBTQ+ ». Dans les faits, on ne recommande pas de s’afficher ouvertement en public. Les hôteliers sont relativement tolérants, mais sans plus. Prenez aussi des précautions si vous utilisez des applications de rencontre : par exemple demandez une discussion par vidéo avant un rendez-vous. Toutefois, c’est surtout pour les minorités sexuelles locales que la vie est compliquée. Discriminations et violences sont courantes. Il n’existe presque aucun bar affichant le drapeau arc-en-ciel. L’homosexualité a été dépénalisée en 1996 et la première marche des fiertés s’est tenue à Skopje en 2019. Dans le cadre des critères de convergence pour l’intégration à l’Union européenne, les parlementaires locaux ont voté une loi contre certaines discriminations en 2020. Le changement de sexe a été autorisé sous la pression du Conseil de l’Europe et les personnes homosexuelles ou transgenres peuvent ouvertement servir dans l’armée. Mais la société demeure hostile à l’idée du mariage entre personnes du même sexe. L’unique sondage sur ce sujet remonte à 2015 et seuls 9 % de la population y était favorable.
Disparités
Elles sont très fortes. Entre hommes et femmes, entre villes et campagnes, entre groupes ethniques, etc. Les Roms, qui constituent le troisième groupe le plus important de population, sont les plus touchés par la pauvreté. Au sein de cette communauté, le taux de chômage dépasse les 60 % et l’on constate un manque d’accès aux soins, à l’éducation et à des logements salubres. En dehors des régions relativement riches de Skopje et d’Ohrid, le taux de chômage dépasse fréquemment les 50 %. C’est notamment le cas dans le Polog, autour de Tetovo, une région où vivent principalement des Albanais.
Langues
La plus grande partie de la jeunesse locale et une certaine proportion des professionnels du tourisme parlent anglais ou en maîtrisent les rudiments. Toutefois, en dehors des grandes villes, l’anglais ne vous sera parfois d’aucune utilité. Quant aux francophones, ils sont rares. Dans tous les cas, on recommande d’entamer la conversation avec quelques mots locaux. C’est une histoire de respect et cela vous facilitera souvent les choses, surtout accompagné d’un sourire. Mais il faut savoir à qui vous vous adressez. Nous nous efforçons de vous indiquer à chaque fois quelles sont les communautés les plus importantes pour chaque localité. La langue macédonienne est la plus répandue. Commencez par dire dobar den pour « bonjour ». Passez ensuite à zdravo, pour « salut » et blagodaram pour « merci ». La deuxième langue la plus parlée est l’albanais, très présent à Skopje, à Struga et dans la région du Polog. Dans ce cas, dites mirëdita pour « bonjour », mir ou tung pour « salut » et faleminderit pour « merci ». Les Turcs forment le troisième groupe linguistique. Ils se concentrent à Skopje, autour de Debar et dans la région de la Reka. Dans ce cas, retenez günaydın (prononcez « gunaïdeune ») pour « bonjour », merhaba pour « salut » et teşekkürler (« téchékurleur ») pour « merci ».