Guide de Macédoine du Nord : La République de Macédoine en 10 mots-clés

Faire / Ne pas faire

Hospitalité. Le sens de l'accueil est une tradition balkanique encore très vivace en République de Macédoine. Et plus encore dans les régions où les touristes sont rares. Même si la communication doit souvent faire appel à des gestes, la curiosité de l'autre existe bel et bien. Le voyageur se trouve donc très souvent invité à boire un café ou un jus de fruits. Avant d'entrer dans une maison, surtout à la campagne, ne pas oublier de se déchausser, les sols étant le plus souvent recouverts de tapis ou de bandes de moquette.

Lieux de culte. Les habitants sont très fiers de leurs églises et de leurs mosquées. Pour les visiter, une tenue correcte est indispensable. Pantalon long pour les hommes, jupe ou pantalon pour les femmes. Et épaules couvertes pour tout le monde. En principe, il est interdit de prendre des photos, mais il n'est pas interdit d'en demander l'autorisation au responsable des lieux. Dans une église, il est d'usage de faire un petit don qui servira à l'entretien du bâtiment. Dans les mosquées, il faut laisser ses chaussures à l'extérieur et se couvrir la tête pour les femmes. Avec respect, il est possible de visiter une mosquée lors de certaines des cinq prières quotidiennes ne réunissant que quelques fidèles. Mais lors des prières les plus importantes, il convient de ne pas entrer, sauf si l'on veut soi-même prier. Il s'agit de la prière quotidienne de la mi-journée (horaires variables), de la grande prière collective du vendredi (à la mi-journée) et des prières collectives de rupture du jeûne (à la tombée du jour) lors du mois de ramadan.


Argent. Le pays étant l'un des plus pauvres d'Europe, mieux vaut ne pas étaler ses richesses : c'est une question de respect plus que de sécurité. On ne vous regardera pas forcément comme un portefeuille ambulant, mais un petit pourboire (10 %) sera toujours le bienvenu au café ou au restaurant. Lorsque vous réglez vos trois ou quatre nuits d'hôtel à la réceptionniste, ayez aussi à l'esprit que la somme que vous lui versez peut correspondre à l'équivalent de la moitié de son salaire mensuel (300/500 €). Il convient donc d'être indulgent si la qualité du service laisse parfois à désirer. Et si vous devez vous plaindre, essayez de formuler vos critiques au propriétaire sans vous en prendre à ses employés. Enfin, si vous voyagez sac au dos avec un budget serré, n'abusez pas de l'hospitalité des habitants : si l'on vous offre le gîte ou le couvert, en échange, donnez un peu de votre temps, voire faites valoir vos compétences pour réparer un ordinateur ou une voiture, participer à une tâche agricole, etc.

Langues. Essayez d'être attentif à votre environnement. Si vous êtes dans un restaurant tenu par des Slavo-Macédoniens, un zdravo (" bonjour ") et un blagodaram (" merci ") seront toujours appréciés. Dans un café albanais, un mirdita et un falemnderit feront leur petit effet. Chez un commerçant turc, un merhaba et un teşekkür ederim vous vaudront bien un sourire. Par contre, veillez bien à ne pas remercier un Slavo-Macédonien en albanais ou en turc : son sourire sera très crispé. En revanche, un Albanais ou un Turc ne s'offusquera pas si vous lui glissez deux mots en slave ou, mieux, en français.

Ajvar

Chaque automne, la confection de l'ajvar (Аjвар) est un rituel incontournable de la cuisine locale. Il s'agit d'une préparation à base de poivrons rouges (piperka ajvarka) de la région de Strumica notamment, épluchés et épépinés, que l'on fait cuire doucement dans l'huile de tournesol sur le ćumbe, un four utilisé spécialement pour cette préparation, inchangée depuis des siècles et emblématique du pays. Une préparation que l'on entreprend pour un minimum de 50 kg de poivrons. Mis en bocaux, l'ajvar pourra ainsi être consommé durant tout l'hiver. Étalé sur des tartines de pain, les enfants adorent. Il existe d'autres produits à base de poivrons : l'ajvar-mayonnaise, le pindžur, la lutenica et le malidžano.

Alexandre le Grand
Statue d'Alexandre le Grand, à Thessalonique (Macédoine grecque).
Statue d'Alexandre le Grand, à Thessalonique (Macédoine grecque).

C'est la figure tutélaire du pays. Partout, on érige des statues en son honneur. Comme pour mieux rattacher cette jeune nation à un glorieux passé lointain. La captation de cet héritage est contestée par Athènes qui rappelle à juste raison qu'Alexandre était grec et que la Macédoine historique et géographique s'étend à 60 % sur le territoire grec actuel. En rebaptisant récemment l'aéroport de Skopje du nom d'Alexandre le Grand, le gouvernement a envenimé les relations des deux nations qui n'avaient pas besoin de cela. Il se trouve en effet que l'aéroport de Thessalonique porte le même nom... De quoi semer la confusion chez les touristes étourdis.

Alphabet

Le glagolitique (глаголицата, dérivé du vieux slavon glagolati qui signifie " parler ") était le premier alphabet slave créé par les saints Cyrille et Méthode de Thessalonique au IXe s. Ces derniers l'utilisèrent en 863 pour évangéliser les Slaves. Cet alphabet était capable de rendre les spécificités de la langue slave. Plus tard, saint Clément d'Ohrid, disciple de Cyrille et Méthode, mit au point le cyrillique (кирилско писмо) pour permettre une évangélisation dans leur propre langue des Slaves fraîchement christianisés. Cet alphabet s'est diffusé partout dans le monde slave, de la Bulgarie à la Sibérie avec quelques petites différences selon les langues et les pays. L'alphabet macédonien (Македонска азбука) a quant lui été officiellement créé en 1945 sur la base des alphabets serbe et bulgare.

Café

Parmi les nombreux héritages de la période ottomane, le café (кафе) est la boisson favorite des habitants. Il se consomme aussi bien avec le marc " à la turque ", ou sous forme d'espresso noir ou avec du lait (makiato), ou de Nescafé. Le café turc (турско кафе) prépare avec du café finement moulu dans une petite casserole de cuivre ou de fer appelée gjezve (ѓезве, dérivé du turc cezve). Hors du feu, on verse le café dans l'eau bouillante, et autant de sucre. On remet ensuite le mélange sur le feu, jusqu'à le porter à ébullition, puis on le verse dans de toutes petites tasses, toujours accompagnées de verres d'eau.

Islam

Avec la domination ottomane (1395-1912), l'islam (Ислам) s'est imposé comme une religion majeure sur le territoire de l'actuelle République de Macédoine. Le pays compte aujourd'hui environ 450 mosquées, principalement fréquentées par les Albanais, mais aussi les Roms, les Turcs, les Bosniaques et les Torbèches (Slaves islamisés). Le pouvoir ottoman s'est montré relativement tolérant vis-à-vis des autres religions, en accueillant les Juifs chassés d'Espagne et du Portugal au moment de l'Inquisition par exemple, mais aussi en finançant la reconstruction de certains lieux de culte orthodoxes.

Kaval

Kaval (Кавал, littéralement " pipe ") est un instrument de musique à vent en bois typique des Balkans. À la différence de la flûte traversière, le kaval est ouvert à deux extrémités. Il faut souffler dans le bec. Le kaval de République de Macédoine possède 8 trous et est taillé dans un seul morceau de hêtre.

Lynx

Bien que devenu rarissime dans plusieurs pays d'Europe, on en compte encore de nombreux spécimens (tous protégés) dans les forêts des montagnes de la République de Macédoine de l'ouest. Animal rare malgré tout, le lynx (рис) est très discret et ne se laisse pas facilement approcher. Mais on l'observe très facilement sur les pièces de 5 denars.

Nema problem

Littéralement, " il n'y a pas de problème " en slavo-macédonien (нема проблем). Expression très courante dans la vie de tous les jours et qui tend à montrer la volonté des habitants de vouloir tout arranger et de tout prendre du bon côté. Cependant, selon certains esprits chagrins, le " nema problem " serait le signe annonciateur de problèmes insoupçonnés.

Orthodoxie

Près de 70 % des habitants de République de Macédoine sont de religion et/ou de tradition chrétienne orthodoxe.

Enjeux nationaux. La plupart des orthodoxes sont rattachés à l'Église orthodoxe de Macédoine, une institution fondée en 1967 qui jouit d'une influence considérable dans ce pays en théorie laïc. Avec la langue slavo-macédonienne, l'orthodoxie constitue l'élément central de l'identité nationale. Sous l'impulsion des Byzantins et des Bulgares, Ohrid fut en effet le principal centre d'évangélisation des Slaves au Moyen Âge. Une partie du clergé local a ensuite combattu pendant des siècles pour imposer le bulgare (et, plus récemment, sa variante, le slavo-macédonien) comme langue liturgique à la place du grec ou du serbe. Mais la question religieuse est aussi l'objet de profonds débats actuels. D'une part, les minorités de confession musulmane, principalement les Albanais et les Turcs, ne se reconnaissent pas dans le modèle dominant. D'autre part, l'Église orthodoxe de Macédoine n'est pas reconnue comme autocéphale (indépendante) par les autres Église orthodoxes : elle demeure officiellement rattachée à l'Église orthodoxe serbe. Cette double remise en cause, de l'intérieur et de l'extérieur, est une question hautement sensible. Les choses pourraient toutefois évoluer, puisque depuis 2018, le patriarcat oecuménique de Constantinople (qui a autorité de fait sur tous les orthodoxes) étudie la possibilité de reconnaître l'autocéphalie de l'Église orthodoxe de Macédoine.

Pratique religieuse. Dans les faits, les orthodoxes de République de Macédoine, qu'ils se reconnaissent des Églises orthodoxes de Macédoine, de Serbie ou de Bulgarie, partagent des croyances et des rites communs à tous les orthodoxes. D'un point de vue dogmatique, ils estiment n'avoir pas dévié du christianisme des premiers siècles et se différencient des catholiques sur deux points essentiels. Tout d'abord, ils contestent la primauté du pape de Rome, qui est à leurs yeux est un patriarche parmi d'autres. Pour eux, l'Église est organisée de manière collégiale et une simple autorité morale est reconnue au patriarcat de Constantinople. D'autre part, les orthodoxes croient que l'Esprit saint procède du Père seul, tandis que Charlemagne a introduit en Occident le dogme du Filioque (" et du Fils " en latin) selon lequel l'Esprit saint procède du Père et du Fils. Ces deux questions furent à l'origine du schisme de 1054 et rendent tout rapprochement impossible. Les orthodoxes se différencient aussi sur d'autres aspects moins fondamentaux. Le culte marial est aussi important que chez les catholiques, mais les orthodoxes mettent en avant la nature humaine de Marie. Le principe de l'Immaculée Conception n'existe pas : Marie n'est pas appelée " Vierge " mais " Mère de Dieu ". Et on ne célèbre pas seulement son " assomption " (montée de l'âme au ciel) mais aussi sa " dormition " (mort physique). Tandis que chez les catholiques, les images pieuses ont un simple caractère informatif, participant à l'instruction des fidèles, chez les orthodoxes, s'est développée une vénération des icônes qui ont un caractère sacré. Enfin, si les sacrements sont presque les mêmes, on note des divergences dans les rites, en particulier sur le célibat du clergé : chez les orthodoxes, les prêtres peuvent se marier et avoir des enfants, et seuls les évêques et les moines sont contraints au célibat. La messe, appelée " liturgie " par les orthodoxes, est assez proche dans son déroulement, mais la pratique de l'eucharistie, appelée " divine liturgie " en Orient, se pratique notamment avec du pain au levain, alors que les catholiques utilisent, eux, du pain azyme (du grec azymos, " sans levain "). Cela peut paraître un détail, mais c'est précisément cette question " gastronomique " qui déclencha le schisme, lorsque le pape Léon IX tenta d'imposer le pain azyme aux Byzantins en 1054.

Šarplaninec

C'est la race autochtone de chiens de montagne vivant en République de Macédoine, en Serbie et au Kosovo. Ce berger n'est pas le fruit d'une sélection génétique opérée par l'homme, mais représente une race assez ancienne à poil long. Son habitat originel de la montagne du Šar (Šar Planina en slave, Bjeshkët e Sharrit en albanais) lui a donné son nom : šarplaninec en slavo-macédonien, šarplaninac en serbo-croate, qeni i Sharrit (littéralement " chien du Šar ") en albanais. Fort et grand, il peut peser jusqu'à 45 kilos (40 pour les femelles). C'est un chien apprécié des bergers qui aide à chasser les loups venus attaquer les moutons.

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