Guide de Macédoine du Nord : Mode de vie

Vie sociale

Habitat. Le type d'habitat varie énormément. En ville, les grands ensembles dominent. Datant souvent des années 1960 et 1970, ils portent la marque de l'architecture de l'époque. Mais en dépit de leur aspect extérieur pas toujours très engageant, bien des villes ont gardé un caractère villageois. Les rez-de-chaussée des immeubles sont très souvent occupés par des boutiques ou des cafés. À la campagne, la forme traditionnelle des maisons reste le cube, avec un toit à quatre pans. Les habitations récentes sont le plus souvent l'ouvrage de leurs propriétaires, qui les achèvent et les perfectionnent au fur et à mesure de leurs rentrées d'argent. Les maisons campagnardes plus anciennes intègrent des matériaux naturels : blocs de rocher, gros galets roulés par les rivières, quelquefois bois et torchis... Certaines, dans la région de Veles, Debar, Ohrid et Kruševo, possèdent une identité très typée, avec un premier étage en décalage par rapport au rez-de-chaussée. Derrière des façades parfois grossières, l'intérieur des maisons est très chaleureux, avec le plus souvent des sols entièrement recouverts de tapis.

Éducation. En République de Macédoine, l'éducation est une valeur forte. Ainsi, la part de l'éducation dans le PIB est comparable au standard des pays développés. Les foyers investissent 0,7 % de leurs revenus dans l'éducation de leurs enfants, et l'exemple du père vendant un champ pour payer les études supérieures de son fils n'a rien d'exceptionnel. Au-delà de 15 ans, le taux d'analphabétisme est bas, environ 5 %. Et 6 % des employés possèdent un diplôme universitaire. Dispensé en slavo-macédonien, en albanais, en turc ou en serbe, l'enseignement primaire est obligatoire et gratuit de même que l'enseignement secondaire. Une grande réforme a été entreprise par le ministère de l'Education nationale en 2007-2008 pour améliorer le système éducatif. L'enseignement secondaire dure actuellement quatre ans. Enfin un travail important a été fait pour réorganiser le cursus universitaire afin d'adapter le système universitaire aux normes européennes, mais aussi pour faire en sorte qu'il tienne mieux compte des réalités ethniques et linguistiques du pays. Les ressortissants du pays de souche albanaise quant à eux peuvent étudier en albanais à l'université de Tetovo depuis 1996, finalement reconnue par l'État plusieurs années après son ouverture.

Santé. Totalement étatisé durant des années, le système de santé connaît la même ouverture au " libéralisme " que d'autres secteurs économiques. À côté des grosses structures hospitalières d'Etat, des cliniques et des dispensaires privés voient le jour. Il existe un système de sécurité sociale fondé sur les cotisations des salariés, qui reçoivent chaque mois des " coupons bleus " destinés à payer les consultations médicales et les frais de laboratoire. Si le médecin ou le laboratoire privé a signé une convention avec la Sécurité sociale, le patient paie avec son coupon bleu, à charge pour le médecin ou le laboratoire de se faire rembourser par la Sécurité sociale. Dans le cas d'un établissement non conventionné, le patient paie plein tarif et ne sera pas remboursé. Si le niveau de qualification des médecins et du personnel soignant paraît plutôt bon, il n'en va pas de même des infrastructures des centres de soins. Conséquence : le recours à la médecine privée se développe, malgré son coût.

Mœurs et faits de société

Structure sociale. Avec l'indépendance de 1991, la République de Macédoine a opté pour la démocratie et l'économie de marché. Une transition difficile s'est opérée au cours des années suivantes. Le système autogestionnaire, mis en place à partir de 1950, avait créé deux copropriétaires des entreprises d'État : ouvriers et dirigeants. Au moment du changement de régime, bien des directeurs ou responsables ont préféré ne rien changer... pour devenir propriétaires effectifs. Autant dire que les privatisations ont profité à une infime minorité.

Cette classe supérieure de " nouveaux riches " ne regroupe que 4 à 5 % de la population. La classe moyenne des professeurs, médecins, ingénieurs ne représente guère plus de 10 % de la société. Quant aux ouvriers et aux paysans, ils constituent un ensemble stable d'environ 50 %. L'Etat reste très présent dans l'économie globale du pays, avec, pour conséquence, le poids très lourd que pèsent les fonctionnaires parmi les employés : environ un tiers ! Dans tous les secteurs, les salaires restent à un niveau très bas : environ 150 € pour une ouvrière du textile, 500 € pour un professeur d'université et 300 € maximum pour un médecin d'Etat. Entre chômage (autour de 38 %) et petits boulots, beaucoup d'ouvriers vivotent, tout comme les retraités.
Le moteur de l'économie est les 60 000 petites entreprises qui permettent à leurs propriétaires de mener une vie décente. De fait, tout le monde fait fonctionner au mieux ses réseaux de relations pour survivre ou tenter de vivre mieux. Conséquence : le travail au noir est très répandu ; selon certaines études, il représenterait 30 à 50 % de l'activité nationale. De fait, les conditions économiques ne favorisent pas l'accession à l'autonomie des jeunes et des femmes.

Moeurs. À regarder les groupes de jeunes déambuler le long du corso de Bitola ou sur les quais d'Ohrid, rien ne semble les différencier a priori des adolescents vivant dans d'autres métropoles occidentales. La jeunesse locale n'en demeure pas moins très respectueuse de la vie familiale. Crise économique oblige, la cohabitation de plusieurs générations sous le même toit est assez courante. Bien des couples de jeunes mariés vivent ainsi chez " papa maman ", faute de gagner suffisamment d'argent pour voler totalement de leurs propres ailes. Pour différentes qu'elles soient dans leurs comportements sociaux, toutes les ethnies de République de Macédoine se reconnaissent pourtant dans l'importance accordée au mariage.

Identité. Si chaque communauté possède bien sûr ses traditions, la solidarité à l'intérieur du groupe et entre générations est ici la norme. Ce qui n'empêche pas que chaque groupe en réfère aux mythes et figures tutélaires propres à son identité. Pour les Albanais, la figure emblématique pourrait être Skanderberg, le héros de la lutte contre les Ottomans entre 1443 et 1468, voire mère Teresa, qui reste très respectée au-delà des religions des uns et des autres. Pour les Slavo-Macédoniens, l'empereur bulgare Samuel ou Goce Delčev figurent assurément parmi les grands représentants historiques de la conscience nationale.

Religion

Dans sa Constitution, la République de Macédoine reconnaît la pleine liberté de culte. Et, depuis 2001, toutes les religions bénéficient du même statut.

Orthodoxie. Environ 60 % de la population, principalement les Slavo-Macédoniens, est chrétienne orthodoxe, de rite byzantin et rattachée en majorité à l'Église orthodoxe de Macédoine, dont l'autocéphalie (indépendance) n'est reconnue par aucune des autres Églises orthodoxes dans le monde.

Islam. Environ un tiers des habitants sont musulmane sunnites, en grande majorité des Albanais, des Turcs, des Roms, des Bosniaques et les Torbèches. ll existe également des communautés de derviches mystiques soufis appartenant à la tradition chiite de l'islam, comme les bektashis. Mais ces derniers ne sont pas reconnus par l'État.

Catholicisme. Très marginal, il est représenté par deux communautés. L'une appartient à l'Église catholique romaine et compte quelques milliers de fidèles, aussi bien des Slavo-Macédoniens, des Croates et des Albanais. L'autre communauté est celle des uniates, dans la région de Strumica, qui regroupe aussi quelques milliers de fidèles slavo-macédoniens suivant le rite byzantin mais rattachés au Vatican.

Protestantisme. Dans le sud du pays, autour de Strumica et de Gevgelija, il existe des petites communautés méthodistes implantées là depuis la fin du XIXe siècle. L'ancien président de la République Boris Trajkovski, mort dans un accident d'avion en février 2004, figurait parmi les membres éminents de cette communauté méthodiste.

Judaïsme. Il ne reste plus que 50 à 200 juifs environ en République de Macédoine et plus aucun rabbin.

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