Un climat contrasté
En Algérie, le climat varie énormément, du type méditerranéen au type saharien. Au nord, les étés chauds et secs dominés par les hautes pressions subtropicales succèdent aux hivers humides et frais, plus tempérés à proximité de la mer, plus rudes en altitude. En règle générale, la zone orientale reçoit plus de pluies (environ 2 000 mm) que son pendant occidental, protégé des perturbations par le Rif et le Moyen Atlas marocain. Alger est connue pour son atmosphère estivale parfois « lourde » et orageuse, difficilement supportable.
Les hauts sommets de l'est restent couverts de neige d'octobre à juin. Du fait de son altitude, l'Atlas tellien est un peu plus frais et humide, même s'il connaît à peu près les mêmes tendances climatiques. Les hauts plateaux dominés par l'aridité de type continental (200 à 400 mm de pluie, principalement au printemps) connaissent des températures extrêmes. En été, un vent chaud et sec provenant du Sahara, le sirocco qui rend fou (aussi appelé chehili, khamsin), entraîne une diminution du taux de précipitation sur les hauts plateaux et dans l'Atlas saharien. Protégé de l'influence marine de la Méditerranée par les chaînes montagneuses, le Sahara reçoit très peu d'eau (moins de 120 mm en moyenne au nord, moins de 30 mm dans le sud) mais certaines zones du désert peuvent être violemment arrosées pendant un orage et les oueds, qu'on croit souvent sans vie, s'emplissent brutalement d'eau, ce qui les rend dangereux. Les températures y sont élevées (jusqu'à 50 °C à In-Salah), adoucies cependant par l'altitude, mais peuvent étonnamment contraster en hiver où les nuits sont très froides (0 °C). L'aridité du climat est accentuée par le simoun, un vent de sable parfois très violent. Le taux d'humidité le plus faible a été enregistré à Tamanrasset : 3 %.
La désertification
La Terre se trouve actuellement dans une période de réchauffement climatique consécutive à des cycles naturels normaux et à des interventions de l'homme. La désertification est la conséquence des uns et des autres. Ne pouvant influer sur les cycles naturels, la Terre s'en étant plutôt bien accommodée depuis sa naissance il y a environ 5 milliards d'années, il convient de s'interroger sur l'influence de l'homme. Cette prise de conscience est récente puisque le terme de désertification date de 1949. La désertification en Afrique touche plusieurs zones. Elle se manifeste par la raréfaction puis la disparition des arbres et arbustes qui empêchent le désert d'avancer. Un pâturage trop intensif et surtout une consommation excessive de bois pour cuire les aliments sont à l'origine de la destruction du couvert végétal.
Paradoxalement, une irrigation mal contrôlée peut également concourir à faire reculer les terres fertiles. En effet, si la concentration de sel est trop importante dans l'eau qui draine les terres nouvellement conquises sur le désert, notamment mais pas uniquement près de l'embouchure d'un fleuve, l'importante évaporation due à la chaleur fixera le sel dans le sol. La conséquence en est, à terme, l'appauvrissement des récoltes dans le meilleur des cas, voire la disparition de toute végétation s'accommodant mal d'une trop forte salinité.
Mais le processus n'est pas irréversible comme on le constate actuellement et on apprend vite que désert ne signifie pas stérile. En effet, depuis quelques années, les pluies beaucoup plus fréquentes entretiennent une pâture qui survit toute l'année et on voit quelques plantes « tenir » dans une région qu'on a toujours imaginée… déserte.
Les tremblements de terre
Ils ont souvent de graves répercussions comme on l'a vu lors du séisme du 21 mai 2003. Avec une magnitude de 6,7 sur l'échelle de Richter et un épicentre situé à Thénia, à seulement une soixantaine de kilomètres à l'est d'Alger, il aurait pu avoir des conséquences encore plus graves si on le compare avec celui qui a ravagé Bam (Iran) le 26 décembre 2003, de même force. Le nord de l'Algérie, au plus près de la côte, est situé sur une faille très active due au rapprochement entre les plaques européenne et africaine, la seconde remontant vers la première en se glissant sous elle. Le pays a déjà connu de nombreux séismes dans le passé : Alger a été détruite en 1716, Oran en 1790, Chlef en septembre 1954 (Orléansville) puis en octobre 1980 (El-Asnam), etc.
Un autre séisme important a eu lieu en mai 2016, il était de 5,3 sur l'échelle de Richter. Bilan : 65 blessés et de nombreux dégâts matériels. Étonnamment, dans les forêts ou les zones boisées ayant été désertées pendant les années noires du terrorisme, la faune et la flore ont souvent repris leurs droits et certaines zones protégées voient les écosystèmes se renforcer.
Un séisme de magnitude 5,1 s'est produit dans la soirée du dimanche 26 juin 2022 près d'Oran. Les dégâts sont mineurs, avec quelques maisons fissurées. Le samedi 16 juillet 2022, un tremblement de terre venu de la wilaya de Mostaganem a été enregistré à 4h55 du matin, d'une magnitude de 4,2 sur l'échelle de Richter. En 2023 et 2024, seuls des séismes d'une faible magnitude ont secoué le pays - moins de 4,5 sur l'échelle de Richter - n'entraînant pas ou peu de dégâts matériels.
Les incendies
L'Algérie ne compte que 4,1 millions d'hectares de forêts, avec un maigre taux de reboisement de 1,76 %. Chaque année, le nord du pays est touché par des feux de forêt. En 2020, près de 44 000 ha de taillis sont partis en fumée. Difficile de ne pas se souvenir des violents incendies de l'été 2021 qui ont ravagé la Kabylie. Ces incendies – majoritairement criminels – avaient été difficilement maîtrisables et avaient conduit à la mort d'environ 90 personnes, dont 33 militaires. Fin juin 2022, la région de Sétif a subi de nombreux incendies, provoquant la mort d'au moins deux personnes. Fin juillet 2023, ce ne sont pas moins de 17 régions qui ont été touchées par des feux de forêts dus à une vague de chaleur exceptionnelle. 140 incendies se sont déclarés à travers le pays, faisant au moins 34 morts, dont 10 militaires, et des dizaines de blessés. Ces feux ont dévasté près de 11 000 hectares, dont 4 000 de vergers et terres cultivées.
Chaque été, avec le réchauffement climatique, les températures sont de plus en plus élevées et caniculaires. Fin juin 2022, elles ont dépassé les 47 °C dans les wilayas (régions) suivantes : Ouargla, El-Menia, Adrar, In-Salah, et à Bordj Badji Mokhtar. Les feux de forêt de juillet 2023 ont été provoqués par une vague de chaleur au cours de laquelle les températures ont atteint les 48 °C à l'ombre dans 13 wilayas du pays.