Relief
L'Algérie se caractérise par cinq grandes zones géographiques distinctes parallèles à la Méditerranée et se suivant du nord au sud : le Tell côtier, l'Atlas tellien, les hauts plateaux, l'Atlas saharien et le Sahara. Dans ces grandes régions viennent s'imbriquer de plus petites zones bien délimitées comme la Kabylie, les Aurès ou les oasis du Sahara.
Le Tell est la région la plus septentrionale. Bénéficiant d'un climat méditerranéen, il s'agit d'une étroite bande côtière où se sont rassemblées la plupart des plus grandes villes et les cultures vivrières. Le plus souvent escarpée, rocheuse et déchirée de criques, la côte au relief et aux couleurs typiquement méditerranéennes domine la mer de ses routes dessinées en corniche. Cette région est délimitée au sud, sur 1 200 km de long et 125 km de large, par une chaîne de montagnes, l'Atlas tellien, qui s'étend parallèlement à la côte de la région de Tlemcen à la frontière marocaine aux environs d'Annaba.
L'Atlas regroupe les monts de Tlemcen, l'Ouarsenis à l'est d'Oran (1 985 m), les monts du Sahel d'Alger, le massif du Djurdjura (Lalla Khadidja, 2 308 m) et les monts du Constantinois, séparés par des vallées et des plaines dont la plaine du Sig, la vallée de l'oued Chélif, la plaine de la Mitidja au sud d'Alger, la plaine d'Annaba et l'oued Seybouse, les hautes plaines de Sétif et de Constantine. L'oued Chélif, le principal fleuve algérien, prend sa source dans l'Atlas pour se jeter 700 km plus loin dans la Méditerranée. Au nord-est de l'Atlas saharien, à peu de distance de la côte, le massif du Djurdjura forme une barrière calcaire dont les pics isolés, étincelants de neige tard après l'hiver, peuvent dépasser les 2 000 m d'altitude. Sources et neige approvisionnent des torrents qui ont sculpté les pentes en profonds ravins en direction de l'oued Sebaou contraint par un relief mouvementé. Les failles profondes ont poussé les hommes à s'installer sur les crêtes. L'Atlas tellien s'élève jusqu'à une région de hauts plateaux qui courent en diagonale, à une altitude moyenne de 1 000 m, du Sud marocain au Nord-Ouest tunisien. Les vastes plaines steppiques sont creusées de dépressions (chott el-Chergui et chott el-Hodna) qui, si elles retiennent l'eau durant la saison humide, deviennent des lacs salés en saison sèche. Battus par les vents, les hauts plateaux caillouteux s'écrasent sous la chaleur estivale alors que les hivers sont très froids. Peu de végétation résiste, sauf quelques herbes broutées par les troupeaux et l'alfa, une graminacée de l'ouest qui a longtemps fait la richesse de l'Algérie. Les hautes plaines orientales sont le domaine de la culture céréalière. Le paysage change un peu autour de Bou Saada, la principale ville des hauts plateaux entourée de palmeraies et de quelques dunes.
Parallèle aux hauts plateaux, l'Atlas saharien est formé de plusieurs chaînes montagneuses successives : le djebel Amour au sud-ouest, le djebel Ouled Naïl au centre et les monts du Ziban et les Aurès au nord-est. Plus arrosé que les hauts plateaux, l'Atlas saharien constitue une bonne région de pâturages avant de descendre vers la quatrième grande zone géographique, le Sahara.
Au sud de Constantine et de Batna, l'Atlas tellien rejoint l'Atlas saharien dans le massif calcaire des Aurès, constitué de petites chaînes rocheuses dont les crêtes sont souvent boisées de chênes et de cèdres. De cols dépassant parfois les 2 000 mètres d'altitude en vallées dont la terre rouge fait le bonheur des oasis, on peut y passer d'un paysage forestier à un tableau annonçant le proche Sahara. Les Aurès, peuplés de Berbères chaouis agriculteurs, ont souvent été à l'origine de rébellions contre les envahisseurs successifs de l'Algérie, résistance facilitée par l'isolement du massif, sa difficulté d'accès et son relief.
Le Sahara occupe plus de 85 % du territoire algérien, soit 2 millions de km2 ou encore, en gros, 2 000 km d'ouest en est (de Tindouf à Djanet) et 1 500 km du nord au sud (de Laghouat à In-Guezzam à la frontière du Niger). Il est constitué de vallées sèches (oued Saoura), d'immenses plaines sablonneuses (Grand Erg occidental et oriental au nord), de plateaux (Tademaït, Tassilis, Tanezrouft) et de massifs montagneux comme le Hoggar, un massif volcanique large de 800 km et culminant au mont Tahat à 2 908 mètres selon Bibendum et à 3 003 ou 3 010 mètres selon d'autres sources. Loin des images de dunes et de sable, le Sahara change constamment de visage. Les regs (vastes étendues pierreuses) sont quelquefois bordés d'ergs (dunes), de hamadas (plateaux calcaires ou de grès ponctués de cratères), de serirs (plateaux couverts de rocaille), de tassilis (plateaux) ou de sebkhas (dépressions couvertes de sel). Les oasis des Zibans, de la vallée du M'Zab, du Touat, du Gourara, du Tassili n'Ajjer et du Hoggar viennent ponctuer ces paysages souvent lunaires.
Hydrographie
Les cours d'eau d'Algérie sont assez peu remarquables puisque la plupart du temps asséchés au fond d'un oued. Mais il suffit d'une bonne averse pour qu'ils reprennent vie et parfois dangereusement pour les constructions qui s'y sont installées en toute quiétude puisque l'oued n'est « pas venu » depuis une bonne dizaine d'années. Quant aux rivières qui coulent tout au long de l'année, leurs cours sont assez réduits dans des bassins de petite taille dirigés vers la mer. Sur les hauts plateaux, quand le débit est trop faible pour creuser une vallée, les eaux stagnent dans des chotts où elles s'imprègnent de sel ; les chotts Melrhir (- 40 m), el-Hodna et ech-Chergui sont les plus grands d'entre eux, suivant d'est en ouest une ligne parallèle aux Atlas, qui commencent à la hauteur de Gabès en Tunisie.
Le plus grand fleuve du pays est l'oued Chélif qui prend sa source dans l'Atlas tellien, au sud de Médéa, et qui coule parallèlement à la mer pour se jeter 700 km plus loin dans la Méditerranée au-dessus de Mostaganem. Le kabyle oued Sébaou descend des monts du Djurdjura et se jette dans la mer juste à l'ouest de Dellys. Dans l'Atlas tellien, nombre de sources très minérales ont des vertus thérapeutiques déjà connues des Romains qui y ont édifié les premières stations thermales. Les fleuves anciens du Sahara qui naissaient dans l'Atlas saharien ont disparu. Restent leurs vallées qui, vues d'avion, dessinent le territoire de façon surprenante tant elles sont nombreuses. Quand ils sont devenus souterrains, les oueds alimentent les puits des oasis et des palmeraies.